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p’Aoriiu Jiuuijh

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« Il était une fois sous l’eau… »

Tudidu tudidu tudidu… Le regard absent sur le logo ; un téléphone barré. Rémi exaspéré, se retourne et dévisage celui qui décroche son portable. Ce n’est visiblement pas un simple pictogramme rayé en rouge qui va y changer grand-chose, ni la civilité. Irrité, il continue sa course pour rejoindre son siège et quitte cette voiture dite sans portable.

Rémi arrive à son wagon. Il fait frais dans la voiture, le soleil darde les passagers de droite et un peu le couloir. Les sièges sont gris et verts, le pictogramme interdiction de fumer bien visible, lui aussi. Il enjambe aux premiers rangs un gamin en train de jouer avec ces étranges hommes poissons à la mode. Sa mère le gronde un peu, elle le relève de force, du bout des doigts il rattrape ses jouets.

– Arrête donc de te traîner par terre veux-tu !
Ça suffit comme ça, je n’en peux vraiment plus !

Ses yeux sont tout brillants, mais il ne pleure pas. Rémi rejoint sa place un peu triste pour le gamin. Rémi dépose son café à la tablette de sa place, s’assoit, attrape la mallette de son ordinateur à ses pieds, boit la dernière gorgée, jette le gobelet à la poubelle, l’écologie, c’est pas pour demain. Il ouvre sa mallette. Sans le faire exprès il fait tomber une photo, il s’empresse de se pencher pour la ramasser.

C’est ses deux amis et lui, ils sont devant la tour Eiffel, ils sourient d’un sourire sincère. C’était une belle journée quand ils l’ont prise. Il la range avant de se mettre au boulot, il aime beaucoup son ordinateur, qu’il vient de prendre, une petite boite en bois en acajou ciré, un bois très rouge avec peu de veines. Il aime son contact, il le caresse du bout des doigts et le pose sur la tablette ; à droite.

Il pose sa mallette à côté de lui et sort de son portefeuille une pochette en velours violet aux reflet vert dans laquelle il range ses préempteurs. Il a choisi une chaînette en argent pour relier les bagues. Il les a faites ciseler, c’est plus joli. Il enfile les deux mains. De sa mallette il prend son clavier gonflage. Pour le voyage il a pris le bleu et rose pastel aux couleurs chamarrées, son préféré.

Pour finir, avant de fermer sa mallette il prend ses lunettes ‘dnordinateur’. Il chausse ses lunettes avec ses oreillettes. D’un geste discret de la main droite, tout en le caressant il allume son Ordi. Un petit « bip » caractéristique, il l’a conservé, un peu old-school, ça le fait marrer. Bien sûr c’est inutile, sinon ce ne serait pas indispensable.

Devant ses yeux la zone noire d’écran classique il a laissé le « Check » du matériel, réglé à sept secondes, le temps de lire, tout à l’air ok et l’ordinateur est démarré, il est prêt.

L’œil voit dans le bureau à 150° d’abord le fond d’écran. Rémi aime beaucoup cette image d’outremer bleutée qui représente une cité sous-marine. Il la trouve très belle, émouvante. La vue plongeante donne l’impression d’être prise à partir d’un poste d’observatoire. En tout cas très haut. La vision y est féerique, enchanteresse. On dirait une vraie image de la ville. Elle pourrait passer pour une carte postale touristique. Une photo vantant le panorama dans toute sa splendeur. La cité sous-marine est délicatement enfoncée dans une grotte. Lovée dans un nid, dans la nuit, comme une perle dans l’écrin d’un coquillage. Cette perle engoncée, presque à l’étroit à l’intérieur, elle touche les bords. L’obscurité des profondeurs rend à la lumière de la cité sa superbe et fait ressortir les constructions perchées à même la paroi abrupte. De la ville éclairée de l’intérieur il y fourmille une vie assurément scintillante. Accrochés au plafond certains bâtiments semblent être en lévitation. Partout mille petits points, comme un globe souvenir que l’on vient de secouer. Ce sont autant de petits véhicules et d’êtres qui bougent dans tous les sens. Tout en bas le plus grand espace semble être celui d’une sorte de port. La vue est vraiment magique, elle emplie à chaque fois Rémi d’émotion, il aime cet endroit.

Puis l’œil commence à distinguer le reste du système avec ses icônes, semi-transparentes aux couleurs pastel rose et héliotrope. Rémi de la souris prend le traitement de texte. La grande fenêtre apparaît et donne l’impression de voir la cité à travers un scaphandre. C’est compliqué, en haut, en bas, les côtés… des séries de symboles. L’allégresse reprend Rémi, il se remet au travail.

Et maintenant, où en était-il ? Un pleur ! Retour à l’extérieur. Le gamin vient de se faire gronder sévèrement à force de jouer par terre, il étouffe son sanglot. Rémi examine son espace, voyons il manque … de la musique ! Il part à la cherche son lecteur… un coup d’œil à droite. Ah ! Rémi vient de trouver, il est en bas. Posé sur le toit d’un grand bâtiment, la musique… Il descend pour aller la prendre, évite l’angle d’un bâtiment et attrape sa musique. Ça ressemble à un œil oblong. Au milieu, l’iris, une double bille. Rémi cherche… hummm… non… non… non… Voilà ! Il a trouvé ; de ses préempteurs à la main gracieuse, il veut écouter ces morceaux de musique. Le premier morceau commence et couvre le brouhaha ambiant. Il aime beaucoup ce musicien, il s’apaise, il est heureux.

Enfin, retour au boulot ! Calmement Rémi relève la tête, l’espace de travail défile en reculant, rase à nouveau l’angle du bâtiment. Le traitement de texte laisse apparaitre à nouveau par transparence la cité sous-marine. On peut percevoir les bords de la grotte. On remarque tous les objets qui flottent et on se rend compte de la grandeur de cette extraordinaire cité. On ne pouvait l’imaginer, mais en y regardant de plus près elle est vraiment grandiose. Immense. Ces dimensions sont édifiantes, délirantes, sûrement des lieues. Difficile de le deviner au premier abord, on a du mal à croire en ses dimensions. La vision de Rémi se fixe sur les lettres du texte qui flottent au-dessus de ce qui pourrait être un « hydro-port ». Il semble y transiter ces milliers de petits points. Rémi relit l’entête de ce qu’il était en train d’écrire…

ha oui ;

« Il était une fois sous l’eau…

Chapitre 2

XeAr le regard nulle part, les yeux en direction de « l’hydro-port », il est songeur. A droite à l’entrée de la grotte, dans la banlieue de la cité, on peut y voir des champs d’algues. Tout en restant discrète et perdue dans les profondeurs, la douce lumière éclaire le paysage. Les algues ont pu pousser ici grâce à cet éclairage artificiel. On peut distinguer en longeant la colline de l’entrée, quelques étranges lumières scintillantes. Si le regard remonte le long de la frange, près de la paroi, on devine les courants. Dansants à leurs gré quelques poissons, en bancs. Ils dessinent des formes étranges et changeantes… Sortant de sa rêverie, XeAr se retourne d’un brusque coup d’épaule et va vers l’interface de l’ordinateur. Il lui demande pourquoi un endroit si profond et encaissé a été choisi. D’un air élégiaque il songe aux grandes prairies de Gremje. L’endroit est plus clément grâce à la pression mais également à ses courants chauds, ce qui permet aussi de mieux voyager. L’interface de l’ordinateur est une grande algue ondulante légèrement bleu-vert tintée au reflet buddleia. De la base de sa représentation, le laminaire répond d’une chaleureuse voix féminine :
  • Mais que veux-tu dire exactement … XeAr ? » (prononcer Siharr)
  • Voyons C°Fet pourquoi là ? Là ! à cet endroit ? (prononcer Seuphet)
  • Je regarde la cité d’ici, elle est si belle Avec ses lumières pâles qui dansent, si sensuelle Le balai souple des lymantas et autres engins, Je n’arrive pas à comprendre : pourquoi ici ? Hein !? »
XeAr baisse le regard et le ton de sa voix, mélancolique de l’absurdité de son emportement. Doucement les ondoiements de l’algue ralentissent, ses miroitements violacés cessent de scintiller. L’interface s’estompe discrètement. La lumière du hangar diminue légèrement, la console de l’ordinateur passe en veille. Toute l’énergie environnante s’éclipse sur la pointe des fermions. XeAr remarque le changement subtil de l’eau ambiante, plus épicée avec une saveur boisée, aromatique et profonde, elle s’est un peu réchauffée, elle est plus douce avec une touche balsamique. Il se retourne vers la ville pour observer à nouveau la frange de lumière où commence le dégradé d’algues et de cité. Son regard continue jusqu’au port au-dessus duquel flottent des milliers de lymantas, Réis et autres Balainnes de marchandises. Il sent derrière lui qu’« elle » est là à l’observer et un parfum persistant, aromatique, avec des nuances de terre cendrée arrive à lui. Il plonge le regard dans cette fourmilière dont on distingue à peine les artères principales. Il s’y laisse perdre, comme sa pensée. Sur la bande de la cité seulement il y a les chatoiements des véhicules. On dirait avec le jeu de d’illuminations de simples traits si discrets. L’architecture stalagmite, leur donne des aspects vivants. Les lumières du centre varient avec diffraction induite de la chaleur. Le Voile de Pauzy’édon. C’est le nom populaire de toutes ces tours élancées lorsqu’elles sont vues ensemble. Leurs formes fines et leurs mouvements subtils dus aux courants donnent l’impression l’algues figés mais élégantes dans les profondeurs. Les Pilia’Watas les plus hauts s’élancent comme vouloir toucher la voussure. Ils pourraient ondoyer au grès du courant, mais par respect ils ne le font pas et ne touchent pas la voûte non plus. Seule une construction tombe du plafond, une seule, le lumphar principal. Un imposant Trench-Zhan, d’opalin et de jais. Il est immense lourd et massif, pourtant à cette distance on dirait simplement la dent unique, un croc dans la mâchoire d’un serpent. Le regard posé sur le lumphar revient le long du plafond. Sans pensée, il suit un petit lymantas de service qui quitte l’agglomération, puis sort du champ de vision. Dans le reflet de la vitre, le miroitement de la silhouette qu’il y a derrière lui croise son regard et elle l’invite à discuter.
  • XeAr …» de sa voix enveloppante essaye-t-elle…
Il la fixe, elle est rosée au reflet bleu, un peu comme une turritopsis dohrnii ; c’est une magnifique méduse, toutes les deux donnent l’impression de ne pas avoir de bord net. Cela donne, comme sa voix, l’impression qu’elle est partout. Sa présence continue même après le regard, derière. Elle a fait élégamment des efforts et a pris une forme humanoïde.
  • fetyW tu sais ce que je veux dire, (Prononcer Fée Tia) Tu sais parfaitement ce que je veux dire ! » Insiste-t-il. Pourquoi est-ce que tu n’as pas laissé répondre » Ton interface de niveau C ? Est-ce ton ordre ? »
  • A cause du ton de ta voix… » Commence-t-elle avec respect.
  • Oui  » La coupe Xear, plus rudement qu’il ne l’aurait voulu. ( point exclarrogatif)
  • Tu as compris, » Poursuit-t-elle tendrement.
  • Je vois. Tu es agressif ! Et ça t’a surpris, Plus que tu ne voudrais vraiment l’avouer, Cette ‘pauvre’ interface, on peut la consulter, Elle est là pour répondre à des questions, c’est tout. Pas pour philosopher, affronter ton courroux, Ni parler de tes humeurs ou joutes verbales. Ça n’aurait servi à rien, pour que tu t’emballes De la laisser te répondre, elle n’aurait fait Que t’irriter encore plus parce qu’elle n’aurait, Dans ta colère, selon toi pas répondu… » Laisse fetyW en suspens et guise de question.
  • Ton interface ne l’a pas fait, le feras-tu ? Tu n’as pas tort je n’ai pas été satisfait. » Avoue sobrement XeAr.
  • Connais-tu ces questions auxquelles tu voudrais Que je t’apporte des réponses ? »
XeAr souris courtoisement, laissant apparaître ses petites dents aiguës.
  • Oui, mais je sens, Que tu ne vas pas me répondre facilement. Ta magie transpire, par l’eau épicée, Ta mauvaise foi à vouloir m’aider. Ah, ne nie pas ! Mais la chaleur que tu en dégages Indique aussi un côté protecteur, gages Bienfaiteurs de ta bienveillance à mon endroit, Et ne sais duquel de ces sentiments je dois, Le plus me méfier, quitte à paraître paria. »
fetyW oscille et danse. L’estocade ne la laisse pas indifférente. Attristée, son éther se colore d’orange. Elle se déplace pour le rejoindre près de cette vue imprenable, il regarde à nouveau la cité, elle à ses côtés. Un silence de non-dit et de profondes choses importantes passe. L’instant n’est pas pesant, il est agréable et empli de gentillesse. L’eau change de goût, légèrement cannelée, chaud et légèrement piquant mais quand même sucré-épicé. fetyW a diminué les lumières afin de mieux voir la cité. Les branchies de XeAr ralentissent leur rythme de filtration, il s’apaise, il se calme. Tout en bas la lingua-spire de communication – le lumphar principal – accroche un lymanta. fetyW contraste un peu plus sa forme afin de lui donner une apparence plus nette et pouvoir mieux discuter avec XeAr qui se tourne vers elle.
  • Toujours aussi sensible et courtoise fetyW. » Dit-il pour lui faire comprendre. Il n’est pas indifférent à sa douce attention diplomatique de vouloir discuter sereinement.
  • Hé ! c’est plus facile comme ça non ? »
  • Merci. » Approuve-t-il aussi courtoisement.
  • Ne t’y trompe pas, j’ai défaut moi aussi, Et je ne suis pas parfaite, ne l’oublie pas. Jamais je ne jetterai vers toi des appâts… »
  • fetyW… »
  • C’était un hangar ici autre fois, Tu le savais ? »
  • Oui, c’était des labeurs je crois ? Plus exactement leurs pièces de stockages, Mais les modèles n’existent plus, autres âges Maintenant. Et toi est-ce que tu les as connus ? »
  • Oui, mais ils ne sont pas aussi anciens que ça, Dit donc espèce de chenapan, ni moi non plus, Mais où est passée ta galanterie jeun’ gars ! » Répond-elle rieuse.
  • Tu sais fetyW…» Continue XeAr en adoucissant le ton.
  • Oui ? » Son éther vire à l’ambré flamboyant, elle éclaircit de sa présence la salle.
  • Tu es la seule nord’I à faire toujours cet effort « d’humanoïdisation » quand tu discutes en privé, si tu me permets ce néologisme…Et je trouve ça très respectueux, donc ; merci. »
fetyW éclate de rire et de lumière, son jaune irradie de plus en plus il devient chaleureux, un chaleureux béryl.
  • Oui, tu peux. Je trouve le terme fort joli cela dit. Chacun de nous autres offre l’apparence que nous désirons aux autres. J’aime que tu me distingues avec tant d’élégance, c’est si gentil. Mais tu sais nous avons tous des personnalités différentes. Ce sont les rencontres dans notre vie qui forge la personnalité. »
  • Au-delà de l’acquit ? » Lance d’un ton anodin XeAr.
fetyW est irritée par la question, car il vient de rompre la complicité qu’ils revenaient d’instaurer. Il veut revenir à ses sujets. Les réponses pourraient ne pas lui plaire, elle essaye de le ménager. Ça l’inquiète un peu qu’il mette des barrières entre eux. Il change d’air, atrabilaire.
  • XeAr tu sais bien que la nord’Iës(*) doit conserver l’acquit historique et le patrimoine. Et que la connaissance obtenue n’a rien à voir avec la nouvelle personnalité. Enfin XeAr pourquoi te rentres-tu ? Sans cesse sur la défensive ! Nous étions complices, sinon amis et j’ai l’impression… » ( ce n’est pas le ‘pluriel’ de nord’I voir le lexique.)
  • fetyW, pas toi, et pas ‘ce’ coup là… tu sais ce qui me chiffonne, et sur quoi je travaillais quand ça m’est tombé dessus. Mais ce qui me rend le plus triste c’est comment tu éludes toi aussi systématiquement mes questions. Que caches-tu ? Pourquoi ? Qui a-t-il à cacher de si grave ? »
  • C’est bon ?? As-tu fini ton caprice ? c’est quoi ! le ‘’grand complot’’ … je suis désolée mais tu es dans la vraie vie et pas dans une fiction d’imagietique où il y a des espions partout ! Dans lequel j’aurais un rôle, tes parents pourraient en être instigateurs aussi non ? Nous nous faisons du souci pour toi… ça arrive parfois… pour les gens qu’on aime. »
  • fetyW je … »
  • Il paraît que ça se fait…oui ! » Lance fetyW plus triste qu’agacée.
  • … suis désolé. Mais tu sais mes travaux historiques sur la cité, j’ai retrouvé certaines choses qui me troublent… » Continue XeAr d’une voix abattue.
  • Hé bien raconte… »
  • Des documents tronqués dans la bibliothèque, les D°Fet (prononcer dfet, ou djet) qui répondent à côte de la plaque aux critères de recherche que je lance…
hummmm une impression seulement … » fetyW l’encourage, d’une simple phéromone sucrée, à parler et lui dire ce sentiment, une petite note réconfortante et gourmande, évoquant des souvenirs hivernaux. XeAr explique alors à fetyW, sa voix chargée d’émotion n’utilise que les basses de sa tessiture. Gorge et ouïes dilatées, il parle dans un feulement, il n’exploite plus les vocalises aiguës qui nuancent les propos. Ça devient un doux ronronnement rassurant d’un rythme régulier, il raconte… Il a trouvé des mots anciens auxquels aucune interface ne donne d’explication. Il y a même la nord’Iës qui contrôle ses accès aux interfaces B. Elle interviennent directement sur les interfaces ; Xear continue, sa voix ronronne en contre Ut quand il évoque d’eldmI, de la cité des grandes baies, « frek erk po kera » (prononcer eld mi) — grande(s) baie (s) cité grande(très) — . L’émotion le submerge, malgré les tentatives de fetyW d’une caresse cuivrée et opulente, rendant les effluves de l’eau épicée d’une aura dorée, comme une promesse lointaine. XeAr implique nominativement un nord’I et il se sent coupable. L’éther de fetyW glisse au glauquetendre des algues de la prairie de la limule. Avec pudeur, elle donne à son apparition mlrao’eao un visage plus marqué, qui se tourne vers XeAr. (prononcer mi là haut ya). Le reste de son éther s’adouci sur les contours des bras. Elle les étend pour envelopper XeAr dans une légère brume verdoyante malachite, qui trouble la vue. fetyW est ému elle désire l’enlacer. Elle essaye de le rassurer dans ce cocon qui les voile du reste de la pièce et même si, il n’y a qu’eux. XeAr sent aussi que cette intimité les protège, ses branchies ajoutent au feulement de son récit. L’eau bourdonne, il continue sa gorge ainsi serrée. La projection Eidolon d’eldmI lui donne un sentiment clairement d’hostilité. Forme d’agacement, il apparaît sans sollicitation au milieu des recherches. Sans le dire explicitement, mais pour manifester son mécontentement envers ce « petit fouineur » de XeAr. Si eldmI n’a rien prononcé, le goût aigre-doux citrique de l’eau en sa présence le criait. XeAr en est inquiet car il avait déjà rencontré eldmI et il n’est pas très facilement irritable. De toute la nord’Iës qu’il connait, il est le plus phlegme. Ils avaient auparavant beaucoup discuté d’histoire avec eldmI. Ses côtés officiels enseignés en cours mais aussi des parties moins reluisantes. Histoire honteuse même, qui, si elle est malgré tout enseignée reste très souvent édulcorée. Cette lénification ne garde que le message de l’expérience à en retenir, sans entrer dans les détails… Alors qu’au contraire çà serait peut-être utile, pensaient-ils tous les deux. C’était leur conviction à l’égard des jeunes en général, et ceux de sa génération en particulier. eldmI trouvait aussi que cette jeune génération était plutôt spéciale. Ils s’en inquiétaient tous les deux. Ils n’avaient pas dit, ni l’un ni l’autre, arrogante ni prétentieuse car ça serait faux. Cependant quelque chose caractérise cette génération. eldmI par son expérience et ses sentiments le confirmait tout à fait impartialement. L’attitude récente d’eldmI est si éloignée de sa sérénité habituelle. Lié à ses recherches pense XeAr comme si, il était trahi … par un ami. Le feulement de XeAr retourne ses sentiments et fetyW les sent. Il n’essaye pas de les dissimuler, mais reste pudique. L’éther Eidolon de fetyW change de couleurs par endroit. Elle essaye visiblement de lui dire quelque chose, de rassurant, mais n’y arrive pas. XeAr contemple le visage qu’elle s’est donnée. Un visage comme il en contemplait dans ses livres pour enfants. Ces livres qui racontent des histoires pour tout petits, comme il les aime toujours. Un visage doux lisse, comme les courbes d’un épaulard. L’eau bourdonnante est légèrement ionisée en face de leurs visages… fetyW essaye en effet, mais ne parvient pas à sortir un mot. Elle est suspendue, comme impuissante. Ses yeux, plus que ses lèvres essayent de sortir quelque chose… mais, un blocage. Est-elle submergée par la tristesse de XeAr, autre chose ? L’ambiance qu’elle a créée, qui les entoure… Ils sont tous les deux enlacés au milieu du voile de son Eidolon. L’eau que fetyW a rendu un peu plus épicée, légèrement hespéridée, en dit long malgré tout. Le parfum est réconfortant et gourmand, un soupçon de fraîcheur épicée et des notes chaudes. Et elle le regarde, lui au visage réel, marqué et net. Ses grands yeux et ses lèvres qui sucent doucement l’eau, vibrant dans le feulement qu’il fait de sa gorge et ses branchies. La suave chaleur du manteau qui les entoure et les dissimule mais aussi de la température de cette eau ionisée, apaisante… XeAr sent sur toute sa peau la magie de fetyW. Elle est rentrée en rythme avec sa ronronnant aspiration. Sa théurgie est comme elle, courtoise. Jamais il n’a éprouvé cette nostalgie avec d’autres de la nord’Iës elle est laconique. Un doux mélange de cette politesse avec une pointe de sa longue expérience, qui épice ainsi sa sorcellerie d’un rire narquois. Elle n’essaie pas de le dissimuler mais elle reste pudique. Il émane de fetyW la puissante magie qu’elle peut avoir, mais que jamais elle ne dévoile et n’en abuse. Les sentiments de la nord’I mêlés à sa magie riche velouteuse, qui essaye de le rassurer, lui renvoient une étrange impression… Inexplicable, lascive, protectrice, exaspérée, pressée, peut-être ! Le temps est ainsi suspendu entre eux… dans ce nuage fait des bras étirés de fetyW, qui entourent toute la pièce. Le temps s’est lové au cœur de la sécurité thaumaturgique, elle-même ; fetyW, son Eidolon. XeAr continue de son exhalation à sentir la magie dans la bouche sur sa langue, sa peau, une saveur riche et complexe, déployée en une chaleur douce. Ni l’un ni l’autre ne bouge. Les chatoyantes couleurs de fetyW se font discrètes et XeAr ronronne toujours de sa gorge et ses branchies. Dans cette inaction, il se passe quelque chose d’important. Tous deux le sentent, leurs regards enlacés se font moins profond, ils brillent un peu plus. Imperceptiblement l’éther de fetyW reprend ses bras enveloppants, se rassemble, vire au bleuté barbeau. Le visage s’essouffle. Son Eidolon perd la netteté sur ses pommettes, son nez s’estompe, ses bras redeviennent des bras pour ne plus être un voile. Au fil de longues minutes… silencieuses, intimes, fetyW retrouve ses mains plus nettes. Son visage devient plus flou d’une couleur bleue cyan, l’eau devenue moins épicée s’est rafraîchie. fetyW l’a laissée se refroidir, sa magie elle aussi a quitté l’eau baumée ambiante. Et comme les yeux sont moins net, XeAr peut ne plus les fixer à travers le corps nébuleux ionisé de fetyW. XeAr a retrouvé son rythme plus calme, moins soutenu, sa cage thoracique se gonfle d’eau. Face à la mlrao’eao sa gorge s’est desserrée. fetyw le regarde, elle le regarde à nouveau. Elle ne le dévisage pas, non elle le scrute. Elle aime le regarder et en profite. Xear est vêtu d’une combinaison mauve et topaze aux coutures renforçant les lignes, faisant saillir son corps noueux. Les manches sont mi- courtes, le col de sa sur chemise en V laisse voir la souspeau synthétique. A sa hanche, accrochés ses gants et quelques gadgets s un contacteur. Il a un boxer moulant ne masquant pas sa masculinité, et galbant ses fesses. Il descend à mi-cuisse pour s’arrêter dans un liseré orangé sur la deuxième partie de la souspeau synthétique. Il a des petites chausses de sportif. Il n’est pas excessivement musclé, plutôt normé, mais sûr dans son attitude. fetyW a beaucoup d’estime pour le maintien de son port. Il a le visage potelé comme tous, sa peau est plus matte que ceux des villes. En effet il est natif d’une petite agglomération se trouvant près de la surface. Son menton duveteux marque son âge post-pubère sur sa mâchoire. Les joues rondes, comme le reste du corps remplis de graisse, font ressortir, avec de longs cils, ses yeux malicieux. La nord’I apprécie d’y plonger dedans. Ses sourcils fins ressemblent à un simple trait. Il a un nez plat et large qui est plutôt petit pour un mâle. Ses lèvres pulpeuses violacées cachent ses dents blanches aiguës, et sa langue agile à la parole, rosée. Sa chevelure est encapuchonnée pour ne pas flotter et le gêner. A cet effet il porte une coiffe de voile qui redescend sur ses larges épaules. La cagoule est fendue au niveau des oreilles, pour les plaquer sans en filtrer le son. Le tissu aéré sur les oreilles est différent du reste de la cagoule. Le voile de sa coiffe est fin, transparent comme une méduse et rejoint plus bas les omoplates. Il porte dans le dos, subtilement dissimulé dans les plis de la coiffe et de manière harmonieuse, un sac à dos. Ce dernier descend jusqu’à la cambrure des reins. Les surplis ocres, safrans rejoignent le sac. Le voile de sa coiffe se déploie sur ses épaules pour former de magnifiques dessins stratifiant. De couleur incarnat, les dessins vont jusqu’à son avant-bras. Là ils se fondent dans un parme très clair à la fin des manches rompant ainsi la ligne. Ses mains, sont mi-palmées. Il a une bague à l’annulaire droit. Il a cinq doigts et des ongles triangulaires bien entretenus. fetyW sait qu’il a ses paumes calleuses par le sport et le travail, malgré qu’il soit étudiant-chercheur. Elle porte son regard sur ses côtes, là où la combi est fendue de trois parts, soulignées d’un fil bleuté-smalt pour ses ouïes. Les parts flottent au rythme de sa filtration. Il s’est apaisé depuis un moment déjà. Sur le sternum les fils se rejoignent dans un cyan qui s’étale pour remonter le long du col en V. Le cyan redescend dans le dos, sur le sac, dans un doux dégradé. fetyW caresse des yeux le bas de ses hanches pour remonter sur la cambrure des reins et revenir à nouveau vers les trois évents de ses branchies. Le cyan sur les ouvertures se colore de céruléen. Le cou est large, pour faire passer l’eau de la filtration, et accueillir les cordes vocales à vaste tessiture. Sa nuque très échancrée donne un profil doux de béluga. C’est grâce à l’élancement de son cou et du galbe accentué de son crane qu’il est hydrodynamique. Mais le cou reste caché par le voile de sa coiffe. La combi ici le colle jusqu’à l’articulation de sa mâchoire. Les lèvres restent mi-close pour sucer l’eau ou parler. C’est fetyW qui tendrement reprend la parole.
  • XeAr, tu n’as pas un rendez-vous là ? » Doucement pour ne pas rompre ni jouer les rabat-joie.
Il regarde, derrière eux, l’heure à la console de l’interface. En effet, il ne s’était pas rendu compte et le trafic au-dessous d’eux aurait dû l’interpeller.
  • Oui je dois rejoindre NaOH et xxsioo. » (prononcer Naor et sihö)
  • Ne les fait pas attendre, nous pourrons continuer la prochaine fois et ne t’inquiète pas, je te rafraîchirais la mémoire. Tu as des questions à poser et moi des réponses à te donner. Tout du moins à t’aider et à résoudre ce que tu penses nécessaire. »
XeAr récupère près de la console ses affaires qu’il enfourne dans son sac à flancs. Il serre son voile sur sa combi et le noue à la ceinture. L’algue est toujours figée, droite, d’un bleu inanimé. Il se baisse sur ses chaussures pour dépoiler des mini-palmes. Elles aident dans la nage citadine. D’un clin d’œil et du bras gauche il salue fetyW. Elle réactive la C°Fet, l’algue reprend vie. D’un coup de rein XeAr arrive à la porte.
  • Allez fetyW à plus, je repasserais après-demain, ce soir je mange avec mes parents, comme tu l’as dit ’‘ça se fait de se faire du souci pour ceux qu’on aime’’ et je crois qu’ils s’en font. Un repas en famille nous fera du bien. » Dit-il.
  • Il y aura ta sœur ? »
  • Oui en principe avec Figz et Uzeanu. » (prononcer Figuehz ou ‘fix’ et Ousséhann Ho)
  • Il doit être mignon, je ne l’ai pas revu depuis plusieurs mois. »
  • Il grandi … tu verrais. »
  • Tu les embrasseras de ma part. »

