Merci et bonne lecture,

p’Aoriiu Jiuuijh

Rappel : les mots avec une couleur différente c’est des liens cliquables. 🫡

Si tu es plus à l’aise 🤳🏻 tu as d’autres manière pour lire 📖  si tu préfères tu peux aller 👁 :

👩🏽‍🏫 Sur Quora : https://paoriiujiuuijh.quora.com/

📜 Sur Medium https://medium.com/@dfalm

💻 Sur MINDS : https://www.minds.com/dfalm/

👩🏻‍💻 Sur Somee : https://somee.social/Dfalm

Et tu peux cliquer en dessous pour lire ici  ⏬

« Il était une fois sous
l’eau…
»

Tudidu tudidu tudidu… Le regard absent sur le logo ; un téléphone
barré. Rémi exaspéré, se retourne et dévisage celui qui décroche son
portable. Ce n’est visiblement pas un simple pictogramme rayé en rouge
qui va y changer grand-chose, ni la civilité. Irrité, il continue sa
course pour rejoindre son siège et quitte cette voiture dite sans
portable.

Rémi arrive à son wagon. Il fait frais dans la voiture, le soleil
darde les passagers de droite et un peu le couloir. Les sièges sont gris
et verts, le pictogramme interdiction de fumer bien visible, lui aussi.
Il enjambe aux premiers rangs un gamin en train de jouer avec ces
étranges hommes poissons à la mode. Sa mère le gronde un peu, elle le
relève de force, du bout des doigts il rattrape ses jouets.

– Arrête donc de te traîner par terre veux-tu !
Ça
suffit comme ça, je n’en peux vraiment plus !

Ses yeux sont tout brillants, mais il ne pleure pas. Rémi rejoint sa
place un peu triste pour le gamin. Rémi dépose son café à la tablette de
sa place, s’assoit, attrape la mallette de son ordinateur à ses pieds,
boit la dernière gorgée, jette le gobelet à la poubelle, l’écologie,
c’est pas pour demain. Il ouvre sa mallette. Sans le faire exprès il
fait tomber une photo, il s’empresse de se pencher pour la ramasser.

C’est ses deux amis et lui, ils sont devant la tour Eiffel, ils
sourient d’un sourire sincère. C’était une belle journée quand ils l’ont
prise. Il la range avant de se mettre au boulot, il aime beaucoup son
ordinateur, qu’il vient de prendre, une petite boite en bois en acajou
ciré, un bois très rouge avec peu de veines. Il aime son contact, il le
caresse du bout des doigts et le pose sur la tablette ; à droite.

Il pose sa mallette à côté de lui et sort de son portefeuille une
pochette en velours violet aux reflet vert dans laquelle il range ses préempteurs.
Il a choisi une chaînette en argent pour relier les bagues. Il les a
faites ciseler, c’est plus joli. Il enfile les deux mains. De sa
mallette il prend son clavier gonflage. Pour le voyage il a pris le bleu
et rose pastel aux couleurs chamarrées, son préféré.

Pour finir, avant de fermer sa mallette il prend ses lunettes
dnordinateur’. Il chausse ses lunettes avec ses oreillettes.
D’un geste discret de la main droite, tout en le caressant il allume son
Ordi. Un petit « bip » caractéristique, il l’a conservé, un peu
old-school, ça le fait marrer. Bien sûr c’est inutile, sinon ce ne
serait pas indispensable.

Devant ses yeux la zone noire d’écran classique il a laissé le
« Check » du matériel, réglé à sept secondes, le temps de lire, tout à
l’air ok et l’ordinateur est démarré, il est prêt.

L’œil voit dans le bureau à 150° d’abord le fond d’écran. Rémi aime
beaucoup cette image d’outremer bleutée qui représente une cité
sous-marine. Il la trouve très belle, émouvante. La vue plongeante donne
l’impression d’être prise à partir d’un poste d’observatoire. En tout
cas très haut. La vision y est féerique, enchanteresse. On dirait une
vraie image de la ville. Elle pourrait passer pour une carte postale
touristique. Une photo vantant le panorama dans toute sa splendeur. La
cité sous-marine est délicatement enfoncée dans une grotte. Lovée dans
un nid, dans la nuit, comme une perle dans l’écrin d’un coquillage.
Cette perle engoncée, presque à l’étroit à l’intérieur, elle touche les
bords. L’obscurité des profondeurs rend à la lumière de la cité sa
superbe et fait ressortir les constructions perchées à même la paroi
abrupte. De la ville éclairée de l’intérieur il y fourmille une vie
assurément scintillante. Accrochés au plafond certains bâtiments
semblent être en lévitation. Partout mille petits points, comme un globe
souvenir que l’on vient de secouer. Ce sont autant de petits véhicules
et d’êtres qui bougent dans tous les sens. Tout en bas le plus grand
espace semble être celui d’une sorte de port. La vue est vraiment
magique, elle emplie à chaque fois Rémi d’émotion, il aime cet
endroit.

Puis l’œil commence à distinguer le reste du système avec ses icônes,
semi-transparentes aux couleurs pastel rose et héliotrope. Rémi de la
souris prend le traitement de texte. La grande fenêtre apparaît et donne
l’impression de voir la cité à travers un scaphandre. C’est compliqué,
en haut, en bas, les côtés… des séries de symboles. L’allégresse
reprend Rémi, il se remet au travail.

Et maintenant, où en était-il ? Un pleur ! Retour à l’extérieur. Le
gamin vient de se faire gronder sévèrement à force de jouer par terre,
il étouffe son sanglot. Rémi examine son espace, voyons il manque … de
la musique ! Il part à la cherche son lecteur… un coup d’œil à droite.
Ah ! Rémi vient de trouver, il est en bas. Posé sur le toit d’un grand
bâtiment, la musique… Il descend pour aller la prendre, évite l’angle
d’un bâtiment et attrape sa musique. Ça ressemble à un œil oblong. Au
milieu, l’iris, une double bille. Rémi cherche… hummm… non… non… non…
Voilà ! Il a trouvé ; de ses préempteurs
à la main gracieuse, il veut écouter ces morceaux de musique. Le premier
morceau commence et couvre le brouhaha ambiant. Il aime beaucoup ce
musicien, il s’apaise, il est heureux.

Enfin, retour au boulot ! Calmement Rémi relève la tête, l’espace de
travail défile en reculant, rase à nouveau l’angle du bâtiment. Le
traitement de texte laisse apparaitre à nouveau par transparence la cité
sous-marine. On peut percevoir les bords de la grotte. On remarque tous
les objets qui flottent et on se rend compte de la grandeur de cette
extraordinaire cité. On ne pouvait l’imaginer, mais en y regardant de
plus près elle est vraiment grandiose. Immense. Ces dimensions sont
édifiantes, délirantes, sûrement des lieues. Difficile de le
deviner au premier abord, on a du mal à croire en ses dimensions. La
vision de Rémi se fixe sur les lettres du texte qui flottent au-dessus
de ce qui pourrait être un « hydro-port ». Il semble y transiter ces
milliers de petits points. Rémi relit l’entête de ce qu’il était en
train d’écrire…

ha oui ;