Chapitre 4

XeAr sort en quelques coups de nage gracile et efficace. Il descend joyeux et virevoltant l’escalresse de service pour rejoindre ses amis. C’est un long boyau, couvert de minuscules vers claveline, qui oscillent tous dans le même sens. XeAr glisse ainsi sur ces petits cils, un peu un toboggan. Il y a deux escalresses, chacune allant dans une direction inverse. Elles sont entortillées dans une tresse en colimaçon plus ou moins rectiligne. Les milliers de cils bioluminescents, des céphalocrests roses ou bleues noctiluint, en fonction de leur fonction ; monter ou descendre. Il se glisse à l’intérieur tout en caressant les zoïdes tout doux et agréables le long de son parcours. En bas, il arrive à de longs couloirs qu’il parcourt plus en bondissant qu’en nageant, ils relient les étages de cette dernière strate vers le niveau du sol. Il croise quelques personnes, plutôt des ouvriers, ce qui est normal vu le lieu. Leurs combinaisons collent au corps pour ne pas offrir de tissus qui pourraient se prendre dans un outil ou quelconque machine et les broyer comme des fétus. Combinaisons très souvent orangées noires et blondes, bref visibles. Certaines mêmes équipées de tissu réfléchissant, à la nuque, ceinture, omoplate, sternum et genoux. Xear poli salue les huit personnes, quatre féminines, trois masculines et une Jobotahe étincelante (prononcer robota). Elles lui rendent son salut jovial par un salut polit. Il n’a pas le temps de plus les considérer, allant à leurs occupations, lui quittant le bâtiment. Il regagne, en nageant comme un jeune alevin, les coins un peu plus fréquentés, que l’ancien entrepôt où il travaille. La porte vitrée automatique s’ouvre devant lui, la lumière claire artificielle de la cité caresse son visage. Partout des gens et des véhicules, dans cette partie de la couronne de la cité. Il est malgré tout heureux de revoir des gens, la population, l’activité. L’allée est assez large, et les véhicules respectent scrupuleusement leur conduite. Les gens font eux attention aux carrefours, ici dans les zones actives Induskaï, personne n’est là pour faire du tourisme ni risquer un accident. XeAr se dirige en sortant à droite vers l’arrêt du transharroyeur. Coup de chance une navette arrive au moment où il consultait les horaires de passage. C’est un véhicule effilé comme un esox-luBUS, la cabine en surplomb de patins. La navette arrive en flottant au-dessus du sol, suivant un guide à même le sol. Ses nageoires ventrales et pectorales se replient alors qu’elle se pose délicatement (Comme une « chat bus » mais un ‘poisson bus’). Elle prend appuis sur les patins puis deux portes s’ouvrent sur le même flanc comme des sphincters. XeAr agrippe la barre centrale, qui permet de réguler le flux des voyageurs en deux, il passe à droite. Il sort son badge qu’il montre, comme les autres passagers, au conducteur, un sourire aux lèvres et d’un geste poli de salut. Il se rend au milieu de la navette où sont une jeune femme habillée d’un ensemble jaune saillant, un jeune cadre dans son costume strict et son sac ventral à documents, une jeune maman avec son enfant, tous deux assortis de rose, une personne âgée assise près de la porte avec un couvre-chef typique des villages proches de la surface. Au fond un groupe un peu criard mais jeune, ou l’inverse. Deux garçons, quatre berdaches et trois filles. Des jeunes, cinq sont habillés de cette mode ridicule mais tendance des ramasseurs de nodules et les quatre autres n’ayant guère plus de goût. Une particulièrement, est habillée comme les prostitués des camps de nodulistes. Une combinaison topaze aux reflets argentés soulignant les seins par un cinabre pâle. Les manches capucines et longues jusqu’aux mains continuent en gants de simili-broderies. De la nuque et le long de la colonne vertébrale un rebord gueules qui se sépare en deux au coccyx sur un Y d’or, souligne le galbe des fesses, de l’entre jambes et remonte au nombril en une spirale. Les jambes sont mi-courtes, exagérées de dentelles écrues au-dessus du genou et au-dessous un synthé-peau de soie. Le cache sexe des bonnes mœurs fuchsia est en fait cousu et non pas amovible. Son voile de coiffe, immense lapis-lazuli cristallin, est attaché, enserrée autour de ses épaules, le long de ses bras, pour y dissimuler les « traditionnelles » armes de défenses que les prostituées ont. Mais l’ayant reconnu au premier coup d’œil, XeAr sans plus accorder d’attention, sort de son sac sa console pour continuer à travailler. Il parcourt ses notes. Malgré les propos rassurants de fetyW, il est quand même un peu soucieux. Il est confronté à un silence de la part de la nord’Iës. Et même fetyW se révèle parfois évasive. Elle n’a pas répondu à ses questions sur d’anciens mots pour lesquels eldmI lui l’a sans ménagement envoyé bouler… Plus XeAr relit ses notes, moins il en a envie… l’exaspération le gagne, englué dans une mauvaise volonté de ses interlocuteurs, lui apportant des réponses menant toutes à des impasses… xxsioo l’a senti, c’est un vrai ami, il lui a proposé d’aller se détendre, et machinalement XeAr tout en se calmant à cette pensée, range sa console pour contempler le paysage. Il se tourne vers la fenêtre pour regarder dehors, ils ont déjà quitté le coin de la zone active. L’eau a un léger goût cinnamique assez agréable et calmement apaisant, une odeur douceâtre et intense, s’épanouissant en une chaleur veloutée à son exhalation. Les jeunes au fond sont toujours aussi bruyants, la personne âgée se lève pour son arrêt. Son couvre-chef est vraiment très classe, ça rappelle à XeAr ceux de son village, ils doivent être voisins tous les deux. Il n’ose lui demander, dans cette grande cité les gens ne se parlent pas. Son village lui manque, les odeurs mellifluentes et fraîche comme la badiane amenées par les courants du sud juste avant la saison des récoltes, c’est la proximité de la surface. Le soleil si proche et la houle, les marrées… tout lui manque. Ici tout est différent, la cité est « aseptisée » l’eau filtrée a une température presque constante, on ne ressent aucun effet de marrée ni des saisons ou de la nuit et du jour. Il n’y a pas non plus les migrations des mégaptera, loligo et ou de pleins d’autres animaux. Il se souvient de la ferme de son grand-père. Quand ils allaient moissonner les algues. Récolter les œufs. Quand il allait chaparder les hippocampes chez les voisins. Tout est différent de son village, il y a des véhicules dans le centre, qui croisent les gens, pas comme ici où ils circulent uniquement en périphérie ou dans les galeries de relis. Dans son village les caharap’ronden sont construites dans les creux des collines, à l’abri, dans les roches, elles sont rondes, comme les tortues, pour être hydrodynamiques à la marée. Leur design est à la fois protecteur et esthétiquement fluide. On utilise des matériaux organiques locaux, génétiquement modifiés, comme des forêts de kelp structurées ou tissés et aussi des bio-polymères filamenteux. Elles ont un aspect plus naturel et vivant, ce sont les habitants qui les cultivent eux-mêmes. Le seul bâtiment un peu haut est l’observatoire de migration. Son grand-père maternel, Faloudense, l’y emmenait parfois et lui racontait des histoires de lipotidae, une vielle coralaustatue de sa grand-mère posée sur le bureau. Son village lui manque vraiment et ses recherches n’avancent pas, la mélancolie le reprend quand le ramdam des jeunes le rattrape. Ils se disputent … le sujet aussi grave est le dernier jeu sorti… effectivement cela mérite d’ameuter tout le véhicule sur cet important problème existentiel. La navette s’est arrêtée un peu brusquement, faisant crisser les patins sur le sol, le sortant de sa torpeur. Il croise le regard de la mamie qui descend. Elle a noté son agacement dans le regard, quand les jeunes ont rameuté l’attention sur eux. Elle lui sourit tout en ayant l’air de lui dire « moi aussi j’ai été jeune, ne fait pas le blasé, tu n’es guère plus vieux qu’eux ». Il lui rend son sourire en coin, d’un feulement elle le salue et descend. L’arrêt est près du centre commercial où il a rendez-vous avec xxsioo. Déjà ? Il n’a pas du tout fait attention au trajet, pourtant long. La jeune maman est descendue : quand ? Il n’a même pas remarqué. Bon hé bien il descend lui aussi. La cité est très élancée les immeubles montent dans une danse vers le sommet de la grotte, sans jamais le toucher. Vu d’en bas on croirait qu’ils peuvent en effet l’atteindre, mais vu de l’observatoire de XeAr on se rend bien compte qu’il y a plusieurs kilomètres entre les cimes et le plafond. Cette illusion rend colossale ces petits bâtiments, et seul le majestueux lumphar principal accroché au sommet de la voûte tombe, tel une dentelle stalactite de ses deux kilomètres de long. Synchronisant les autres lingua-spire de périphérie. On voit à son point d’ancrage, en regardant très attentivement, des galeries qui courent vers les parois. On distingue les plus récentes en fait, qui vont vers les bords pour rejoindre d’anciens hangars, des observatoires nautiques et des centraux de relais. Devant lui le bâtiment des Cijh-lec monte comme une algue qu’on s’attend à le voir onduler (prononcer ssir lèc). Malgré ses trois kilomètres de haut, il s’en dégage une impression de fragilité. Ils sont en charge de prendre soin de chaque nord’I, maintenir ses systèmes, de déployer des interfaces ou d’en retirer lorsqu’elles ne sont plus snécessaires. C’est une lourde et importante responsabilité pour les Cijh-lec que de veiller à la bonne santé du cœur même de la cité. Leurs Agar-Takas répartis un peu partout dans la grotte, son toujours très élégantes. Les bio-matériaux renforcés, sur une base d’inspiration de l’agar-agar justement, leur confère une résistance à la traction et à la compression surnaturelle, ça permet d’atteindre des hauteurs vertigineuses tout en restant minces, très minces, très très minces. C’est ce qui offre ce mélange de fragilité et l’illusion que ça ondoie comme des algues dont ils s’inspirent. Dans le centre, les lymantas individuels sont peu nombreux. Quelques exceptions, seules les petites capsules des services de la ville y sont acceptées. Les Frailugas, sorte de gros lymantas ventrus pour le fret, viennent, pendant la période de nuit, faire les ravitaillements. Ils sillonnent ainsi les plus grandes artères, relayés par des lymantas modifiés aux livraisons, pour accéder aux plus petits recoins. La ville n’en est que plus plaisante pour le passant qu’il est. C’est très agréable, d’autant plus que les jours ici ont été déclarés ‘’de jours d’été constants’’, c’est à dire plus de 18h, tous les jours toute l’année. La mégapole ne se réveille pas pour autant tôt le matin, ni ne s’endort tard. Mais cela permet en effet de sortir aisément. Peu de quartiers sont mal fréquentés ou même dangereux. En fait l’activité s’étale tout au fil de cette longue journée. Il y a tout le temps du monde dans les quartiers, même les banlieues résidentielles. Il n’y a pas d’heures de pointes comme dans les autres villes, ici à la capitale. Mais ce calme est en total contraste avec l’allant de la cité pendant le jour, et une toute autre animation la nuit. Moins « remuante » mais plus sérieuse. Ce sont les tâches de « maintenances », une vraie activité de besogne. En journée il y beaucoup plus de promeneurs que de gens qui travaillent. Une agitation de la foule, de croisement de transports de sols, des bouches de sousharroyeurs, assez nombreuses d’où montent et descendent des milliers de gens. Il y en a régulièrement, disposés dans la ville. La première fois qu’il est venu avec sa famille dans la cité, iyu’po,Jh (prononcer ïhupors !La virgule fait partie du nom), ils étaient tous les quatre, pour du tourisme. Ils avaient été visiter les parcs d’attractions, la réserve nationale libre. Ils s’étaient bien amusés. Il se souvient, enfant avec sa petite taille, de ses immenses gratte-voûte, vertigineux. Et ils ont à peine rapetissés maintenant qu’il est adulte. Les Pilia’Watas s’élancent toujours dans une grâce tout aussi belle et harmonieuse, comme la diversité des algues. Il passe dans une grande place, c’est son arrêt, entourée de constructions beaucoup moins hautes et de la verdure partout, cette esplanade donne sur un parc floral. Il est immense plusieurs kilomètres de rayon. Les Pilia’Watas cèdent la place à des bâtiments plus petits. Les immeubles sont vraiment moins hauts et ça donne cette architecture ‘’rétrécissante’’ pour donner un dégradé de taille, et on arrive à de simples étages en bordure de la place. Les Kombloqs sont agrémentés de grands coraux, aussi grand qu’eux, laissant croire qu’à cet endroit la nature a été plus forte que l’urbanisme, pour finalement aboutir à ce parc. On trouve de tout, blocs d’appartements ou d’espaces mixtes, Kombloqs résidentiels, commerciaux ça forme un quartier de taille moyenne avec partout des coraux magnifiques de toutes couleurs. La plupart des Kombloqs sont en dur, mais il y a quelques Tidalk’oms modulaires. Elles peuvent changer légèrement de forme ou d’emplacement en fonction de l’environnement et de la saison, c’est l’intérêt des Tidalk’oms, et en plus celles-ci sont vraiment jolies. Le coin où a débarqué XeAr est une grande gare d’arrêt, un HUB pour différents transports. Il est descendu parmi les multiples points d’arrêts des navettes, un peu plus loin une sortie de sousharroyeur et ce gigantesque parc floral. Le design est vraiment plus « végétal » qu’ailleurs dans la cité. Pas mal de Kombloqs sont couvertes de plantes et certaines essaie de les imiter. L’ensemble se fond de sorte qu’on ne sait plus les distinguer et certains Kombloqs semblent vraiment onduler. D’autres voudraient bouger, comme des formes d’animaux endormis. Bêtes caméléonesques de plantes. Cela donne une ambiance chaude et apaisante, que les passants respectent. On dirait que tout le monde croit que ces monuments sont réellement vivants, et ils nagent silencieusement, comme si trop de bruit pouvait les réveiller. XeAr comprend pourquoi xxsioo lui a donné rendez-vous dans ce quartier qu’il ne connaissait pas du tout. Il est en effet plus habitué au campus universitaire débordant d’activité, de bruit, de gens. Il jette un coup d’œil de circonférence à la place. En vis à vis du parc, calme paisible, qui représente la nature, le centre commercial et son agitation urbaine. Etrange mélange de genre, mais qui ont été malgré tout concilié avec harmonie. Cet endroit le raccommode avec le bruit et les gens… Le rapport que les seconds produisent du premier. Il quitte la place des arrêts des transharroyeurs, pour aller vers l’entrée du parc. Il a rendez-vous juste en face, devant cette étonnante statue que son ami lui avait indiquée. Il passe devant la bouche de sousharroyeur une des lignes arrive directement du campus universitaire, xxsioo devrait sortir par-là. XeAr se dirige vers la statue de Jobotahe. Une fois parvenu assez prêt il lit sur le petit piédestal, « alallat’n » et un petit poème de sa composition ‘’paradoxes sentimentaux de la complexité des sens’’ qu’elle avait dédiée à Choxnœ (prononcer Alalyan et Chox noé). La statue fait deux fois la hauteur naturelle, en corail, blanche, éclatante, belle, qui rayonne d’une chaleur intense invisible, ce blanc Igniblan qui est associé à la puissance, ardent mais sans flammes. Elle est comme toutes les Jobotaa élégante, fine, élancée comme la tige d’une fleur. Elle adopte une posture altière qui la rend d’autant plus ravissante dans sa « configuration-citoyenne ». Sa beauté irradie encore de tout l’amour qu’elle avait pour Choxnœ. De son long corps effilé, le bras droit, long aplati, pointé vers les étoiles, elle a à son index la bague que lui avait donnée Choxnœ. Elle a la tête légèrement oblongue, un nez minuscule, ses arcades sourcilières sont peu profondes, les pommettes douces, la mâchoire gracieuse, et ses oreilles discrètes à peine visibles. Mais elle a malgré tout une petite boucle à l’oreille gauche, une perle, la dernière larme de son amour. La perle pend d’une chaîne le long de son cou élancé. Ses épaules délicates dans son costume de poète, serti de parures qui descendent le long de son avant-bras gauche, la main pausée au côté, ou peut-être posée… Le pouce accroché à son ceinturon, les quatre autres doigts filiformes, larges mais peu épais, sur la hanche délicate. Elle a un pantalon qui moule ses fesses à peine arrondies. Gravées sur la boucle de sa ceinture des fresques oblongues dont certaines sont reprises au pli de l’aine formant un dessin qui relie le haut de ses reins et descendant aussi le long de ses jambes sveltes et sans fin. Ses jambes aussi sont, comme ses bras, plus larges qu’épaisses, un peu plates même. Elle porte une paire de bottes jusqu’au-dessous du genou qui enlace son interminable mollet, rencontrant les fresques qui courent tout sur sa longue et délicate cuisse.
  • XeAr ! »
Il se retourne et voit arriver scintillante la silhouette élancée de ces longues et magnifiques jambes interminables parées elle aussi de bottes. De ses cuisses fines élégantes moulées dans un tissu cobalt, flanquées de liserés chamarrés. En haut de cette allure « verticalisante », sur ses minces hanches une combinaison indigo et incarnat qui remonte sur son court buste elliptique. Les épaulettes de la combinaison donnant un peu de volume à l’acromion de ses épaules. La ligne épurée du bras se lève dans un salut ondoyant à l’attention de XeAr qui vient à son encontre. En « configuration-citoyenne », la personne le surplombe de deux bonnes têtes, sa gorge délicate et sertie dans un raz du cou cramoisi où est accroché un petit bijou. Elle lui sourit en inclinant la tête dans un mouvement charmeur. Les bras écartés, de sa large envergure l’embrasse.
  • Alors comment tu vas mon grand. » Demande XeAr.
  • Pas mal, tu as trouvé facilement ? » Lui demande xxsioo de sa voix de baryton ?
  • Tssss… pas mal ici dit donc, j’ai même vu que dans le parc nous pouvions nager à notre guise ? »
  • Presque oui en effet ! Il y a quand même certaines règles à respecter, mais oui c’est assez sympa ! »
  • Et NaHO ? »
  • Il nous attend déjà ! »
  • Euh ? »
  • Ben ! à la grotte des tourbillons voyons ! Il a pris ses palmes de chasse qu’il veut essayer. »
  • Ha ben c’est malin ça, moi je croyais que nous serions allés au centre commercial ! »
  • Toi qui n’aimes pas la foule … allez un coup de nage libre te fera le plus grand bien. »
  • Bien chef, oui chef, à vos ordre chef, tu penses donc je suis ; Chef ! »
  • Ah ! voilà comment j’aime t’entendre parler. On y va. »
  • Par où ! je ne connais pas le coin moi. »
  • Sousharroyeur ! y a une correspondance. »
Et XeAr suivit la Jobotahe. Ils descendirent dans les couloirs du sousharroyeur, à cette heure ils étaient peu fréquentés. Une des lignes allait directement au campus universitaire, mais ils allaient en prendre une autre comme lui avait dit xxsioo. Ils nagèrent tous les deux vers les quais où attendaient quelques personnes. Une plate-forme centrale, et de part et d’autre les parois vitrées sur les portes desquelles sont inscrites les directions. Au centre du quai des plans de situations, les noms des correspondances en sur impression dans un relief en trompe l’œil. Accrochés au plafond des horloges avec l’heure de la navette et différents messages sur la circulation, ils ont quelques minutes à patienter. xxsioo n’a pas sorti ses palmes pour ce court trajet, XeAr va voir à un des distributeurs si il y a de quoi lire, son ami l’appelle, les portes sont déjà ouvertes, ils s’engouffrent tous deux dans la mono-rame, les portes se referment, elle démarre.
  • Nous y serons dans quelques minutes. » Dit xxsioo en agrippant un XeAr qui s’est fait surprendre par le départ. « En plus à cette heure il n’y a pas trop de monde, et comme NaOH a pris ses palmes de chasse, on va bien s’amuser, je le sens. »
XeAr ne répond pas, le regard absent sur la paroi opaline qui défile.
  • Tu pourrais faire un effort, j’essaie de te distraire ! » Lui lance la Jobotahe.
  • S’cuse. » Lui dit simplement XeAr.
  • Bon ben pisque tu y es, raconte un peu ! comme ça, ça sera fait et on pourra s’amuser, en laissant les soucis au vestiaire, tu ne penses pas ? »
  • Ben toujours mes recherches et encore tout à l’heure fetyW qui en a rajouté, elle n’a pas voulu répondre à une seule de mes questions. Ça m’agace un peu en fait. »
  • Mais est-ce qu’elle t’a dit aussi que tu commençais d’être pénible avec ta parano ? »
  • Hummm elle y a fait allusion  » Dit XeAr d’un sourire aux lèvres, en constatant que son ami avait mis toute son amitié dans sa phrase pour le faire rire. ( point d’ironie)
  • Qu’est-ce qui te préoccupe tant que ça ?? fetyW ? »
  • Pas tellement, on dirait qu’elle essaye de me protéger, mais de quoi ? Et au vu de mes recherches, des … mmmm embûches que je rencontre ça m’ennuie un peu. »
  • C’est à dire ? »
  • De quoi veut-elle me protéger et qu’y a-t-il à découvrir ? »
  • Et simplement que tu partes dans des délires ? Ça t’a effleuré ? »
  • Oui ! »
  • Mais … » Demande xxsioo.
  • Mais corroboré par des preuves, ça ne reste pas de l’affabulation. »
  • Ah ? tu veux dire des vraies preuves, pas des éléments que-tu interprèterais comme tu voudrais qu’ils abondent dans le sens que tu imagines ? »
  • Avec des recoupements oui, impartiaux. »
  • Impartiaux ? »
  • J’ai lancé quelques questions anodines qui me sont retournées avec les réponses que j’avais déjà apporté dans mes ‘délires’. »
  • Tu veux un coup de main ? »
  • J’allais te le demander et NaOH aussi… »
xxsioo l’interrompt, ils sont arrivés à leur correspondance.
  • On descend ici ! »
Ils sortirent, la Jobotahe frôlant le sol de son corps et XeAr se précipitant le long du mur, tapis comme quand ils jouaient, plus jeunes, à la raie miroir. Nageant tous deux les bras le long du corps, ils fusent dans les couloirs qui les mènent vers une autre ligne qui les conduira à la fameuse grotte. Ils arrivent au moment où les portes de leur rame se ferment, passant de justesse. Ils rejoignent un siège et xxsioo reprend la conversation en lui re-proposant ses services et NaOH en ferait de même. La Jobotahe dans ses gestes lents et élégants, de ses longs bras offre le sentiment d’une danse alors qu’il ne s’agit que d’une discussion. XeAr expose plus en avant ses soucis, la crainte vis à vis de fetyW parce que si elle désire le « protéger », du moins est-ce son sentiment, c’est qu’il y a des raisons. fetyW ne ferait pas ça pour rien. xxsioo confirme un nord’I ne fait jamais rien à la légère et le changement d’attitude d’eldmI l’intrigue aussi, car il l’avait rencontré dans la bibliothèque de ‘’frek erk kera’’ et ils avaient bien discutés tous les trois, rit même, beaucoup. eldmI a un sens de l’humour provincial et ce qui ne gâchait rien, il fait partie des partisans de la réforme de l’enseignement. Sa projection astrale est ténue comme un filet d’eau chaude des geysers de grands fonds… non plutôt comme le jet d’encre d’un poulpe en fuite. L’image fit rire XeAr, enfin… xxsioo fut fier de son effet. Ils conclurent, par ce rire et à destination, de laisser leurs soucis au vestiaire. De ne parler de ceci à NaOH que demain. Ils détalèrent nageant près du plafond au travers les dédales de la station, prenant leur raccourci préféré pour aller à la grotte. Ils débouchent finalement à un sas hermétique, évitant l’entrée principale. xxsioo salue un de ses amis Jobotaa qui s’occupe ici de la maintenance. Il ôte un de ses gants lilas qui palment ses longues mains métalliques. Il s’avance vers le poste de commande où se trouve son ami, et lui serre sa main gauche dégantée. Ils s’échangent quelques politesses (en langue numérique/Jobotta ??) prenant des nouvelles l’un de l’autre. XeAr salue par-dessus l’épaule. Les deux Jobotaa remettent leurs gants et l’ami de xxsioo serra la main de XeAr. Nos deux compagnons pénètrent dans le sas. Ils passent la première porte de quatre mètres par trois, épaisse, lourde, ses verrous se ferment hermétique, un léger courant électrique la parcourt. L’eau change de température, de goût. Deux grilles, une au sol l’autre au plafond permettent l’échange. La seconde porte en vis à vis se desserre, se libère de sa charge positive, les verrous jouent, elle pivote. La lumière claire, céleste pénètre en premier leurs sens, vient ensuite la légère chaleur et l’ozone capiteuse de l’eau. Ils passent ce sas, d’un salut à travers les petits hublots à l’ami. Ils émergent sur une grande plate-forme, elle surplombe la grotte.

Chapitre 6

XeAr pénètre le premier dans la grotte : elle est bien plus petite que celle de la cité, ici ce n’est que le réservoir d’échange d’eau ce n’est pas une pangomaji puisqu’elle n’est pas aménagée. Bien qu’elle soit plus petite que la cité, comme elle est vide ça donne une impression d’immensité malgré ses dimensions bien plus modestes. Ils sont entrés par un local de service. Une plate-forme un peu en hauteur, l’entrée principale est bien plus loin en aval ; c’est un immense hall, dans une excavation. C’est par là qu’arrivent la majorité des gens, il y a deux autres entrées, plus petite un peu en vis-à-vis. Du perchoir où ils sont on distingue les parois verticales, à peu près trois kilomètres de large. L’eau n’est pas aussi claire que celle de la cité ; puisque justement sa fonction est de se débarrasser de l’eau de la capitale. Malgré que l’eau soit moins laminaire et un peu moins pure on peut imaginer au loin assez facilement le fond de la grotte à presque deux lieues de là. Le plafond se situe à peine à un kilomètre de haut, avec le temps et l’eau un peu chaude il s’est érodé et il a creusé les différentes roches, dans le sens du courant et ça a fait de jolis dessins. Comme la grotte principale de la capitale, ce sont des bulles naturelles d’ancien magma. Le sol de la grotte des tourbillons se trouve à peu près à l’altitude de la voussure de la capitale, ce qui a créé un courant de convection thermique. Elles sont dans le prolongement l’une de l’autre, dans une légère courbure. Ici on est enfoncé à quelques kilomètres en retrait par rapport à la périphérie de la ville, dans les profondeurs de cet ancien cratère. Ça replace cette voûte à quelques centaines de mètres du fond marin. Des roches plus tendres érodées dans des âges géologiques les ont reliées entre elles. Les deux immenses cavités, reliées par ses veines naturelles de convection ont été agrandies et formées en hélicoïdes par les p’Aoriiu. Les veines ainsi transformées, les Spirales des Marées Éternelles, ces nouvelles structures augmentent ainsi le rendement naturel des échanges thermodynamiques. L’eau chaude remonte de la cité vers cet aven, et les p’Aoriiu en ont profité pour en faire un réservoir qui purifie l’eau et la refroidir. Ainsi elle s’écoule à nouveau propre à température normale quelques dizaines de lieues derrière la mégapole, de l’autre côté du cratère.

L’arrivée de l’eau chaude se fait par le haut de la caverne vers le bas, tout au fond au bout des deux lieues de la longueur de la caverne. Eau chaude, eau chaude… elle n’est pas brûlante non plus mais il y a les quelques degrés de différence que tout le monde connaît : la différence entre « je vais bien » et « j’ai un rhume carabiné roulé au fond de mon lit avec seulement 2 degrés de plus ». L’eau se jette au fond de la grotte dans pleins de petites veines éparses qui descendent, et l’eau s’écoule vers l’extérieur sur les flancs du cratère. Le nombre de veines d’évacuation a été augmenté, plusieurs ont été creusées et rajoutées pour que ça puisse diminuer l’aspiration générale et la répartir. Il y a moins de pression, il y a moins de débit. Le tout est équipées de filtres de sécurité, et balisés par de petites lumières clignotantes Blanÿdro réglementaire. Spécifiquement adapté à l’environnement aquatique, utilisé pour le balisage ou les signaux lumineux qui portent aussi une signature thermique identifiable sous l’eau.

Juste avant les cavités naturelles et artificielles, il a été ajouté une série de filtres depuis que la grotte est aussi devenue un lieu de loisir. Les courants, ainsi créés chauds et froids, tourbillonnent et lui ont valu le doux nom qu’elle porte : « grotte des tourbillons ». XeAr et xxsioo quittent la plate-forme d’équipement, qui est munie des gyrophares, balises de signalisation, et des crochets d’alignements pour les équipements d’entretiens. Elle a de chaque côté un accès pour descendre. Une des petites rampes va vers un poste de secourisme, facile à repérer de sa couleur safran. Du poste elle se sépare en deux pour aller vers les points de ventes de hors d’œuvres, et de l’autre pour aller louer des palmes, ballons de chutes ou autre équipement à l’entrée principale. Ils ont rendez-vous près du marchand de bigorneaux où ils grignotent toujours. NaOH n’est pas là ? Tant mieux, XeAr aura le temps d’aller chercher des palmes, car il n’a que ses palmes de ville. Pratiques pour les manœuvres rapides des couloirs et la foule mais moins efficace pour les randonnées et la chasse.

  • Je te prends un cornet ? » Lui demande xxsioo

  • Humm oui tiens, un petit s’il te plait, je vais en profiter pour laisser toutes mes affaires au vestiaire. » Lance-t-il d’un clin d’œil complice.

  • Vous me laissez faire les sales besognes de larbin… » Lui répond d’un bras ondoyant xxsioo.

XeAr est déjà arrivé au guichet de palmes, il prend une paire orangée, celles qu’ont les techniciens des canalisations, lorsqu’ils font leurs inspections, il avait envie de les essayer, c’est l’occasion. Il chausse et rejoint xxsioo qui tient un cornet à la main et de l’autre embrasse NaOH.

  • Vous arrivez ? » Lui demande-t-il en voyant arriver XeAr.

  • Comme tu vois. Cette andouille ne m’avait pas dit que nous viendrions. Mais j’avais envie d’essayer depuis un moment ces palmes alors … »

  • Hé bien tu nous diras comment elles sont. » Dit xxsioo en lui tendant le cornet.

  • Allez ! montre-nous tes palmes. » Lance XeAr, tout en grignotant.

Et NaOH, un p’Aoriiu plutôt râblais, trapu même, bien plus gras et petit que son ami, de leur tendre un pied. Une palme aux nervures grenat, profilée en demi caudale d’orque. Mi-souple, taillée pour être nerveuse. Elle enserre bien la cheville et une élégante électronique, bien dissimulée, permet de l’accauder avec l’autre pour nager de sirène. NaOH a des jambes trapues, musclées, c’est un grand sportif, il participe aux courses universitaires. Son visage est tout rond, de petits yeux malicieux d’un olivâtre enchâssés dans ses pommettes rosées.

  • Hé bien elles ont l’air bien taillées pour la chasse, tu dois te faire de ces sprints… » XeAr.

  • Je viens de faire trois ou quatre petits tours en vous attendant, je suis arrivé un peu en avance pour les essayer. Elles sortent de leur emballage et je ne voulais pas trop passer pour un alevin. »

  • On y va ! » Demande xxsioo en remettant son gant faisant de ses mains aux longs doigts de véritables pagaies.

  • Le denier en haut paye les cornets ! » Clame NaOH en s’élançant sournoisement.

Sur ce xxsioo claque des talons, de ses bottes il déploie les membranes de ses palmes de nage. Ce sont deux belles marinoptère argentées, longues, effilées deux fois plus longues que celles de NaOH. xxsioo se met en « configuration-nage », d’une ondulation du bassin et des épaules il se soulève du sol. Puis il rapproche ses pieds et solidarise ses palmes en une nageoire unique grâce à une impulsion magique.

NaOH en fait autant. Ils sont déjà accauder, XeAr s’est fait surprendre mais d’un autre côté il n’a pas des palmes de compétitions ; se trouve-t-il en guise d’excuse. Les deux premiers filent droit au courant d’ascension vers la paroi verticale en tourbillonnant. Le courant décrit de grands « cercles » qui font presque la largeur de la grotte. En fait ce sont des spirales qui les emmènent tout en haut : ce sont des tourbillons, un peu comme le petit nom de la grotte. Ils montent doucement vers les gigantesques bouches d’arrivées d’eau. C’est l’eau chaude réchauffée par la cité qui arrive par là. Les bouches font des dizaines de mètres, balisées elles aussi par de petites lumières clignotantes Blanÿdro. Les arrivées d’eau sont réparties sur presque toute la largeur de la grotte à quelques mètres du plafond. Les gens sont prudents, il y a peu d’accident civils. XeAr suit ses amis dans le tourbillon d’eau froide ascendant. Ils nagent rapidement dans le mouvement hélicoïdal du courant au travers des gens, il a peu de circulation.

Ils viennent souvent à ce moment de la journée, car il y a peu de monde et les courants chauds ne sont pas violents à cette heure. En revanche, ils s’accélèrent vers la moitié du parcours dans la grotte. Pour l’essentiel ce sont surtout les courants froids qui eux sont rapides. Mais la majorité des gens choisissent d’autres heures, préférant les courants chauds. C’est plus agréable et c’est plus familial ; les enfants se régalent. Comme tous les enfants ils ont découvert la grotte comme ça tous les trois. XeAr commence à rattraper avec ses larges palmes NaOH, il ne les a pas accaudées préférant battre des deux jambes, comme les chasseurs de sa région. Ils continuent la grimpée, portés dans la colonne d’eau principale, avec ces larges cercles… spirales… pour en profiter au maximum. Cette colonne s’appelle « le pog ».

Après être montés de quelques centaines de mètres assez doucement afin de se chauffer les muscles, ils finissent une boucle et revenant près de la paroi XeAr fait signe. Tous trois laissent maintenant le thermique pour aller frôler la paroi. Ils empruntent le courant vertical de friction qui est créé entre la colonne d’eau principale, le « pog », et entre le mur. Seuls les fretins qu’ils sont passent par-là. Ce courant spécial et très rapide s’appelle ; « le propulseur ». Il monte très rapidement, le long de la paroi. XeAr accaude, et ils sinuent comme des algues, grimpants très vite avec « le propulseur ». Ils vrillent sur eux même pour se donner plus de stabilité et pouvoir pousser encore plus fort. Ils grimpent à l’aplomb aussi vite que des bulles d’air. Dans leur mouvement centrifuge sur eux même ils gardent plus facilement leur cap d’ascension. NaOH rencontre en premier le courant d’arrivée, « le ciuda ». Il est freiné net dans sa vertigineuse montée. Il nageait rapidement contre la paroi et soudain il se trouve suspendu à quelques mètres des bouches d’arrivées d’eau. Ses bras qui été tendus sont maintenant repliés aux épaules. Ses jambes emmenées en arrière, comme la tête, pourtant portée pas un cou musculeux. Il avait fermé les yeux, il continue à peine de monter. Sa progression verticale a été stoppée par ce mur d’eau. Il est rejeté plusieurs dizaines de mètres après, comme un vulgaire fétu. Il est expulsé, de la paroi par le débit titanesque de cette eau chaude, comme s’il n’existait pas. Dans son élan, il est presque arrivé à la moitié de la hauteur du courant ciuda. Il fait une pirouette par les reins et continue de nager sur le dos, se rapprochant du plafond. D’un coup il voit passer XeAr catapulté, lui aussi, mais encore plus loin et plus violemment. Il avait sûrement repris un peu sa position de nage. Il a dû donner quelques coups avisés pour s’accompagner dans le jet d’eau d’arrivée. « Le coup de poing », c’est comme ça qu’est appelé ce jeu. On monte le long de la paroi, pour être éjecter par les bouches d’arrivées.

xxsioo quant à lui, les double quelques secondes après, profitant de l’effet de rhéofluidification du plafond pour accélérer. Il y a entre le courant chaud et le plafond deux courants cisaillant qui bien pris permettent de rebondir dans une sinusoïde gracieuse et d’aller plus vite que le courant principal : effet de rhéofluidification. C’est un « Nœud de Courant », une zone où les eaux s’enlacent. xxsioo a reconfiguré ses genoux, sa mono-palme est maintenant perpendiculaire à ses épaules, il ondule comme un requin de gauche et droite.

  • Il l’a eu. » Lance NaOH sans vraiment savoir si XeAr a entendu.

Il a toujours été doué en Kaironautique, il sait super bien lire les courants, il trouve toujours les trajets les plus sûrs, plus rapides ou plus discrets. Il a vraiment une perception intuitive des « moments opportuns ». Ils s’aident de leurs bras pour rejoindre aussi cette zone de ‘subito’. Il suffit d’aller au plafond. Ils en profitent qu’il y ait peu de monde. Les rares personnes présentes les voient qui les dépassent à une vitesse qu’ils n’imaginaient pas pouvoir être atteinte. Quelques connaisseurs, comme eux, torpillent aussi dans le ‘subito’. Ils continuent de suivre la voûte, nageant un peu de gauche et droite pour profiter du tube. Ils continuent à toute vitesse dans cet élan, ils rasent la roche volcanique du plafond. Ils se doublent, en donnant une tape sur l’épaule du doublé. Dans leur mouvement oscillant de haut et bas et un doux ondoiement de senestre et de dextre, ils continuent de s’amuser et intensifient leurs efforts pour se doubler les uns les autres. Chacun avec sa technique de nage. NaOH, champion universitaire, XeAr, chasseur et xxsioo, Jobotahe. Bientôt ils arrivent à la moitié de la grotte, ici le ciuda s’est déjà beaucoup tiédi et ils ont perdu plus d’une vingtaine de mètres depuis le plafond, même dans le ‘subito’.

Dans quelques dizaines de mètres le ciuda se refroidi brutalement et plonge dans une marche abrupte. C’est la zone de subduction. Il y a un ruban de front, l’eau chaude et donc moins salée, va se confronter à une autre masse plus salée et plus dense, pour lui passer dessous. Le courant, dans lequel ils nageaient, va rencontrer ce « mur » d’eau et devoir passer. Mais il va passer par en dessous, vers le bas. Cette eau d’arrivée qui s’est refroidie va devoir perdre encore plus d’énergie et la perdre très rapidement dans un échange thermodynamique complexe mais amusant. Très amusant pour ceux qui le connaissent et le pratiquent. Un des jeux est de ne pas descendre avec le ciuda. Pour cela il faut le quitter, puis remonter au plafond afin de passer par-dessus la zone d’eau froide et plus salée. Avec quelques coups de palmes et en profitant de leur élan ils y arrivent sans trop de mal. Il faut arriver à passer entre ce « mur » dense invisible et la voussure, pour pouvoir glisser encore un peu plus loin et rejoindre une deuxième colonne thermique moins salée. Ils y arrivent facilement, vu à la vitesse où ils arrivaient. Ils pourront alors tomber presque à pic au bout de l’aven. La chute fait presque un kilomètre, environ la hauteur de la grotte. C’est un courant aspirateur descendant, froid et très rapide ; à cause de l’échange de chaleur et le changement de salinité. Bref c’est très amusant. Il y a cet endroit du bout de la caverne : c’est le pendant du « pog », le courant chaud qui permet de monter, ça c’est «la tombante » tout simplement.

Ils continuent de nager, mais ont un peu ralenti, ici il n’y a plus de mouvements. Ils vont rencontrer la colonne d’eau très froide qui va les propulse vers le bas, bien plus vite que l’autre côté lorsqu’ils sont montés avec le « pog » ; c’est pour ça qu’on l’appelle « la tombante ». En bas les attendra deux autres courants froids. Le courant principal, le ciuda, qui va vers les veines d’évacuations et son allure ralenti, elle devient anecdotique à proximité des filtres de sécurité. Il est devenu plus froid et il va se dissiper pour quitter la grotte. Juste dessous se trouve un autre courant qui retourne dans la direction opposée, vers les bouches d’arrivées, au point de départ, en quelque sorte il se fait « aspirer » par le tourbillon du « pog ». On l’appelle le Zéphal, même si c’est pas vraiment un Zéphal. Mais il est lent et doux, apaisant ; les gens lui ont donné ce petit nom. Les deux courants, le ciuda et le Zéphal , qui vont en sens contraire, créent un courant de friction, c’est le « fricteur bas ». Le but est de plonger, en utilisant la colonne froide de la « tombante » puis de transpercer le premier, le ciuda, pour rejoindre le « fricteur bas ». Une fois perforé on se retrouve ballotté dans tous les sens. Propulsé en avant, en arrière, droite gauche… En continuant la traversée on atteint enfin le Zéphal qui va dans l’autre sens, courant froid et salé.

Maintenant ils arrivent tous les trois au dernier tier. Ils sentent que l’eau devient moins salée. Ils donnent un dernier coup pour rejoindre le plafond avant d’être aspirés par les courants descendants. Et d’un coup xxsioo disparaît des dizaines de mètres dessous, XeAR suit, puis NaOH. C’est « la claque sur les épaules », le tourbillon qui les happe. Ils choient, xxsioo est déjà parti en vrille pour garder la direction. XeAr a mis son bras droit incurvé et du bras gauche donne de violents coups pour prendre l’angle. La rotation commence et s’accélère très rapidement. Ils ont déjà fait presque sept cent mètres, les fronts de courants… Vlan, ils prennent le ciuda de sortie, il est plus violent que sa partie chaude, mais heureusement plus large et moins épais. XeAr est complètement désorienté, il a le tournis, il sent qu’il virevolte encore un peu. Il dérive et continue de tomber dans l’élan. Il rencontre le fricteur bas et se sent propulsé dans tous les sens. XeAr croise du regard xxsioo complètement désassemblé. La gravité fait le reste, ils atteignent le Zéphal. NaOH est en étoile, tombant vers le plancher. XeAr a désaccaudé ses palmes au premier choc. Ils sont tous trois en vrac à une dizaine de mètres du sol. Ils reviennent portés par le courant lent et doux, vers leur point de départ. Un peu fatigués, leurs branchies à tous deux irritées. Ils se regardent les trois et éclatent rire. xxsioo leur propose une cavité où ils vont parfois, pour se reposer. Elle est à quelles dizaines de mètres, ils y vont, doucement pour laisser refroidir leurs muscles. Arrivés, ils s’installent sur la petite plateforme, XeAr et NaOH inhalant et exhalant. xxsioo s’assoit sur le rebord, laissant pendre ses longues jambes profilées, il bat un peu de ses palmes l’eau, dans un doux mouvement. De son corps musculeux en métal, on voit l’eau qui ondule à cause du rayonnement de chaleur. Dans son dos il a ouvert ses évents thermiques. Il a replié sa palme marinoptère argenté, ses jambes irradient et réchauffent l’eau, avec la lumière ça fait des reflets rigolos. Les deux p’Aoriiu reviennent à eux, le regard vague vers la grotte, c’est NaOH qui se retourne le premier pour aller rejoindre son ami.

  • Wouaaaa. »

  • Oui. » Répond XeAr.

Et tous trois regardent passer les gens qui eux aussi profitent du Zéphal pour revenir à la colonne d’ascension ou au hall d’entrée, ils se saluent. La vue est magnifique, l’eau plus claire en bas donne une autre perspective qu’en arrivant par la plateforme d’entretien. On voit presque le fond de la grotte, on distingue en tout cas les bâtiments clairs de secourisme. Là où ils sont, il ne reste même pas six cents mètres de la fin de la grotte, le ciuda est encore très fort mais il perd rapidement de sa puissance à quelques dizaines de mètres à peine de la fin de la grotte. On voit les fissures d’évacuations balisées des petites lampes Blanÿdro et filins de sécurités, juste avant les filtres. Les lumières des puissants projecteurs lancent leurs rayons à travers les différentes masses d’eau plus dense ou plus chaude, claire, peuplées de nageurs. Elle est vraiment très belle cette grotte. Tous trois regardent maintenant arriver un groupe de jeunes qui essayent eux aussi de perforer le courant d’évacuation. Les premiers, un peu plus costauds passent assez facilement avec leur élan et leur poids. Les dernières silhouettes un peu plus fluettes ont un peu de difficultés. XeAr regarde NaOH, il lui rend son clin d’œil. Leurs yeux avertis ont senti… C’est xxsioo qui parle.

  • Cette fois ci, c’est ton tour XeAr. »

Alors il détend ses jambes, se ramasse péniblement, découragé, fait quelques mouvements et se laisse tomber de la plateforme, il en profite pour accauder. Il nage des deux pieds hâtivement en direction du petit groupe. Il franchit vite les quelques cent mètres qui les séparent. Et il voit mieux. Une des dernières silhouettes n’arrive pas assez vite, trop petite, elle ne peut pas passer à travers. Elle se trouve projeté en aval. Tous ses amis en ont fait autant, mais ont rapidement rejoint le « fricteur bas » qui les a lancés dans la direction du Zéphal. Cette dernière personne se trouve emportée. Un des costauds du groupe a vu la déroute et essaye de revenir pour la secourir, trop tard, trop fatigué. Il n’arrive à rien, le faible courant à raison de lui. XeAr nage à contre sens, il donne quelques coups rapides et secs pour aller dans le ciuda. Il croise à toute vitesse les quelques jeunes dans leur style vestimentaire de nodulistes. Utile aux très grands fonds, peu esthétique et carrément pas pratique pour nager, il fait signe en passant qu’il s’en occupe. Le groupe et le costaud qui a fait acte de bravoure, répondent épuisés par un simple sourire de remerciement. Assez rapidement il arrive à sa hauteur. Il rattrape la fille qui s’est laissé prendre dans le courant. Ils arrivent assez près des filins de sécurités, le ciuda se fait plus faible, diffus par les bouches de sorties éparses. XeAr à l’habitude et profite du redoux pour la saisir. Il a sa cheville dans la main, il se cabre pour offrir plus de résistance. Elle paraît à peine surprise. Ils ralentissent, d’un coup sec, il l’attire vers le bas pour pouvoir lui donner la main, elle la saisit et d’un signe il lui indique de descendre, il l’aide en nageant et rejoignent le courant de retour. Sa main dans la sienne, tendu le long du corps, il la tire ou l’attire vers le bas, tout en faisant attention à elle. Il sait où se trouve le sol, ils sentent doucement leur direction changer, l’eau devient un peu moins froide. Il redresse leur position de nage pour nager à l’horizontale maintenant. Il la saisit des deux mains pour mieux assurer sa prise. XeAr nage sur le dos afin de la voir. Elle est visiblement épuisée, et ne donne que de petits coups de palmes. Elles ne sont pas appropriées à ce sport, elle a gardé ses palmes de ville, courtes et rigides. Elle relève doucement la tête dans sa direction, sentant que c’est lui qui fait le plus gros du travail. Leurs regards se croisent, d’un clignement de l’œil il lui indique de ne pas s’en faire, qu’il peut nager pour eux deux. D’ailleurs il y a à quelques dizaines de mètre un coin où se reposer, il lance sa main droite pour s’accompagner dans ces derniers mouvements. Il l’aide à s’asseoir contre la paroi. Il sort de son sac à flanc une barre à algue vitaminée qu’il lui tend en souriant, une recette homeyostase de sa composition. Quelques filtrations d’eau plus fortes, elle accepte et croque à pleines dents ; ça va la booster. Elle arrange ses cheveux, il n’avait pas fait attention mais elle est très belle, dans une combinaison ambrée clair. Le long de sa nuque un rebord rouge descend dans son dos et repasse sur ses hanches. Elle a des yeux magnifiques, mis en valeur par un simple maquillage qui ajoutent au mystère. Sur le ventre une petite spirale, vermeil qui rappelle le rebord de sa nuque. Ses jambes, qu’elle masse un peu endolorie de cette aventure, sont froncées de dentelles à mis cuisse, un joli ivoire rosé, qui remontent au-dessus du genou. Elle se recoiffe avec les mains, aux petits doigts qui portent des gants en simili-broderies, ses manches nacarat et longues ondulent dans le courant. Ses cheveux rouge feu dans un voile cobalt soutenu sont légèrement défait de ses épaules. Il l’aide à s’arranger d’un geste bienveillant. Elle se laisse faire dans une eau à l’arôme douce et légèrement épicé, avec une note anisée, sur une exhalation courte.

  • Merci » Dit-elle simplement. <JE VAIS REPRENDRE CETTE PARTIE POUR L’INSTANT JE LAISSE COMME CA)

  • Vous êtes encore plus jolie comme ça. »

  • Je voulais dire pour… »

  • Votre imprudence ? »

  • Je n’aurais pas dit ça si franchement, mais en effet… »

  • Hummm voilà. » Dit-il en finissant d’attacher son voile de coiffe. 

  • J’ai l’air un peu stupide… »

  • Je n’aurais pas dit ça si franchement. » Pour reprendre ses termes à elle et d’ajouter,

  • « Disons ‘novice’ je suppose que c’est une des premières fois que vous venez ? »

  • La deuxième oui. »

  • XeAr enchanté ! Vous ferrez plus attention la prochaine fois et vous vous amuserez, promis. »

  • AgI… » répond-t-elle en se relevant, dans un parfum complexe, à la fois frais et miellé de notes chaudes aromatique : « … elles sont très bonnes vos barres d’algues. »

Il la regarde en relevant la tête, les yeux à la hauteur son pubis surligné de pourpre, ses seins en contre plongée dans un bonnet écru, son cou dans un synthé-peau de soie qui remonte sur ses oreilles et son voile de coiffe ; elle lui tend la main.

  • Adaptation personnelle d’une recette de ma région natale. » Dit-il en la saisissant pour se lever à son tour.

  • Nous devrions rejoindre nos amis. »

  • Après vous mademoiselle. » (/JE VAIS REPRENDRE CETTE PARTIE POUR L’INSTANT JE LAISSE COMME CA>

Et ils partent tous les deux vers la plateforme où les attend les deux groupes. XeAr fait les présentations auprès de ses amis, AgI auprès de ses huit amis. NaOH propose de revenir doucement et d’aller se reposer devant quelque chose qui redonne des forces pour refaire un petit tour. Tout le monde accepte et ils remontent la grotte en empruntant le Zéphal, ils vont dans un petit commerce qui est creusé à même la roche, dans un naturel somme toute esthétique. Endroit branché où se croisent les étudiants.

Ils s’installent tous dans un coin duquel ils peuvent voir nager les gens. AgI est elle aussi dans la même université que xxsioo, NaOH et XeAr, elle est étudiante en Cijh-lec, première année et elle découvre la capitale avec sa grotte des tourbillons. Elle s’est faite avoir, mais on ne l’y reprendra plus. NaOH de son expérience de compétiteur universitaire, lui donne quelques conseils ainsi qu’à ses amis. NaOH étudie en Cijh-lec spécialité Exlec. AgI est très intéressée, car elle hésite entre Exlec ou Ectec, mais elle a encore ses premières années de généralisation à faire avant de vraiment choisir. Elle aime bien l’idée de participer à l’entretient et le bon fonctionnement de nord’I. Ça doit vraiment être grisant de pouvoir être à leur contact direct, peu importe la spécialisation, technique ou logicielle. La conversation se poursuit avec divers sujets, comme les cours de chacun et les branches choisies, quand l’agenda de XeAr sonne. Il s’excuse auprès de tout le monde mais il doit rentrer tôt, ce qui donne l’occasion aux jeunes du groupe de proposer de refaire un petit tour avant d’y aller eux aussi. XeAr dit au revoir au groupe, embrasse ses amis, d’un clin d’œil complice avec xxsioo de se reparler le lendemain après ses cours. Il ira le chercher et ils iront rejoindre NaOH pour faire des recherches à la bibliothèque. Ce qui est convenu entre eux et XeAr les quitte. Le groupe recomposé lui se dirige doucement vers le « pog » pour faire un dernier tour. Ils partent dans un tumulte de jeunesse dans le courant ascendant, faisant la course les uns les autres, se rattrapant, s’amusant…

XeAr est allé récupérer ses palmes, en remerciant la personne et discutant un peu avec elle sur le plaisir qu’il a eu d’essayer ce modèle pendant qu’il remet les siennes. D’un geste de la main dit au revoir et se dirige le long de la rampe pour regagner la sortie. Il se pose sur la plateforme d’entretien, l’ami de xxsioo l’a vu et lui ouvre. Il passe le sas, remercie la Jobotahe et se dirige dans les couloirs des sousharroyeurs, il s’assoit sur un banc en attendant sa navette après avoir pris un magazine dans un distributeur. Des nouvelles d’un peu toutes les régions de l’empire, sa navette est là, à pieds joints il y entre. D’un coup de rein il se dirige vers une place libre d’où il pourra continuer de lire. Cette rame est directe jusqu’à chez ses parents, presque au terminus. Ensuite il quittera les tunnels et il se demande s’il prend les transports pour les deux arrêts restants ou si ira-t-il à la nage. Il verra bien, il finit de lire. Il commence par les nouvelles de sa région, les migrations ont été en avance, bien plus tôt cette année et les récoltes assez bonnes dans l’ensemble. Quelques nouvelles de glem ga po gui, la cité des champs de romance, dont son village est le vassal. Le cambriolage d’un stock de labeurs, les contrebandiers les revendent en principe à des nodulistes qui exploitent des champs pas toujours dans des zones ou des conditions d’accords ni de légalité : c’est du piratage. Les autorités qui enquêtent penchent pour des combats illégaux. XeAr lit en souriant car il connaît un peu eldmI dont dépend ga po (cité de champs)

C’est ce genre de nouvelles, dans la forme dont c’est écrit, la tournure des éléments qui… il en parlera demain à fetyW ou plutôt à ses amis. Oui, à ses amis ça sera plus judicieux. Il lit encore quelques pages et arrive à destination. Il sort de la rame, remarque quelques jeunes qui traînent dans les couloirs, il s’est mis à marcher plutôt que de nager. Il remonte par l’escalresse qui le ramènent à la surface. Il y a encore un peu de lumière. Ses parents habitent en périphérie de l’entrée de la grotte, pour leur travail. Ici la lumière y est toujours plus douce, afin de ne pas trop perturber l’écosystème qui s’y trouve et que des algues ne prolifèrent pas ni des animaux. Aussi il est en peu surpris de trouver encore un peu de lumière et il décide d’en profiter et de finir à la nage le peu de chemin qui lui reste. Il regarde autour de lui, et s’approche d’un grand corail en forme de coque, il déchire et émiette son magazine, des milliers de petits cils se précipitent, des petits poissons viennent picorer. Les plus téméraires viennent sur ces doigts, une caresse tendre au zoïde il vérifie qu’aucun morceau n’y ai échappé et il reprend sa route doucement. Il parcourt les rues dont les Badajia sont peu élevées, les habitations sont simples mais fonctionnelle, quelques-unes semi-enterrées, parfois accrochées à des falaises sous-marines. Elles sont conçues pour résister aux courants forts, mais ici c’est inutile, on les utilise surtout pour leur simplicité et c’est plus discret que le Kombloqs du centre-ville. Mais surtout, comme ici c’est l’entrée de la grotte, il faut des structures moins hautes pour permettre aux transports Réis, Balainnes, et autres cargos de circuler plus librement, avec plus de latitude en altitude. La plus grande partie de la population est regroupé dans cette communauté de petites habitations, communes ou individuelles, typique des zones moins denses du cœur de ville. C’est le plus grand Ileomis de la cité, bien sûr il y a d’autre quartiers résidentiels répartis un peu partout, ici des Lwandorias ont été bâties spécifiquement sur les collines de l’entrée de la grotte. Comme ce sont des habitations sculptées et cultivées à partir de récifs artificiels intelligents, elles s’intègrent parfaitement à l’environnement et surtout elles changent de couleur selon les saisons. Le reste de l’Ileomis et de la communauté est en grande partie constitué de grandes Baharimbas familiale comme celle de ces parents. Ou bien de résidences individuelles comme des Aquajins souvent pour une personne célibataire ou deux personnes seulement. Les allées sont assez spacieuses pour permettre la circulation au sol, des transports en communs par exemple. Les résidences sont entourées de jardinets plus ou moins portager, parfois juste esthétique, mais toujours pour le plaisir.

Il nage toujours près du sol et arrive à sa destination, il salue quelques voisins, s’arrête pour les embrasser et prendre des nouvelles, en donner aussi. XeAr continue, appelle à la porte de chez ses parents, elle s’ouvre. C’est Figz qui lui ouvre, elle est superbe dans une robe pourpre qui met en valeur son gros ventre. Sa coiffe discrète descend sur ses omoplates ce qui lui permet d’avoir ses épaules dénudées et la gorge dégagée. Son cou blanc serti d’un collier serré où brille une perle que lui a offert Dergfe (prononcer dèrgue fée).

  • Wouaaa. » Lance XeAr

  • Ravie de te voir aussi. » Lui dit-elle en l’embrassant.

  • XeAr mon grand frère. » Entend-t-on un peu plus loin.

  • Tu es superbe Figz, tu le sais. Ça se passe bien ? »

  • Oui assez bien, ta sœur est au petit soin avec moi et il ne me reste plus que quelques semaines. »

  • Avant que je sois à nouveau tonton. » Dit-il en embrassant sa sœur qui arrive à son tour.

Dergfe porte son uniforme d’Exlec, noir souligné sur toute la silhouette par un liseré bleu électrique. Son insigne au-dessus du sein droit, presque à la clavicule, sur l’autre un scratch vide sur lequel on y place d’habitude son distributeur. Sa coiffe réglementaire est posée derrière, elle a les cheveux bruns complètement détachés qui ondulent tout autour d’elle. Elle porte des bottes en cuir de mégaptera-recyclé qui remonte au genou, un peu comme celles de xxsioo. A mi-cuisse, brodés aussi de dentelles, un holster accroché à une ceinture vermillon. Son ventre est bien redevenu plat, on ne dirait pas qu’elle est une jeune maman. Elle porte au flanc un contacteur, son sac est avec sa coiffe.

  • Désolée, je suis d’astreinte c’est pour ça que je ne me suis pas changée. » Dit-elle en suivant le regard de son frère.

D’un geste de la tête il lui fait comprendre que c’est grapave et qu’il est content de les revoir. A ce moment-là arrive son père qui tient dans ses bras son neveu. Son neveu à lui… mais le petit-fils de son père… Bref il est mignon. Il a encore grandi et dans ses vêtements azur il est adorable. Son père porte un simple ensemble moulant, les bras dénudés il n’a pas mis de coiffe et a laissé ses cheveux en nattes épaisses flotter, avec laquelle Uzeanu s’amuse. Ils s’embrassent, échangent un regard complice, quand XeAr a vu les nattes de son père. Ils échangent quelques mots vjeoz, le dialecte de leur village. (prononcer fioch). D’un sourire XeAr s’approche, faisant des risettes à son neveu, son père en profite pour le lui donner dans les bras.

  • Je vais voir ce que fait ta mère. » Dit-il en partant d’une nage gracile à l’étage.

Les voilà tous trois et demi en train de discuter des études de XeAr, du poste de Dergfe, la grossesse de Figz et des progrès d’Uzeanu. Il n’a que quelques mois mais il veut déjà essayer de nager, il dort bien, laissant un peu de temps à ses génimères. Figz se dirige vers l’oecus. Un peu fatiguée par sa grossesse, elle s’assoit dans un fauteuil de corail brun d’acropora et de douce soie de physalie. Sa compagne et XeAr suivent. XeAr avec son neveu dans les bras. Il se débarrasse de son sac à flanc sur le meuble bas de bienséance, dans le hall d’entrée, au côté des affaires de sa sœur. Il pénètre à son tour dans le salon par une arche finement sculptée. L’oecus est une pièce plutôt grande, rectangulaire, assez dépouillée. Il y a plusieurs fauteuils confortables de différentes formes et différentes hauteurs. Il y en a deux bleus Majorelle, un vert tendre sinople et trois jaunes orangés, les six disposés dans un cercle patatoïde autour d’une table basse. Table de convenance hospitalière en marbre bleu aux veines violettes. Accrochés aux murs quelques tri-portraits, ses parents, Figz et Dergfe, leur amour et une de lui avec son neveu ( NOTE : à défaut d’un meilleur mot pour « mariage » ). La pièce a quelques meubles à différentes hauteurs, aux formes variées et aux couleurs harmonieuses. XeAr s’assoit dans le creux du fauteuil sinople en cuir de somniosis-recyclé et installe Uzeanu sur son ventre. Sa sœur va vers un meuble et sort différentes boîtes qu’elle charge dans ses bras et vient les déposer sur la table. Dergfe ouvre les pots et tend quelques mollusques à son frère et à son fils. Tous deux grignotent en riant, puis XeAr reprend la conversation avec sa sœur et Figz. Figz a arrêté son travail elle peut s’occuper de son fils ce qu’il leur évite de devoir le faire garder. Comme ça Dergfe a pu reprendre son activité, car elle n’en pouvait plus rester à « ne rien faire », XeAr reconnaît bien là sa sœur. Dergfe donne quelques petites choses à grignoter à Figz.