« Il était une fois sous l’eau…

Chapitre 2

XeAr le regard nulle part, les yeux en direction de « l’hydro-port », il est songeur. A droite à l’entrée de la grotte, dans la banlieue de la cité, on peut y voir des champs d’algues. Tout en restant discrète et perdue dans les profondeurs, la douce lumière éclaire le paysage. Les algues ont pu pousser ici grâce à cet éclairage artificiel. On peut distinguer en longeant la colline de l’entrée, quelques étranges lumières scintillantes. Si le regard remonte le long de la frange, près de la paroi, on devine les courants. Dansants à leurs gré quelques poissons, en bancs. Ils dessinent des formes étranges et changeantes… Sortant de sa rêverie, XeAr se retourne d’un brusque coup d’épaule et va vers l’interface de l’ordinateur. Il lui demande pourquoi un endroit si profond et encaissé a été choisi. D’un air élégiaque il songe aux grandes prairies de Gremje. L’endroit est plus clément grâce à la pression mais également à ses courants chauds, ce qui permet aussi de mieux voyager. L’interface de l’ordinateur est une grande algue ondulante légèrement bleu-vert tintée au reflet buddleia. De la base de sa représentation, le laminaire répond d’une chaleureuse voix féminine :
  • Mais que veux-tu dire exactement … XeAr ? » (prononcer Siharr)
  • Voyons C°Fet pourquoi là ? Là ! à cet endroit ? (prononcer Seuphet)
  • Je regarde la cité d’ici, elle est si belle Avec ses lumières pâles qui dansent, si sensuelle Le balai souple des lymantas et autres engins, Je n’arrive pas à comprendre : pourquoi ici ? Hein !? »
XeAr baisse le regard et le ton de sa voix, mélancolique de l’absurdité de son emportement. Doucement les ondoiements de l’algue ralentissent, ses miroitements violacés cessent de scintiller. L’interface s’estompe discrètement. La lumière du hangar diminue légèrement, la console de l’ordinateur passe en veille. Toute l’énergie environnante s’éclipse sur la pointe des fermions. XeAr remarque le changement subtil de l’eau ambiante, plus épicée avec une saveur boisée, aromatique et profonde, elle s’est un peu réchauffée, elle est plus douce avec une touche balsamique. Il se retourne vers la ville pour observer à nouveau la frange de lumière où commence le dégradé d’algues et de cité. Son regard continue jusqu’au port au-dessus duquel flottent des milliers de lymantas, Réis et autres Balainnes de marchandises. Il sent derrière lui qu’« elle » est là à l’observer et un parfum persistant, aromatique, avec des nuances de terre cendrée arrive à lui. Il plonge le regard dans cette fourmilière dont on distingue à peine les artères principales. Il s’y laisse perdre, comme sa pensée. Sur la bande de la cité seulement il y a les chatoiements des véhicules. On dirait avec le jeu de d’illuminations de simples traits si discrets. L’architecture stalagmite, leur donne des aspects vivants. Les lumières du centre varient avec diffraction induite de la chaleur. Le Voile de Pauzy’édon. C’est le nom populaire de toutes ces tours élancées lorsqu’elles sont vues ensemble. Leurs formes fines et leurs mouvements subtils dus aux courants donnent l’impression l’algues figés mais élégantes dans les profondeurs. Les Pilia’Watas les plus hauts s’élancent comme vouloir toucher la voussure. Ils pourraient ondoyer au grès du courant, mais par respect ils ne le font pas et ne touchent pas la voûte non plus. Seule une construction tombe du plafond, une seule, le lumphar principal. Un imposant Trench-Zhan, d’opalin et de jais. Il est immense lourd et massif, pourtant à cette distance on dirait simplement la dent unique, un croc dans la mâchoire d’un serpent. Le regard posé sur le lumphar revient le long du plafond. Sans pensée, il suit un petit lymantas de service qui quitte l’agglomération, puis sort du champ de vision. Dans le reflet de la vitre, le miroitement de la silhouette qu’il y a derrière lui croise son regard et elle l’invite à discuter.
  • XeAr …» de sa voix enveloppante essaye-t-elle…
Il la fixe, elle est rosée au reflet bleu, un peu comme une turritopsis dohrnii ; c’est une magnifique méduse, toutes les deux donnent l’impression de ne pas avoir de bord net. Cela donne, comme sa voix, l’impression qu’elle est partout. Sa présence continue même après le regard, derière. Elle a fait élégamment des efforts et a pris une forme humanoïde.
  • fetyW tu sais ce que je veux dire, (Prononcer Fée Tia) Tu sais parfaitement ce que je veux dire ! » Insiste-t-il. Pourquoi est-ce que tu n’as pas laissé répondre » Ton interface de niveau C ? Est-ce ton ordre ? »
  • A cause du ton de ta voix… » Commence-t-elle avec respect.
  • Oui  » La coupe Xear, plus rudement qu’il ne l’aurait voulu. ( point exclarrogatif)
  • Tu as compris, » Poursuit-t-elle tendrement.
  • Je vois. Tu es agressif ! Et ça t’a surpris, Plus que tu ne voudrais vraiment l’avouer, Cette ‘pauvre’ interface, on peut la consulter, Elle est là pour répondre à des questions, c’est tout. Pas pour philosopher, affronter ton courroux, Ni parler de tes humeurs ou joutes verbales. Ça n’aurait servi à rien, pour que tu t’emballes De la laisser te répondre, elle n’aurait fait Que t’irriter encore plus parce qu’elle n’aurait, Dans ta colère, selon toi pas répondu… » Laisse fetyW en suspens et guise de question.
  • Ton interface ne l’a pas fait, le feras-tu ? Tu n’as pas tort je n’ai pas été satisfait. » Avoue sobrement XeAr.
  • Connais-tu ces questions auxquelles tu voudrais Que je t’apporte des réponses ? »
XeAr souris courtoisement, laissant apparaître ses petites dents aiguës.
  • Oui, mais je sens, Que tu ne vas pas me répondre facilement. Ta magie transpire, par l’eau épicée, Ta mauvaise foi à vouloir m’aider. Ah, ne nie pas ! Mais la chaleur que tu en dégages Indique aussi un côté protecteur, gages Bienfaiteurs de ta bienveillance à mon endroit, Et ne sais duquel de ces sentiments je dois, Le plus me méfier, quitte à paraître paria. »
fetyW oscille et danse. L’estocade ne la laisse pas indifférente. Attristée, son éther se colore d’orange. Elle se déplace pour le rejoindre près de cette vue imprenable, il regarde à nouveau la cité, elle à ses côtés. Un silence de non-dit et de profondes choses importantes passe. L’instant n’est pas pesant, il est agréable et empli de gentillesse. L’eau change de goût, légèrement cannelée, chaud et légèrement piquant mais quand même sucré-épicé. fetyW a diminué les lumières afin de mieux voir la cité. Les branchies de XeAr ralentissent leur rythme de filtration, il s’apaise, il se calme. Tout en bas la lingua-spire de communication – le lumphar principal – accroche un lymanta. fetyW contraste un peu plus sa forme afin de lui donner une apparence plus nette et pouvoir mieux discuter avec XeAr qui se tourne vers elle.
  • Toujours aussi sensible et courtoise fetyW. » Dit-il pour lui faire comprendre. Il n’est pas indifférent à sa douce attention diplomatique de vouloir discuter sereinement.
  • Hé ! c’est plus facile comme ça non ? »
  • Merci. » Approuve-t-il aussi courtoisement.
  • Ne t’y trompe pas, j’ai défaut moi aussi, Et je ne suis pas parfaite, ne l’oublie pas. Jamais je ne jetterai vers toi des appâts… »
  • fetyW… »
  • C’était un hangar ici autre fois, Tu le savais ? »
  • Oui, c’était des labeurs je crois ? Plus exactement leurs pièces de stockages, Mais les modèles n’existent plus, autres âges Maintenant. Et toi est-ce que tu les as connus ? »
  • Oui, mais ils ne sont pas aussi anciens que ça, Dit donc espèce de chenapan, ni moi non plus, Mais où est passée ta galanterie jeun’ gars ! » Répond-elle rieuse.
  • Tu sais fetyW…» Continue XeAr en adoucissant le ton.
  • Oui ? » Son éther vire à l’ambré flamboyant, elle éclaircit de sa présence la salle.
  • Tu es la seule nord’I à faire toujours cet effort « d’humanoïdisation » quand tu discutes en privé, si tu me permets ce néologisme…Et je trouve ça très respectueux, donc ; merci. »
fetyW éclate de rire et de lumière, son jaune irradie de plus en plus il devient chaleureux, un chaleureux béryl.
  • Oui, tu peux. Je trouve le terme fort joli cela dit. Chacun de nous autres offre l’apparence que nous désirons aux autres. J’aime que tu me distingues avec tant d’élégance, c’est si gentil. Mais tu sais nous avons tous des personnalités différentes. Ce sont les rencontres dans notre vie qui forge la personnalité. »
  • Au-delà de l’acquit ? » Lance d’un ton anodin XeAr.
fetyW est irritée par la question, car il vient de rompre la complicité qu’ils revenaient d’instaurer. Il veut revenir à ses sujets. Les réponses pourraient ne pas lui plaire, elle essaye de le ménager. Ça l’inquiète un peu qu’il mette des barrières entre eux. Il change d’air, atrabilaire.
  • XeAr tu sais bien que la nord’Iës(*) doit conserver l’acquit historique et le patrimoine. Et que la connaissance obtenue n’a rien à voir avec la nouvelle personnalité. Enfin XeAr pourquoi te rentres-tu ? Sans cesse sur la défensive ! Nous étions complices, sinon amis et j’ai l’impression… » ( ce n’est pas le ‘pluriel’ de nord’I voir le lexique.)
  • fetyW, pas toi, et pas ‘ce’ coup là… tu sais ce qui me chiffonne, et sur quoi je travaillais quand ça m’est tombé dessus. Mais ce qui me rend le plus triste c’est comment tu éludes toi aussi systématiquement mes questions. Que caches-tu ? Pourquoi ? Qui a-t-il à cacher de si grave ? »
  • C’est bon ?? As-tu fini ton caprice ? c’est quoi ! le ‘’grand complot’’ … je suis désolée mais tu es dans la vraie vie et pas dans une fiction d’imagietique où il y a des espions partout ! Dans lequel j’aurais un rôle, tes parents pourraient en être instigateurs aussi non ? Nous nous faisons du souci pour toi… ça arrive parfois… pour les gens qu’on aime. »
  • fetyW je … »
  • Il paraît que ça se fait…oui ! » Lance fetyW plus triste qu’agacée.
  • … suis désolé. Mais tu sais mes travaux historiques sur la cité, j’ai retrouvé certaines choses qui me troublent… » Continue XeAr d’une voix abattue.
  • Hé bien raconte… »
  • Des documents tronqués dans la bibliothèque, les D°Fet (prononcer dfet, ou djet) qui répondent à côte de la plaque aux critères de recherche que je lance…
hummmm une impression seulement … » fetyW l’encourage, d’une simple phéromone sucrée, à parler et lui dire ce sentiment, une petite note réconfortante et gourmande, évoquant des souvenirs hivernaux. XeAr explique alors à fetyW, sa voix chargée d’émotion n’utilise que les basses de sa tessiture. Gorge et ouïes dilatées, il parle dans un feulement, il n’exploite plus les vocalises aiguës qui nuancent les propos. Ça devient un doux ronronnement rassurant d’un rythme régulier, il raconte… Il a trouvé des mots anciens auxquels aucune interface ne donne d’explication. Il y a même la nord’Iës qui contrôle ses accès aux interfaces B. Elle interviennent directement sur les interfaces ; Xear continue, sa voix ronronne en contre Ut quand il évoque d’eldmI, de la cité des grandes baies, « frek erk po kera » (prononcer eld mi) — grande(s) baie (s) cité grande(très) — . L’émotion le submerge, malgré les tentatives de fetyW d’une caresse cuivrée et opulente, rendant les effluves de l’eau épicée d’une aura dorée, comme une promesse lointaine. XeAr implique nominativement un nord’I et il se sent coupable. L’éther de fetyW glisse au glauquetendre des algues de la prairie de la limule. Avec pudeur, elle donne à son apparition mlrao’eao un visage plus marqué, qui se tourne vers XeAr. (prononcer mi là haut ya). Le reste de son éther s’adouci sur les contours des bras. Elle les étend pour envelopper XeAr dans une légère brume verdoyante malachite, qui trouble la vue. fetyW est ému elle désire l’enlacer. Elle essaye de le rassurer dans ce cocon qui les voile du reste de la pièce et même si, il n’y a qu’eux. XeAr sent aussi que cette intimité les protège, ses branchies ajoutent au feulement de son récit. L’eau bourdonne, il continue sa gorge ainsi serrée. La projection Eidolon d’eldmI lui donne un sentiment clairement d’hostilité. Forme d’agacement, il apparaît sans sollicitation au milieu des recherches. Sans le dire explicitement, mais pour manifester son mécontentement envers ce « petit fouineur » de XeAr. Si eldmI n’a rien prononcé, le goût aigre-doux citrique de l’eau en sa présence le criait. XeAr en est inquiet car il avait déjà rencontré eldmI et il n’est pas très facilement irritable. De toute la nord’Iës qu’il connait, il est le plus phlegme. Ils avaient auparavant beaucoup discuté d’histoire avec eldmI. Ses côtés officiels enseignés en cours mais aussi des parties moins reluisantes. Histoire honteuse même, qui, si elle est malgré tout enseignée reste très souvent édulcorée. Cette lénification ne garde que le message de l’expérience à en retenir, sans entrer dans les détails… Alors qu’au contraire çà serait peut-être utile, pensaient-ils tous les deux. C’était leur conviction à l’égard des jeunes en général, et ceux de sa génération en particulier. eldmI trouvait aussi que cette jeune génération était plutôt spéciale. Ils s’en inquiétaient tous les deux. Ils n’avaient pas dit, ni l’un ni l’autre, arrogante ni prétentieuse car ça serait faux. Cependant quelque chose caractérise cette génération. eldmI par son expérience et ses sentiments le confirmait tout à fait impartialement. L’attitude récente d’eldmI est si éloignée de sa sérénité habituelle. Lié à ses recherches pense XeAr comme si, il était trahi … par un ami. Le feulement de XeAr retourne ses sentiments et fetyW les sent. Il n’essaye pas de les dissimuler, mais reste pudique. L’éther Eidolon de fetyW change de couleurs par endroit. Elle essaye visiblement de lui dire quelque chose, de rassurant, mais n’y arrive pas. XeAr contemple le visage qu’elle s’est donnée. Un visage comme il en contemplait dans ses livres pour enfants. Ces livres qui racontent des histoires pour tout petits, comme il les aime toujours. Un visage doux lisse, comme les courbes d’un épaulard. L’eau bourdonnante est légèrement ionisée en face de leurs visages… fetyW essaye en effet, mais ne parvient pas à sortir un mot. Elle est suspendue, comme impuissante. Ses yeux, plus que ses lèvres essayent de sortir quelque chose… mais, un blocage. Est-elle submergée par la tristesse de XeAr, autre chose ? L’ambiance qu’elle a créée, qui les entoure… Ils sont tous les deux enlacés au milieu du voile de son Eidolon. L’eau que fetyW a rendu un peu plus épicée, légèrement hespéridée, en dit long malgré tout. Le parfum est réconfortant et gourmand, un soupçon de fraîcheur épicée et des notes chaudes. Et elle le regarde, lui au visage réel, marqué et net. Ses grands yeux et ses lèvres qui sucent doucement l’eau, vibrant dans le feulement qu’il fait de sa gorge et ses branchies. La suave chaleur du manteau qui les entoure et les dissimule mais aussi de la température de cette eau ionisée, apaisante… XeAr sent sur toute sa peau la magie de fetyW. Elle est rentrée en rythme avec sa ronronnant aspiration. Sa théurgie est comme elle, courtoise. Jamais il n’a éprouvé cette nostalgie avec d’autres de la nord’Iës elle est laconique. Un doux mélange de cette politesse avec une pointe de sa longue expérience, qui épice ainsi sa sorcellerie d’un rire narquois. Elle n’essaie pas de le dissimuler mais elle reste pudique. Il émane de fetyW la puissante magie qu’elle peut avoir, mais que jamais elle ne dévoile et n’en abuse. Les sentiments de la nord’I mêlés à sa magie riche velouteuse, qui essaye de le rassurer, lui renvoient une étrange impression… Inexplicable, lascive, protectrice, exaspérée, pressée, peut-être ! Le temps est ainsi suspendu entre eux… dans ce nuage fait des bras étirés de fetyW, qui entourent toute la pièce. Le temps s’est lové au cœur de la sécurité thaumaturgique, elle-même ; fetyW, son Eidolon. XeAr continue de son exhalation à sentir la magie dans la bouche sur sa langue, sa peau, une saveur riche et complexe, déployée en une chaleur douce. Ni l’un ni l’autre ne bouge. Les chatoyantes couleurs de fetyW se font discrètes et XeAr ronronne toujours de sa gorge et ses branchies. Dans cette inaction, il se passe quelque chose d’important. Tous deux le sentent, leurs regards enlacés se font moins profond, ils brillent un peu plus. Imperceptiblement l’éther de fetyW reprend ses bras enveloppants, se rassemble, vire au bleuté barbeau. Le visage s’essouffle. Son Eidolon perd la netteté sur ses pommettes, son nez s’estompe, ses bras redeviennent des bras pour ne plus être un voile. Au fil de longues minutes… silencieuses, intimes, fetyW retrouve ses mains plus nettes. Son visage devient plus flou d’une couleur bleue cyan, l’eau devenue moins épicée s’est rafraîchie. fetyW l’a laissée se refroidir, sa magie elle aussi a quitté l’eau baumée ambiante. Et comme les yeux sont moins net, XeAr peut ne plus les fixer à travers le corps nébuleux ionisé de fetyW. XeAr a retrouvé son rythme plus calme, moins soutenu, sa cage thoracique se gonfle d’eau. Face à la mlrao’eao sa gorge s’est desserrée. fetyw le regarde, elle le regarde à nouveau. Elle ne le dévisage pas, non elle le scrute. Elle aime le regarder et en profite. Xear est vêtu d’une combinaison mauve et topaze aux coutures renforçant les lignes, faisant saillir son corps noueux. Les manches sont mi- courtes, le col de sa sur chemise en V laisse voir la souspeau synthétique. A sa hanche, accrochés ses gants et quelques gadgets s un contacteur. Il a un boxer moulant ne masquant pas sa masculinité, et galbant ses fesses. Il descend à mi-cuisse pour s’arrêter dans un liseré orangé sur la deuxième partie de la souspeau synthétique. Il a des petites chausses de sportif. Il n’est pas excessivement musclé, plutôt normé, mais sûr dans son attitude. fetyW a beaucoup d’estime pour le maintien de son port. Il a le visage potelé comme tous, sa peau est plus matte que ceux des villes. En effet il est natif d’une petite agglomération se trouvant près de la surface. Son menton duveteux marque son âge post-pubère sur sa mâchoire. Les joues rondes, comme le reste du corps remplis de graisse, font ressortir, avec de longs cils, ses yeux malicieux. La nord’I apprécie d’y plonger dedans. Ses sourcils fins ressemblent à un simple trait. Il a un nez plat et large qui est plutôt petit pour un mâle. Ses lèvres pulpeuses violacées cachent ses dents blanches aiguës, et sa langue agile à la parole, rosée. Sa chevelure est encapuchonnée pour ne pas flotter et le gêner. A cet effet il porte une coiffe de voile qui redescend sur ses larges épaules. La cagoule est fendue au niveau des oreilles, pour les plaquer sans en filtrer le son. Le tissu aéré sur les oreilles est différent du reste de la cagoule. Le voile de sa coiffe est fin, transparent comme une méduse et rejoint plus bas les omoplates. Il porte dans le dos, subtilement dissimulé dans les plis de la coiffe et de manière harmonieuse, un sac à dos. Ce dernier descend jusqu’à la cambrure des reins. Les surplis ocres, safrans rejoignent le sac. Le voile de sa coiffe se déploie sur ses épaules pour former de magnifiques dessins stratifiant. De couleur incarnat, les dessins vont jusqu’à son avant-bras. Là ils se fondent dans un parme très clair à la fin des manches rompant ainsi la ligne. Ses mains, sont mi-palmées. Il a une bague à l’annulaire droit. Il a cinq doigts et des ongles triangulaires bien entretenus. fetyW sait qu’il a ses paumes calleuses par le sport et le travail, malgré qu’il soit étudiant-chercheur. Elle porte son regard sur ses côtes, là où la combi est fendue de trois parts, soulignées d’un fil bleuté-smalt pour ses ouïes. Les parts flottent au rythme de sa filtration. Il s’est apaisé depuis un moment déjà. Sur le sternum les fils se rejoignent dans un cyan qui s’étale pour remonter le long du col en V. Le cyan redescend dans le dos, sur le sac, dans un doux dégradé. fetyW caresse des yeux le bas de ses hanches pour remonter sur la cambrure des reins et revenir à nouveau vers les trois évents de ses branchies. Le cyan sur les ouvertures se colore de céruléen. Le cou est large, pour faire passer l’eau de la filtration, et accueillir les cordes vocales à vaste tessiture. Sa nuque très échancrée donne un profil doux de béluga. C’est grâce à l’élancement de son cou et du galbe accentué de son crane qu’il est hydrodynamique. Mais le cou reste caché par le voile de sa coiffe. La combi ici le colle jusqu’à l’articulation de sa mâchoire. Les lèvres restent mi-close pour sucer l’eau ou parler. C’est fetyW qui tendrement reprend la parole.
  • XeAr, tu n’as pas un rendez-vous là ? » Doucement pour ne pas rompre ni jouer les rabat-joie.
Il regarde, derrière eux, l’heure à la console de l’interface. En effet, il ne s’était pas rendu compte et le trafic au-dessous d’eux aurait dû l’interpeller.
  • Oui je dois rejoindre NaOH et xxsioo. » (prononcer Naor et sihö)
  • Ne les fait pas attendre, nous pourrons continuer la prochaine fois et ne t’inquiète pas, je te rafraîchirais la mémoire. Tu as des questions à poser et moi des réponses à te donner. Tout du moins à t’aider et à résoudre ce que tu penses nécessaire. »
XeAr récupère près de la console ses affaires qu’il enfourne dans son sac à flancs. Il serre son voile sur sa combi et le noue à la ceinture. L’algue est toujours figée, droite, d’un bleu inanimé. Il se baisse sur ses chaussures pour dépoiler des mini-palmes. Elles aident dans la nage citadine. D’un clin d’œil et du bras gauche il salue fetyW. Elle réactive la C°Fet, l’algue reprend vie. D’un coup de rein XeAr arrive à la porte.
  • Allez fetyW à plus, je repasserais après-demain, ce soir je mange avec mes parents, comme tu l’as dit ’‘ça se fait de se faire du souci pour ceux qu’on aime’’ et je crois qu’ils s’en font. Un repas en famille nous fera du bien. » Dit-il.
  • Il y aura ta sœur ? »
  • Oui en principe avec Figz et Uzeanu. » (prononcer Figuehz ou ‘fix’ et Ousséhann Ho)
  • Il doit être mignon, je ne l’ai pas revu depuis plusieurs mois. »
  • Il grandi … tu verrais. »
  • Tu les embrasseras de ma part. »