Elle lui montre un coquillage que la future maman décline, mais préfère les petites linckia, Dergfe lui en tend une petite poignée. C’est ainsi que leur mère les trouve à discuter assis dans des sièges de mousses de glem ga (champs de romance) ou de corail d’acropora. Il se lève pour aller l’embrasser, elle est superbe dans une combinaison ample vert menthe et un voile de coiffe très simple. Ils continuent de papoter d’eux avant de passer à table. C’est Figz qui a cuisiné, elle s’y était mise profitant de sa grossesse. Et c’était une réussite. Ils plaisantèrent et s’amusèrent, laissant même le soin à XeAr d’aller coucher son neveu. La soirée fut agréable et il fut content de redormir dans sa chambre, à côté de celle de sa sœur.

(NOTE : Je ne vais pas tout décrire, mais en fait ils passent une soirée en famille. Il faudrait améliorer cette partie que je trouve légère)

Chapitre 8

XeAr se réveille avec les babillements d’Uzeanu que sa sœur a posé sur son ventre. Il regarde ce petit bout de bigorneau qui lui grimpe dessus, son regard décrit sa chambre pour croiser le regard de Dergfe

  • Tu vois, je n’ai pas été appelée hier soir. »

  • Petit dèj ? » Répond-t-il ?

  • Mon fils, tu ne dois pas devenir comme ça plus tard… on t’attend, je descends. »

En l’embrassant sur le front et reprenant son petit. Elle sort de la chambre en nageant uniquement des pieds qui n’étaient pas palmés. La porte se referme, il s’étire de tous ses membres, désactive le chauffeur d’eau de sa couche, d’un coup de rein s’élève et va à son armoire. Il jette un regard à sa chambre. Un brin de nostalgie posé sur son œil, qu’il cligne. Au-dessus de son bureau un tas de choses, jouets, photos.

Une photo de NaOH quand il a remporté la course de la grotte il y a quelques années. D’un mouvement d’épaule il se rapproche de son bureau bien rangé. Il décroche la photo de l’étagère, l’incline à l’horizontale pour activer la pseudo-tridi. NaOH avait fait un superbe parcours ce jour-là, il y a même xxsioo qui était revenu exprès de ses vacances pour la compétition. NaOH au milieu brandissant un trophée de corail blanc, qui représente une paire de palmes. Les palmes sont enlacées, comme s’il s’agissait d’un couple d’hippocampes, plantées dans un socle de marbre légèrement rosé, et gravé l’année de l’édition, 827, précédée du cycle de vie ; le 7éme. Cette complétion va fêter ses 31 ans, il l’a remportée c’était il y trois ans : déjà ! C’est sa sœur qui avait pris l’événement. Il repose la ‘photo’, en caressant sa peluche de tortue. Il s’en est beaucoup amusé étant tout petit. Elle est posée à côté de son vieil harpon de chasse, quand il était au village. Qu’est-ce qu’ils ont pu en faire des parties de chasses avec xxsioo à travers les rochers et les forêts d’algues ou dans les marmites éponges. Son regard continue sur les murs couverts de souvenirs, qui ne sont pas si vieux tout compte fait. Son estomac gargouille et le rappelle à la réalité. Sur son armoire il y a encore un vieux jouet, un labeur rouge orangé un des modèles agricoles, il ne peut s’empêcher de le prendre, de s’amuser avec les articulations et lui donner des poses. Un imposant baharikazhine, une sorte d’armure, un engin pour les travaux lourds, souvent utilisée pour le déplacement de structures massives ou la mise en place d’infrastructures en eaux profondes, parfait pour l’agriculture. C’est un modèle avec des moteurs puissants à reptation métallique donc pas de rotor/stator, ils ont énormément de couple et de force. Ça permet d’éviter des engrenages de démultiplication faisant gagner de l’encombrement. Il y existe de modèle hybride, mais enfant, et toujours maintenant il aime bien ce type de moteur en particulier. Les labeurs peuvent ainsi exécuter des travaux de force relativement élevés, dans des endroits où des engins traditionnels ne pourraient aller et surtout ils ont la souplesse du corps du p’Aoriiu qui le revêt. Certains modèles spécialement conçus pour aller dans les très grands fonds, comme les Lwandushini des nodulistes par exemple. Ou encore les magnifiques Peinexos renforcés de protections thermiques pour que les scientifiques puissent étudier les volcans ou les rifts les plus profonds. Il repose son jouet à côté d’une autre peluche, une limule. Ouvre un des tiroirs et se sort un boxer gris et un juste au corps blanc pour tout à l’heure. Il arrange sa longue chevelure qui s’était un peu libérée dans la nuit et va rejoindre sa famille pour le petit déjeuner, ses vêtements à la main.

  • Lu. » Lance-t-il embrassant tout le monde.

  • Bien dormis. » Lui demande son père.

Il lui répond d’un hochement de tête tout en venant autour du repas, il pose ses vêtements à côté de lui et se sert de quelques mollusques.

  • Alors, XeAR… tes recherches ? Comment ça se passe ? » Demande sa mère.

Tout en regardant par la vitre qui donne sur les profondeurs bleutées, son père ajoute en se tournant vers son fils.

  • Oui, XeAr. On t’a trouvé un peu… distant, ces derniers temps. C’est toujours cette affaire qui t’obsède ? » D’un ton sincèrement intéressé

  • Euh… oui, enfin… c’était… J’ai eu des pistes intéressantes, mais… rien de très concret, en fait. » Répond-il un peu hésitant, croquant mollement son mollusque.

Figz et Dergfe échangent un regard discret. Figz pose sa main sur celle de Dergfe, un petit sourire complice, avec entrain, pour détourner l’attention elle se lance.

  • Papa toi qui été Cijh-lec, tu sais comment fonctionne la nord’Iës elle est complexe et chacun individu est caractéristique… fiche lui un peu la paix. » Dit Dergfe en prenant un peu la défense de son grand frère.

  • Elle a pas tort, ça serait dommage de gâcher ce beau début de journée en parlant de vieux dossiers poussiéreux, n’est-ce pas XeAr ? » Dit en renfort Figz. Appuyant sa compagne avec un clin d’œil.

  • On ne veut pas gâcher, les filles. On se fait juste du souci ; c’est plutôt bon signe de d’inquiéter pour ceux qu’on aime, non ? » Demande la mère en soupirant doucement.

  • C’est vrai. On a l’impression que tu portes le poids du monde sur tes épaules, XeAr. » Approuve son père.

  • Ha oui… faut reconnaître … Ils ont raison. » Approuve Figz le ton redevenu un peu plus sérieux et elle ajoute « Je parle pour moi, mais je crois que ta sœur et d’accord avec moi, ça nous préoccupe un peu aussi. » Tout en regardant si sa compagne approuve.

Dergfe répond en acquiesçant en effet, la voix est douce mais ferme.

  • Oui. Tu peux nous parler si ça ne va pas. »

  • Non, non, vous avez raison. C’est… j’ai un peu… dérapé, c’est vrai. J’ai abusé, mentalement, émotionnellement parlant. Je me suis emporté. » Relève XeAr enfin, un air de « mea culpa » forcé sur le visage. Il pose ses coudes sur la table et joint les mains.

Les parents échangent un regard soulagé. Figz, elle, l’observe attentivement, les sourcils légèrement froncés.

  • Je… je pensais sincèrement qu’il y avait un… truc, un complot. Oui, un complot. De la nord’Iës. eldmI en particuler et puis, je soupçonnais aussi fetyW… » Lâche XeAR, poursuivant, sa voix devenant plus assurée, presque trop, comme s’il récitait une leçon.

Il marque une pause, comme s’il cherchait ses mots ou pesait leur effet.

  • Mais… en y repensant calmement, loin de tout ça et de mes théories… Je ne sais même pas sur quoi portaient exactement mes soupçons ! Quel genre de complot ? Pour faire quoi ? Ça n’aurait ni queue ni tête. » Fini-t-il d’ajouter.

  • D’accord, merci de nous en parler. » Dit son père dans un regard chaleureux, la main posée sur celle de son fils.

  • Est-ce que ce serait mauvais concours de circonstances, des informations mal interprétées ? » Demande sa mère sincèrement et plein d’intérêt pour la réponse.

  • Je n’y avais pas pensé comme ça, pourquoi pas…. Si j’en suis arrivé à cette conclusion. Je… je vais en rediscuter avec fetyW. Pour… pour éclaircir certains points qui m’ont perturbé. » Approuve XeAR en hochant vigoureusement la tête.

Figz et Dergfe ne disent rien, mais leur regard est interrogateur. Dergfe semble peser chaque mot de son frère, sa compagne n’en pense pas moins visiblement.

Puis il continue ajoutant rapidement, anticipant peut-être une question.

  • Mais avant ça, je vais… plutôt en parler à mes amis. Juste pour… pour qu’ils m’aident à trier mes idées. Histoire de ne pas paraître complètement… idiot ni de passer pour un imbécile vis-à-vis de fetyW ou de eldmI quand je leur en reparlerai. »

  • Voilà, c’est une bonne idée d’en parler à tes amis, demander conseil. Je ne sais pas si je suis réellement rassuré mais… » Laisse en suspens son père tout en lui tapotant la main, soulagé quand même.

  • Merci. » Dit sa mère un regard plein de tendresse. Simplement, tout simplement ‘merci’.

Parfois il n’y a pas besoin de faire de longues phrases, son regard, l’intonation de son merci… ça voulait dire bien plus que ‘merci’… XeAr a compris, il sourit.

  • Ok. Ça va aller mieux, promis. » Répond-il aussi simplement.

L’atmosphère se détend visiblement pour les parents. Ils finissent leur petit-déjeuner dans une ambiance plus légère. Avec plus de banalités, comme les voisins, les jardinets. Le petit déjeuner se déroule et sa mère doit partir, elle a un rendez-vous dans la matinée, elle fonce se préparer. Son père continue encore un peu avec sa fille à papoter, des trucs techniques de lec, ils aiment bien ça tous les deux. Figz rayonnante avec son gros ventre raconte comment ça se passe pour elle, qu’elle est heureuse et étrangement sereine, pas du tout angoissée le moins du monde. Contrairement à Dergfe, qui est inquiète pour deux… ça doit être de famille, en repensant au petit interrogatoire juste à l’instant. Ils en rigolent tous les deux dans des regards amusés. Son père se lève à son tour.

XeAr range rapidement les affaires du repas, sa belle-sœur lui fait signe de laisser, quelle s’en occupera.

  • Bon ok, je vais à salle de bain. (🡨 Faute d’un autre mot que je chercherai)

Il s’éloigne. Figz le regarde partir, les yeux plissés. Dergfe pose une main réconfortante sur son bras.

  • Ça t’a pas convaincue  » Demande-t-elle. ( point exclarrogatif)

  • Moins que tes parents, tu en penses quoi ? Ce discours… « mauvais concours de circonstances« , « parler à fetyW mais après les amis« … Ça sonnait trop comme… comme si… il nous disait ce qu’on voulait entendre : Pas comme la vérité. » Approuve Figz

  • C’est bien ce que je pensais aussi. Il prépare quelque chose. » Dit Dergfe inquiète elle aussi.

  • Évidemment qu’il prépare quelque chose. C’est ton frère ! Et je doute que ça implique vraiment de demander poliment des explications à fetyW. »

  • Tu as raison, je vais lui parler. » Dit-elle avec approbation en embrassant doucement sa compagne, un geste tendre sur son ventre.

XeAr s’est laissé glisser à l’étage d’une nage flegmatique, il entre dans la salle de bain. Il ôte son boxer et son haut qu’il jette dans un panier, et dépose les propres dans la niche prévue. Il ouvre et pénètre dans la cabine. La porte se ferme automatiquement, il passe le sas, la deuxième porte se ferme à son tour. Nu il tapote sur le boîtier de commande qui ouvre la trappe d’où sortent des milliers de petits poissons de nettoyage, phylloptéryx, zebrasoma, dascyllus… de mille couleurs. Il y a aussi des micro-organisme, bactéries vibrio, periphylla… dans une soupe phosphorescente et étincelante. Le zoosymbiote entame une danse tout autour de XeAr. Les organismes visibles viennent lui nettoyer la peau. De leurs petites mâchoires, le chatouiller… XeAr se laisse caresser. Le nuage, cette brume à laquelle on ajoute de la muriancre pour rendre les microorganismes bioluminescents, ça vient se coller à sa peau. Entre deux mandibules de poissons nettoyeurs, il laisse vagabonder son esprit et en profite pour se détendre. C’est une douce alchimie de vie qui danse autour de XeAr, dans une couleur bleutée, du reflet de petits poissons aux fresques vives. Une sensation de milliers de petites tendresses partout sur son corps, flottant et détendu. Après un moment et se sentant mieux dans cette « peau neuve », il élance doucement sa main vers le boîtier de contrôle. Il prend garde de ne pas crever trop brusquement la nuée nettoyeuse. Il compose un nouveau code, qui ouvre à nouveau la trappe. Par un signal mystérieux, le nuage s’élance comme un seul être dans le refuge ainsi ouvert. Le zoosymbiote a intégralement disparu, il ne reste pas même une bactérie. La trappe se referme et XeAr se fait masser par un jeu d’eau sous pression. Il aime particulièrement l’eau un peu chaude et acide. Il y en a près de son village dans la fosse f’ljos’ti des fumeroles. (Prononcer fioje sti ou flioje sti) De l’eau de source qui est descendue très profondément sous la terre et qui remonte sous pression, chargée de minéraux, chaude et douce, formant ces cheminées grège. Il y a à cet endroit de magnifiques poissons, de toutes les couleurs, des algues jaunes et bleues. Le paysage est très beau quand le soleil se couche et arrive à percer de ses quelques rayons. Il a le panorama devant ses yeux… sa tête heurte doucement le mur, il a un peu dérivé dans la cabine, ainsi à rêvasser. Il jette un coup d’œil à l’heure, il va finir par être en retard. OK la toilette traditionnelle n’est pas finie, mais ça va aller, ce nettoyage rapide suffit amplement, inutile de faire une séance complète. Il fait évacuer l’eau acide pour en mettre une plus salée et propre, car cette eau acide a aussi la propriété de finir le travail de la nuée nettoyeuse, en stimulant la peau et faisant fondre les impuretés aux endroits où n’a pas pu aller le zoosymbiote. Il tournoie sur lui-même quelques tours et sort. Normalement il y a un courant ad hoc mais il préfère faire comme ça. Il enfile ses vêtements propres, retourne à sa chambre… sa chambre quand il vivait chez ses parents. Fini de s’habiller, des vêtements un peu plus stricts car il a des cours… à suivre et à donner. Sa sœur entre, sans frapper, comme quand ils étaient enfants.

  • Alors ? ça ne va pas ? tu as trouvé ‘des trucs’. » Lui lance-t-elle à brûle pour point.

  • C’est … un peu plus compliqué que ça. »

  • Pas le discours ’vous voulez entendre ça’ à moi ; raconte ! » Directe la sœur.

  • Brièvement les nord’Iës ne veulent pas répondre à certaines de mes questions. »

  • Ben sur quoi ? »

  • Euh … c’est là que ça devient délicat en fait … »

  • Comment ça ? »

  • Je ne peux pas vraiment t’en parler, et de toutes façons, je préfèrerais avoir des preuves. »

  • Mouaii ça doit me rassurer ? »

  • Bon ben fait gaffe où tu mets les pieds ! et n’hésite pas à appeler ta sœur ! »

Il lui répond d’un clignement des yeux, quand il les réouvre, elle s’en va.

Il rejoint sa famille pour leur dire au revoir.

  • Tu reviens nous voir quand ? » Lui demande son père d’un air déçu de le voir partir si vite.

  • Hummm » Il compte sur ses doigts.

  • Quand tu veux mon chéri. » Lui lance sa mère.

  • Pas avant la prochaine lune, j’ai pas mal de recherches à faire… »

Sa mère regarde son père et tous deux acquiescent, XeAr les remercie d’un regard chaleureux. Il remet son sac et part.

XeAr arrive à son « labo », l’ancien hangar de labeurs. La lumière charron matinale pénètre par les grandes baies vitrées. Sans un regard pour la cité, il sort sa console de son sac à flanc et la branche sur C°fet. Il déplie les branche de son écran virtualisant, le chausse sur son nez. Il enfile les bagues de préemptions. Il lance son interface imaginaire de travail. Une immense bibliothèque aux couleurs pastelles et chamarrées, ornée de grands vitraux colorés, la lumière joue avec eux, projetant milles reflets sur le sol qui n’est pas réel. Comme tout le reste du Kaelen d’ailleurs. XeAr a mis un plafond argenté et un sol en lambris de délesserie pour recréer la scène et donner une impression de présence malgré sa nature illusoire. Il dépeint ainsi les milliers de fichiers pour ses recherches, c’est plus immersif malgré que ce soit un simple environnement. Et puis il trouve ça romantique de donner une vision matérielle et ancestrale aux mémoires des nord’Iës. Un paradoxe de tradition qu’il affectionne. Il a vu une représentation d’une bibliothèque séculaire, enfant. Elle s’appelait Cent gaalerie. Elle représentait la dernière bibliothèque, d’avant iyu,Jh (prononcer ïhur). Hélas toutes traces y faisant références ont disparues, sauf dans son souvenir. Il aimerait pouvoir retrouver l’illustration qui a inspiré son interface de travail et quelques informations à son sujet. Son nom est bizarre, étymologiquement il est relié à des légendes… Son nom était écrit de différentes façons. Il n’a pu estimer sa date, et ça … ça le déroute.

XeAr représente les mémoires des nord’Iës comme une bibliothèque… oubliée. Il se « promène » entre différentes données ; celles des premières cités. Il travaille sur frek erk po kera, il sort quelques documents, eux aussi il les matérialise. Il a imaginé les fichiers en papier de laminaire sucrée, dont est issu le sucre vert émeraude. Il matérialise les fichiers dans des livres reliés en cuir rouge d’hoplostethus. Actuellement il parcourt les sites archéologiques de la cité des grandes baies. Un grand volume en trois tomes. XeAr s’est installé à une table, les livres posés. Il a imaginé une grande table faite en corail rouge, il l’a vernie et lustrée, il y a aussi donné des couches successives, ce qui donne des vagues dans la texture. Il est assis dans un fauteuil de roche doublé d’un velours d’éponges soyeuses, porifera. Ce sont des éponges venimeuses, mais une fois leur soie traitée elle est très douce. Il a mélangé différentes variétés d’éponges ce qui donne une couleur miroitante. La table rectangulaire est très grande, il peut ainsi y mettre tous les documents qu’il veut. Large et longue de plusieurs metrès, en revanche elle est très fine à peine quelques millimètres d’épaisseur. Il peut se permettre d’ignorer les lois de la physique au profit de l’esthétique. C’est son Kaelen, il fait bien ce qu’il en veut. Il parcourt le volume deux. Il a aussi donné un algorithme de vieillissement de ses représentations en fonction de l’âge des données. Et comme il s’agit des premiers enregistrements sur la cité il les a recouverts d’un mucus vert. Les pages semblent se déchirer à chaque mouvement. Il a même perfectionné l’algorithme pour faire en sorte que les pages soient rognées. Comme dans toutes données, certaines sont parfois incomplètes et il les représente par des « grignotages » d’herbivores. Il cherche les raisons qui auraient pu se faire implanter la capitale à cet endroit plutôt qu’ailleurs. Il se lève et va vers un rayonnage de sa bibliothèque pour y prendre un livre. Son espace vacille quand il prend le livre. Il se dépêche de l’ouvrir avant … Certaines pages sont vides. Il retourne furieux vers la table. Il repousse les trois tomes sur lesquels il travaillait.

XeAr appuie sur la table et fait sortir une console. Un projecteur d’interface s’extrait de la table et la C°Fet du laboratoire apparaît à sa droite, belle ondoyante de deux mètres, qui sort de la table. Il intègre l’élément physique à l’environnement virtuel de son Kaelen. Il se met à son pupitre et commence à rechercher en mode « normal » l’interférence, tout en lançant des injures à la C°Fet. Elle lui répond qu’elle n’a pas vu d’immixtion, mais qu’elle cherche. Au détour d’un programme XeAr sent quelque chose. Il pose quelques questions à C°Fet, il se moque de la réponse, seule l’intonation de la réponse l’intéresse. Bingo ! Il stoppe son programme de recherche, vire sur un traqueur, et le lance. Il le braque vers la vassalisation, décortique celle-ci. Il fait grossir le volume aux pages vierges, zoome sur une partie. Attrape le programme qu’il cherchait. Un grand « grmmbll » rugit de sa gorge. La bibliothèque ondule, l’eau résonne, la table elle aussi en bourdonne. C°Fet c’est mise en résonance avec ce cri de rage. Elle se met en standby. Du coin de l’œil XeAr l’a vu. Il a quelques cycles.

Un ; il attrape le programme en question,

deux ; il virtualise une myxomycète verte,

trois ; il cache le programme dedans,

quatre ; il déploie la myxomycète sur un livre ouvert,

cinq ; il ferme le livre.

C°Fet se réinitialise fin du standby. Il continue sur sa colère. La lumière à travers les vitraux donne au papier pale une teinte jaune, mais bientôt il s’aperçoit que la lumière ne vient plus d’un vitrail. Là où il a mis sa table pour travailler, il n’y a pas de vitraux, il tourne doucement la tête ; fetyW ! Elle est apparue dans son Kaelen. Une volée d’injure rugie de sa gorge. Il jette le livre à fetyW. Elle est apparue dans l’espace de travail de XeAr. La C°Fet a repris sa place.

Puisque c’est son « monde » il imagine sa flira comme une p’Aoriiu, habillée tout simplement d’une tenue de chasse qui lui colle au corps. Il a lui a donné une projection plus fluide et artistique, elle semble se mouvoir organiquement dans l’eau. Elle a de ses hanches aux courbes douces, dessus dessinée une seiche qui étend ses tentacules le long de ses côtes. De ses omoplates où est un petit sac à flanc, coule ses longs cheveux qui dansent tout autour d’elle, sur sa poitrine, son basin, le long de ses jambes et sur ses bras. Sa chevelure envahie tout autour d’elle. Laissant son visage dégagé et ses mains libres. Sa chevelure bouclée flotte comme dans le poème d’un ressac qui agite une scytosiphon, d’un doux mouvement. Il continue ses injures, fetyW ramasse le livre au cuir bleu de denton et le lui tend. Il le prend, il baisse d’un ton, sa filtration virtuelle ralentie. Il lui désigne les pages vierges du livre qu’il vient de poser sur la table. Elle l’interroge du regard. D’un mouvement de la main, il fait grandir le livre, et lui montre que ce livre était écrit. Qui vient de l’effacer ? Elle ne voit pas de quoi il parle. D’un mouvement d’excuse il la salue tout de même et lui demande la raison de sa présence.

  • Pardon, bonjour fetyW… »

  • Je ne voulais pas te déranger, mais … »

  • C’est important. »

  • Pas réellement, en fait … »

  • Hé bien allez je t’écoute ? » Demande XeAr.

  • AgI. »

  • Elle a mes coordonnées ? »

  • Tu as des amis … »

  • Et elle veut ? »

  • Tu ne préfères pas lui demander directement ? »

  • Elle… »

  • Oui, je l’ai gardée. »

  • D’accord, passe la moi. »

Et fetyW transfère la communication, ils se sont mis d’accord, il lui accorde sa confiance, et elle peut prendre les appels quand il travaille. Il arrange son Kaelen d’un revers de la main, la configuration change, il fait disparaître la table sur laquelle il travaillait. La lumière change radicalement ôtant le romantisme aux longues enfilades de rayons. L’architecture change subtilement, pour devenir un peu plus contemporaine. fetyW lui fait signe sa flira disparait, AgI se dévoile. Une projection sobre et élégante, sa Nymla a une apparence vivante et gracieuse, elle est comme en vrai dans la journée ; sa tenue est simplement plus sobre. On dirait vaguement la tenue d’une technicienne lec. Tenue serrée, très près du corps, trois liserés bis le long de ses ouïes, remontants sous les courbes de ses seins, ne faisant que les souligner. Le tissu bouge au rythme de sa filtration, les liserés mettant en valeur les ouïes de ses branchies. Les poches carrées sur ses cuisses dessinent une belle algue alaria à l’envers. Elle a une ceinture fine. Ses cheveux simplement rassemblés en deux nattes jetées en arrière. Elle a de petites oreilles fines.

AgI apparaît discrètement dans son espace, elle semble un peu hésitante.

  • Bonjour, Eh bien. Regardez qui les courants rejettent sur le flanc de mes données. Déjà en exploration hors des sentiers battus ? » Dit XeAr dans un sourire amusé mais sans ironie.

  • Très drôle ! Et pour votre information, je suis ici pour une raison officielle  » Répond-elle en utilisant le ‘vous’ à dessein, elle fait un pas en avant, l’air faussement outré, mais un léger sourire trahit son jeu. ( point d’ironie)

  • Officielle ? Dans… ce cas ; que me vaut l’honneur ? » Un sourire plus franc maintenant.

  • Hé bien tout d’abord hier tu nous as quitté un peu vite, et je n’ai pas eu l’impression de t’avoir remercié. » Dit-elle rapidement en revenant au ‘tu’.

  • C’est gentil… »

  • Et il paraît que tu… tu travaillais ? » Lui demande-t-elle percevant que la projection dans laquelle elle est apparu n’est pas le Kaelen « familier » à XeAr, il a dû faire du rangement juste avant son arrivée. Elle rougit un peu, cherchant ses mots maladroitement, ses mains s’agitant légèrement.

  • Hummm oui, un peu, mais je me suis interrompu … donc c’est grapave. » Répond-il d’un ton rassurant.

  • Je voulais te remercier. Tout du moins te le dire… Tu sais. Pour…enfin tu me comprends ? » Elle gesticule vaguement, incapable de finir sa phrase clairement.

XeAr acquièse d’un léger sourire, oui il a compris. Son sourire s’adoucit, il saisit sa gêne et la trouve manifestement charmante. Des fois il n’y pas besoin de mots superflus, un regard approbateur peut suffire. AgI continue, soulagée qu’il comprenne, elle prend un peu plus d’assurance, même si elle reste un peu maladroite :

  • Et pour profiter du fait que ton ami donne des cours de noèse Théurgique, Oui ! Voilà. Officiellement. Et… et aussi… »

  • hummmm et ? »

  • Pour pouvoir y assister. »

XeAr intrigué par le changement de sujet abrupt ;

  • xxsioo ? Oui il donne des cours en effet. »

  • Exactement ! En Mirabilité… »

XeAr, un léger froncement de sourcils, mais il est curieux.

  • Oui, ça t’intéresse, tu as pas dit que tu étais Lec ? C’est pas très standard ? »

  • Eh bien… Je… j’aimerais un peu m’y mettre. Explorer. Mais… ce n’est pas dans les options de ma formation. Et les cours ont commencé il y a… un petit moment déjà. » Dit-elle hésitante.

  • Ah. Je vois le problème. Eh bien… si tu as vraiment envie de… « subir » le caractère de mon ami Jobotahe en tant que prof… » Il marque une pause le regard est amusé. Et il continue « …je ferais de mon mieux pour te filer un coup de pouce. » D’un ton conspirateur et ludique.

  • Oh ! Vraiment ? Ce serait… ce serait incroyable, XeAr ! Merci ! » s’esclame sincèrement Agi ses yeux légèrement s’illuminés.

Ils poursuivent un peu leur discussion, un peu plus librement, faisant connaissance…

  • Donc, étudiante Lec, mais tentée par les arcanes de la magie… Intéressant mélange. Tu sais, parmi les mlrao’eao, les p’Aoriiu nous ne sont vraiment pas les plus doués pour ça. On a tous nos propres domaines d’expertise. La nord’Iës, par contre, certains sont bien plus calés, tellement plus. Affinité naturelle. »

  • Oui, j’ai cru comprendre ça. »

  • Les Jobotaa… certaines sont excellentes. Et xxsioo… c’est un super professeur, il est remarquable. Malgré son… style pédagogique disons… unique : Tu auras l’occasion de le découvrir. »

  • C’est fascinant. J’adorerais en apprendre plus. Peut-être que… que vous pourriez… me raconter ça plus en détail  » Lance AgI, profitant de la brèche, avec un ‘vous’ ambiguë, le regard plus direct, moins maladroit. ( point exclarrogatif)

  • Raconter… ? » XeAr a une intuition, il sent un piège se refermer doucement, mais il sourit intérieurement.

  • Oui ! Par exemple… » Elle déploie sa cage thoracique pour une grande inhalation de ses branchies, et sort l’invitation sans détour, mais avec un air d’innocence. « …Tu manges où aujourd’hui ? », dans une grande exhalation, branchies vides.

  • Oh ! Euh… » Il mime de consulter un appareil imaginaire posé nulle part près de lui tout en regardant à son poignet. « Mon planning… Il faudrait que je vérifie mon planning. Il est un peu… chargé. » Bafouille-t-il totalement pris de court, il joue la feinte classique.

AgI, serrant légèrement les lèvres, ne lui laissant que peu d’échappatoire ;

  • Ah. Je vois. Le planning. Très bien. Dans ce cas… Je vais assister à mes premiers cours de la matinée et me changer. Vois ton planning et… et xxsioo aussi. Pour voir si une place est possible pour moi. Et puis… contactes-moi dans un petit moment. »

Elle recule d’un pas, un sourire victorieux mais charmant sur les lèvres, effectuant presque une petite « arabesque » avant de se retourner pour partir.

  • À tout à l’heure, XeAr ! Et encore merci… officiellement. » Sa Nymla disparaît. Malicieusement.

XeAr reste un instant immobile, abasourdi. Puis un large sourire apparaît sur son visage. Il secoue la tête, impressionné. Il n’a rien vu venir. Il n’a rien eu à dire, et ses prétextes ont été balayés d’un revers de main. ‘’J’aime bien’’ pense-t-il.

  • Impressionnant. Très impressionnant. » A voix basse.

D’un geste ample, il dégage les dossiers et les projections de données qui l’encombraient, les classant virtuellement d’une pichenette. Il contacte xxsioo. Rapidement, la Nymla de xxsioo apparaît dans son Kaelen réarrangé. Il a l’air légèrement pressé.

  • XeAr ? Fais vite. Je suis en plein cours. J’ai des étudiants qui m’attendent pour un TD sur la Glamourie » Dit xxsioo de sa voix amicale.