Chapitre 4

XeAr sort en quelques coups de nage gracile et efficace. Il descend joyeux et virevoltant l’escalresse de service pour rejoindre ses amis. C’est un long boyau, couvert de minuscules vers claveline, qui oscillent tous dans le même sens. XeAr glisse ainsi sur ces petits cils, un peu un toboggan. Il y a deux escalresses, chacune allant dans une direction inverse. Elles sont entortillées dans une tresse en colimaçon plus ou moins rectiligne. Les milliers de cils bioluminescents, des céphalocrests roses ou bleues noctiluint, en fonction de leur fonction ; monter ou descendre. Il se glisse à l’intérieur tout en caressant les zoïdes tout doux et agréables le long de son parcours. En bas, il arrive à de longs couloirs qu’il parcourt plus en bondissant qu’en nageant, ils relient les étages de cette dernière strate vers le niveau du sol. Il croise quelques personnes, plutôt des ouvriers, ce qui est normal vu le lieu. Leurs combinaisons collent au corps pour ne pas offrir de tissus qui pourraient se prendre dans un outil ou quelconque machine et les broyer comme des fétus. Combinaisons très souvent orangées noires et blondes, bref visibles. Certaines mêmes équipées de tissu réfléchissant, à la nuque, ceinture, omoplate, sternum et genoux. Xear poli salue les huit personnes, quatre féminines, trois masculines et une Jobotahe étincelante (prononcer robota). Elles lui rendent son salut jovial par un salut polit. Il n’a pas le temps de plus les considérer, allant à leurs occupations, lui quittant le bâtiment. Il regagne, en nageant comme un jeune alevin, les coins un peu plus fréquentés, que l’ancien entrepôt où il travaille. La porte vitrée automatique s’ouvre devant lui, la lumière claire artificielle de la cité caresse son visage. Partout des gens et des véhicules, dans cette partie de la couronne de la cité. Il est malgré tout heureux de revoir des gens, la population, l’activité. L’allée est assez large, et les véhicules respectent scrupuleusement leur conduite. Les gens font eux attention aux carrefours, ici dans les zones actives Induskaï, personne n’est là pour faire du tourisme ni risquer un accident. XeAr se dirige en sortant à droite vers l’arrêt du transharroyeur. Coup de chance une navette arrive au moment où il consultait les horaires de passage. C’est un véhicule effilé comme un esox-luBUS, la cabine en surplomb de patins. La navette arrive en flottant au-dessus du sol, suivant un guide à même le sol. Ses nageoires ventrales et pectorales se replient alors qu’elle se pose délicatement (Comme une « chat bus » mais un ‘poisson bus’). Elle prend appuis sur les patins puis deux portes s’ouvrent sur le même flanc comme des sphincters. XeAr agrippe la barre centrale, qui permet de réguler le flux des voyageurs en deux, il passe à droite. Il sort son badge qu’il montre, comme les autres passagers, au conducteur, un sourire aux lèvres et d’un geste poli de salut. Il se rend au milieu de la navette où sont une jeune femme habillée d’un ensemble jaune saillant, un jeune cadre dans son costume strict et son sac ventral à documents, une jeune maman avec son enfant, tous deux assortis de rose, une personne âgée assise près de la porte avec un couvre-chef typique des villages proches de la surface. Au fond un groupe un peu criard mais jeune, ou l’inverse. Deux garçons, quatre berdaches et trois filles. Des jeunes, cinq sont habillés de cette mode ridicule mais tendance des ramasseurs de nodules et les quatre autres n’ayant guère plus de goût. Une particulièrement, est habillée comme les prostitués des camps de nodulistes. Une combinaison topaze aux reflets argentés soulignant les seins par un cinabre pâle. Les manches capucines et longues jusqu’aux mains continuent en gants de simili-broderies. De la nuque et le long de la colonne vertébrale un rebord gueules qui se sépare en deux au coccyx sur un Y d’or, souligne le galbe des fesses, de l’entre jambes et remonte au nombril en une spirale. Les jambes sont mi-courtes, exagérées de dentelles écrues au-dessus du genou et au-dessous un synthé-peau de soie. Le cache sexe des bonnes mœurs fuchsia est en fait cousu et non pas amovible. Son voile de coiffe, immense lapis-lazuli cristallin, est attaché, enserrée autour de ses épaules, le long de ses bras, pour y dissimuler les « traditionnelles » armes de défenses que les prostituées ont. Mais l’ayant reconnu au premier coup d’œil, XeAr sans plus accorder d’attention, sort de son sac sa console pour continuer à travailler. Il parcourt ses notes. Malgré les propos rassurants de fetyW, il est quand même un peu soucieux. Il est confronté à un silence de la part de la nord’Iës. Et même fetyW se révèle parfois évasive. Elle n’a pas répondu à ses questions sur d’anciens mots pour lesquels eldmI lui l’a sans ménagement envoyé bouler… Plus XeAr relit ses notes, moins il en a envie… l’exaspération le gagne, englué dans une mauvaise volonté de ses interlocuteurs, lui apportant des réponses menant toutes à des impasses… xxsioo l’a senti, c’est un vrai ami, il lui a proposé d’aller se détendre, et machinalement XeAr tout en se calmant à cette pensée, range sa console pour contempler le paysage. Il se tourne vers la fenêtre pour regarder dehors, ils ont déjà quitté le coin de la zone active. L’eau a un léger goût cinnamique assez agréable et calmement apaisant, une odeur douceâtre et intense, s’épanouissant en une chaleur veloutée à son exhalation. Les jeunes au fond sont toujours aussi bruyants, la personne âgée se lève pour son arrêt. Son couvre-chef est vraiment très classe, ça rappelle à XeAr ceux de son village, ils doivent être voisins tous les deux. Il n’ose lui demander, dans cette grande cité les gens ne se parlent pas. Son village lui manque, les odeurs mellifluentes et fraîche comme la badiane amenées par les courants du sud juste avant la saison des récoltes, c’est la proximité de la surface. Le soleil si proche et la houle, les marrées… tout lui manque. Ici tout est différent, la cité est « aseptisée » l’eau filtrée a une température presque constante, on ne ressent aucun effet de marrée ni des saisons ou de la nuit et du jour. Il n’y a pas non plus les migrations des mégaptera, loligo et ou de pleins d’autres animaux. Il se souvient de la ferme de son grand-père. Quand ils allaient moissonner les algues. Récolter les œufs. Quand il allait chaparder les hippocampes chez les voisins. Tout est différent de son village, il y a des véhicules dans le centre, qui croisent les gens, pas comme ici où ils circulent uniquement en périphérie ou dans les galeries de relis. Dans son village les caharap’ronden sont construites dans les creux des collines, à l’abri, dans les roches, elles sont rondes, comme les tortues, pour être hydrodynamiques à la marée. Leur design est à la fois protecteur et esthétiquement fluide. On utilise des matériaux organiques locaux, génétiquement modifiés, comme des forêts de kelp structurées ou tissés et aussi des bio-polymères filamenteux. Elles ont un aspect plus naturel et vivant, ce sont les habitants qui les cultivent eux-mêmes. Le seul bâtiment un peu haut est l’observatoire de migration. Son grand-père maternel, Faloudense, l’y emmenait parfois et lui racontait des histoires de lipotidae, une vielle coralaustatue de sa grand-mère posée sur le bureau. Son village lui manque vraiment et ses recherches n’avancent pas, la mélancolie le reprend quand le ramdam des jeunes le rattrape. Ils se disputent … le sujet aussi grave est le dernier jeu sorti… effectivement cela mérite d’ameuter tout le véhicule sur cet important problème existentiel. La navette s’est arrêtée un peu brusquement, faisant crisser les patins sur le sol, le sortant de sa torpeur. Il croise le regard de la mamie qui descend. Elle a noté son agacement dans le regard, quand les jeunes ont rameuté l’attention sur eux. Elle lui sourit tout en ayant l’air de lui dire « moi aussi j’ai été jeune, ne fait pas le blasé, tu n’es guère plus vieux qu’eux ». Il lui rend son sourire en coin, d’un feulement elle le salue et descend. L’arrêt est près du centre commercial où il a rendez-vous avec xxsioo. Déjà ? Il n’a pas du tout fait attention au trajet, pourtant long. La jeune maman est descendue : quand ? Il n’a même pas remarqué. Bon hé bien il descend lui aussi. La cité est très élancée les immeubles montent dans une danse vers le sommet de la grotte, sans jamais le toucher. Vu d’en bas on croirait qu’ils peuvent en effet l’atteindre, mais vu de l’observatoire de XeAr on se rend bien compte qu’il y a plusieurs kilomètres entre les cimes et le plafond. Cette illusion rend colossale ces petits bâtiments, et seul le majestueux lumphar principal accroché au sommet de la voûte tombe, tel une dentelle stalactite de ses deux kilomètres de long. Synchronisant les autres lingua-spire de périphérie. On voit à son point d’ancrage, en regardant très attentivement, des galeries qui courent vers les parois. On distingue les plus récentes en fait, qui vont vers les bords pour rejoindre d’anciens hangars, des observatoires nautiques et des centraux de relais. Devant lui le bâtiment des Cijh-lec monte comme une algue qu’on s’attend à le voir onduler (prononcer ssir lèc). Malgré ses trois kilomètres de haut, il s’en dégage une impression de fragilité. Ils sont en charge de prendre soin de chaque nord’I, maintenir ses systèmes, de déployer des interfaces ou d’en retirer lorsqu’elles ne sont plus snécessaires. C’est une lourde et importante responsabilité pour les Cijh-lec que de veiller à la bonne santé du cœur même de la cité. Leurs Agar-Takas répartis un peu partout dans la grotte, son toujours très élégantes. Les bio-matériaux renforcés, sur une base d’inspiration de l’agar-agar justement, leur confère une résistance à la traction et à la compression surnaturelle, ça permet d’atteindre des hauteurs vertigineuses tout en restant minces, très minces, très très minces. C’est ce qui offre ce mélange de fragilité et l’illusion que ça ondoie comme des algues dont ils s’inspirent. Dans le centre, les lymantas individuels sont peu nombreux. Quelques exceptions, seules les petites capsules des services de la ville y sont acceptées. Les Frailugas, sorte de gros lymantas ventrus pour le fret, viennent, pendant la période de nuit, faire les ravitaillements. Ils sillonnent ainsi les plus grandes artères, relayés par des lymantas modifiés aux livraisons, pour accéder aux plus petits recoins. La ville n’en est que plus plaisante pour le passant qu’il est. C’est très agréable, d’autant plus que les jours ici ont été déclarés ‘’de jours d’été constants’’, c’est à dire plus de 18h, tous les jours toute l’année. La mégapole ne se réveille pas pour autant tôt le matin, ni ne s’endort tard. Mais cela permet en effet de sortir aisément. Peu de quartiers sont mal fréquentés ou même dangereux. En fait l’activité s’étale tout au fil de cette longue journée. Il y a tout le temps du monde dans les quartiers, même les banlieues résidentielles. Il n’y a pas d’heures de pointes comme dans les autres villes, ici à la capitale. Mais ce calme est en total contraste avec l’allant de la cité pendant le jour, et une toute autre animation la nuit. Moins « remuante » mais plus sérieuse. Ce sont les tâches de « maintenances », une vraie activité de besogne. En journée il y beaucoup plus de promeneurs que de gens qui travaillent. Une agitation de la foule, de croisement de transports de sols, des bouches de sousharroyeurs, assez nombreuses d’où montent et descendent des milliers de gens. Il y en a régulièrement, disposés dans la ville. La première fois qu’il est venu avec sa famille dans la cité, iyu’po,Jh (prononcer ïhupors !La virgule fait partie du nom), ils étaient tous les quatre, pour du tourisme. Ils avaient été visiter les parcs d’attractions, la réserve nationale libre. Ils s’étaient bien amusés. Il se souvient, enfant avec sa petite taille, de ses immenses gratte-voûte, vertigineux. Et ils ont à peine rapetissés maintenant qu’il est adulte. Les Pilia’Watas s’élancent toujours dans une grâce tout aussi belle et harmonieuse, comme la diversité des algues. Il passe dans une grande place, c’est son arrêt, entourée de constructions beaucoup moins hautes et de la verdure partout, cette esplanade donne sur un parc