  • Tu ne devineras jamais ce qui vient de m’arriver. » Sans lui laisser le temps de répondre il ajoute ; « En… en deux fresques de limules, je me suis retrouvé invité à manger ! »

  • Invité Par qui Et comment  » La Nymla de xxsioo semble cligner des yeux. ( point exclarrogatif)

  • C’est ça la question ! Cette fille… AgI. Charmante, un peu maladroite, mais… redoutable Elle est venue ici, elle m’a tourné autour, et hop ! Rendez-vous pris. Sans que j’aie mon mot à dire. Et en plus, elle veut suivre tes cours ! » ( point d’ironie)

  • AgI ? Ah oui ! Je vois qui c’est. » Lache xxsioo.

  • Tu vois qui c’est ? Mais… comment ? Et comment a-t-elle obtenu mon… mon Kaelen ? » Laisse en suspens XeAr.

  • Ah. Ça. C’est… moi… en quelque sorte. » Répond la Nymla qui s’anime d’un sourire.

  • Qu’est-ce que tu as fait ? »

  • Elle est venue me voir. Discrètement. Elle posait des questions à… à NaOH. Elle le questionnait sur les Cijh-lec. En faisant mine de s’intéresser. Et puis, très habilement, la conversation a dérivée… vers nos contacts communs : toi. Elle a dit qu’elle avait besoin de joindre quelqu’un de… particulièrement bien renseigné sur certains sujets. Toujours avec plein de finesse elle t’a suggéré. Elle a été… très convaincante dans sa gêne apparente. »

L’avatar de XeAr affiche un large sourire, puis se met à rire, un rire franc et un peu incrédule.

  • OK ! Elle est forte ! Elle utilise son côté maladroit comme une arme ! J’adore ! »

  • Heureux que ça t’amuse. Mais XeAr, je te rappelle que j’ai des mystagogues sur les bras. » Reprend xxsioo sur un ton plus sérieux, mais toujours avec une pointe d’amusement.

  • Oui, oui, déso. » Dit XeAr vraiment désolé, et pris par leur conversation.

  • Mon conseil ? Accepte ce rendez-vous. Elle a l’air… gentille. Intriguée. Et… ça ne te coûte rien d’être aimable, n’est-ce pas  » Lance la Nymla d’un clin d’œil. ( point d’ironie)

  • Non. Ça ne me coûte rien. Tu as raison. » Un sourire aux lèvres, il avait déjà pris sa décision, même si xxsioo vient de la sceller.

  • Parfait. Je dois te laisser. J’étais moins concentré pour leur parler, ils commencent à s’agiter. »

C’est l’avantage des Jobotaa elles n’ont pas besoin un Kaelen externe, elles peuvent entretenir plusieurs conversations en même temps, dans plusieurs Kaelens et même dans le monde réel.

  • Attends ! Une dernière chose ! AgI… elle veut vraiment suivre des cours. Elle m’en a parlé. Je lui ai dit que je verrais ce que je peux faire. »

  • Oui, dis-lui de venir avec toi après mon cours. On verra ce qu’on peut arranger. » Dans un soupir.

  • Génial ! Merci, xxsioo ! Bonne chance avec tes bulots. » Pour parler de ses élèves.

  • À plus tard, XeAr. » Termine la Jobotahe et sa Nymla s’évapore du Kaelen de XeAr.

XeAr reste seul, un sourire aux lèvres, l’esprit déjà ailleurs que sur ses dossiers. Le rendez-vous est pris. Après avoir un peu travaillé il se donne du courage, d’un mouvement du regard il transforme son Kaelen pour les plaines de son enfance. Une large vue sur le paysage sous-marin. La lumière bleutée filtre à travers l’eau, illuminant les vastes champs d’algues ondulantes et les formations rocheuses bioluminescentes au loin. Au-dessus des prés, dans le courant on reconnait bien les Tidal-Anis de son village, elles sont vraiment jolies ces demeures, bien sûr il aime particulièrement la maison de ses grands-parents. Les villageois ont tissé de magnifiques et grandes voiles charmées qui interagissent avec les courants et les demeures, ça utilise leur énergie tout en s’adaptant à leur flux et reflux.

La matinée s’est écoulée en partie. Il recontacte AgI. La Nymla apparaît, elle s’approche de lui.

  • Bonjour AgI. J’espère ne pas déranger ? Les cours … » Un point de suspension et un léger sourire aux lèvres, son ton est maintenant plus détendu.

  • Oh, non, pas du tout ! J’avais… une petite pause entre deux modules. Et… » Elle regarde autour d’elle, elle semble reconnaitre le paysage. « …Ton Kaelen est dehors ? Je vois les plaines de Xylos derrière toi… C’est… c’est magnifique ! » S’esclame t-elle. Elle paraît l’air un peu essoufflée ou pressée, un sourire timide sur le visage.

  • Oui… ça aide à penser. J’ai consulté mon planning et contacté xxsioo. » Dit-il d’une seule phrase.

  • Et…? » Le regard devient plus attentif, l’attente palpable.

  • Et… il se trouve qu’il y a un créneau libre. » Il marque une courte pause, son sourire s’élargit légèrement. « …et ça me ferait plaisir qu’on mange ensemble, AgI. »

  • Oh ! Vraiment ? C’est… c’est gentil, XeAr ! Merci beaucoup ! » Elle rougit légèrement, mais un sourire éclatant illumine son visage.

  • Et j’ai pensé… comme tu veux voir pour des cours… bref xxsioo… il a une session qui commence bientôt. Pourquoi ne pas nous retrouver là-bas ? On pourra voir l’inscription avec lui directement après son cours… Et puis… partir de là ensemble pour manger. Ça le fait comme ça ? » Prenant l’initiative de lier la demande de cours au rendez-vous.

  • Oh ! Oui, c’est… c’est une excellente idée ! Ça simplifie tout ! Je… je n’y avais pas pensé. » Comme si elle n’y avait pas pensé… Ses yeux s’écarquillent légèrement mais agréablement surprise par la proposition.

  • Si ça te dit… on peut en profiter, les plaines sont particulièrement belles et calmes. » Lui tendant la main en indiquant une direction.

  • Oui ! Avec plaisir ! » Accepte-t-elle avec joie.

Ils avancent lentement côte à côte, traversant les tapis d’algues colorées. De petits bancs de poissons iridescents s’écartent sur leur passage, scintillant sous la lumière filtrée.

  • C’est tellement différent de l’intérieur. On oublie parfois… tout ce qu’il y a juste derrière les projections, la tienne est vraiment très belle, je n’arrive pas à rendre mon Kaelen aussi… poétique. » Dit-elle sur un ton sincère.

  • C’est pour ça que je viens ici. Se rappeler que le monde est plus vaste que nous et nos préoccupations. » Il la regarde un instant, son ton est plus doux. « Alors, comment s’est passée ta matinée de cours ? Pas trop… standards ? »

Elle rit doucement.

  • Oui et non… On a eu un module sur des Dryth anciens. La visualisation de leurs flux de données, de leurs programmes en exécutions… comment dire, comme c’était de vieux Dryth c’était pas facile avec leur structure lumineuse changeante, c’était un peu complexe en fait. » Dit-elle laissant un petit temps avant d’ajouter : « En classe, on aimerait parfois un peu plus… de pratique. De concret. C’est pour ça que la thaumaturgie m’attire tant, je crois. »

  • La théorie c’est bien quand même ? mais manipuler l’énergie… c’est autre chose. Je comprends ça. »

Ils continuent encore en silence, juste le bruit feutré et le murmure de l’eau.

  • Au fait… pour le rendez-vous… l’endroit exact pour le cours de xxsioo ? Et l’heure ? Pour que je ne me perde pas. » Brisant le silence, revenant aux aspects pratiques, mais avec une touche de timidité.

  • Au milieu des Shel’kons de magie. »

XeAr fait basculer son Kaelen, ils sont au milieu du campus ;

  • Tu vois la structure rouge carmin, là-bas ? Les bâtiments ovoïdes ou en forme de coquille, bon ceux-là ils sont cultivés génétiquement, mais en général on les imprime… bref, le plus grand rouge… c’est pas celui-là… à côté le Shel’kon plus petits il fait à peine 20 m, le magenta. Non… Un peu plus à gauche… C’est juste derrière la grappe. La session qui nous intéresse commence dans… disons, une heure. Ça vous laisse le temps d’y aller tranquillement. » S’arrêtant un instant, pour lui indiquer une direction et un point de repère lointain visible à travers l’eau.

  • Ah, oui, je crois voir ! C’est noté. Une heure. Parfait. » Cherchant du regard, puis hochant la tête.

Ils s’arrêtent, arrivés à une sorte de carrefour ou un point de séparation dans les plaines.

  • Eh bien… Je ferais mieux d’y aller alors. Pour arriver à l’heure. » Ajoute-t-elle.

  • Oui. Et moi, je dois finir de ranger… et on se rejoint là-bas. » Sans trop savoir quoi dire.

  • Merci encore, XeAr. Pour… enfin tu as compris… et pour les cours aussi. À tout à l’heure ! » Elle sourit sincèrement.

  • À tout à l’heure, AgI. » Un sourire chaleureux sur le visage.

Elle se retourne et sa Nymla s’éloigne dans une direction puis s’évapore. XeAr reprend ses activités, il lance quelques protocoles de taches, pour ses recherches. Il demande à fetyW un petit coup de main pour différents paramètres, il l’a faite apparaître dans les plaines avec sa longue chevelure ondoyante. Il récupère sur la table sa console son carnet, un livre bleu, quelques notes éparses et cinq fascicules. Il arrête sa simulation de travail, range son équipement et termine quelques manipulations sur l’interface C°Fet et salue fetyW. Elle lui souhaite une bonne après-midi, elle vient d’avoir xxsioo qui lui a dit qu’ils se rejoignaient. Quel bavard. Les transferts de la C°Fet à son ordinateur sont finis depuis un moment mais il aime bien rester un peu avec son amie à bavarder. Il déconnecte son interface. fetyW l’interroge, d’habitude il ne déconnecte jamais. Il répond d’un air détaché qu’avec le coup que cette interface vient de lui faire en supprimant inopinément des fichiers, il va la confier à NaOH et lui fera subir des misères dit-il en riant et en essayant de prendre un air méchant. fetyW souris, XeAr est lui mort de rire de ses propres bêtises. Il part rejoindre xxsioo sur le campus, il emprunte les voies rapides pour s’y rendre.

Chapitre 10

XeAR sort de la bouche du sousharroyeur la même ligne que pour aller au parc ( NOTE vérifier que ça soit bon !! ). La lumière claire opaline pénètre ses yeux, il est à une des entrées du campus, ici il y a beaucoup d’espace. Ici c’est essentiellement des coralliumas, la plupart du temps ce sont des maisons d’habitations, là ça fait office de chambres pour les étudiants, elles sont littéralement cultivées comme une forme de corail géant et intelligent, parce qu’elles offrent une protection naturelle et des parois bioluminescentes. En effet les campus sont des rares endroits de la cité où il y a des animaux et aussi des plantes endémiques. Des poissons en banc, des crustacés, des mollusques, une grande variété d’algues. L’éclairage bioluminescent donne aux écailles des poissons des reflets joueurs et argentés.

Au passage il salue la gardienne. Une très belle Jobotahe fine élancée, plus grande que son ami, d’une tête. Elle ne porte pas les bottes qu’ont habituellement les Jobotaa. Elle a des chausses basses qui lui permettent d’avoir beaucoup d’appuis au sol, en point d’ancrage, quand elle a des objets très lourds à déplacer. Elle refait très souvent le jardin du camp, déplaçant rochers, bancs etc. Mais toujours en prenant garde aux animaux et plantes. Bref tout un petit écosystème sur lequel elle veille avec amour. Et elle arrive aussi à concilier la beauté du regard. C’est vraiment une grande jardinière, il n’a pas souvent pris le temps de bavarder avec elle, mais les rares fois furent un réel plaisir.

XeAr continue dans les allées bordées d’algues aux couleurs sarcelle. En grande partie l’intérieur du campus de composé d’amani-Habs pour les centres communautaires administratifs, infirmeries et même une petite clinique. Des bâtiments conçus pour la vie sociale et les services. De l’autre côté, les salles de cours, dont on ne voit que le haut des dômes de Shel’kons, sont couverte d’algues courtes afin de donner une harmonie de colline tout en conservant un espace découvert. Avec l’ambiance claire de cette journée les dômes des salles sont impressionnants et les algues paraissent être du velours. Chacun des Shel’kons abrite deux cours. Ils sont divisés à l’intérieur en deux parties, coupés par la verticale. Ils font dans les quinze mètres. Du sol n’émerge que la moitié, le reste servant aux fondations et locaux techniques. Au creux des dômes nichent variété d’animaux et coraux. XeAr nage dans les allées pour rejoindre le cours de son ami. Ils se sont donnés rendez-vous au pied du bâtiment de mathématiques, d’une élégance épurée, sa forme fine et ramifiée rappelle la croissance délicate de certaines algues. Les Caulerpa Gracilis sont conçus pour minimiser la résistance aux courants grâce à leur forme et à des matériaux flexibles quasi-indestructibles. Il est facile à reconnaitre avec son beau bleu klein. Il y a plusieurs autres Caulerpa Gracilis éparses au travers du campus, dans d’autres champs de couleurs.

Il arrive, AgI est déjà là, elle l’attend à l’entrée de l’immeuble. Habillée comme une étudiante lec. Uniforme sombre, plus clair que celui des « titulaires ». Un liseré flavescent appuie sa silhouette et la couleur des étudiants de premières années. Une odeur caractéristique, à la fois légère et riche d’un parfum floral et anisé, légèrement citronné. L’insigne au-dessus du sein gauche, à la clavicule, rappelle son statut. AgI a des cuissardes de cuir, qui finissent brodées de dentelles lactées. Un ceinturon discret, jaune, et un sac à flanc, couleur jais. Sa coiffe est… réglementaire.

Il salue rapidement AgI, un peu intimidée de le revoir, heureuse avec toujours ce sentiment bêta de l’erreur qu’elle a commise à la grotte. Il lui fait signe en direction d’un Shel’kon dont le dôme amarante est à peine recouvert d’algues, ils se dirigent vers l’entrée. Le hall légèrement oblong est gravé de milliers de dictons du travers des âges. Un nouveau court va commencer. Avec un sourire XeAr la met à l’aise et l’invite à entrer dans le bâtiment pour rejoindre son ami. Ils entrent par le sas des enseignants, quelques-uns les regardent à leur passage, intrigués. XeAr en profite pour saluer quelques amis. AgI se fait toute petite, gênée, discrète. Elle essaye de faire en sorte qu’elle n’existe pas, c’est pas elle, elle n’est pas là. xxsioo passe rapidement, d’un hululement XeAr l’appelle, il se retourne sans hésiter, ses grands bras ouverts et accueillants pour l’embrasser. Ils se saluent comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps. La veille seulement. XeAr glisse un clin d’œil à son amie Jobotahe, car malgré tout il est content d’avoir revue la charmante AgI. Il lui demande pour ses cours si elle peut les prendre alors qu’ils ont commencé depuis un petit moment. En répondant à son ami il s’adresse à elle, et lui dit que ça ne gêne pas, que son premier examen il en sera tenu compte et que si elle a quelqu’un pour l’aider elle pourra rapidement rattraper ce petit retard. Elle acquiesce studieuse, xxsioo est déçu de ne pas percevoir plus de compréhension au message subliminal qu’il vient de faire passer. Il chasse d’un sourire cette pensée pour en suivre une autre, et les invites à aller s’asseoir pour le cours. XeAr proteste pour la forme. Mais se fait mener par son ami vers la salle proprement dite du cours. AgI suit d’un coup de rein. Ils se retrouvent tous trois dans la salle, xxsiio poussant énergiquement à l’épaule son ami, et allant ensuite à sa place de maître de conférences. AgI arrive à ce moment, pénétrant dans une salle de court de magie. Elle entre, le regard attentif, les yeux grands ouvert, comme si elle avait un air ébahi de quelqu’un qui n’en avait jamais vu, ces salles sont plus grandes que celles de ses cours officiels.

Quelques regards se tournent vers elle, certains marmonnent, elle essaie de se faire encore plus petite, ses mains s’agitent dans de petits gestes fébriles. Dans ses cours à elle, les cours de lec ; la salle est « plate », en 2 dimensions et ils sont devant des consoles C°fet ou leur ordinateur. Là, la salle parait légèrement déformée pour une sphère, elle ressemble presque à un grand œuf. Coupé en deux. Par la verticale. Ça doit faire presque 80 mètres… au moins trois fois plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur.

AgI regarde xxsioo se diriger vers le mur immense, d’un bleu safre tendre sur les bords et se dégradant dans un vert limule au centre. On dirait qu’il y a des fines stries qui parcourent ce dégradé, allant vers le milieu. Au centre, mais vraiment au centre, une niche où le maître de conférences peut poser ses documents entre autres. Il y a aussi un cercle, assez grand, une dizaine de mètre de rayon tracé légèrement jaune, une surface de « courtoisie » que l’enseignant ne franchit pas, étant ainsi à portée de vue et de voix de tous. Il peut ainsi aller et venir pendant ses cours et discours. AgI lève la tête pour voir XeAr aller prendre une place à la gauche de son ami, une place plutôt en hauteur. Elle le rejoint et est doublée par d’autres élèves qui montent prendre place au plafond, tout lui jetant un regard plein de curiosité. Elle détourne le regard, il y a des élèves partout, les parois son constellées de sièges, même le plafond en est sertit. Elle l’avait vu, mais elle n’y avait pas fait attention, elle regarde partout. D’étrange siège à l’envers où sont installées essentiellement des Jobotaa. Comme si, il y avait une ségrégation. Alors qu’il y a quand même des Jobotaa dans l’assistance équitablement réparties et ceux malgré qu’il reste des places libres éparses. xxsioo est déjà à sa place, les deux étudiants improvisés prennent place.

Quand AgI s’installe près de XeAr elle l’interroge du regard sur les places au plafond, il lui fait signe « après ». xxsioo commence son cour magistral. Il repend un poncif de base, mais répéter c’est aussi la base de l’enseignement. Ou bien il fait ce petit rappel à l’intention de sa nouvelle élève. Soit ! Il répète donc ; ce qu’est la Mirabilité et que les aptitudes des mlrao’eao sont inéquitablement répartie. Les p’Aoriiu étant les moins enclin à la magie. Les Jobotaa y étant un peu plus disposés et que les nord’Iës maîtrisent parfaitement ces techniques. xxsioo insiste bien sur la notion d’aptitudes et non pas de talent ni de travail. Il parlera plus tard de l’histoire de la magie et de la différence entre théurgie et goétie.

Dans l’immédiat il revient à son sujet en faisant une arabesque entre les aptitudes de camouflages d’une pieuvre et sa peau pigmentée et les aptitudes d’un crustacé. Mettant en exergue deux animaux du règne animal, le crustacé peut trouver d’autres moyen de camouflages. Talent et travail. Mais jamais il ne pourra faire la même chose que la pieuvre même si au final les deux animaux sont camouflés, et efficacement. Il tend à en faire la démonstration. Il se place au centre de la salle après l’avoir parcouru dans sa démonstration, afin d’être vu de tous. Et il effectue un tentactif, il commence à tordre la réalité et à la faire pencher sur sa droite, puis il la fait pivoter pour la rassembler près de lui. Elle s’amasse doucement, les étudiants ont le vertige. Puis il ouvre large ses bras, dans un mouvement de rotation des poignets et signe avec ses doigts une magnifique aquaglyphe qui reste en suspens quelques seconde. La salle se déploie. Lentement, délicatement comme le tentacule d’une pieuvre à l’affût… xxsioo tends encore plus ses bras qui deviennent immense, alors que déjà grand. La salle bondie et ondule comme le dos d’une raie. Les étudiants sont sonnés, certains essayent de garder leur esprit et reprennent les incantations des débuts d’année afin de saisir la réalité. La main de xxsioo se ferme et la salle reprend sa forme. Tous les étudiants n’ont pas compris la démonstration. xxsioo enchaîne pour placer quelques remontrances à ceux qui ne suivent pas les cours et ne révisent pas leur équations des cycles précédents ni leur identités remaquables. AgI est chamboulée, XeAr amusé. xxsioo poursuit maintenant qu’il est convaincu que certains vont y réfléchir à deux fois sur les premiers cours et d’avoir si vites oubliés leurs expressions régulières. Et il reprend sur les aptitudes et les talents. En effet ceci est un exercice très simple à faire, pour la Jobotahe qu’il est. Cela s’avère plus technique pour un p’Aoriiu, mais pas infaisable. Il y arrivera autrement. Pour un nord’I il s’agit d’un exercice rudimentaire, aussi rudimentaire que les formules algorithmiques que tous n’ont pas apprises. Deuxième couche. xxsioo se marre intérieurement. D’ailleurs… XeAr sent un frisson. xxsioo de sa voix profonde dit qu’il y a ici un ami p’Aoriiu qui lui fait la joie d’être parmi eux ; il leur fera volontiers une démonstration. Et « ça » se prétend un ami. xxsioo fait un mouvement pour que ses étudiants l’encouragent. Les deux amis se regardent, XeAr fait un signe à AgI et quitte son siège pour rejoindre le centre de la salle. Les deux amis sont au centre, échanges de sourires, xxsioo fait un rapide éloge des talents de son ami, et le présente.

Il est un des plus talentueux p’Aoriiu de ces dernières générations. Les étudiants ont entendu son nom, entouré d’une aura de mystères et de légendes urbaines. Il serait très très fort mais il aurait arrêté net et se serait retiré. xxsioo termine son éloge en laissant la parole à son ami, après avoir évoqué rapidement les légendes à son sujet. Deuxième coup vache, débrouille-toi avec lance-t-il d’un sourire en lui cédant la parole. XeAr ne dit rien, il fait juste un signe, certains étudiants ont décidés de ne pas se faire avoir une deuxième fois. XeAr commence par faire du bout de ses doigts une petite danse, directement une hydroglyphe, de sa gorge il fait ronronner l’eau. Le mouvement de ses doigts remonte à ses bras et arrive à ses épaules, de sa gorge il a commencé un autre chant plus aigu et il a accentué le ronronnement. Son chant cantique à deux octaves commence à entrer en résonance. Il diminue régulièrement de demi ton son chant des basses et fait augmenter de tierce à chaque mouvement amplifié des bras vers ses épaules le chant dans l’aiguë. Quand il a deux octaves d’écart il ajoute un troisième chant au milieu en arythmie qui fait le chant principal. La salle commence à vibrer le chant cantique comment à se déployer. Les étudiants qui avaient entonné leurs expressions régulières afin de croiser la réalité se sont tous tus. XeAr rapproche ses mains, la salle se contracte et bat comme un cœur au rythme de ce nouveau champ*. (* bonne orthographe) Ses bras s’entrecroisent dans une étrange danse, il fait augmenter le chant des basses et écarte brusquement les bras comme pour embrasser quelqu’un d’imaginaire. La salle s’est retournée. Elle est complètement retroussée, le chant cantique vient de se métamorphoser en un champ de continuum. La salle vient de s’épanouir comme une anémone. En plus il y a ajouté des couleurs chamarrées. XeAr a mis la réalité ainsi, complètement soulevée, et il continue la danse des bras et … il s’arrête. Net ! La réalité reprend sa place et lui aussi. xxsioo sourit et applaudit la démonstration, les étudiants sont eux encore à l’envers. La Jobotahe s’est faite surprendre au début du retroussement, le sourire qu’il lance signifie ‘’salop, tu m’as eu’’ et XeAr lui répond d’un autre sourire ; ‘’un partout’’.

Ils sont les deux seuls dans cette private joke. Les étudiants n’ont pas tout suivit. XeAr aide AgI à retrouver sa réalité. L’assistance remise, xxsioo continue son court et remercie son ami. Il explique la différence de méthode mais la similarité du résultat. Chez les p’Aoriiu il faudra beaucoup de travail pour en arriver là. Mais ça n’est pas infaisable. La preuve ! Il a réalisé un magnifique Anémal, et xxsioo rassure ses étudiants en expliquant que son ami peut faire beaucoup mieux, rivaliser avec les Jobotaa même. Mais assez d’éloge, c’est son ami et il existe d’autres sorciers tout aussi doués et qui exercent, donnent des cours même, et de qualité. On reparlera demain du sort de son ami, quand on y regarde de plus près c’est assez élémentaire, un enchainement d’algorithme d’identités remaquables entrelacées, simple, facile et poétique. Vous devriez y arriver d’ici la dernière session d’examens lance xxsioo plein d’encouragements. Le cours continue quelques bavardages, XeAr regardant AgI boire avec assiduité le cours, tout en observant la salle. Il est heureux de son regard. Finalement il a bien fait de l’accompagner. Ce sourire enchanté valait bien le sacrifice de sa démonstration. Il n’aime vraiment pas en faire étalage, ce côté ‘’il est super doué’’ le gêne toujours autant, il n’est pas vantard.

Après le cours xxsioo rejoint son ami, dans un sourire d’excuse, ils discutent un peu tous les trois, de tout, de rien, de l’intégration d’AgI au cours, de l’heure du repas qui approche. XeAr propose d’aller manger ses chez parents, s’ils y sont, ça n’est pas trop loin. Ça leur fera plaisir de les voir et de revoir xxsioo. AgI un peu gênée se fait petite, xxsioo d’un grand mouvement de bras lui dit qu’elle doit venir, XeAr approuve comment cela aurait-il pu être autrement  ( point exclarrogatif) Elle était du repas, c’est évident ! Elle bredouille, XeAr coupe vexé et plein de conviction, elle se laisse convaincre. Tous trois partent. XeAr contacte ses parents, sa mère répond, ils sont présents tous les deux, il lui dit qu’il vient déjeuner et entend au loin son père dire un « super ». Sa mère lui demande dans combien de temps il sera là, il lui répond qu’« ils » arriveront d’ici une demi-heure. ‘’Ils’’ ? demande sa mère. Une amie et une surprise. Son père toujours au loin, « qui ?» et sa mère puisque c’est une surprise voyons, « ah oui ». Ils se quittent sur un « à tout de suite ». xxsioo ouvre la marche, ils vont y à la nage. La journée est belle, illuminée d’une couleur clématite, ça serait bête de ne pas en profiter. Tous les trois vont et discutent, des études de chacun. XeAr rappelle à son ami qu’ils doivent voir ensemble certaines choses, faisant allusion à ses recherches et glissant discrètement dans la conversation qu’encore ce matin…

AgI a été ravie d’assister à un cours de thaumaturgie, elle regrette que cela ne soit pas au programme. Ils discutent comme cela un peu de la spécialité de xxsioo pour laquelle il est intarissable, expliquant que beaucoup de p’Aoriiu ont de vrais talent et … XeAr le coupe net. xxsioo n’insiste pas sur ce terrain. AgI est fascinée par la démonstration de XeAr, mais sentant que ça le met mal à l’aise elle glisse sur la démonstration du professeur. Pour avoir plus d’information et d’un regard complice avec XeAr elle demande pourquoi les salles sont rondes. xxsioo étonné par cette question venant d’une jeune p’Aoriiu qui veut se mettre à la sorcellerie. Il lui explique. C’est tout simplement à cause de la réalité. Ici sous l’eau nous subissons les lois de l’attraction de la planète il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas ‘réellement’ de haut et de bas. Et c’est la première attaque, déstabiliser l’adversaire afin qu’il ne sache pas où est son haut et son bas ni sa droite de sa gauche. Ainsi les cours mettent déjà dans une ambiance propice. AgI enchaîne sur la présence d’élèves au plafond. Essentiellement des Jobotaa. Uniquement lui confirme-t-elle xxsioo. En effet elles n’ont pas de système cardio-vasculaire et elles sont par ailleurs plus spontanées à la magie. C’est devenu une coutume, comme le cercle de « courtoisie » c’est écrit nulle part. Et aucun p’Aoriiu n’y va… en principe… XeAr regarde devant lui ( point d’ironie)

AgI demande si parfois des nord’Iës viennent ? fetyW est une grande conférencière et elle donne des cours régulièrement. xxsioo profite de ça pour lui demander pourquoi une lec s’intéresse à la sorcellerie. C’est inutile pour ces cours et elle risque d’avoir besoin de beaucoup de temps. En effet le cursus lec ce n’est pas de tout repos. C’est même bien plus difficile que mage ou simple incantateur. Mais elle n’a pas trop le temps de répondre, ils arrivent en vue de la maison des parents de XeAr. Il a fait un signe à son ami. Ils accélèrent jusqu’à la porte et il laisse la Jobotahe se faire annoncer. C’est son père qui ouvre dans le contre-jour de l’entrée, il met une main à ses yeux, la couleur Eden de cette magnifique journée l’a un instant aveuglé. Il saute littéralement de joie et au cou de xxsioo. En annonçant cela à sa femme de sa gorge de ténor au travers des couloirs. Il les invite à rentrer. Ils vont au petit salon où les rejoint sa mère.

XeAr d’un regard simple présente AgI et ses parents.

  • H’ulinl ma mère, Çij,Sivns, mon père. (Prononcer Uulinne et Sir sivens – la virgule faire partie du prénom)

  • Nous sommes heureux de vous connaître. AgI cela vient de frek ga coela kera, les grands

champs des cœlacanthes ? (Prononcer frè ga céla kouéra, cœlacanthe se prononce célacante )

  • Ouiii répond-elle. Mais ? » Comment a-t-elle su ?

  • Et toi xxsioo comment vas-tu depuis le temps. Tu nous manquais » Dit Çij,Sivns.

  • C’est déjà la nouvelle lune  » Ajoute sa mère un regard complice a XeAr. ( point d’ironie)

H’ulinl invite tout ce petit monde à venir dans l’oecus où sont disposés les fauteuils de coraux. Ils s’installent, le père de XeAr va d’un mouvement de hanche chercher de quoi manger. XeAr propose un siège a AgI, xxssioo s’installe sur un corail bleu, et lui-même dans une éponge jaune clair. Ils sont ainsi tous les cinq à moitié affalés à discuter. Comment AgI, imprudente a rencontrée XeAr. xxssioo donnant de ses nouvelles aux parents de XeAr. Ils ne s’étaient pas revus depuis pas mal de temps. Ils prennent mutuellement des nouvelles des uns et des autres. Vient l’heure du repas et tous se restaurent. Le repas se passe en toute convivialité en discutant rigolant, d’anecdotes. Ils restent dans le salon d’hospitalité.

D’un geste Çij,Sivns a rehaussé la table. Chacun a arrangé son siège afin d’être plus confortablement assis. H’ulinl a apporté le début du repas. XeAr nourris l’éponge celata de son siège avec quelques miettes. Contente elle chante à sa façon. AgI qui a vu faire XeAr veut faire pareil quand elle s’aperçoit que son siège est un corail recouvert en cuir de kempi. XeAr prend dans un plat un petit mollusque qu’il déguste. Au regard d’AgI elle n’a pas l’air de connaître. Il passe le plat à son ami xxssioo afin de faire circuler. AgI picore et remet le plat devant elle. La discussion ainsi que le repas vont bon train. ( NOTE : il me faudra un peu plus élaborer) Et l’heure de rentrer approche. xxsioo remercie les parents pour cette entrevue, et eux de dire qu’ils sont heureux de l’avoir revu, ainsi pendant quelques minutes dans une joute de remerciements. Tous se dirigent vers le sas de sortie et là embrassades et aurevoirs. D’un clin d’œil XeAr met fin à cela avec ses parents, ils se quittent vraiment. Le sas se ferme, mais on les entendant encore un peu tous les deux discuter sur la soirée et la joie de les voir. XeAr va rentrer chez lui il a pas mal de rangement à faire ces temps-ci il a plus travaillé qu’autre chose et son garde-manger fait de l’écho. xxsioo doit y aller, il laisse son ami, mais il se fait tard et il doit se dépêcher de rentrer, il a encore un cour à donner. Courtoisie et délicatesse, les deux amis s’embrassent. AgI salue la Jobotahe et se tourne vers XeAr pour lui demander de la raccompagner un bout de chemin. xxsioo d’un mouvement de hanche s’en va puissamment, il soulève un peu de vase au passage. XeAr accepte, de toute façon ils vont aller dans la même direction pendant un petit moment. Elle lui propose de nager un peu. Il vérifie l’heure. Allez jusqu’au sousharroyeur ! Ensuite il faudra vraiment qu’il y aille. Tous deux partent en nageant. A un des grands hublots, de la maison des parents de XeAr, une silhouette passe dans une douce lumière béryl et claire ! L’eau a une senteur chaude, sucrée, et profondément boisée, avec une pointe d’effluves épicés et gourmandes, invitant à la l’apaisement et à la sérénité.

Ils empruntent tous deux les rues aux bâtiments bas. Elle lui demande pourquoi les immeubles sont plus bas ici en effet elle n’était jamais venue en bordure de la bouche. Il lui explique que pour différente raison il y a ici des maisons, sur les lèvres de la bouche les édifices sont aussi plus bas. Et un peu au centre de la pangomaji aussi, là où il y a les grands parcs.

C’est pour laisser entrer des Balainnes spéciales. En effet il en existe des bien plus grandes. Les très rares mYsticètes, elles parcourent les eaux, et elles passent parfois dans la capitale. Ce n’est pas une légende lui demande-t-elle ? Non, son grand-père les a vu lors de migrations. Et elles seraient venus toutes à la cité il y a assez longtemps. Mais ça c’est ce que lui avait raconté son propre grand père. XeAr ne se souvient pas si cet arrière-arrière grand-père l’avait vécu lui-même où si c’était une histoire racontée. En tout cas son grand père a des coralaustatues des mYsticètes. Toute joyeuse elle lui dit qu’elle aimerait en voir. Mais elles doivent être immense si la bouche est faite pour elles ! remarque-t-elle soudainement. Ça n’est pas la seule raison pour la hauteur des bâtiments. Les habitations ne se trouvent en grande partie sur les bords, au cas où il y aurait un accident. Sur le centre de la bouche il n’y a que des bâtiments de stockage et les horaires de travail sont synchronisés avec les heures où il y a le moins de circulation. La taille c’est aussi pour permettre une bonne circulation de l’eau. AgI a vu où elle finissait, rappelant ainsi la grotte des tourbillons, il faut bien qu’elle vienne de quelque part toute cette eau. Ce « quelque part », c’est là ; l’entrée, lui dit-il en se retournant vers la bouche de la cité. Ils sont vraiment tout au bord et ils sentent l’eau légèrement parfumée ainsi que le courant. AgI frissonne, XeAr sort de son sac à flanc une surpeau incarnat claire qu’il lui tend. L’eau ici est un peu plus fraîche.

Un banc de petit poisson passe par là. AgI fini de mettre la surpeau, elle règle la température et d’un regard remercie XeAr. Ils regardent tout les deux l’entrée ; à peine si c’est un point quand on est à l’autre bout de la cité, mais de là… c’est impressionnant ! Ils sont à moins d’un kilomètre. Tous deux le cou tendu vers le haut, leurs yeux parcourent le plafond. Quelques lumphars pendent, la couleur déclinante qui simule le jour leur donne une tendre couleur ivoire. XeAr invite AgI à continuer. Ils se tournent pour aller dans la direction de la cité, profonde, longue. De l’entrée avec cette vue dégagée les immeubles s’élancent, comme à l’orée d’un champ d’algue. AgI paraît impressionnée. On voit à peine le lumphar principal qui tombe, malgré la lumière. Les bâtiments sont tous différents, ressemblants à une algue, un corail, un coquillage, mais toujours immenses. Retraçant ainsi l’histoire de leur capitale, par l’architecture. XeAr et AgI nagent sous la lumière écrue de la mi-journée. (…) Vient le moment de se séparer, chacun allant de son côté. AgI à l’air embarrassée, il essaye de la mettre à l’aise, mais… Elle veut lui demander quelque chose mais ni arrive visiblement pas, il ne sait pas trop comment s’y prendre.

Il conclut en disant qu’il a passé une agréable soirée et que le repas était très bon. AgI voit là une issue et approuve en disant que son père cuisine très bien. Elle aussi a bien mangé mais que ce n’est pas ainsi qu’elle voyait son invitation. XeAr hausse ses fins sourcils. Elle lui avait demandé un rendez-vous à manger et ça ne correspond pas à son « idée », elle aurait aimé l’emmener manger quelque part, lui.

XeAr se sent un peu piégé là, mais il a essayé de l’aider dans ce qu’elle voulait lui dire, il assume. AgI continue, lancée, en lui demandant ce qu’il fait en fin de soirée. Audace. Il admire son courage, car ça n’a pas l’air facile pour elle, il y réfléchit une demie seconde, en effet il n’a trop rien prévu ce soir. En tout cas pas quelque chose d’important. Et cette invitation à l’air importante pour elle. D’un sourire, avec ses grands yeux pliés il lui répond qu’il serait ravi de finir la soirée avec elle. Elle se détend, visiblement heureuse qu’il lui facilite la tâche. L’eau a un goût sucré et floral, avec une pointe anisée.

AgI lui demande de rentrer chez elle, se préparer et faire quelques bricoles à la maison, sa journée n’est pas finie, et elle a toujours ses cours du matin dans son sac à flanc. XeAr aussi n’a pas fini sa journée et il aimerait terminer deux ou trois trucs. Tous deux d’accord, elle soulagée, ils se donnent rendez-vous. Elle lui propose un quartier plutôt chic du centre. Un endroit qu’il ne connaît que de nom, c’est au cœur de la cité parmi les immenses Pilia’Watas. L’heure est fixée, ils s’embrassent, dans les bras et partent chacun de leur côté, enfin. AgI va rejoindre la rame qui la mène chez elle, calme.

NOTE !! il faudrait peut-être reprendre des parties pour leur donner une forme de dialogue !

Chapitre 12 +/-1

AgI s’agrippe quand ça démarre, elle sort de son sac à flanc sa console, elle pianote quelques instructions et la range. Elle finit son trajet, pensive, mais déterminée. Ne se laissant pas aller aux mouvements de la rame ni de la masse d’eau. Quelques cheveux dépassent de sa grande coiffe et ondule au grès du trajet. Elle a le regard sérieux, soucieux. Arrive son arrêt, une station au centre de la cité. Elle sort d’un mouvement nonchalant, mais sûr et plein de puissance. De ses quelques mouvements elle avance terriblement vite. Elle trace ainsi au travers des couloirs du sousharroyeur évitant avec élégance les passants. Ne leur prêtant même pas attention. Elle finit par déboucher dans un passage un peu plus large, un échange de différents couloirs, elle se dirige vers le moins encombré. Surmonté d’une inscription brodée de rouge. Elle parcourt le couloir un moment et arrive à un autre embranchement, trois repartent vers les sousharroyeur et deux passages fermés par d’étranges sas. Elle se dirige vers l’un d’eux. Une interface J°Fet apparaît. (Prononcer Chset), elle déploie le gardien ; une grande méduse rose balais et bleue givrée qui lance ses longs tentacules nématocystes sur AgI. Puis le nautilon-méduse se dirige au-dessus de sa proie et l’entoure entièrement. La créature artificielle mais magique, assemblé à partir de matériaux enchantés ; la scrute. Elle descend ses tentacules organiques pour l’envelopper totalement puis … l’automate disparaît, un sas s’ouvre.

AgI pénètre. Après quelques mètres un nouvel embranchement, elle tourne à gauche pour aller prendre un acsésseur. Une cabine de cinq personnes, mais il existe d’autres tailles, à droite et à gauche de celui qu’elle emprunte. AgI, appuie en entrant sur un bouton qui s’éclaire d’un joli french violet et elle s’installe dans une des cinq alvéoles rose très clair, remplie des milliers de petits cils polypes. Ces petits tentacules grenadine grandissent et commencent à l’attraper, ils l’obligent à venir se lover tout au fond. Doucement l’anfractuosité est envahie de rose et jaune fauve, dissimulant presque en entier AgI. Seul le visage, sa poitrine et un bout de pied dépassent. Il y a un espace au centre de la cabine et de part et d’autre des porte-marchandises. Un autre p’Aoriiu arrive à ce moment pour monter avec elle. Il la regarde avec attention, voit l’étage où elle se rend et la laisse partir. Les polypes resserrent doucement leur étreinte, elle est délicatement immobilisée. L’acsésseur démarre d’un bon, quand apparaît fetyW sur la plateforme. L’acsésseur change de couleur avec son arrivée, il est entouré d’un halo jaune béryl. L’eau a des effluve épicé et chaleureux, invitant à la détente et à la convivialité. Les petits polypes continuent de serrer et maintenir doucement mais fermement AgI. L’acsésseur commence à accélérer, les quelques bouts de vêtements d’AgI qui n’étaient pas prisonniers sont tirés vers le bas. L’eau change de couleur, les minéraux précipitent doucement à cause des G. AgI sent son sang aller vers le bas aussi, mais les polypes se contractent pour l’empêcher. fetyW n’est pas du tout affectée et elle commence à parler avec AgI. Toutes les deux discutent un peu. fetyW lui demande si sa journée c’est bien passée, elle lui répond que oui ( point d’ironie) Elle a été agréable, qu’elle a rencontré un jeune homme charmant et elle a déjà mangé chez ses parents ( point d’ironie) AgI se dépêche de rentrer se faire belle, elle a eu l’audace de l’inviter à un dîner Galant. Précise-t-elle, ses pommettes deviennent légèrement violettes. Le trajet dure un peu mais finalement AgI arrive, elle salue la nord’I d’un sourire fetyW fait disparaître son Eidolon dans une farandole de gais petits points, laissant dans l’eau un goût sucré-épicé, chaud et légèrement piquant en fin de bouche, avec une sensation réconfortante.

Les polypes desserrent leur étreinte, AgI arrivait malgré tout à filtrer l’eau sans problème. Il existe des acsésseurs horizontaux aussi, et même des courbes. Selon où ils doivent mener. L’acsésseurs stope net, les polypes commencent à se rétracter, AgI a dans sa main trois petites billes, elle les émiette d’un geste en direction de son alvéole. Le biote grenadine l’absorbe avec gratitude et reprend sa belle couleur verte céladon. AgI sort et croise un jeune p’Aoriiu qui s’est arrêté pour la laisser passer dans une sorte de salut formel. Il est habillé d’un uniforme rosé, elle continue son chemin et fini par déboucher sur un large patio. Une vingtaine de mètres, presque circulaire. Au moins autant de haut. Trois grandes vitres laissent pénétrer la lumière de la ville. La voûte est elle aussi ouverte. Au milieu du patio un espace d’algue agrémentée. Et tout au cœur des algues une trouée, qui donne sur un autre patio en contre bas. AgI se dirige vers un des balcons à sa droite, et fini par arriver devant une des trois portes. Elle sort de son sac à flanc un identifieur et entre. Elle pénètre dans un sas de quelques mètres où elle dépose sur un meuble bas ses affaires et son sac à flanc. Ceci fait elle se dirige vers le centre, une grande pièce, trente mètres peut-être. Vaguement carrée, avec un couloir ou du moins un passage à chaque angle. En face de l’entrée, une grande baie vitrée par laquelle entre une douce lumière. On peut voir qu’elle à un balcon et elle y a des algues diverses (NOTE : les citer plutôt). Le centre de la pièce est en contre bas. Un lieu de vie. Il y a des chaises une table, un petit meuble oblong et une étagère qui pend. La coursive, est vermeil, et se dégrade en différentes couleurs à chacun des quatre passages. A gauche, le premier, céruléen, celui du fond un vert tendre, à droite de suite en rentrant un ambré doux, et au fond un rose discret. Tous sont ouverts, mais il y a visiblement quelque chose pour pouvoir les fermer si nécessaire. Elle se dirige vers son balcon d’un bleu tendre. Tout son immeuble est d’un même bleu tendre, s’éclaircissant avec l’altitude. Elle réside dans une magnifique Laminaris Éthéré, c’est une tour incroyablement fine et souple s’élevant sur un peu moins de quatre kilomètres. Sa structure semble presque transparente ou immatérielle, c’est une simple impression, elle n’est pas du tout translucide, peut-être son bleu tendre qui donne cette étrange sensation diaphane. Elle est soutenue par des chants (*) de gravité inversée et des matériaux nano-tissés qui lui permettent de flotter et de s’incliner légèrement avec les courants, comme une laminaire géante. (*c’est la bonne orthographe). La charpente est composée d’Algélodie et lorsqu’elle est caressée par les courants, ces légères oscillations produisent la mélodie douce et fluctuante du chant de gravité. L’ensemble donne une sensation de lumière homogène sur ses formes arrondies et doucement esthétiques.

A l’intérieur, le meuble bas a subtilement changé de forme et suit AgI puis se dirige finalement vers la pièce vert tendre tout à gauche. Arrivée à la baie vitrée, elle contemple de sa vue la cité. Elle surplombe d’un kilomètre et demi la capitale. Il y a des bâtiments immenses, en face. Un rose doux, un deuxième ambré aux balcons de jais qui donne l’impression d’un animal endormis. Tout à gauche on distingue un bout de la tour Cijh-lec. Sur sa droite c’est plus dépouillé, ce ne sont pas des Pilia’Watas, ils ne font pas un kilomètre de haut. Seules les lumières parviennent d’en bas. Il y a de rare passage entre les immeubles. Quelques lymantas et Frailugas. De rares mlrao’eao vétus chaque fois de gilets violet clair. Les passages en altitudes sont réglementés, en effet il n’est pas question que des objets puissent tomber sur les passants. AgI revient à la pièce principale, qui mis à part l’espace central, est dépouillée. Elle se dirige à son tour vers son bureau, la pièce tout à gauche en rentrant. Une pièce où il y a plein de consoles diverses, plein d’une électronique bizarre. Il y a au plafond une douce lumière tamisée. Un grand siège autour duquel gravite les interfaces et consoles. Le petit meuble a branché la console d’AgI sur une autre plus grande à gauche du bureau monolithique. Il y a aussi certaines interfaces qui étaient dans le sac à flanc qui ont retrouvées leur support. Une grande lampe buddleia pend d’une étagère pour éclairer le pupitre. AgI d’un geste ouvre la projection afin de vérifier que ça se passe bien. Une large image suspendue au-dessus de l’espace de travail. Elle s’est dépliée brusquement, comme un banc de sardine qui fui. L’image est apparue nette, claire. Comme si elle avait toujours été là. On perçoit derrière, juste au milieu un petit… tentacule qui la relie à un renflement à peine perceptible au mur. L’image est pure. AgI y jette juste un coup d’œil, histoire de voir que tout se passe correctement. Ses travaux et diverses choses. Et elle laisse l’interface d’un mètre soixante-dix ainsi pour retourner à la pièce principale. Dans la grande pièce elle lance un sort d’un geste de la main. Il va tel un petit hippocampe vers le mur en face actionner une autre projection. Elle regarde les messages qui ont été laissés. Le visage d’une belle p’Aoriiu apparaît, AgI n’a pas mis le son. En bas de la projection elle lit aussi diverses informations. Entre temps, elle s’est rapprochée en passant par-dessus la table et le sort a déjà disparu. Elle pianote sur le pupitre quelle vient de sortir de sous la projection. Apparaît le visage d’une belle Jobotaa. Elles se saluent, AgI la connaît, c’est une amie, voeirhi (prononcer fée ril). AgI lui demande si elle peut lui réserver deux places pour ce soir. Sans hésiter ni même regarder un carnet de réservation, si elle en avait un, voeirhi lui confirme de la place. Et elle lui lance un regard interrogateur,

AgI lui répond qu’il est mignon et très gentil. Toutes deux discutent un peu ainsi, puis voeirhi prend congés, il y a d’autres clients. AgI la remercie et lui dit qu’elle va se préparer. Elle fait demi-tour et retourne à son bureau. S’assoit devant son pupitre. La projection a à nouveau disparue. Elle l’a faite apparaître on ne sait comment, elle éclos brusquement. Devant elle l’image n’est pas la même. La projection suit les mouvements d’AgI, qui fouille dans ses affaires à travers la pièce allant de là à ici.

Finalement AgI trouves ses préempteurs qu’elle enfile à la main gauche et fait apparaître un clavier à même le bureau. Du préempteur gauche elle manipule les outils de son espace de travail tout en continuant avec l’autre main de taper diverses commandes sur ce qui semble être une « console » système. Elle établit plusieurs connexions avec fetyW par le biais d’interfaces de niveau I°Fet. (Prononcer ifêtent). D’un aquaglyphe de la main droite, elle fait apparaître trois hippocampes qui vont vers le fond du bureau actionner d’autres ordinateurs et des matériels Biohec, elle crée dans son bureau sa virtualité sans avoir à enfiler des lunettes. Son Kaelen est sommaire, mais… ça l’amuse de le projeter par-dessus son mobilier, plutôt que devoir ‘entrer’ dans un espace virtuel. Elle préfère cette méthode, elle a mis un peu partout, dans son Kaelen projeté, des plantes, des algues partout en harmonie avec son mobilier. Il y a même des poissons lovés au creux de son bureau, et quelques pieuvres dissimulées à sa droite. C’est bien moins parfait que si elle devait chausser son écran virtualisant et on voit clairement la supercherie et c’est pas grave. Une interface C°Fet apparaît avec quelques dossiers, AgI en prend certains. Elle crée une table pour pouvoir les étaler. Sa main droite se transforme de manière indescriptible, et avec fouille sur la table les dossiers. Soudain, elle en sort un. Un gros dossier « plat ». D’un mouvement de la main gauche elle lui redonne sa forme. Un beau livre en cuir bleu de denton. Elle l’ouvre, les lignes apparaissent et d’un coup d’œil elle a compris la teneur de l’ouvrage. Hummm décidément… Elle crée une flutrine d’algue et glisse le volume dans le voile de bulles transparent pour le protéger des intrusions mentales puis elle rédige dessus une note à l’intention d’eldmI pour les archives. Enfin elle divise les cellules et en fait une copie pour fetyW. C°Fet disparaît avec. AgI reste comme ça un moment, pensive, inquiète. Enfin elle range son espace et revient à la réalité, coupant son Kaelen.

Elle remet ses préempteurs dans un bel écrin gris rose mountbatten. De l’auriculaire elle réduit la projection, qui va se lover dans le mur. Elle parcourt la pièce d’un regard pensif. Derrière son bureau il y a une étagère où elle y a mis des coralaustatues, photos et trophées divers. Elle s’en est rapprochée machinalement. Elle regarde une photo et à droite, trois trophées identiques, en corail blanc, qui représente une paire de palmes. Les palmes sont enlacées, comme un couple d’hippocampes. Plantées dans un socle de marbre rosé dans lequel est gravé l’édition, les trois trophées d’affilées 821,822 et 823 du 7éme cycle de vie… c’était les 25 ans de cette compétition.

Juste au-dessus une coralaustatue d’elle enfant. Puis la lumière de l’I°Fet, se déconnectant la déloge de ses songes.

AgI tourne la tête sur sa gauche et quitte son bureau. Elle glisse au centre du salon, au-dessus de la table. De la main gauche, elle dessine l’aquaglyphe d’un petit sortilège à cinq tentacules. Il se soulève de la main d’AgI, et saute, pour planer de la salle principale vers le balcon. Il effectue une pirouette brusquement à gauche et passe derrière AgI. Il tourne ensuite à droite dans un virage serré et passe cette fois ci devant elle, entre elle et le mur. Il se dirige finalement vers la pièce qui est à droite en entrant.

AgI ôte en riant la surpeau que lui a prêtée XeAr, elle la jette au milieu de la pièce sur une sorte de chaise. Elle finit de se dévêtir, ôtant le haut de son uniforme sombre, d’un geste discret une ouverture apparaît. Elle l’enlève ainsi facilement. Elle laisse choir son ceinturon jaune et le sac à flanc jais sur le sol. Ses mains parcourent ses cuissardes qu’elle détache puis d’un mouvement des jambes les projettent.

Elle retire ensuite le bas qu’elle fait glisser des hanches dans un geste de roulis. Et jette le reste des vêtements au centre de la pièce. Elle porte un simple boxer et un petit bustier, qu’elle retire dans une pirouette amusée. Elle finit nue de lancer ses derniers vêtements. Il ne lui reste que sa coiffe. ( NOTE vérifier les vêtements d’AgI voir si elle a tout retiré ou si ça correspond bien à la description « lec ». Faire une meilleur description de ses « dessous » : dentelles 🡨 ça à l’air correct !! BARBARELLA !! Scéne d’ouverture ☺ ).

Elle va ensuite dans la pièce de droite où s’en est allé le sort aux cinq tentacules. Le sort n’est plus là, mais sa cabine est prête. Elle se met devant une glace afin de se regarder un peu, nue. Elle attrape d’une étagère à gauche du miroir des petites éponges afin d’ôter son maquillage de lec. Maquillage de lec étudiante surtout. Il s’agissait d’un simple surlignement des yeux. Elle jette l’éponge dans un petit réceptacle où elle est aspirée. Elle défait sa coiffe, mais garde sa longue tresse. Elle l’entoure sur ses épaules, entre dans la cabine et pianote quelques réglages. Pour commencer de l’eau parfumée de frek ga coela kera. L’eau arrive doucement, en de petits jets épars. Puis le débit augmente, et ils se dirigent doucement tous dans la même direction. Créant ainsi un courant léger, AgI se laisse soulever et tourne. Elle tourne, tourne. Sa cabine est assez grande pour qu’elle puisse tendre les bras. Elle jette sa tête en arrière, ses genoux pliés elle se laisse entraîner dans le petit tourbillon. Elle virevolte et tourbillonne.

Chavirée elle se laisse aller, puis le courant diminue au bout de quelques minutes. L’eau change. Une eau plus salée arrive afin d’évacuer l’eau parfumée, une fois recyclée, la salinité baisse à nouveau. Le zoosymbiote arrive doucement, le sien est un peu plus vert, il se met à l’ouvrage, nettoyant la peau d’AgI. Le petit nuage parcourt tout son corps et l’illumine. Une fois fini et que tous les organismes ont disparu, le bain d’eau minérale commence. AgI aime l’eau sulfurée. La teinte vire doucement au jaune flave. Elle en profite pour tendre la main vers une petite niche discrète pour y prendre une sabelle une sorte de plumeau. La couronne tentaculaire constitué de cellules muqueuses et zones ciliées permet de nettoyer la peau. Les branchies hypertrophiées sont suffisamment longues pour faire le tour du corps d’AgI et ça l’emprisonnes totalement, de la pointe de ses seins, jusqu’à sa colonne vertébrale. Elle caresse son corps avec le panache doux et soyeux le long de son cou, sur ses hanches. La jambe droite, puis la gauche et revient sur ses hanches sa croupe et ses fesses. Elle échange la sabelle pour une anémone felina. Elle attrape délicatement le dahlia de mer vers son pelvis, les muscles bulbo-spongieux, le reste de son périnée et finit l’intimité de sa séance. De la main gauche elle manipule un pavé de la cabine afin de sortir le clavier. De la droite elle pose l’anémone. AgI prend sa brosse spirographe tentaculaire spiralée et défait sa tresse. D’un mouvement ample de la tête, ses cheveux roux bouclés envahissent la cabine. Elle commence doucement à brosser ses cheveux avec ses boucles immenses. A l’aide des nombreux filaments colorés qui se sont déployés de la couronne tentaculaire, elle les démêle, puis les rassemble en petites nattes. Elle lance un charme et fait apparaître cinq mignons vittatus pour l’aider à finir sa grande tresse. Chacun danse avec une natte, leur corps rayés entremêlées dans cette chorégraphie crée une jolie illusion. A la fin du ballet AgI se retrouve avec une magnifique tresse à cinq brins. C’est fini, elle change l’eau et sort de la cabine. D’un mouvement de la poitrine elle va dans la pièce principale. Les vittatus, encore là, vont récupérer les affaires. AgI toujours nue se dirige dans la dernière pièce. Celle au vert tendre. Sa chambre. Elle longe la vitre du balcon, son interminable tresse sur ses reins. Elle entre dans la chambre.

Ses affaires sont déjà sur une petite table contre le mur, surmontée d’un grand miroir. De la porte vitrée de sa chambre on aperçoit la bouche de la pangomaji. Sa couche est juste en face, un beau bleu de France et jaune impérial. A côté de la table une grande armoire. Et à l’autre mur de grandes étagères de coiffes, palmes, ceinturons, dentelles… et une psyché. Elle attrape ses affaires sales et les mets dans le panier près de l’armoire. Elle ouvre l’armoir, la porte se rétracte comme un tentacule. Dedans, des combinaisons, des robes longues et amples, des uniformes, des tenues de chasse… Elle parcourt ses vêtements du regard. Et décide de mettre une grande robe ambre, comme ça elle rappellera qu’elle est étudiante.

Elle la pose sur la table, bien étendue, pour être sûre de son choix. La robe est longue et ses formes douces. AgI se choisi ensuite un sac à flanc qui puisse aller avec. Et va ensuite près de sa couche prendre de quoi orner ses seins, plus que les soutenir. Un bonnet ocre clair de minuscules dentelles, qu’il en parait uni. Avec va un boxer brodé de la même manière, dont le tricot a la finesse de la maille. Alors qu’il ne s’agit que d’un boxer, quand elle l’enfile, le maillage laisse apparaitre avec élégance des dessins sur les courbes qu’il épouse. Discrets lorsque c’est nécessaire et agréables ailleurs. Elle met le haut et met le long de ses jambes une similipeau damas. Elle va ensuite se choisir des bottes, des cuissardes avec de larges broderies qui remonteront du creux poplité jusqu’au couturier ; à mi-cuisse. En plus elles ont de belles palmes extensibles ambre, ça ira très bien avec sa robe. Ses bottes mises, elle va ensuite enfiler sa robe et finir de se préparer. Elle ajoutera un bustier avant de partir.

– JE N’EN SUIS PAS SATISFAIT Y A DU BOULOT, IL ME FAUT « LISSER » TOUT CA !

Chapitre 14

XeAr quitte ses quartiers pour aller rejoindre AgI. Il n’en revient toujours pas de l’invitation. Il a mis une combinaison plus sobre pour sortir. Rappelant vaguement son statut de professeur et maître de conférences avec des teintes rosées ; incarnadin. Il a opté pour un trois pièces. Un bas aux liserés vermeil qui suivent ses grands couturiers et soulignes ses fesses. Des poches discrètes. Un haut en deux parties. La première près du corps aux manches mi-courte, un léger col qui remonte. Là encore un liseré rose fuchsia souligne les trois fentes de filtration et ses ouïes. La deuxième partie, un gilet un peu plus ample, mais près du corps aux manches longues. Il est coupé de façon amples et curviligne pour laisser apparaître lui aussi les trois fentes. Descendant sur ses reins et rehaussant le sternum par une élégante ligne qui se termine sur le col relevé rigide de dentelles couleur rubis. Il a une coiffe discrète qui dévoile ses oreilles plates mais qui se marie avec sa longue chevelure en nattes. La coiffe est tressée avec ses cheveux blonds et va se jeter dans son dos où elle s’accroche dans une spirale d’hippocampe à travers son sac ses flancs. Il ferme sa porte et se tourne. Il a de part et d’autre une longue coursive ouverte. Elle donne sur un petit parc mais en interdit l’accès d’une vitre. C’est tout de même assez bien fait car la vitre est bombée permettant ainsi d’admirer le parc. Et c’est vrai qu’il est beau, éclairé par cette lumière douce de fin de journée. XeAr d’un charme rend une partie de la vitre irréelle, elle ondule dans des reflets irisés et il se laisse choir dans le parc, passant au travers de la vitré charmée. Le petit carré de nature grandit au fils des étages qui passent et XeAr se retrouve au-dessus d’un immense jardin alors qu’il est encore bien haut. Il se dirige doucement vers un des passages qui permet aux habitants de venir y faire un tour. Et c’est comme une torpille qu’il passe sous le porche et entre deux personnes. Il débouche sur un couloir aux lumières écrues, cela annonce la fin de la journée. Il nage ainsi à travers différents couloirs pour arriver finalement à un acsésseur curve. Il est un peu différent car celui-là a une trajectoire courbe, il suit la paroi de la cité pour descendre. XeAr habite à flanc de paroi dans le dernier tiers de la pangomaji de la capitale. Il entre dans la cabine il y a déjà une douzaine de personnes. Et presque autant de places vides. XeAr s’installe dans une alvéole pour que les cils des polypes jaunes le protègent. XeAr a presque entièrement disparu, mais il est libre de ses mouvements, s’ils sont lents. Il range un peu sa coiffe et fini de se lover dans les polypes jaunes et violets. Doucement toutes les alvéoles virent du jaune au vert, puis au bleu dans un dégradé lyrique. Le sas se ferme, doucement les tentacules serrent les oreilles et les jambes de chacun. La cabine s’incline et part d’un coup. La forme de la cabine permet aux objets de venir dans une petite niche prévue à cet effet. Les quelques impuretés de l’eau s’y dirigent aussi, précipitées. Le sel aussi choit, le haut de la cabine devient un peu plus clair tandis que le bas se trouble à peine. La trajectoire de la cabine se devine par les mouvements des objets et du sel. Ce qui donne une valse en spirale. Tout s’arrête aussi brusquement. Les objets tombent enfin dans la niche, la cabine se redresse et les polypes desserrent leur douce étreinte tout en redevenant jaune. Un subtil mécanisme de turbine re-brasse l’eau afin que le sel en bas se mélange à l’eau « douce » du plafond.