floral. Il est immense plusieurs kilomètres de rayon. Les Pilia’Watas cèdent la place à des bâtiments plus petits. Les immeubles sont vraiment moins hauts et ça donne cette architecture ‘’rétrécissante’’ pour donner un dégradé de taille, et on arrive à de simples étages en bordure de la place. Les Kombloqs sont agrémentés de grands coraux, aussi grand qu’eux, laissant croire qu’à cet endroit la nature a été plus forte que l’urbanisme, pour finalement aboutir à ce parc. On trouve de tout, blocs d’appartements ou d’espaces mixtes, Kombloqs résidentiels, commerciaux ça forme un quartier de taille moyenne avec partout des coraux magnifiques de toutes couleurs. La plupart des Kombloqs sont en dur, mais il y a quelques Tidalk’oms modulaires. Elles peuvent changer légèrement de forme ou d’emplacement en fonction de l’environnement et de la saison, c’est l’intérêt des Tidalk’oms, et en plus celles-ci sont vraiment jolies. Le coin où a débarqué XeAr est une grande gare d’arrêt, un HUB pour différents transports. Il est descendu parmi les multiples points d’arrêts des navettes, un peu plus loin une sortie de sousharroyeur et ce gigantesque parc floral. Le design est vraiment plus « végétal » qu’ailleurs dans la cité. Pas mal de Kombloqs sont couvertes de plantes et certaines essaie de les imiter. L’ensemble se fond de sorte qu’on ne sait plus les distinguer et certains Kombloqs semblent vraiment onduler. D’autres voudraient bouger, comme des formes d’animaux endormis. Bêtes caméléonesques de plantes. Cela donne une ambiance chaude et apaisante, que les passants respectent. On dirait que tout le monde croit que ces monuments sont réellement vivants, et ils nagent silencieusement, comme si trop de bruit pouvait les réveiller. XeAr comprend pourquoi xxsioo lui a donné rendez-vous dans ce quartier qu’il ne connaissait pas du tout. Il est en effet plus habitué au campus universitaire débordant d’activité, de bruit, de gens. Il jette un coup d’œil de circonférence à la place. En vis à vis du parc, calme paisible, qui représente la nature, le centre commercial et son agitation urbaine. Etrange mélange de genre, mais qui ont été malgré tout concilié avec harmonie. Cet endroit le raccommode avec le bruit et les gens… Le rapport que les seconds produisent du premier. Il quitte la place des arrêts des transharroyeurs, pour aller vers l’entrée du parc. Il a rendez-vous juste en face, devant cette étonnante statue que son ami lui avait indiquée. Il passe devant la bouche de sousharroyeur une des lignes arrive directement du campus universitaire, xxsioo devrait sortir par-là. XeAr se dirige vers la statue de Jobotahe. Une fois parvenu assez prêt il lit sur le petit piédestal, « alallat’n » et un petit poème de sa composition ‘’paradoxes sentimentaux de la complexité des sens’’ qu’elle avait dédiée à Choxnœ (prononcer Alalyan et Chox noé). La statue fait deux fois la hauteur naturelle, en corail, blanche, éclatante, belle, qui rayonne d’une chaleur intense invisible, ce blanc Igniblan qui est associé à la puissance, ardent mais sans flammes. Elle est comme toutes les Jobotaa élégante, fine, élancée comme la tige d’une fleur. Elle adopte une posture altière qui la rend d’autant plus ravissante dans sa « configuration-citoyenne ». Sa beauté irradie encore de tout l’amour qu’elle avait pour Choxnœ. De son long corps effilé, le bras droit, long aplati, pointé vers les étoiles, elle a à son index la bague que lui avait donnée Choxnœ. Elle a la tête légèrement oblongue, un nez minuscule, ses arcades sourcilières sont peu profondes, les pommettes douces, la mâchoire gracieuse, et ses oreilles discrètes à peine visibles. Mais elle a malgré tout une petite boucle à l’oreille gauche, une perle, la dernière larme de son amour. La perle pend d’une chaîne le long de son cou élancé. Ses épaules délicates dans son costume de poète, serti de parures qui descendent le long de son avant-bras gauche, la main pausée au côté, ou peut-être posée… Le pouce accroché à son ceinturon, les quatre autres doigts filiformes, larges mais peu épais, sur la hanche délicate. Elle a un pantalon qui moule ses fesses à peine arrondies. Gravées sur la boucle de sa ceinture des fresques oblongues dont certaines sont reprises au pli de l’aine formant un dessin qui relie le haut de ses reins et descendant aussi le long de ses jambes sveltes et sans fin. Ses jambes aussi sont, comme ses bras, plus larges qu’épaisses, un peu plates même. Elle porte une paire de bottes jusqu’au-dessous du genou qui enlace son interminable mollet, rencontrant les fresques qui courent tout sur sa longue et délicate cuisse.
  • XeAr ! »
Il se retourne et voit arriver scintillante la silhouette élancée de ces longues et magnifiques jambes interminables parées elle aussi de bottes. De ses cuisses fines élégantes moulées dans un tissu cobalt, flanquées de liserés chamarrés. En haut de cette allure « verticalisante », sur ses minces hanches une combinaison indigo et incarnat qui remonte sur son court buste elliptique. Les épaulettes de la combinaison donnant un peu de volume à l’acromion de ses épaules. La ligne épurée du bras se lève dans un salut ondoyant à l’attention de XeAr qui vient à son encontre. En « configuration-citoyenne », la personne le surplombe de deux bonnes têtes, sa gorge délicate et sertie dans un raz du cou cramoisi où est accroché un petit bijou. Elle lui sourit en inclinant la tête dans un mouvement charmeur. Les bras écartés, de sa large envergure l’embrasse.
  • Alors comment tu vas mon grand. » Demande XeAr.
  • Pas mal, tu as trouvé facilement ? » Lui demande xxsioo de sa voix de baryton ?
  • Tssss… pas mal ici dit donc, j’ai même vu que dans le parc nous pouvions nager à notre guise ? »
  • Presque oui en effet ! Il y a quand même certaines règles à respecter, mais oui c’est assez sympa ! »
  • Et NaHO ? »
  • Il nous attend déjà ! »
  • Euh ? »
  • Ben ! à la grotte des tourbillons voyons ! Il a pris ses palmes de chasse qu’il veut essayer. »
  • Ha ben c’est malin ça, moi je croyais que nous serions allés au centre commercial ! »
  • Toi qui n’aimes pas la foule … allez un coup de nage libre te fera le plus grand bien. »
  • Bien chef, oui chef, à vos ordre chef, tu penses donc je suis ; Chef ! »
  • Ah ! voilà comment j’aime t’entendre parler. On y va. »
  • Par où ! je ne connais pas le coin moi. »
  • Sousharroyeur ! y a une correspondance. »
Et XeAr suivit la Jobotahe. Ils descendirent dans les couloirs du sousharroyeur, à cette heure ils étaient peu fréquentés. Une des lignes allait directement au campus universitaire, mais ils allaient en prendre une autre comme lui avait dit xxsioo. Ils nagèrent tous les deux vers les quais où attendaient quelques personnes. Une plate-forme centrale, et de part et d’autre les parois vitrées sur les portes desquelles sont inscrites les directions. Au centre du quai des plans de situations, les noms des correspondances en sur impression dans un relief en trompe l’œil. Accrochés au plafond des horloges avec l’heure de la navette et différents messages sur la circulation, ils ont quelques minutes à patienter. xxsioo n’a pas sorti ses palmes pour ce court trajet, XeAr va voir à un des distributeurs si il y a de quoi lire, son ami l’appelle, les portes sont déjà ouvertes, ils s’engouffrent tous deux dans la mono-rame, les portes se referment, elle démarre.
  • Nous y serons dans quelques minutes. » Dit xxsioo en agrippant un XeAr qui s’est fait surprendre par le départ. « En plus à cette heure il n’y a pas trop de monde, et comme NaOH a pris ses palmes de chasse, on va bien s’amuser, je le sens. »
XeAr ne répond pas, le regard absent sur la paroi opaline qui défile.
  • Tu pourrais faire un effort, j’essaie de te distraire ! » Lui lance la Jobotahe.
  • S’cuse. » Lui dit simplement XeAr.
  • Bon ben pisque tu y es, raconte un peu ! comme ça, ça sera fait et on pourra s’amuser, en laissant les soucis au vestiaire, tu ne penses pas ? »
  • Ben toujours mes recherches et encore tout à l’heure fetyW qui en a rajouté, elle n’a pas voulu répondre à une seule de mes questions. Ça m’agace un peu en fait. »
  • Mais est-ce qu’elle t’a dit aussi que tu commençais d’être pénible avec ta parano ? »
  • Hummm elle y a fait allusion  » Dit XeAr d’un sourire aux lèvres, en constatant que son ami avait mis toute son amitié dans sa phrase pour le faire rire. ( point d’ironie)
  • Qu’est-ce qui te préoccupe tant que ça ?? fetyW ? »
  • Pas tellement, on dirait qu’elle essaye de me protéger, mais de quoi ? Et au vu de mes recherches, des … mmmm embûches que je rencontre ça m’ennuie un peu. »
  • C’est à dire ? »
  • De quoi veut-elle me protéger et qu’y a-t-il à découvrir ? »
  • Et simplement que tu partes dans des délires ? Ça t’a effleuré ? »
  • Oui ! »
  • Mais … » Demande xxsioo.
  • Mais corroboré par des preuves, ça ne reste pas de l’affabulation. »
  • Ah ? tu veux dire des vraies preuves, pas des éléments que-tu interprèterais comme tu voudrais qu’ils abondent dans le sens que tu imagines ? »
  • Avec des recoupements oui, impartiaux. »
  • Impartiaux ? »
  • J’ai lancé quelques questions anodines qui me sont retournées avec les réponses que j’avais déjà apporté dans mes ‘délires’. »
  • Tu veux un coup de main ? »
  • J’allais te le demander et NaOH aussi… »
xxsioo l’interrompt, ils sont arrivés à leur correspondance.
  • On descend ici ! »
Ils sortirent, la Jobotahe frôlant le sol de son corps et XeAr se précipitant le long du mur, tapis comme quand ils jouaient, plus jeunes, à la raie miroir. Nageant tous deux les bras le long du corps, ils fusent dans les couloirs qui les mènent vers une autre ligne qui les conduira à la fameuse grotte. Ils arrivent au moment où les portes de leur rame se ferment, passant de justesse. Ils rejoignent un siège et xxsioo reprend la conversation en lui re-proposant ses services et NaOH en ferait de même. La Jobotahe dans ses gestes lents et élégants, de ses longs bras offre le sentiment d’une danse alors qu’il ne s’agit que d’une discussion. XeAr expose plus en avant ses soucis, la crainte vis à vis de fetyW parce que si elle désire le « protéger », du moins est-ce son sentiment, c’est qu’il y a des raisons. fetyW ne ferait pas ça pour rien. xxsioo confirme un nord’I ne fait jamais rien à la légère et le changement d’attitude d’eldmI l’intrigue aussi, car il l’avait rencontré dans la bibliothèque de ‘’frek erk kera’’ et ils avaient bien discutés tous les trois, rit même, beaucoup. eldmI a un sens de l’humour provincial et ce qui ne gâchait rien, il fait partie des partisans de la réforme de l’enseignement. Sa projection astrale est ténue comme un filet d’eau chaude des geysers de grands fonds… non plutôt comme le jet d’encre d’un poulpe en fuite. L’image fit rire XeAr, enfin… xxsioo fut fier de son effet. Ils conclurent, par ce rire et à destination, de laisser leurs soucis au vestiaire. De ne parler de ceci à NaOH que demain. Ils détalèrent nageant près du plafond au travers les dédales de la station, prenant leur raccourci préféré pour aller à la grotte. Ils débouchent finalement à un sas hermétique, évitant l’entrée principale. xxsioo salue un de ses amis Jobotaa qui s’occupe ici de la maintenance. Il ôte un de ses gants lilas qui palment ses longues mains métalliques. Il s’avance vers le poste de commande où se trouve son ami, et lui serre sa main gauche dégantée. Ils s’échangent quelques politesses (en langue numérique/Jobotta ??) prenant des nouvelles l’un de l’autre. XeAr salue par-dessus l’épaule. Les deux Jobotaa remettent leurs gants et l’ami de xxsioo serra la main de XeAr. Nos deux compagnons pénètrent dans le sas. Ils passent la première porte de quatre mètres par trois, épaisse, lourde, ses verrous se ferment hermétique, un léger courant électrique la parcourt. L’eau change de température, de goût. Deux grilles, une au sol l’autre au plafond permettent l’échange. La seconde porte en vis à vis se desserre, se libère de sa charge positive, les verrous jouent, elle pivote. La lumière claire, céleste pénètre en premier leurs sens, vient ensuite la légère chaleur et l’ozone capiteuse de l’eau. Ils passent ce sas, d’un salut à travers les petits hublots à l’ami. Ils émergent sur une grande plate-forme, elle surplombe la grotte.

Chapitre 6

XeAr pénètre le premier dans la grotte : elle est bien plus petite
que celle de la cité, ici ce n’est que le réservoir d’échange d’eau ce
n’est pas une pangomaji
puisqu’elle n’est pas aménagée. Bien qu’elle soit plus petite que la
cité, comme elle est vide ça donne une impression d’immensité malgré ses
dimensions bien plus modestes. Ils sont entrés par un local de service.
Une plate-forme un peu en hauteur, l’entrée principale est bien plus
loin en aval ; c’est un immense hall, dans une excavation. C’est par là
qu’arrivent la majorité des gens, il y a deux autres entrées, plus
petite un peu en vis-à-vis. Du perchoir où ils sont on distingue les
parois verticales, à peu près trois kilomètres de large. L’eau n’est pas
aussi claire que celle de la cité ; puisque justement sa fonction est de
se débarrasser de l’eau de la capitale. Malgré que l’eau soit moins laminaire
et un peu moins pure on peut imaginer au loin assez facilement le fond
de la grotte à presque deux lieues de là. Le plafond
se situe à peine à un kilomètre de haut, avec le temps et l’eau un peu
chaude il s’est érodé et il a creusé les différentes roches, dans le
sens du courant et ça a fait de jolis dessins. Comme la grotte
principale de la capitale, ce sont des bulles naturelles d’ancien magma.
Le sol de la grotte des tourbillons se trouve à peu près à l’altitude de
la voussure de la capitale, ce qui a créé un courant de convection
thermique. Elles sont dans le prolongement l’une de l’autre, dans une
légère courbure. Ici on est enfoncé à quelques kilomètres en retrait par
rapport à la périphérie de la ville, dans les profondeurs de cet ancien
cratère. Ça replace cette voûte à quelques centaines de mètres du fond
marin. Des roches plus tendres érodées dans des âges géologiques les ont
reliées entre elles. Les deux immenses cavités, reliées par ses veines
naturelles de convection ont été agrandies et formées en hélicoïdes
par les p’Aoriiu.
Les veines ainsi transformées, les Spirales
des Marées Éternelles
, ces nouvelles structures augmentent ainsi le
rendement naturel des échanges thermodynamiques. L’eau chaude remonte de
la cité vers cet aven, et les p’Aoriiu en
ont profité pour en faire un réservoir qui purifie l’eau et la
refroidir. Ainsi elle s’écoule à nouveau propre à température normale
quelques dizaines de lieues derrière la
mégapole, de l’autre côté du cratère.

L’arrivée de l’eau chaude se fait par le haut de la caverne vers le
bas, tout au fond au bout des deux lieues de la longueur de
la caverne. Eau chaude, eau chaude… elle n’est pas brûlante non plus
mais il y a les quelques degrés de différence que tout le monde
connaît : la différence entre « je vais bien » et « j’ai un rhume
carabiné roulé au fond de mon lit avec seulement 2 degrés de plus ».
L’eau se jette au fond de la grotte dans pleins de petites veines
éparses qui descendent, et l’eau s’écoule vers l’extérieur sur les
flancs du cratère. Le nombre de veines d’évacuation a été augmenté,
plusieurs ont été creusées et rajoutées pour que ça puisse diminuer
l’aspiration générale et la répartir. Il y a moins de pression, il y a
moins de débit. Le tout est équipées de filtres de sécurité, et balisés
par de petites lumières clignotantes Blanÿdro
réglementaire. Spécifiquement adapté à l’environnement aquatique,
utilisé pour le balisage ou les signaux lumineux qui portent aussi une
signature thermique identifiable sous l’eau.