XeAr s’extrait de son siège après quelques secondes. Il attrape, à sa clavicule droite, quatre biscuits du distributeur de ‘reconnaissance’, de sa main gauche il émiette quatre petites billes en direction de son alvéole. Cinq autres personnes font de même en nourrissant le biote, il ne faut pas trop le nourrir tout de même. Et XeAr en profite pour caresser les polypes qui reprennent une belle couleur améthyste en absorbant avec gratitude les nutriments. Le trajet a duré quelques secondes, ils ont parcouru deux ou trois lieues . Ils sont à présent au niveau du sol, XeAr habite à mi-hauteur de la caverne. Tous restent un petit moment à inhaler et exhaler lentement l’eau. Les acsésseurs s’ils sont pratiques pour les trajets et rapides, sont quand même perturbant pour l’organisme. XeAr ses esprits retrouvés s’en va nageant doucement, il y a un sousharroyeur qu’il doit l’emmener à son lieu de rendez-vous. Il suit la foule dans les boyaux sous terrains et se rend sur le quai. La rame est un peu différente des autres. Il y pénètre après avoir repéré son lieu de destination sur un plan de relief en trompe l’œil. Plusieurs stations défilent devant un XeAr pensif. Il quitte machinalement la voiture et remonte. Derrière lui les lumières jouent un petit peu, les rames passent, le quai s’illumine de jaune et béryl. L’eau a des effluves épicé-sucré, rappelant les marchés orientaux et des épices moulues, ce parfum apporte une touche d’exotisme et de mystère. XeAr sort du transport sous terrain bouche pour arriver sur une place, une douce lumière viride éclaire les larges avenues, les parcs sont éclairés de bleu et blanc. En fait c’est le grand immeuble là-bas qui éclaire l’esplanade de sa lumière vert printemps, et donne cette teinte viride à tout l’espace et parce qu’il n’y a presque plus de lumière externe ; le soir est là. C’est dans cette magnifique Nereocystis que XeAr a rendez-vous. Il s’y dirige, un claquement des talons fait sortir ses palmes, assorties avec son costume. La Nereo-Zhantai est bien plus petites que d’ordinaire mais elle est vraiment élégante. On peut clairement voir, tout en haut de ses six kilomètres les plateformes, en bulbes lumineuses à son sommet, qui rappellent les flotteurs des Nereocystis ; d’où son nom. XeAr se met à nager énergiquement, il est loin finalement l’immeuble. L’esplanade est vraiment grande. Plus il s’approche et il commence à comprendre cette illusion d’optique. Sa stipe, la tige est tellement fine qu’on n’est pas habitué, la base fait à peine quelques centaines de mètres, c’est tellement disproportionné que la mise en perspective de sa hauteur… ça joue justement sur la perspective et ça fausse complètement la sensation et les dimensions qu’on se représente. C’est troublant, amusant et agréable. Ou bien, peut-être il est stressé pour son rendez-vous, cette hypothèse n’est pas non plus à exclure. Il n’empêche que la Nereo-Zhantai… elle est vraiment impressionnante et belle. Il arrive finalement à s’approcher, c’est l’alliage ultra-légers qui rend ces reflets verts et donne cette teinte viride à tout l’espace. Maintenant qu’il est plus près… c’est plus proche du turquoise. En levant la tête, on commence à apercevoir les systèmes de stabilisations formés par les frondes, qui se déploient en longues feuilles tout au-dessus des plates-formes. La grand-place, est très grande, très très grande. Il est, enfin, devant l’entrée que lui avait désigné AgI, une porte somptueuse au rose incomparable, de sorte que l’on dirait une partie de fetyW.

Flanqué sur les côtés, des baies vitrées à travers desquelles on voit les gens. Le peu de lumière platine de la journée accentue le vert turquoise de l’immeuble, cette longiligne Pilia’Watas. Les jeux de vis-à-vis des différentes baies vitrées donne à l’ensemble l’illusion d’un regard aux yeux bridés et avec les lumières une touche d’esprit malicieux. Comme si la porte allait vous poser une énigme pour vous laisser entrer. Quand XeAr s’approche, des creux et replis des sculptures sortent des milliers de petits poissons dans une valse joyeuse, comme s’il leur avait fait peur. Mais bientôt ils viennent tournoyer au tour de lui, des milliers de petits points d’argents éclairés. Ils virevoltent autour de lui, le scrute même croit-il, et s’en vont se cacher à nouveau. XeAr qui s’était arrêté pour les admirer continue et pénètre dans le bâtiment tout en levant la tête pour apprécier la porte. Dans le hall des centaines de gens vont et viennent. Vu de l’intérieur ça parait encore plus grand. Dans un mouvement circulaire, il regarde les grandes baies. Elles sont immenses en fait, il ne l’avait pas remarqué. Puis son regard continue vers le hall d’où il voit une perspective fuyante. Longeant les baies vitrées à la forme d’œil, pour venir vers le centre il distingue à peine un mur au fond pas un seul pilier en vue. Les murs sont à plusieurs centaines de mètres. La perspective est incroyable. Sur le sol et au plafond des lumières et des « couloirs » de couleurs. Des chemins plutôt, très distincts, en lambris qui vont dans des directions différentes pour orienter les gens. A quelques centaines de mètres, juste en face, il voit les boyaux d’acsésseurs. Il y en a de toutes les couleurs, elles sont enlacées par deux, tendrement lovées. Il a presque fini son demi-tour et voit enfin un petit comptoir qui a l’air de servir d’accueil pour guider les gens. De cet accueil partent différents chemins de couleurs, il repère un couloir jaune, que lui avait indiqué AgI. Il se dirige vers le comptoir bleu et crème. Derrière deux p’Aoriiu habillé un d’argent et l’autre d’or. Puis il rejoint le couloir jaune, situé légèrement en retrait de l’accueil. Il y a vers la droite des p’Aoriiu.

XeAr se dirige vers un couloir jaune comme le lui avait indiqué AgI. Il prend l’acsésseur et rejoint l’étage que lui avait indiqué AgI, scrupuleusement obéissant. Il débouche dans un hall somptueux, luxueux. Empli d’algue et de poisson, un peu partout. Un petit parc, et un banc circulaire autour d’une bulle. Il s’approche, la bulle en fait mesure plusieurs centaines de mètres, peut-être le diamètre de la stipe. Il n’en sait rien, cela fait longtemps qu’il a perdu toutes les notions de proportions. Le banc tourne le dos à la bulle, il s’agenouille et par-dessus l’adossement il regarde dans la bulle. C’est une aérobulle, il vient à peine de s’en rendre compte. Une immense bulle remplie d’air. Il découvre d’étranges animaux et des végétaux qu’il n’avait jamais vus, même dans ses souvenirs quand il avait été la réserve libre aérobie, ou dans ses livres de science d’enfant. Il y a essentiellement des oiseaux. Devant lui il semble reconnaître un Yi avec ce mélange de plumes et de membranes, un mélange de ptérosaures et de théropodes… à ne pas confondre avec les ptéropodes… il est content de sa blague. Il savoure à peine sa paronymie qu’il a cru voir du coin du regard, le plumage noir d’un archæoptéryx s’enfuir, alors qu’il tourne la tête pour essayer de l’apercevoir, devant lui, pas du tout caché un Rahonavis avec ses pattes jaunes. Il y a beaucoup d’autres espèces moins farouches, mais la forêt est tellement dense, composée de plante aérobie. XeAr scrute la mérionde, cette bulle qui contient cette mémoire transmise entre générations, quand dans son dos…

Il se retourne et croise le regard maquillé d’AgI.

Elle est superbe, resplendissante ; les deux ! Sa coiffe flottante souligne le creux de son cou qui redescend sur ses épaules et rebondit dans le creux de ses reins. Assorti à sa similipeau, elle a un bustier, violet et rose, entrelacé du haut de l’acromion vers sa poitrine, puis descend jusqu’au du pubis. Les manches vont jusqu’à la main dans une dentelle fine. Elle a, pour ce dîner visiblement romantique, une robe flottante, d’un jaune ambré au reflet rose qui flotte doucement. L’eau porte l’exhalaison d’un jardin cosmique, où les étoiles fleurissent en parfums miellés et anisés. Les reflets roses proviennent de sa similipeau damas. La robe se termine par des liserés de dentelles qui partent du pubis pour aller vers le bas en deux coutures distinctes qui suggèrent les jambes. Chacun des liserés contourne ainsi la robe pour remonter délicatement sur les fesses dans le creux des hanches. Dans l’inhalation de ses branchies, les senteur sucrée et florale, avec une pointe citronnée. Au côté elle porte un petit boîtier finement ciselé.

Dans le dos la coiffe se rassemble pour former le sac à flanc. XeAr reste bouche bée, il ne bouge plus ; subjugué. Sa robe est renversante, le jaune ambré avec les reflets damas de sa similipeau… on dirait qu’elle est dorée. AgI est rayonnante. Elle est tellement belle… et lui, à côté… il s’en veut de ne pas avoir fait plus d’effort pour ce dîner. AgI s’approche pour l’embrasser. Il ne se rend même pas compte qu’il s’était laissé faire, dans un arôme miellé et terreux, avec une pointe de fraîcheur, elle lui prend doucement la main et lui dit « vient » en l’amenant vers le restaurant. Ils arrivent au hall du restaurant où une splendide Jobotahe vétue comme une p’Aoriiu, de dentelles et broderies, les accueille. Elle leur indique leur emplacement. Et XeAr se retrouve installé confortablement dans le creux d’une éponge marmite, rouge et verte, AgI en face de lui. Entre eux une petite table de corail rouge pastel. ( NOTE : je reviendrais plus tard sur la table etc et le repas lui-même, pour l’instant je vais me concentrer sur ce qu’ils se disent ! )

C’est AgI qui prend la parole, elle lui demande ce qu’il fait, comme études. Il lui explique qu’il fait des recherches en histoire. Sur l’histoire de leur civilisation et de la capitale. Il aime beaucoup la capitale, et il se demande pourquoi cet emplacement a été choisi. AgI ne comprend pas le sens de la question. Il essaye de lui expliquer qu’il y a plein d’autres endroits où elle aurait été « mieux ». Ici nous sommes profondément immergés. Ce qui pose d’abord le problème de temps d’aller et retour, mais aussi des soucis de pressions. Car toutes les autres villes ne sont finalement pas si profondément construites. Les échanges se font facilement sauf avec la capitale où il faut prendre le temps de descente et plus encore, de remontée. De plus elle est bâtie dans le sol, dans une grotte, alors que les autres sont le plus souvent à flanc de montagne, ou à même les plaines. Assez proches de la surface elles bénéficient de la lumière du jour. La capitale ne bénéficie pas des marées et a dû inventer un système compliqué de renouvellement de l’eau. AgI rosi légèrement, leurs regards se croisent. Les premiers mets de leur repas arrivent. En plus les eaux sont froides ici, alors que plus en surface les conditions, de manière générale sont vraiment plus clémentes. AgI commence à saisir ce qu’il veut dire. XeAr continue un peu en expliquant aussi qu’en terme d’archéologie, il n’a pas trouvé grand-chose, quand il s’aperçoit qu’impoli, il monopolise la conversation. Il s’en excuse, tout en lui tendant « de la nourriture » ( NOTE : c’est à dire ‘je ne sais pas quoi’ ).

XeAr lui demande à son tour pourquoi elle s’oriente en lec ? Et surtout pourquoi suivre des cours de thaumaturgie alors que son programme est déjà chargé. AgI commence par lui répondre, finissant un mollusque, que les nord’Iës, fetyW en particulier l’ont toujours fascinée. Elle aimerait prendre soin à sa manière de fetyW. AgI a toujours trouvée que les nord’Iës étaient belles, nobles et qu’elles apportaient énormément par leur sagesse innée. Qu’elles avaient à travers ce savoir connu « virtuellement » beaucoup de choses. AgI aime beaucoup fetyW, c’est la seule nord’I qu’elle connaît un peu personnellement, si elle peut avoir cette prétention. En tout cas la nord’I la connaît, et AgI trouve cela flatteur. Même si elle se doute que ses excellentes notes y sont pour beaucoup. C’est pour cela qu’elle suit des cours de sorcellerie, car elle a une grande facilité dans son cursus et qu’elle s’ennuie. Bien qu’elle ait plusieurs cycles d’enseignement d’avance. C’est pour ça qu’elle a choisi d’avancer au rythme « normal » mais d’occuper le reste de son temps avec d’autres activités. La magie en fait partie.

Dans un sourire AgI continue en disant que la capitale a une fée pour régisseur. C’est bien normal de comprendre l’univers de fetyW, un jour elle travaillera pour elle, quand sa formation sera finie. XeAr approuve la démarche. En effet la magie n’est pas facile à saisir, et c’est peut-être une matière qui manque dans l’enseignement des lec. Même s’ils ont beaucoup de choses à connaître, quelques visites en cours de magies leur donneraient une vision différente. AgI un peu surprise par cette remarque lui demande ce qu’il veut dire par là. XeAr lui explique qu’en effet les lec ne voient pas toujours le côté mlrao’eao de la nord’Iës. Le noûs. AgI ne saisit pas. XeAr essaye de développer ; la magie n’étant pas appréhendée par les lec, ils ne saisissent pas toujours la forme théurgique de leur travail, ni de la personnalité noétique du nord’I dont ils s’occupent. AgI commence à comprendre, en effet cet aspect « immatériel » n’est pas expliqué dans leur cursus. L’influence que la magie a sur le mlrao’eao nord’I est aussi importante que le goût, et son influence, pour un p’Aoriiu, par exemple. Mais XeAr ajoute qu’il comprend, en effet les lec ont un cursus très chargé et ce n’est pas facile du tout. Il s’agit quand même d’une certaine élite qui peut accéder à un nord’I. Et qu’il leur faut une maîtrise totale sur les différents niveaux lec, du céLec au Biohec, à l’Exlec et Ectec. Agi est impressionnée par la connaissance, au fil de leur conversation qu’a XeAr sur la nord’Iës et les lec. Il a une sœur Exlec après tout. Et ils continuent de bavarder tous les deux de leur parcours. AgI lui demande, parce qu’elle c’est une peu renseignée, avoue-t-elle, pourquoi il n’a pas continué dans la magie, alors qu’il semblait doué.

XeAr lui explique qu’il s’est orienté vers l’histoire après avoir fait différentes recherches en magie et que ça lui a plu. AgI tout en s’excusant, encore, lui pose des questions sur la magie, en effet elle s’y intéresse et aimerait connaître un peu XeAr. Quelle est cette « aura » autour de lui, les allusions que son ami Jobotahe fait ? Et pourquoi les élèves avaient été impressionné ? Elle connaît des magiciens, sorciers et autres, des ouvrages, des références, mais XeAr n’apparaît pas, ou peu. Il est un peu embarrassé, AgI sent sa gêne et lui demande de ne pas répondre. Mais XeAr d’un regard lui signifie qu’il va répondre, c’est grapave. Il n’y a pas de « traces » de lui car il était plutôt hors des normes et ne suivait pas trop les consignes. Et pour l’image de la thaumaturgie ce n’est pas positif, d’autant qu’à cette époque justement il manquait de mages. Il dénotait un peu dans ce paysage un peu lisse. Ils étaient étudiants à cette époque il y a eu bien vite des rumeurs, contre lesquelles il ne pouvait rien. Et le fondement de toute rumeur est d’être fausse. Le démentit n’aurait fait qu’accentuer les fantasmes. Mais les choses sont bien plus simples, en effet il était plutôt doué, mais il a rencontré « l’histoire » de leur civilisation au travers de celle de la magie et ça l’a passionné. XeAr sur une pirouette revient au parcours d’AgI, sa formation de lec. Elle aime pouvoir s’occuper d’un nord’I, fetyW en particulier, du rôle qu’elle avait dans les cités. Que la structure même de leur être est magnifique. Et elle commence à en parler, puis s’interromps. XeAr a une sœur lec, il doit connaître cela par cœur, elle a peur de l’ennuyer.

XeAr efface l’argument, à la maison personne ne parle boulot, en théorie, en fait ils en parlent un peu, mais pas beaucoup. Aussi il ne connaît pas vraiment les piliers du fonctionnement des nord’Iës. Il ne connaît que les interfaces avec lesquelles il travaille, mais c’est tout. Il l’invite à lui en dire plus, sincèrement curieux.

AgI lui explique que c’est radicalement différent. Elle se sert de la parabole de xxsioo entre le crustacé et le mollusque, concernant la magie. XeAr l’invite d’un regard à poursuivre. Un nord’I, ces êtres magiques sont … elle ne trouve pas de mots. Le début, commencer par le début… Les interfaces ou les ordinateurs individuels sont électroniques, du moins dans l’essentiel. Et les pièces peuvent en être simplement remplacées sans que cela gêne le fonctionnement. Un nord’I est bio-chimique, ça fonctionne un peu comme un « gros » cerveau. Il y a des échanges chimiques dans sa structure. Avec les principes de Hush et le décuplement des capacités il peut aussi utiliser les configurations phéromonales. Elle demande à XeAr s’il a déjà vu l’intérieur ? C’est … féerique. Pour y accéder il faut emprunter une pré-salle et porter une combinaison hermétique. Un nord’I baigne dans une soupe primordiale, d’azote, ammoniaque, hydrogène, sulfures… Parcouru par des courants électriques et du rayonnement électro-magnétique, de la lumières, visible ou pas. Le nord’I comme un cerveau, fonctionne dans cette chimie. Mais ce cerveau utilise aussi la lumière et la configuration des molécules. Pour faire circuler la lumière comme information et par la « forme » des molécules, en phéromones, comme messages chimiques.

Les salles d’un nord’I sont immenses, et plus encore grâce à sa magie car il déforme la réalité. XeAr écoute AgI en parler ni sa sœur ni NaHO n’en parlent comme cela. Il l’écoute, une senteur chaude, douce et intensément boisée, avec une note épicée réconfortante. Elle est passionnée, et son regard, tout en l’écoutant parcours le restaurant, derrière une table où sont visiblement trois personnes. Deux sont là et bavardent, la troisième n’est pas là. AgI décrit les zones de circulation, les recoins des salles. A l’intérieur, c’est le seul endroit ou un nord’I ne peut projeter son image. L’Eidolon ne peut pas se matérialiser à cet endroit, ni le sien ni l’invitation d’un autre nord’I ne peut y accéder. Le regard de XeAr croise une des personnes derrière. Ils sont toujours deux. Etrangement les bavardages de celui qui parle ne sont pas destinés aux p’Aoriiu que XeAr regarde. Il observe la place vide… l’eau se trouble.

XeAr continue d’écouter AgI parler de fetyW d’une odeur riche, chaude et intense, avec un caractère sucré-boisé. XeAr se frotte les yeux, ils lui jouent des tours. A moins que ce ne soit d’entendre AgI parler du nord’I. Il a cru un instant qu’elle était la troisième personne. Un nouveau plat arrive, l’eau est épicée légèrement mellifluent. AgI se sert. XeAr reste suspendu. Derrière le miel, en retrait de l’épice l’eau a une légère saveur cinnamique. Discrètement de la main, il tente un Gestempire, pour faire vaciller la pièce mais la gestuelle de son Aquaglyphe ne suffit pas à ni démanteler ni à modifier la réalité. Non, elle ne bouge pas. Rien ne sa passe. Il se lève, s’en même une explication, et part.

XeAr quitte la pièce, se dirige vers le hall et va directement à une escalresse. Il s’y laisse choir sur plusieurs niveaux. AgI toujours dans son éponge n’a pas compris. En retard, elle se redresse d’un coup de rein. Elle se dirige d’un trait vers l’escalresse, XeAr n’est déjà plus là, un demi-tour sur elle-même et croise le regard de son amie Jobotahe. La robe d’AgI flotte légère et soyeuse, suivant doucement ses gestes dorés. AgI agacée dans un mouvement des mains modifie sa robe. Elle se serre depuis sa taille, puis sur les cuisses et les jambes, pour s’enrouler aux mollets, ses palmes apparaissent. Les jambes ainsi soulignées dans sa robe pour mieux nager elle fait une contorsion vers l’arrière et plonge dans l’escalresse à la poursuite de XeAr. Il s’est arrêté quelques niveaux plus bas, la lumière s’allume automatiquement. Il tend le cou et le nez, regard à droite, se dirige vers sa gauche, une grande baie vitrée qui donne sur le micro-zoo maintenant endormi. Il contourne la vitre pour aller dans un recoin tranquille. AgI apparaît à cet instant, un goût cuivré dans l’eau. Elle suit le goût vers le renfoncement ; vide. XeAr quitte le hall d’entrée de la Nereocystis verte. Maintenant il est dehors au pied du bâtiment qui s’élance sur six kilomètres, la couleur est plus douce. La lumière à déclinée, la journée est finie depuis peu. XeAr se dirige vers le sousharroyeurs le plus proche, à l’abri dans un angle.

AgI a fait demi-tour, remonte et se dirige vers voeirhi. XeAr adossé dans une encoignure sombre, sort de son sac son contacteur. Il joint son ami NaHO. Il lui explique qu’il a besoin de le rejoindre à un laboratoire pour des analyses. Le ton ne laisse aucun doute, NaHO qui s’apprêtait à aller dormir, lui indique le lieu, il y sera dans quelques minutes. XeAr vérifie l’horloge du contacteur. Sept minutes.

XeAr précise qu’il doit passer au préalable prendre des affaires. NaHO s’efface alors qu’il commence à se rhabiller pour sortir. voeirhi au milieu du hall et des passants, demande à son amie ce qu’il s’est passé, elle les a vu passer, comme si une dispute avait eu lieu, elle s’inquiète. AgI troublée répond à la Jobotahe par une question ; qui étaient assis derrière elle pendant le repas. voeirhi lui répond. L’arôme était doux et délicatement boisé, si elle connait ce goût doux-épicé et imperceptiblement piquant. XeAr aussi apparemment et l’a identifié. Il a essayé une passe mais elle n’a même pas commencé. voeirhi l’interroge d’un regard aimerait qu’elle soit plus claire. XeAr est un sorcier talentueux, or il n’a pu déployer son sort, et elle aimerait comprendre. Plus bas dans la rue, dans l’angle, un peu en retrait, totalement à l’abris de regard, XeAr vérifie malgré tout que personne ne le voit.

Voie Zéro, il n’est plus là.

Chapitre

XeAr chez lui, il a dans la main un livre en cuir bleu de denton. Il se dirige dans sa chambre, se déshabille pour mettre une tenue de sport. Puis il prend quelques affaires, ordinateurs de main, vaccins de sorts, quelques barres d’algues, le livre et des palmes. Il fourre tout ça dans son sac à flanc, deux minutes, il va à une armoire et prend sa trousse à Mirabilité. De son contacteur rédige un rapide message à son ami ; « j’arrive ». Et le colle dans la poche à son épaule droite. Dans un geste de passe, la réalité se tord et s’estompe ; lui aussi.

AgI, elle, est perplexe, en plein milieu du hall. Les gens passent, elle réfléchit. D’un geste confidentiel elle demande où il a un passage à voeirhi. Sans un mot, la Jobotahe répond-signe dans le langage de guerre tout en la dirigeant, et vont toutes deux vers l’arrière de la mérionde. Elles passent quelques portes et couloirs, pour arriver dans un passage dénudé. Tout au bout un garde automatique.

Une grande méduse rose et bleue, qui lance ses tentacules sur AgI. Puis le nautilon se dirige au-dessus de sa proie et l’enveloppe entièrement. Elle descend pour la couvrir complètement puis… la méduse disparaît. Un sas s’ouvre. voeirhi retourne à sa fonction. AgI continue de nager à vive allure, pour rejoindre sa destination.

NaHO arrive au laboratoire il pose ses affaires près de celles de XeAr. Ils s’embrassent. D’un geste il montre le livre ouvert. Au milieu d’une page il y a un myxomycète d’un vert hooker. NaHo se penche dessus, l’air septique. Il enfile une paire de gants bruns, d’un tiroir sort une boîte qu’il ouvre comme une fleur, en six parties. Puis il attrape une paire d’écran virtualisant qu’il chausse. Il tend une paire à XeAr. Il lui demande d’ouvrir la C°Fet et de la déconnecter. XeAr se dirige vers un coin du labo.

Une grande salle avec en son milieu un grand bureau où sont disposés différents instruments lec. Au centre du bureau une interface C°Fet. Il y a aux murs des écrans-polypes, ceux qui se rétractent. Il y a aussi différentes consoles. XeAr a laissé la lumière platine de la nuit envahir le laboratoire de sa couleur surréaliste. Tout y paraît plus chaud, comme s’ils étaient près de la surface au crépuscule. A côté de l’entrée il ouvre une sorte de placard, en haut et commence à faire les quelques manipulations, que lui avait demandé NaHO et le rejoint. NaHO met le myxomycète dans la boîte et la referme. Il le relie ensuite à d’autres instruments de mesures. Et commence à en analyser la nature physique. NaHO après quelques instants, regarde son ami d’un air perplexe. « Mais sur quoi tu es tombé ». Et lui fait signe qu’il va enclencher l’espace virtuel. XeAr enfile vite fait les préempteurs posés près d’une petite boite en nacre aux côtés des affaires de NaHO. Le Kaelen monte. Ils sont dans le creux d’un atoll, aux coraux innombrables aux poissons incomparables et aux algues dansantes. Les eaux sont peu profondes, le soleil perce au travers et fait de tendres dessins sur le sable blond. XeAr suit NaHO dans son espace de travail. Ils vont un peu plus loin au large, derrière eux, une île, le soleil joue avec l’ombre d’un arbre et les reflets sur le sable et les coraux de l’atoll. Les deux amis nagent parmi des poissons de toutes les couleurs, XeAr s’émerveille de ce Kaelen. NaHO lui se dirige de manière inflexible. Il a dans la main le myxomycète et ils se dirigent vers une éponge barrique. Une friture mixte de poissons vient tournoyer autour d’eux. Il dépose son butin dans l’éponge et en fait une copie fidèle. Il rend l’original à son ami.

Voilà déjà une chose de faite. Puis la friture vient picorer le champignon afin de le décortiquer. Chacun des milliers de petits poissons s’en va avec une part de sa capture. Il ne reste plus rien quand, dans une danse frénétique, le nuage commence à faire des dessins complexes. Apparemment ils ont pleins de significations pour qui sait les lire, NaHo. Toutes les parties sont avalées et digérées par cet étrange outil de travail qu’a inventé NaHO. XeAr observe curieux, il ne regarde même pas le paysage féerique que son ami a créée pour travailler. NaHO épie les mouvements de son outil et de gestes des mains le dirige. Il hoche parfois la tête et les poissons obéissent à on ne sait quel ordre mystérieux. Il fredonne et en même temps fait des gestes gracieux, il chansigne les instructions à l’essaim. Dans ce ballet magique, quoi qu’il ne le soit pas en fait, NaHO étudie le myxomycète. La farandole finie par un passage à la queue leu leu de tous les poissons au-dessus de l’éponge chaudron, dans un trait fin et gracieux, comme un sablier qui se viderait en ignorant les lois de la pesanteur. Chaque poisson rend une part de sa découverte et un puzzle se reconstitue. Les poissons déposent une pièce plus grande qu’eux dans cette danse fantastique. Le dernier poisson passe, le nuage est complet de l’autre côté et d’un sourire

NaHO le congédie. XeAr regarde son ami. Aucune émotion de paraît. Il récupère simplement l’objet et caresse gentiment l’éponge, comme pour la flatter. D’un geste il indique une série de coraux aux couleurs impossible, phosphorescentes et métallique. NaHO leur confie l’objet et d’un signe en direction des yeux invite son ami à revenir au labo. XeAr ôte ses écrans avec le sentiment mitigé de féerie de l’espace et l’amère sensation de n’avoir rien compris de ce qu’avait fait et découvert son ami. NaHO lui rend un regard.

  • eldmI. »

XeAr encaisse le mot sans broncher. NaHO reprend la parole en expliquant ce qu’il a découvert en détail. Il s’agit bien d’un outil appartenant au nord’I de la cité des grandes baies. Très exactement d’un « bigorneau », c’est un outil qui mange les algues. NaHO et XeAr ont vite fait le lien entre la virtualisation des données par des livres en papier d’algue et ce dévoreur de données « sensibles ». XeAr est furieux contre fetyW pourquoi l’a-t-elle laissé faire ? NaHO ne comprend pas vraiment, et XeAr développe un peu plus.

  • J’ai trouvé ce dévoreur dans mon labo. »

  • Oui ? et quelle information est nouvelle ? ou laquelle ai-je ratée ? »

  • Pas dans ma bibliothèque… dans mon labo… »

Dit doucement XeAr afin que le chemin se fasse.

Comment fetyW a-t-elle pu permettre à eldmI ? Aucune nord’I ne peut venir sur le fief d’un autre sans son accord. « Accord » n’est pas exact, il s’agirait plutôt de son « aide » dans ce cas. NaHO connaît bien la technicité d’un nord’I mais il n’a pas assez de connaissances des us qu’ils ont. XeAr repense à sa conversation avec AgI les lec savent « seulement » faire fonctionner un nord’I, ils ne savent pas comment se comporte la nord’Iës ni ce qu’est la magie. NaHO sait quelques sorts simplistes que XeAr lui a appris. Il connaît un peu les principes de la magie, mais il avoue en effet ne pas comprendre les rapports à la magie d’un nord’I, ni les rapports mlrao’eao qu’il y entre les deux. NaHO ne s’est pas posé la question comme cela. C’est un peu comme pour ses amis, ce sont ses amis et c’est tout, il n’y a pas plus réfléchi que ça.