Juste avant les cavités naturelles et artificielles, il a été ajouté
une série de filtres depuis que la grotte est aussi devenue un lieu de
loisir. Les courants, ainsi créés chauds et froids, tourbillonnent et
lui ont valu le doux nom qu’elle porte : « grotte des tourbillons ».
XeAr et xxsioo quittent la plate-forme d’équipement, qui est munie des
gyrophares, balises de signalisation, et des crochets d’alignements pour
les équipements d’entretiens. Elle a de chaque côté un accès pour
descendre. Une des petites rampes va vers un poste de secourisme, facile
à repérer de sa couleur safran. Du poste
elle se sépare en deux pour aller vers les points de ventes de hors
d’œuvres, et de l’autre pour aller louer des palmes, ballons de chutes
ou autre équipement à l’entrée principale. Ils ont rendez-vous près du
marchand de bigorneaux où ils grignotent toujours. NaOH n’est pas là ?
Tant mieux, XeAr aura le temps d’aller chercher des palmes, car il n’a
que ses palmes de ville. Pratiques pour les manœuvres rapides des
couloirs et la foule mais moins efficace pour les randonnées et la
chasse.

  • Je te prends un cornet ? » Lui demande xxsioo

  • Humm oui tiens, un petit s’il te plait, je vais en profiter pour
    laisser toutes mes affaires au vestiaire. » Lance-t-il d’un clin d’œil
    complice.

  • Vous me laissez faire les sales besognes de larbin… » Lui répond
    d’un bras ondoyant xxsioo.

XeAr est déjà arrivé au guichet de palmes, il prend une paire orangée, celles
qu’ont les techniciens des canalisations, lorsqu’ils font leurs
inspections, il avait envie de les essayer, c’est l’occasion. Il chausse
et rejoint xxsioo qui tient un cornet à la main et de l’autre embrasse
NaOH.

  • Vous arrivez ? » Lui demande-t-il en voyant arriver
    XeAr.

  • Comme tu vois. Cette andouille ne m’avait pas dit que nous
    viendrions. Mais j’avais envie d’essayer depuis un moment ces palmes
    alors … »

  • Hé bien tu nous diras comment elles sont. » Dit xxsioo en lui
    tendant le cornet.

  • Allez ! montre-nous tes palmes. » Lance XeAr, tout en
    grignotant.

Et NaOH, un p’Aoriiu
plutôt râblais, trapu même, bien plus gras et petit que son ami, de leur
tendre un pied. Une palme aux nervures grenat, profilée en
demi caudale d’orque. Mi-souple, taillée pour être nerveuse. Elle
enserre bien la cheville et une élégante électronique, bien dissimulée,
permet de l’accauder
avec l’autre pour nager de sirène. NaOH a des jambes trapues,
musclées, c’est un grand sportif, il participe aux courses
universitaires. Son visage est tout rond, de petits yeux malicieux d’un
olivâtre enchâssés dans ses pommettes rosées.

  • Hé bien elles ont l’air bien taillées pour la chasse, tu dois te
    faire de ces sprints… » XeAr.

  • Je viens de faire trois ou quatre petits tours en vous attendant,
    je suis arrivé un peu en avance pour les essayer. Elles sortent de leur
    emballage et je ne voulais pas trop passer pour un alevin. »

  • On y va ! » Demande xxsioo en remettant son gant faisant de ses
    mains aux longs doigts de véritables pagaies.

  • Le denier en haut paye les cornets ! » Clame NaOH en s’élançant
    sournoisement.

Sur ce xxsioo claque des talons, de ses bottes il déploie les
membranes de ses palmes de nage. Ce sont deux belles marinoptère
argentées, longues, effilées deux fois plus longues que celles de NaOH.
xxsioo se met en « configuration-nage », d’une ondulation du bassin et
des épaules il se soulève du sol. Puis il rapproche ses pieds et
solidarise ses palmes en une nageoire unique grâce à une impulsion
magique.

NaOH en fait autant. Ils sont déjà accauder,
XeAr s’est fait surprendre mais d’un autre côté il n’a pas des palmes de
compétitions ; se trouve-t-il en guise d’excuse. Les deux premiers
filent droit au courant d’ascension vers la paroi verticale en
tourbillonnant. Le courant décrit de grands « cercles » qui font presque
la largeur de la grotte. En fait ce sont des spirales qui les emmènent
tout en haut : ce sont des tourbillons, un peu comme le petit nom de la
grotte. Ils montent doucement vers les gigantesques bouches d’arrivées
d’eau. C’est l’eau chaude réchauffée par la cité qui arrive par là. Les
bouches font des dizaines de mètres, balisées elles aussi par de petites
lumières clignotantes Blanÿdro.
Les arrivées d’eau sont réparties sur presque toute la largeur de la
grotte à quelques mètres du plafond. Les gens sont prudents, il y a peu
d’accident civils. XeAr suit ses amis dans le tourbillon d’eau froide
ascendant. Ils nagent rapidement dans le mouvement hélicoïdal
du courant au travers des gens, il a peu de circulation.

Ils viennent souvent à ce moment de la journée, car il y a peu de
monde et les courants chauds ne sont pas violents à cette heure. En
revanche, ils s’accélèrent vers la moitié du parcours dans la grotte.
Pour l’essentiel ce sont surtout les courants froids qui eux sont
rapides. Mais la majorité des gens choisissent d’autres heures,
préférant les courants chauds. C’est plus agréable et c’est plus
familial ; les enfants se régalent. Comme tous les enfants ils ont
découvert la grotte comme ça tous les trois. XeAr commence à rattraper
avec ses larges palmes NaOH, il ne les a pas accaudées
préférant battre des deux jambes, comme les chasseurs de sa région. Ils
continuent la grimpée, portés dans la colonne d’eau principale, avec ces
larges cercles… spirales… pour en profiter au maximum. Cette colonne
s’appelle « le pog ».

Après être montés de quelques centaines de mètres assez doucement
afin de se chauffer les muscles, ils finissent une boucle et revenant
près de la paroi XeAr fait signe. Tous trois laissent maintenant le
thermique pour aller frôler la paroi. Ils empruntent le courant vertical
de friction qui est créé entre la colonne d’eau principale, le
« pog », et entre le mur. Seuls les fretins qu’ils sont
passent par-là. Ce courant spécial et très rapide s’appelle ; « le
propulseur
 ». Il monte très rapidement, le long de la paroi. XeAr
accaude,
et ils sinuent comme des algues, grimpants très vite avec « le
propulseur
». Ils vrillent sur eux même pour se donner plus de
stabilité et pouvoir pousser encore plus fort. Ils grimpent à l’aplomb
aussi vite que des bulles d’air. Dans leur mouvement centrifuge sur eux
même ils gardent plus facilement leur cap d’ascension. NaOH rencontre en
premier le courant d’arrivée, « le ciuda ». Il est freiné net
dans sa vertigineuse montée. Il nageait rapidement contre la paroi et
soudain il se trouve suspendu à quelques mètres des bouches d’arrivées
d’eau. Ses bras qui été tendus sont maintenant repliés aux épaules. Ses
jambes emmenées en arrière, comme la tête, pourtant portée pas un cou
musculeux. Il avait fermé les yeux, il continue à peine de monter. Sa
progression verticale a été stoppée par ce mur d’eau. Il est rejeté
plusieurs dizaines de mètres après, comme un vulgaire fétu. Il est
expulsé, de la paroi par le débit titanesque de cette eau chaude, comme
s’il n’existait pas. Dans son élan, il est presque arrivé à la moitié de
la hauteur du courant ciuda. Il fait une pirouette par les
reins et continue de nager sur le dos, se rapprochant du plafond. D’un
coup il voit passer XeAr catapulté, lui aussi, mais encore plus loin et
plus violemment. Il avait sûrement repris un peu sa position de nage. Il
a dû donner quelques coups avisés pour s’accompagner dans le jet d’eau
d’arrivée. « Le coup de poing », c’est comme ça qu’est appelé ce jeu. On
monte le long de la paroi, pour être éjecter par les bouches
d’arrivées.

xxsioo quant à lui, les double quelques secondes après, profitant de
l’effet de rhéofluidification
du plafond pour accélérer. Il y a entre le courant chaud et le plafond
deux courants cisaillant qui bien pris permettent de rebondir dans une
sinusoïde gracieuse et d’aller plus vite que le courant principal :
effet de rhéofluidification.
C’est un « Nœud de
Courant
 », une zone où les eaux s’enlacent. xxsioo a reconfiguré ses
genoux, sa mono-palme est maintenant perpendiculaire à ses épaules, il
ondule comme un requin de gauche et droite.

  • Il l’a eu. » Lance NaOH sans vraiment savoir si XeAr a entendu.

Il a toujours été doué en Kaironautique,
il sait super bien lire les courants, il trouve toujours les trajets les
plus sûrs, plus rapides ou plus discrets. Il a vraiment une perception
intuitive des « moments opportuns ». Ils s’aident de leurs bras pour
rejoindre aussi cette zone de ‘subito’. Il suffit d’aller au
plafond. Ils en profitent qu’il y ait peu de monde. Les rares personnes
présentes les voient qui les dépassent à une vitesse qu’ils
n’imaginaient pas pouvoir être atteinte. Quelques connaisseurs, comme
eux, torpillent aussi dans le ‘subito’. Ils continuent de
suivre la voûte, nageant un peu de gauche et droite pour profiter du
tube. Ils continuent à toute vitesse dans cet élan, ils rasent la roche
volcanique du plafond. Ils se doublent, en donnant une tape sur l’épaule
du doublé. Dans leur mouvement oscillant de haut et bas et un doux
ondoiement de senestre et de dextre, ils continuent de s’amuser et
intensifient leurs efforts pour se doubler les uns les autres. Chacun
avec sa technique de nage. NaOH, champion universitaire, XeAr, chasseur
et xxsioo, Jobotahe.
Bientôt ils arrivent à la moitié de la grotte, ici le ciuda
s’est déjà beaucoup tiédi et ils ont perdu plus d’une vingtaine de
mètres depuis le plafond, même dans le ‘subito’.

Dans quelques dizaines de mètres le ciuda se refroidi
brutalement et plonge dans une marche abrupte. C’est la zone de subduction. Il y a
un ruban de front, l’eau chaude et donc moins salée, va se confronter à
une autre masse plus salée et plus dense, pour lui passer dessous. Le
courant, dans lequel ils nageaient, va rencontrer ce « mur » d’eau et
devoir passer. Mais il va passer par en dessous, vers le bas. Cette eau
d’arrivée qui s’est refroidie va devoir perdre encore plus d’énergie et
la perdre très rapidement dans un échange thermodynamique complexe mais
amusant. Très amusant pour ceux qui le connaissent et le pratiquent. Un
des jeux est de ne pas descendre avec le ciuda. Pour cela il
faut le quitter, puis remonter au plafond afin de passer par-dessus la
zone d’eau froide et plus salée. Avec quelques coups de palmes et en
profitant de leur élan ils y arrivent sans trop de mal. Il faut arriver
à passer entre ce « mur » dense invisible et la voussure, pour pouvoir
glisser encore un peu plus loin et rejoindre une deuxième colonne
thermique moins salée. Ils y arrivent facilement, vu à la vitesse où ils
arrivaient. Ils pourront alors tomber presque à pic au bout de l’aven.
La chute fait presque un kilomètre, environ la hauteur de la grotte.
C’est un courant aspirateur descendant, froid et très rapide ; à cause
de l’échange de chaleur et le changement de salinité. Bref c’est très
amusant. Il y a cet endroit du bout de la caverne : c’est le pendant du
« pog », le courant chaud qui permet de monter, ça c’est
«la tombante » tout simplement.

Ils continuent de nager, mais ont un peu ralenti, ici il n’y a plus
de mouvements. Ils vont rencontrer la colonne d’eau très froide qui va
les propulse vers le bas, bien plus vite que l’autre côté lorsqu’ils
sont montés avec le « pog » ; c’est pour ça qu’on l’appelle «
la tombante ». En bas les attendra deux autres courants froids.
Le courant principal, le ciuda, qui va vers les veines
d’évacuations et son allure ralenti, elle devient anecdotique à
proximité des filtres de sécurité. Il est devenu plus froid et il va se
dissiper pour quitter la grotte. Juste dessous se trouve un autre
courant qui retourne dans la direction opposée, vers les bouches
d’arrivées, au point de départ, en quelque sorte il se fait « aspirer »
par le tourbillon du « pog ». On l’appelle le Zéphal, même
si c’est pas vraiment un Zéphal. Mais
il est lent et doux, apaisant ; les gens lui ont donné ce petit nom. Les
deux courants, le ciuda et le Zéphal , qui
vont en sens contraire, créent un courant de friction, c’est le
« fricteur bas ». Le but est de plonger, en utilisant la
colonne froide de la « tombante » puis de transpercer le premier, le
ciuda, pour rejoindre le « fricteur bas ». Une fois
perforé on se retrouve ballotté dans tous les sens. Propulsé en avant,
en arrière, droite gauche… En continuant la traversée on atteint enfin
le Zéphal
qui va dans l’autre sens, courant froid et salé.

Maintenant ils arrivent tous les trois au dernier tier. Ils sentent
que l’eau devient moins salée. Ils donnent un dernier coup pour
rejoindre le plafond avant d’être aspirés par les courants descendants.
Et d’un coup xxsioo disparaît des dizaines de mètres dessous, XeAR suit,
puis NaOH. C’est « la claque sur les épaules », le tourbillon qui les
happe. Ils choient,
xxsioo est déjà parti en vrille pour garder la direction. XeAr a mis son
bras droit incurvé et du bras gauche donne de violents coups pour
prendre l’angle. La rotation commence et s’accélère très rapidement. Ils
ont déjà fait presque sept cent mètres, les fronts de courants… Vlan,
ils prennent le ciuda de sortie, il est plus violent que sa
partie chaude, mais heureusement plus large et moins épais. XeAr est
complètement désorienté, il a le tournis, il sent qu’il virevolte encore
un peu. Il dérive et continue de tomber dans l’élan. Il rencontre le
fricteur bas et se sent propulsé dans tous les sens. XeAr
croise du regard xxsioo complètement désassemblé. La gravité fait le
reste, ils atteignent le Zéphal. NaOH
est en étoile, tombant vers le plancher. XeAr a désaccaudé
ses palmes au premier choc. Ils sont tous trois en vrac à une dizaine de
mètres du sol. Ils reviennent portés par le courant lent et doux, vers
leur point de départ. Un peu fatigués, leurs branchies à tous deux
irritées. Ils se regardent les trois et éclatent rire. xxsioo leur
propose une cavité où ils vont parfois, pour se reposer. Elle est à
quelles dizaines de mètres, ils y vont, doucement pour laisser refroidir
leurs muscles. Arrivés, ils s’installent sur la petite plateforme, XeAr
et NaOH inhalant et exhalant. xxsioo s’assoit sur le rebord, laissant
pendre ses longues jambes profilées, il bat un peu de ses palmes l’eau,
dans un doux mouvement. De son corps musculeux en métal, on voit l’eau
qui ondule à cause du rayonnement de chaleur. Dans son dos il a ouvert
ses évents thermiques. Il a replié sa palme marinoptère
argenté, ses jambes irradient et réchauffent l’eau, avec la lumière ça
fait des reflets rigolos. Les deux p’Aoriiu
reviennent à eux, le regard vague vers la grotte, c’est NaOH qui se
retourne le premier pour aller rejoindre son ami.

  • Wouaaaa. »

  • Oui. » Répond XeAr.

Et tous trois regardent passer les gens qui eux aussi profitent du Zéphal pour
revenir à la colonne d’ascension ou au hall d’entrée, ils se saluent. La
vue est magnifique, l’eau plus claire en bas donne une autre perspective
qu’en arrivant par la plateforme d’entretien. On voit presque le fond de
la grotte, on distingue en tout cas les bâtiments clairs de secourisme.
Là où ils sont, il ne reste même pas six cents mètres de la fin de la
grotte, le ciuda est encore très fort mais il perd rapidement
de sa puissance à quelques dizaines de mètres à peine de la fin de la
grotte. On voit les fissures d’évacuations balisées des petites lampes
Blanÿdro
et filins de sécurités, juste avant les filtres. Les lumières des
puissants projecteurs lancent leurs rayons à travers les différentes
masses d’eau plus dense ou plus chaude, claire, peuplées de nageurs.
Elle est vraiment très belle cette grotte. Tous trois regardent
maintenant arriver un groupe de jeunes qui essayent eux aussi de
perforer le courant d’évacuation. Les premiers, un peu plus costauds
passent assez facilement avec leur élan et leur poids. Les dernières
silhouettes un peu plus fluettes ont un peu de difficultés. XeAr regarde
NaOH, il lui rend son clin d’œil. Leurs yeux avertis ont senti… C’est
xxsioo qui parle.

  • Cette fois ci, c’est ton tour XeAr. »

Alors il détend ses jambes, se ramasse péniblement, découragé, fait
quelques mouvements et se laisse tomber de la plateforme, il en profite
pour accauder.
Il nage des deux pieds hâtivement en direction du petit groupe. Il
franchit vite les quelques cent mètres qui les séparent. Et il voit
mieux. Une des dernières silhouettes n’arrive pas assez vite, trop
petite, elle ne peut pas passer à travers. Elle se trouve projeté en
aval. Tous ses amis en ont fait autant, mais ont rapidement rejoint le
« fricteur bas » qui les a lancés dans la direction du Zéphal. Cette
dernière personne se trouve emportée. Un des costauds du groupe a vu la
déroute et essaye de revenir pour la secourir, trop tard, trop fatigué.
Il n’arrive à rien, le faible courant à raison de lui. XeAr nage à
contre sens, il donne quelques coups rapides et secs pour aller dans le
ciuda. Il croise à toute vitesse les quelques jeunes dans leur
style vestimentaire de nodulistes.
Utile aux très grands fonds, peu esthétique et carrément pas pratique
pour nager, il fait signe en passant qu’il s’en occupe. Le groupe et le
costaud qui a fait acte de bravoure, répondent épuisés par un simple
sourire de remerciement. Assez rapidement il arrive à sa hauteur. Il
rattrape la fille qui s’est laissé prendre dans le courant. Ils arrivent
assez près des filins de sécurités, le ciuda se fait plus
faible, diffus par les bouches de sorties éparses. XeAr à l’habitude et
profite du redoux pour la saisir. Il a sa cheville dans la main, il se
cabre pour offrir plus de résistance. Elle paraît à peine surprise. Ils
ralentissent, d’un coup sec, il l’attire vers le bas pour pouvoir lui
donner la main, elle la saisit et d’un signe il lui indique de
descendre, il l’aide en nageant et rejoignent le courant de retour. Sa
main dans la sienne, tendu le long du corps, il la tire ou l’attire vers
le bas, tout en faisant attention à elle. Il sait où se trouve le sol,
ils sentent doucement leur direction changer, l’eau devient un peu moins
froide. Il redresse leur position de nage pour nager à l’horizontale
maintenant. Il la saisit des deux mains pour mieux assurer sa prise.
XeAr nage sur le dos afin de la voir. Elle est visiblement épuisée, et
ne donne que de petits coups de palmes. Elles ne sont pas appropriées à
ce sport, elle a gardé ses palmes de ville, courtes et rigides. Elle
relève doucement la tête dans sa direction, sentant que c’est lui qui
fait le plus gros du travail. Leurs regards se croisent, d’un clignement
de l’œil il lui indique de ne pas s’en faire, qu’il peut nager pour eux
deux. D’ailleurs il y a à quelques dizaines de mètre un coin où se
reposer, il lance sa main droite pour s’accompagner dans ces derniers
mouvements. Il l’aide à s’asseoir contre la paroi. Il sort de son sac à
flanc une barre à algue vitaminée qu’il lui tend en souriant, une
recette homeyostase
de sa composition. Quelques filtrations d’eau plus fortes, elle accepte
et croque à pleines dents ; ça va la booster. Elle arrange ses cheveux,
il n’avait pas fait attention mais elle est très belle, dans une
combinaison ambrée clair. Le
long de sa nuque un rebord rouge descend dans
son dos et repasse sur ses hanches. Elle a des yeux magnifiques, mis en
valeur par un simple maquillage qui ajoutent au mystère. Sur le ventre
une petite spirale, vermeil qui
rappelle le rebord de sa nuque. Ses jambes, qu’elle masse un peu
endolorie de cette aventure, sont froncées de dentelles à mis cuisse, un
joli ivoire
rosé, qui remontent au-dessus du genou. Elle se recoiffe avec les mains,
aux petits doigts qui portent des gants en simili-broderies, ses manches
nacarat et
longues ondulent dans le courant. Ses cheveux rouge feu dans
un voile cobalt
soutenu sont légèrement défait de ses épaules. Il l’aide à s’arranger
d’un geste bienveillant. Elle se laisse faire dans une eau à l’arôme
douce et légèrement épicé, avec une note anisée, sur une exhalation
courte.

  • Merci » Dit-elle simplement. <JE VAIS REPRENDRE
    CETTE PARTIE POUR L’INSTANT JE LAISSE COMME CA)

  • Vous êtes encore plus jolie comme ça. »

  • Je voulais dire pour… »

  • Votre imprudence ? »

  • Je n’aurais pas dit ça si franchement, mais en effet… »

  • Hummm voilà. » Dit-il en finissant d’attacher son voile de
    coiffe. 

  • J’ai l’air un peu stupide… »

  • Je n’aurais pas dit ça si franchement. » Pour reprendre ses
    termes à elle et d’ajouter,

  • « Disons ‘novice’ je suppose que c’est une des premières fois que
    vous venez ? »

  • La deuxième oui. »

  • XeAr enchanté ! Vous ferrez plus attention la prochaine fois et
    vous vous amuserez, promis. »

  • AgI… » répond-t-elle en se relevant, dans un parfum complexe, à
    la fois frais et miellé de notes chaudes aromatique : « … elles sont
    très bonnes vos barres d’algues. »

Il la regarde en relevant la tête, les yeux à la hauteur son pubis
surligné de pourpre, ses seins
en contre plongée dans un bonnet écru, son cou dans un
synthé-peau de soie qui remonte sur ses oreilles et son voile de
coiffe ; elle lui tend la main.

  • Adaptation personnelle d’une recette de ma région natale. »
    Dit-il en la saisissant pour se lever à son tour.

  • Nous devrions rejoindre nos amis. »

  • Après vous mademoiselle. » (/JE VAIS REPRENDRE CETTE
    PARTIE POUR L’INSTANT JE LAISSE COMME CA>

Et ils partent tous les deux vers la plateforme où les attend les
deux groupes. XeAr fait les présentations auprès de ses amis, AgI auprès
de ses huit amis. NaOH propose de revenir doucement et d’aller se
reposer devant quelque chose qui redonne des forces pour refaire un
petit tour. Tout le monde accepte et ils remontent la grotte en
empruntant le Zéphal, ils
vont dans un petit commerce qui est creusé à même la roche, dans un
naturel somme toute esthétique. Endroit branché où se croisent les
étudiants.

Ils s’installent tous dans un coin duquel ils peuvent voir nager les
gens. AgI est elle aussi dans la même université que xxsioo, NaOH et
XeAr, elle est étudiante en Cijh-lec,
première année et elle découvre la capitale avec sa grotte des
tourbillons. Elle s’est faite avoir, mais on ne l’y reprendra plus. NaOH
de son expérience de compétiteur universitaire, lui donne quelques
conseils ainsi qu’à ses amis. NaOH étudie en Cijh-lec
spécialité Exlec.
AgI est très intéressée, car elle hésite entre Exlec
ou Ectec,
mais elle a encore ses premières années de généralisation à faire avant
de vraiment choisir. Elle aime bien l’idée de participer à l’entretient
et le bon fonctionnement de nord’I. Ça
doit vraiment être grisant de pouvoir être à leur contact direct, peu
importe la spécialisation, technique ou logicielle. La conversation se
poursuit avec divers sujets, comme les cours de chacun et les branches
choisies, quand l’agenda de XeAr sonne. Il s’excuse auprès de tout le
monde mais il doit rentrer tôt, ce qui donne l’occasion aux jeunes du
groupe de proposer de refaire un petit tour avant d’y aller eux aussi.
XeAr dit au revoir au groupe, embrasse ses amis, d’un clin d’œil
complice avec xxsioo de se reparler le lendemain après ses cours. Il ira
le chercher et ils iront rejoindre NaOH pour faire des recherches à la
bibliothèque. Ce qui est convenu entre eux et XeAr les quitte. Le groupe
recomposé lui se dirige doucement vers le « pog » pour faire un
dernier tour. Ils partent dans un tumulte de jeunesse dans le courant
ascendant, faisant la course les uns les autres, se rattrapant,
s’amusant…

XeAr est allé récupérer ses palmes, en remerciant la personne et
discutant un peu avec elle sur le plaisir qu’il a eu d’essayer ce modèle
pendant qu’il remet les siennes. D’un geste de la main dit au revoir et
se dirige le long de la rampe pour regagner la sortie. Il se pose sur la
plateforme d’entretien, l’ami de xxsioo l’a vu et lui ouvre. Il passe le
sas, remercie la Jobotahe et
se dirige dans les couloirs des sousharroyeurs,
il s’assoit sur un banc en attendant sa navette après avoir pris un
magazine dans un distributeur. Des nouvelles d’un peu toutes les régions
de l’empire, sa navette est là, à pieds joints il y entre. D’un coup de
rein il se dirige vers une place libre d’où il pourra continuer de lire.
Cette rame est directe jusqu’à chez ses parents, presque au terminus.
Ensuite il quittera les tunnels et il se demande s’il prend les
transports pour les deux arrêts restants ou si ira-t-il à la nage. Il
verra bien, il finit de lire. Il commence par les nouvelles de sa
région, les migrations ont été en avance, bien plus tôt cette année et
les récoltes assez bonnes dans l’ensemble. Quelques nouvelles de
glem ga po gui, la cité des champs de romance, dont son village
est le vassal. Le cambriolage d’un stock de labeurs,
les contrebandiers les revendent en principe à des nodulistes
qui exploitent des champs pas toujours dans des zones ou des conditions
d’accords ni de légalité : c’est du piratage. Les autorités qui
enquêtent penchent pour des combats illégaux. XeAr lit en souriant car
il connaît un peu eldmI dont dépend ga po (cité de champs)

C’est ce genre de nouvelles, dans la forme dont c’est écrit, la
tournure des éléments qui… il en parlera demain à fetyW ou plutôt à ses
amis. Oui, à ses amis ça sera plus judicieux. Il lit encore quelques
pages et arrive à destination. Il sort de la rame, remarque quelques
jeunes qui traînent dans les couloirs, il s’est mis à marcher plutôt que
de nager. Il remonte par l’escalresse
qui le ramènent à la surface. Il y a encore un peu de lumière. Ses
parents habitent en périphérie de l’entrée de la grotte, pour leur
travail. Ici la lumière y est toujours plus douce, afin de ne pas trop
perturber l’écosystème qui s’y trouve et que des algues ne prolifèrent
pas ni des animaux. Aussi il est en peu surpris de trouver encore un peu
de lumière et il décide d’en profiter et de finir à la nage le peu de
chemin qui lui reste. Il regarde autour de lui, et s’approche d’un grand
corail en forme de coque, il déchire et émiette son magazine, des
milliers de petits cils se précipitent, des petits poissons viennent
picorer. Les plus téméraires viennent sur ces doigts, une caresse tendre
au zoïde il
vérifie qu’aucun morceau n’y ai échappé et il reprend sa route
doucement. Il parcourt les rues dont les Badajia sont peu élevées, les
habitations sont simples mais fonctionnelle, quelques-unes
semi-enterrées, parfois accrochées à des falaises sous-marines. Elles
sont conçues pour résister aux courants forts, mais ici c’est inutile,
on les utilise surtout pour leur simplicité et c’est plus discret que le
Kombloqs
du centre-ville. Mais surtout, comme ici c’est l’entrée de la grotte, il
faut des structures moins hautes pour permettre aux transports Réis,
Balainnes,
et autres cargos de circuler plus librement, avec plus de latitude en
altitude. La plus grande partie de la population est regroupé dans cette
communauté de petites habitations, communes ou individuelles, typique
des zones moins denses du cœur de ville. C’est le plus grand Ileomis de la
cité, bien sûr il y a d’autre quartiers résidentiels répartis un peu
partout, ici des Lwandorias
ont été bâties spécifiquement sur les collines de l’entrée de la grotte.
Comme ce sont des habitations sculptées et cultivées à partir de récifs
artificiels intelligents, elles s’intègrent parfaitement à
l’environnement et surtout elles changent de couleur selon les saisons.
Le reste de l’Ileomis et de
la communauté est en grande partie constitué de grandes Baharimbas
familiale comme celle de ces parents. Ou bien de résidences
individuelles comme des Aquajins
souvent pour une personne célibataire ou deux personnes seulement. Les
allées sont assez spacieuses pour permettre la circulation au sol, des
transports en communs par exemple. Les résidences sont entourées de
jardinets plus ou moins portager, parfois juste esthétique, mais
toujours pour le plaisir.

Il nage toujours près du sol et arrive à sa destination, il salue
quelques voisins, s’arrête pour les embrasser et prendre des nouvelles,
en donner aussi. XeAr continue, appelle à la porte de chez ses parents,
elle s’ouvre. C’est Figz qui lui ouvre, elle est superbe dans une robe
pourpre qui met
en valeur son gros ventre. Sa coiffe discrète descend sur ses omoplates
ce qui lui permet d’avoir ses épaules dénudées et la gorge dégagée. Son
cou blanc serti d’un collier serré où brille une perle que lui a offert
Dergfe (prononcer dèrgue fée).

  • Wouaaa. » Lance XeAr

  • Ravie de te voir aussi. » Lui dit-elle en l’embrassant.

  • XeAr mon grand frère. » Entend-t-on un peu plus loin.

  • Tu es superbe Figz, tu le sais. Ça se passe bien ? »

  • Oui assez bien, ta sœur est au petit soin avec moi et il ne me
    reste plus que quelques semaines. »

  • Avant que je sois à nouveau tonton. » Dit-il en embrassant sa
    sœur qui arrive à son tour.

Dergfe porte son uniforme d’Exlec,
noir souligné sur toute la silhouette par un liseré bleu électrique. Son insigne
au-dessus du sein droit, presque à la clavicule, sur l’autre un scratch
vide sur lequel on y place d’habitude son distributeur. Sa coiffe
réglementaire est posée derrière, elle a les cheveux bruns complètement
détachés qui ondulent tout autour d’elle. Elle porte des bottes en cuir
de mégaptera-recyclé qui
remonte au genou, un peu comme celles de xxsioo. A mi-cuisse, brodés
aussi de dentelles, un holster accroché à une ceinture vermillon. Son ventre est
bien redevenu plat, on ne dirait pas qu’elle est une jeune maman. Elle
porte au flanc un contacteur,
son sac est avec sa coiffe.

  • Désolée, je suis d’astreinte c’est pour ça que je ne me suis pas
    changée. » Dit-elle en suivant le regard de son frère.

D’un geste de la tête il lui fait comprendre que c’est grapave et
qu’il est content de les revoir. A ce moment-là arrive son père qui
tient dans ses bras son neveu. Son neveu à lui… mais le petit-fils de
son père… Bref il est mignon. Il a encore grandi et dans ses vêtements
azur il est
adorable. Son père porte un simple ensemble moulant, les bras dénudés il
n’a pas mis de coiffe et a laissé ses cheveux en nattes épaisses
flotter, avec laquelle Uzeanu s’amuse. Ils s’embrassent, échangent un
regard complice, quand XeAr a vu les nattes de son père. Ils échangent
quelques mots vjeoz, le dialecte de leur village.
(prononcer fioch). D’un sourire XeAr s’approche, faisant des
risettes à son neveu, son père en profite pour le lui donner dans les
bras.

  • Je vais voir ce que fait ta mère. » Dit-il en partant d’une nage
    gracile à l’étage.

Les voilà tous trois et demi en train de discuter des études de XeAr,
du poste de Dergfe, la grossesse de Figz et des progrès d’Uzeanu. Il n’a
que quelques mois mais il veut déjà essayer de nager, il dort bien,
laissant un peu de temps à ses génimères.
Figz se dirige vers l’oecus. Un peu fatiguée
par sa grossesse, elle s’assoit dans un fauteuil de corail brun d’acropora et de douce
soie de physalie. Sa
compagne et XeAr suivent. XeAr avec son neveu dans les bras. Il se
débarrasse de son sac à flanc sur le meuble bas de bienséance, dans le
hall d’entrée, au côté des affaires de sa sœur. Il pénètre à son tour
dans le salon par une arche finement sculptée. L’oecus est une pièce
plutôt grande, rectangulaire, assez dépouillée. Il y a plusieurs
fauteuils confortables de différentes formes et différentes hauteurs. Il
y en a deux bleus
Majorelle
, un vert tendre sinople et trois
jaunes orangés, les six disposés dans un cercle patatoïde autour
d’une table basse. Table de convenance hospitalière en marbre bleu aux
veines violettes. Accrochés aux murs quelques tri-portraits, ses
parents, Figz et Dergfe, leur amour et une de lui avec son neveu (
NOTE : à défaut d’un meilleur mot pour « mariage » ). La pièce a
quelques meubles à différentes hauteurs, aux formes variées et aux
couleurs harmonieuses. XeAr s’assoit dans le creux du fauteuil sinople en cuir de
somniosis-recyclé
et installe Uzeanu sur son ventre. Sa sœur va vers un meuble et sort
différentes boîtes qu’elle charge dans ses bras et vient les déposer sur
la table. Dergfe ouvre les pots et tend quelques mollusques à son frère
et à son fils. Tous deux grignotent en riant, puis XeAr reprend la
conversation avec sa sœur et Figz. Figz a arrêté son travail elle peut
s’occuper de son fils ce qu’il leur évite de devoir le faire garder.
Comme ça Dergfe a pu reprendre son activité, car elle n’en pouvait plus
rester à « ne rien faire », XeAr reconnaît bien là sa sœur. Dergfe donne
quelques petites choses à grignoter à Figz.

Elle lui montre un coquillage que la future maman décline, mais
préfère les petites linckia, Dergfe lui en
tend une petite poignée. C’est ainsi que leur mère les trouve à discuter
assis dans des sièges de mousses de glem ga (champs de romance)
ou de corail d’acropora. Il se lève
pour aller l’embrasser, elle est superbe dans une combinaison ample vert
menthe et un
voile de coiffe très simple. Ils continuent de papoter d’eux avant de
passer à table. C’est Figz qui a cuisiné, elle s’y était mise profitant
de sa grossesse. Et c’était une réussite. Ils plaisantèrent et
s’amusèrent, laissant même le soin à XeAr d’aller coucher son neveu. La
soirée fut agréable et il fut content de redormir dans sa chambre, à
côté de celle de sa sœur.

(NOTE : Je ne vais pas tout décrire, mais en fait ils passent une
soirée en famille. Il faudrait améliorer cette partie que je trouve
légère
)