XeAr en effet lui a un peu expliqué, un peu seulement. Il regarde l’heure à son contacteur, il demande de l’aide à NaHO, car il en aura besoin. Il va prendre le temps de lui expliquer, afin qu’il saisisse l’importance de cette aide. XeAr alors se lance dans une brève explication des rapports qu’ont les nord’Iës entres elles. En effet elles sont par leur constitution « bloquées » géographiquement là où elles ont été construites. ** REJOUTER ICI DANS LE LEXIQUE DES MOTS POUR DESIGNER LE COCON** Les p’Aoriiu ou les Jobotaa sont eux mobiles et se déplacent donc physiquement. Or comme le sait NaHO, un nord’I est construit dans de vastes salles. En tant que lec il y intervient pour la maintenance, revêtu d’une combinaison étanche pour résister à la soupe chimique qu’est le « cerveau » du nord’I. Jusque-là ça va pour NaHO. Cette soupe véhicule à l’aide de courants et textures des informations, ça peut aussi de faire des amas de matière qui s’agglomérant entre eux et forment ainsi des parties « charnues » du cerveau. Ces parties peuvent alors se connecter entres elles pour en former une plus grosse. Ainsi dans ce vaste organisme les lecs aident les nord’Iës un peu comme des « globules » d’un mètre quatre-vingt. Ça c’est pour la partie que NaHO connaît. Chaque nord’I a des interfaces de différents niveaux, en fonction des besoins communs entre les mlrao’eao. Cela dépend aussi de la complexité des rapports qu’il doit y avoir. Mais aussi d’un degré d’accréditation. Ces interfaces sont un peu comme des oreilles ou des bouches, un simple « organe » de communication.

Elles ont une certaine autonomie, un peu comme une oreille a son autonomie quant à ses cellules, sang etc., mais elle dépend de l’organisme dans son entier, dont elle fait partie. Les projections Eidolon des nord’Iës sont une manifestation « physique » de leur personnalité. Comme il n’y a pas deux Jobotahe semblable il n’y a pas deux projections de nord’I identique. Cela s’appelle l’identité, l’individu, noûsmlrao’eao. De la même manière lorsque XeAr vient chez son ami NaHO quand il l’invite ou qu’il a envie de le voir, la même politesse existe. Si NaHO n’ouvre pas sa porte à son ami, XeAr ne pourra pas entrer. Et il n’est pas du genre à le faire par effraction. Pour un nord’I c’est identique à cela près que l’effraction n’est physiquement pas possible. Elles sont plantées au cœur de leur cité et ne peuvent se déplacer. Donc seule la projection de leur Eidolon peut le faire. C’est tout de même la nord’Iës qui a découvert et inventé la magie. Aux grès du temps elle a acquis plus de facilités, des charmes, sorcellerie etc. De sorte qu’un nord’I ne peut intervenir directement sur le fief d’un autre sans son aide. Leurs incantations se confrontent naturellement et leurs sorts s’effacent instantanément. S’ils ne s’accordent pas, la simple passivité du nord’I « visité » suffit à faire échouer tous les sorts sur son propre fief d’un nord’I qui voudrait intervenir. Et quand bien même plusieurs nord’I essayeraient à l’encontre d’un, ils ne peuvent y arriver. En plus, c’est bien plus compliqué que ça, mais en si peu de temps, ce schéma de vulgarisation suffira bien. NaHO commence à saisir la gravité de ce que son ami est en train de dire. Leurs regards se croisent, XeAr a été assez clair, son ami lec comprend le faix et ce qu’il implique. XeAr reprend tout en précisant.

  • Voilà, tu comprends mieux ? »

  • En effet, mais pourquoi a-t-elle agit ? » Demande NaHO.

  • Ça je me le demande… »

Et NaHO le coupe car cette fois-ci c’est son ami ne l’a pas suivi jusqu’au bout dans sa pensée. En tant quelec il connaît beaucoup de détails techniques.

  • Pourquoi a-t-elle agi de la sorte très exactement ? »

  • Mais ? » Demande XeAr.

  • En fait tu n’as aucune preuve. »

  • Et ? »

  • C’en n’est pas une. Ce que tu as découvert n’est pas en soi une preuve. » Affirme NaHO.

  • Tu m’expliques, je ne comprends plus. »

  • Ce genre de dévoreur tu aurais très bien pu le fabriquer toi-même. En tout cas moi je peux te fabriquer un Cheilocrypte, c’est assez facile… »

  • Tu veux dire, en fabriquer un qui ‘viendrait’ de eldmI ? » Le coupe XeAr.

  • … » d’un geste de l’index vers son ami qui signifie ‘tu vois que tu as pigé le truc’.

Puis il ajoute que pour créer un Cheilocrypte c’est facile, c’est une façon simple de chiffrer des informations. Le message ou la formule magique, est chiffrée à l’intérieur du schéma complexe de la croissance des coquillages ; lignes, couleurs, spires ou dans la structure microscopique de squelettes de coraux anciens. Une forme de stéganographie naturelle et magique. Ça c’est la façon traditionnelle mais on peut utiliser un myxomycète au hasard. Et le but justement c’est que ce soit accessible à tout le monde, facile à faire. Par exemple lui NaHo n’a pas de connaissance magique extraordinaire pour s’en servir et XeAR n’a pas de talent particulier en technique de chiffrement pour l’utiliser :

Simple, efficace, robuste.

Du coup tout le monde peut en faire, donc ; n’importe qui…

  • Alors … »

  • Oui ça veut dire, que soit c’est un vrai, soit un faux. Si c’est un vrai, comme tu me l’as expliqué c’est que fetyW l’a aidé. Si c’est un faux… qui l’a fait. »

  • Dans tous les cas… »

  • fetyW, oui ! Et tu vas avoir besoin, de mon aide. Plus que tu ne le crois. »

( NOTE : c’est un peu fouillis, j’arrangerais ça avec des dialogues ! )

Les deux amis se mettent au travail. Ils élaborent un plan. Il faut aller chercher une interface de type A, A°fet (prononcer Afè). XeAr refuse que NaHO l’accompagne, parce que c’est dangereux et qu’il n’est pas un sorcier, il le gênerait dans la progression. Il va pas avoir le temps de le chaperonner, de s’occuper de l’infiltration et du piratage en même temps. XeAr et NaHO entreprennent donc de modifier des accréditations que NaHO va recopier et recréer. Elles lui permettront d’accéder aux sites lec dans lesquels il y a des A°fet dont ils ont besoin. Il faut les modifier afin que XeAr puisse s’en servir. Ils commencent par isoler totalement le labo. NaHO s’occupe de toutes les interfaces ainsi que des ordinateurs. XeAr quant à lui sort son matériel de son sac à flanc. Il prépare des enchantements, pour voiler la salle. Il commence par prendre un Iyzolement, un cocktail qu’il a modifié, ça génère une fine pellicule d’énergie de type « cage de Faraday » éthérique autour du buveur. Il tend une seconde fiole a NaHo qui la boit à son tour. Ça c’est pour eux, il continue ensuite par déployer un champ d’énergie tourbillonnant qui va protéger le labo ; le Vorticium en place, si fetyW veut regarder, il faudra qu’elle déchire le voile. XeAr fini de se préparer.

Il enlève le haut de ses vêtements qu’il pose sur le bureau. De sa trousse à sorcellerie il sort un équipement complexe. NaHO le regarde faire. Il y a différentes fioles de couleurs ; des dizaines et des dizaines peut-être des centaines. Il y a aussi des tubulures, un holster et d’autres équipements. XeAr demande un coup de main tout en finissant d’ôter le bas de ses habits. Torse nu il demande à NaHO de l’aide pour attacher le holster. Autour de la poitrine et par-dessus l’épaule gauche. Puis XeAr prend une boîte bizarre, il y enfile des fioles comme des cartouches dans un chargeur. Il en met de couleurs différentes et continue de préparer d’autres chargeurs avec des couleurs variées. Plusieurs chargeurs, il indique la manœuvre à NaHO, puis les fioles, leurs couleurs, dans quel ordre. Ils en remplissent pleins.

Puis, il met dans le holster sa boîte à sorts ; hapax. Il commence à ranger son attirail de magie, il prend une tubulure qu’il branche au holster dans l’hapax. Sur sa poitrine en dessous du holster, il a une cicatrice discrète. De son matériel à sorcellerie XeAr prend une éponge douce et la passe sur sa cicatrice, pour la nettoyer. Elle laisse apparaître, en plastique rouge ponceau, un cathéter. En reposant l’éponge il prend une double seringue étrange. L’aiguille a un renflement biscornu et se trouve dans un bout de tubulure, il y a aussi un double piston. Il enfonce le tuyau dans le cathéter, tourne légèrement pour passer un cran, puis il appuie sur le piston pour faire entrer l’aiguille. Elle passe doucement, puis il pousse d’un coup sec, le double piston fait aussitôt ressortir l’aiguille avec un petit jet de sang. La seringue se remplie et l’aiguille revient boucher le cathéter. XeAr retire alors l’étrange seringue sans qu’une goutte de sang ne se soit échappée. Le cathéter nettoyé et débouché il prend la tubulure de l’hapax pour la brancher sur le cathéter, le sang envahi alors le tube translucide. XeAr nettoie sa seringue et range sa trousse à magie.

Il enfile rapidement le bas d’un vêtement assorti à une sorte de gilet rose balais aux reflets alizarine ; rouge très vif. Le gilet est doublé à l’intérieur par un kelpissage, tissé en lanières de différents kelps, il y a au moins quatre couleurs différentes. Les quatre magies des différentes algues tissées ensemble donne une belle couleur Abyssviolin spécifique de la flore de la zone violine des abysses, et le tissu a ce noir teinté d’un mystère Indigo profond. Il caresse tendrement son gilet, l’extérieur, puis commence à s’habiller tout en lui parlant doucement. Les bras en premiers, il ferme en bas. Il prend au niveau de la poitrine du gilet ouvert, un petit fil et une seconde tubulure qu’il connecte sur l’hapax. Les bras ont des manches à mitaines sur les trois premiers doigts. Il y a dessiné dans la paume un ovale un peu plus clair. Tout en continuant leurs plans avec son ami. NaHO lui demande plus d’explications, car il ne savait pas que son ami avait un tel … il ne trouve pas le mot.

Goéthéurge c’est celui-là. La scolasticité théurgie et goétie, l’équilibre d’une magie. La Mirabilité ou la magie est bien plus complexe que les lecs ne l’imaginent. En fait le haut de son vêtement, est un contrepoint cantilène qui permet d’utiliser l’hapax : cette boîte étrange dans laquelle il a mis différentes fioles à sorts. Celle sur laquelle il a branché le cathéter et le gilet. Cette boite injecte directement dans le sang des sorts ou contres-sorts, c’est un appui logistique pour les p’Aoriiu. En pressant de certaines manières dans sa paume il peut s’inoculer différentes substances et même composer des cocktails. Des cocktails ‘simples’, plus élaborés et même des Fluctuscripts ; une sorte d’algorithme, une suite d’instruction et de cocktails/micro-cocktails en fonction de différentes conditions décrites dans le script.

Tous les magiciens ont, au moins, un implant qui leur est fait à la fin de certains cycles quand ils ont le niveau requis. De plus la combinaison, la Goéthéurge assure certaines fonctions de Devisement elle-même. Ce sont des techniques d’accompagnement à l’élaboration de sorts ou de formules, souvent accompagnée de méthodes plus ou moins orchestrées. XeAr fini de s’habiller, il a enlevé ses vêtements de sport pour ceux de sorts. L’ensemble le colle de sorte qu’on croyait qu’il est nu. Le gilet fait à l’intérieur et l’extérieur des bras un renflement un peu plus clair. Autour de son ventre, sous ses évents de ses ouïes, s’enroulent deux tentacules clairs. Deux autres se lovent le long de ses cuisses. XeAr fini d’arranger la cagoule, dans laquelle il a mis en natte ses cheveux. NaHO s’approche par derrière pour aider son ami, à mettre les épaules correctement, XeAr s’en aperçoit. Trop tard ! Il a juste le temps de lancer une jettatura de densité. Devant NaHO l’eau se trouble sur plus de cinquante centimètres. L’Echinosphère s’expand : pas assez rapidement. De l’épaule droite de XeAr deux tentacules ont jailli en direction du lec et viennent s’enfoncer la bulle protectrice. Ils ralentissement leur mouvement à hauteur de la poitrine de NaHO, l’eau devient sibylline. NaHO a devant lui deux tentacules immobilisés mais la bulle ne s’est pas déployée assez vite, la puissance des tentacules a quand même traversée la protection qui oscille. L’onde de choc projette NaHO trois mètres en arrière dans un fauteuil, se fracassant contre la cloison qui se tord en souffrant. Les deux tentacules sont déjà revenus sur le bras droit. L’Echinosphère commence à peine à se diluer. XeAr prend sur le bureau une cape dont il se drape avant d’aller voir son ami. En pestant contre lui, il lui demande s’il va bien. NaHO est secoué. XeAr l’engueule vertement, il aurait pu y passer. XeAr lance une syllabe Echosylle pour l’aider à se rétablir et lui tend la main pour l’aider à se relever. Pendant que NaHO reprend ses esprits XeAr lui rappelle que chaque fois qu’il l’a vu en tenue il avait toujours sa cape. Et qu’il n’y a jamais quelqu’un derrière eux pendant les cérémonies, qu’ils y prenaient garde. Ils ne tournent le dos à personne : jamais. Il doit bien y avoir une raison bon sang ! XeAr arrange son plaid et les épaules de son gilet, tout en lui parlant, le rassurant, puis il prend de son sac quelques algues qu’il tend par-dessus son cou. Le gilet les avale d’un geste naturel. NaHO écarquille ses yeux.

  • Tu as de la chance que giifa soit douce. »

  • Mais c’est quoi ? » Demande NaHO.

  • Hé bien nos ’‘costumes’’ sont plus que cela, ce sont des amis. »

  • Des animaux ? »

  • Pas tout à fait, mais on va dire oui pour simplifier. »

Et XeAr d’expliquer, car le temps passe, que le domino des écoles de magies est un animal. La Goéthéurge c’est un ensemble, en grande partie ‘’l’animal’‘ : le domino, mais c’est aussi l’hapax la boite à sort avec les tubulures en autre partie, et pour finir les différents ‘chargeurs’ à fioles, pour une infime partie. Ça aide le mage dans ses sorts et le protègent quand il peut être vulnérable. Ou dans le cas présent dans les angles mort que le mage ne peut voir, par derrière, par exemple : au hasard… Il y a en gros six écoles. Et s’il avait fait partie de la plus fréquentée, loligo ça aurait pu finir bien plus mal.

Les massues du calmar auraient facilement brisées la protection que XeAr avait faite et… y aurait eu beaucoup de dégâts. NaHO remis et curieux, le reprend, six écoles ? La magie est si peu enseignée, les lecs, mais pas que eux ignorent beaucoup. Le plus important sûrement, sur ceux qui l’ont faite ; les nord’Iës. NaHO n’imaginait pas qu’il y ait plusieurs écoles, pour lui « ils », se ressemblaient tous.

L’école des loligo est la plus réputée. XeAr se reprend en disant qu’elle est la plus pratiquée. C’est à dire que c’est elle qui a le plus de « pratiquants ». Ensuite il y a celle des Crabes & Langoustes, des Raies, celle dont il fait partie, sassaki ; des pieuvres. Il y a les planaires, en colonie. La quasi inexistant école des Méduses dont il y a très peu de membres, ils sont rares. Et la dernière, l’école ‘expérimentale’.

Mais ça fait sept ? Lui fait remarque NaHO. En fait non, la dernière : ‘expérimentale’ n’est pas une école. Ce sont des membres des six écoles qui essayent la magie avec d’autres méthodes et d’autres compagnons. Sans pour autant quitter leur ordre. (NOTE : je trouve que ça fait un peu lourd j’allègerais).

Mais il faut y aller, XeAr expliquera plus tard les détails de comment ça fonctionne entre l’animal et lui. XeAr demande à son ami de se mettre bien devant lui et de ne pas bouger. Puis il sort de ses affaires deux globes, tout en parlant à giifa, il soulève doucement la cape des yeux de la pieuvre. Il pose la cape et chausse les globes légèrement opaques sur les yeux de sa Goéthéurge qui se clipsent sur la clavicule dans un grésillement électrique. Avec quelques mouvements des doigts les globes s’obscurcissent, giifa ne voit plus rien.

***** IL Y A BEAUCOUP DE BROUILLON – et des coupes à faire -> à transferer dans des Notes d’intentions, histoires et contes.****

Chapitre 18

XeAr quitte le labo après avoir salué son ami. Son sac à flanc plein d’outils pour arriver jusqu’à une A°fet. Il s’en va tout en murmurant à sa Goéthéurge quelques mots, elle change doucement de couleur pour s’assombrir. giifa comme toutes les pieuvres, a la capacité mimesisquatique de modifier sa peau, son apparence, la texture et surtout les motifs lumineux émis par son propre corps pour imiter l’environnement. Ses chromatophores commencent à faire basculer les cellules pour faire apparaitre des pigments violets de plus en plus profond, un violumine intense. NaHO a du mal à les voir maintenant tellement le violet est sombre, il émet sa propre « lumière noire », le violumine est une couleur de camouflage, furtive, visible uniquement dans le spectre ultra-violet. Il rentre au labo s’y enferme, ramasse ses affaires et son contacteur qu’il manipule d’un air embarrassé.

XeAr fonce à travers les couloirs dans la direction que lui a indiqué son ami. La nuit est bien avancée et ils se fondent dans l’obscurité de la sorgue. XeAr n’entend pas beaucoup de monde et il a tôt fait de se réfugier dans un coin quand il croise quelqu’un, d’une danse des doigts il dessine un joli aquaglyphe et les globes des yeux de giifa s’éclaircissent. Elle prend aussitôt la teinte du mur, et se fondent tous deux dans le recoin. Le p’Aoriiu passe tout près des chromatophores de giifa s’en même rendre compte. XeAr repart il nage encore un moment avant d’arriver à destination. Devant lui un technicien d’escalresses qui va dans la même direction, mais reste à une distance prudente. Facilement reconnaissable à ses couleurs émeuraude, il pousse devant lui un taujh’tu d’entretien. (Prononcer tortue)

Un gros chariot container, de la même couleur, dans lequel il y a tout ce qu’il faut pour des escalresses, sûrement. XeAr s’est tapis au plafond, dans une corniche. Le technicien arrive à une grande porte où un p’Aoriiu est en faction, il porte un uniforme renforcé couleur saphir, des palmes de chasse, un arpon au flanc gauche au fourreau et un harpon en bandoulière dans le dos, pointe au sol. Le technicien s’approche, sort de son sac à flanc un identifieur 🡨 VOIR LEXIQUE qu’il tend, le garde le prend, et l’approche de l’analyseur. 🡨 VOIR LEXIQUE Le garde fait signe au technicien de s’approcher, une grande méduse cuisse de nymphe et céleste, lance ses longs tentacules fins sur le technicien. La méduse se dirige au-dessus de sa proie et l’entoure entièrement. Le nautilon descend pour le couvrir totalement puis… disparaît. Le garde rend l’identifieur au technicien, la gardienne a repris sa place et lui ouvre le sas. Il met la main à son taujh’tu et passe.

XeAr fait un aquaglyphe de ses doigts et rend les globes des yeux giifa translucides, tout en lui murmurant quelques mots d’un Lumireve. Au creux de sa main la lumière douce onirique apaise et dissipe le stress de sa Goéthéurge une légère bioluminescence parcours les émotions de sa compagne. Maintenant qu’elle est réconfortée et l’esprit ouvert, complètement sortie de son sommeil, on peut y aller. Il se laisse choir tout en lançant une nouvelle incantation qui rend l’eau plus douce et agréable à filtrer, procurant un sentiment de flottement serein, l’Ondrys n’est pas uniquement pour giifa, c’est pour tous les deux. Il chuchote à sa tenue qui devient jade vif, vacille et les chromatophores se stabilisent sur un beau vert émeuraude . Puis il se lance dans la direction de la porte tout en faisant de grands gestes au garde. Il dissimule dans son salut un Hydroglyphe. Il s’approche tout en finissant de signer le sort du bout des doigts. Il explique qu’il est l’apprenti du technicien qui vient de passer et qu’il est en retard. Sa voix se mêle à l’Echo-Comp, des fragments de souvenirs commencent à s’assembler entre la vérité et le confort de l’illusion. L’algorithme du sort compile des résidus mnésiques du garde, projetant des scènes, des sensations réconfortantes, mais factices, pour manipuler sa perception de la réalité. S’il ne rejoint pas son référent ça ira mal pour lui. Le garde perplexe hésite, il le regarde attentivement, lui fait signe de passer alors que la porte commence à se refermer et la jettatura à se dissiper. XeAr se jette à l’intérieur, sans que le garde n’ai activé la belle méduse chironex du nautilon pour vérifier son accréditation. Presque en sécurité il lance en direction du garde un léger Ondrys, pour le conforter et le réconforter dans sa décision de l’avoir laissé passer. Apaisé et serein le garde continue sa garde. XeAr encore nerveux, desserre doucement sa main crispée dans laquelle il protégeait son glaucus ; juste au cas où la ruse n’ait pas fonctionnée. Il range rapidement son dragon bleu dans son sac à flanc, un mignon petit mollusque nudibranche, bleu. Il n’aime pas ça mais il aurait fallu qu’il paralyse le venin foudroyant de la méduse en la faisant dévorer par son glaucus, puis s’occuper du garde… tout va bien il est dedans à présent ; où est passé le technicien ? Il est un peu plus loin, il se dirige vers les escalresses. XeAr tourne dans le sens opposé. Il fait reprendre à giifa la couleur sombre du violumine. Ils parcourent les couloirs et les allées en se faisant discrets et débouchent sur un grand hall. Plusieurs centaines de mètres de long et presque autant de large. Selon le plan de NaHO il doit se rendre vers la droite, mais il aperçoit quelqu’un près d’une escalresse. XeAr se rend compte qu’il y a un taujh’tu, et l’atechpprivoiseur est en train d’en sortir des algues et différents planctons qu’il donne à l’escalresse tout en vérifiant que la colonie elle est bien installée dans son tube. (Prononcer atekrivoizeur). D’une main il caresse la céphalocrest et lui parle doucement tout en faisant glisser la nourriture le long de ses cils, de l’autre main il flatte la coquille de son tube. Il l’inspecte minutieusement. Cela n’arrange pas les affaires de XeAr, car il devait passer par là. Il s’approche prudemment se faufilant d’escalresse en escalresse profitant du couvert qu’elles lui offrent. Assez prés maintenant il entend chanter l’atechpprivoiseur une douce Branchea qui rassure l’escalresse, ses cils dansent en cadence sur cet air gai et attendrissant. Le cantique tranquillisant de l’atechpprivoiseur émis par l’activation harmonique de ses branchies, calme l’escalresse. Les branchiospines du chanteur vibrent pour créer une jolie symphonie, capable d’apaiser les tensions, de calmer les douleurs et ça favoriser l’empathie. Les branchies ont de jolies couleurs iridescentes.

XeAr voit sur sa gauche un acsésseur, il pourrait se rendre une dizaine d’étage au-dessus et redescendre avec des escalresses. Puis l’atechpprivoiseur arrête lentement le cantique de sa Branchea. Maintenant qu’il a fini de chanter, il s’adresse à quelqu’un. XeAr regarde dans la direction, il n’avait pas vu, derrière il y a une escalresse. XeAr se risque un coup d’œil et un sort. Le silocéan masque sa présence, sa silhouette vacille et il regarde maintenant que le sort a apaisé les esprits à l’entour. L’atechpprivoiseur s’adresse à un dompt’tcheur qui est près d’un acsésseur qui a l’air malade et le dompt’tcheur appelait pour avoir un petit peu d’aide (Prononcer dompkteur). L’acsésseur se débat, ils n’arrivent pas à déconnecter les interfaces électroniques, ils risquent de lui faire mal. Les deux p’Aoriiu commencent à entamer un chant puissant en basse qui fait vibrer l’eau environnante, giifa perd un instant sa couleur sous l’effet du Coranth. Le Chant de réconfort corallien a perturbé la pieuvre, les vibrations du chant pénètrent les tissus, apaisant la douleur physique et émotionnelle, destiné à l’acsésseur. XeAr caresse et la calme d’un mouvement et avec l’autre main il compose un cocktail pour déstresser sa Goéthéurge ; en quelques secondes l’injection agit. Lui aussi ressent la sensation de chaleur douce et enveloppante du chant de réconfort corallien. Pour l’acsésseur l’hymne doux et profond, lui apporte la guérison et la sérénité, ça favorise la régénération naturelle de son biote et ça l’apaise. L’acsésseur aussi se calme, un des deux p’Aoriiu a pu lui donner un sédatif avec un vieux stratagème : dans une boulette d’algue.

XeAr en profite alors pour se glisser près d’une escalresse et monter à l’étage souhaité. XeAr débouche dans un vestibule qui fait la transition entre l’extérieur et l’intérieur, il repère la direction dans laquelle il doit aller et fonce sous le narthex vers la prochaine escalresse. Le portique est richement décoré d’une multitude de sculptures, il n’a pas le temps de les admirer que les zoïdes doux et agréables de la céphalocrest le happent vers les niveaux supérieurs. Arrivé plusieurs étages en haut, il pénètre un plus en avant dans la nef proprement dite et après plusieurs travées arrive au premier des quatre intertransepts. Qu’est-ce qu’il lui a dit NaHO ? La troisième des intersections de transepts ? XeAr continue, les collatéraux sont différents, la couleur mais pas uniquement ; l’architecture est différente aussi, subtilement mais nuancée. Les premiers intertransepts étaient turquoises, ceux-ci sont anthracites et lorsqu’il arrive aux deuxième (intertransepts) la couleur change encore : grenat. La nef continue, après le grenat il distingue un autre couleur acajou mais ne voit pas plus loin que le troisième intertransept. Deuxième puis gauche c’est ça ? Il tourne, à gauche donc. XeAr se rend compte que les collatéraux sont vraiment différents et ce n’est pas que la couleur. Celui de gauche anthracite, il y a de petits bureaux en open-space alors qu’à droite grenat, les bureaux sont fermés malgré une belle porte vitrée et aérée. Il avance dans le transept, tout au fond il y a une grande porte sous une voute de pierre écrue, deux battants bardés d’acier et d’un grand heurtoir. La porte est à plusieurs dizaines de mètres, ce n’est pas là qu’il doit se rendre, un peu après à droite, il y plusieurs accès des arches sans portes de nouveaux narthex. Il n’y a qu’un seul accès à gauche par contre, juste un peu avant la grande porte d’acier. Une, deux, trois, quatre, cinq, six… septième arche, XeAr s’y engouffre en nageant au plus proche du plafond possible. L’eau danse et chantonne, il débouche dans un narthex, à nouveau. Il repère une nouvelle fois la direction dans laquelle il doit aller et s’y dirige. Il pénètre de plus en plus dans la nef et après plusieurs travées arrive au premier des cinq intertransepts, qu’est-ce qu’il lui a dit NaHO ?

Le troisième. XeAr continue, là aussi les collatéraux sont différents, la couleur mais il n’arrive pas à dire quoi d’autre. Les premiers étaient incarnadin, ceux-ci sont parme et lorsqu’il arrive aux deuxième intertransepts la couleur change encore : tangerine. La nef continue encore après on distingue un orpiment et il faut continuer jusqu’au troisième intertransept. Le quatrième collatéral est d’un gris triste dorian, mais il ne voit pas le dernier. Il n’est pas sûr de distinguer le cinquième intertransept, trois et puis droite lui a dit NaHo, c’est ça ! Il tourne, et se rend compte que les collatéraux sont encore plus différents. Celui de gauche dorian, il n’y a que des banquettes et petites tables pour discuter ou lire ou les deux. A droite, le collatéral un beau jaune orpiment est cloitré entièrement, on ne voit rien, juste des portes closes, des portes en forme de polygones, tous irréguliers et espacées irrégulièrement… Il s’avance dans le transept, tout au fond il y a une petite porte sous un linteau de métal, pas de battant, rien qu’un bloc noir d’aniline. Une fois encore la porte est à plusieurs dizaines de mètres de distance, peut-être un peu plus loin, ou bien c’est la porte qui est plus petite. Ce n’est pas là qu’il doit se rendre, mais tout au fond à gauche, avant avant dernier sas. A droite, il y a une série de portes espacées régulièrement jusqu’à la porte du fond. La première est d’un albâtre tendre puis petit à petite chacune se dégrade jusqu’au noir d’aniline de la porte du fond. XeAr se dirige à l’avant dernier sas. Il arrive au sas de sécurité, il sort de son sac à flanc le passe qu’ils ont modifié avec NaHO. Il présente le passe Neuroheal tout en murmurant et l’approche des capteurs qui ont une sensation de picotement. Ils viennent d’être réinitialisés par une restauration neuro-sensible, une impulsion qui ‘guérit’ des dysfonctionnements imaginaires des capteurs biométriques du verrou. L’organisme, tissulaire bio-ingénieré, intégré directement au cadre d’une porte, le Neuroseal c’est lui qui crée le joint étanche et impénétrable. Il est réinitialisé à un état neutre, son champ neural vacille et se désactive sans dommage.
Ses fibres entrelacées pour bloquer l’ouvertures se relâchent, son réseau neuronal intégré ne détecte pas la moindre tentative de forçage. Les indicateurs biométriques s’illuminent brièvement, signature neurale spécifique normale. La porte s’ouvre sans surprise.

  • Parfois pour pirater un truc le plus simple c’est de pas le pirater,

De lui laisser croire qu’il fait son boulot et qu’il continue de le faire. » Lui a dit NaHo.

Le Neuroseal libère une triple porte qui s’ouvre sur les deux côtés et par le haut. XeAR pénètre tout en rangeant le Neuroheal dans son sac à flanc. Il observe la pièce. Elle est assez grande, en son centre il y a un grand socle enfoncé dans le sol. Une simple marche, tout autour de la salle il y a différentes interfaces, essentiellement des claviers avec des écrans.

XeAr se dirige vers le grand socle dans lequel il va trouver l’interface A°fet.

Rien.

Le socle et vide, un trou béant avec des câbles, des tuyaux qui en sortent, il y a une douzaine de bouchons, les caches boulons qui couvrent les trous qui permettent de fixer l’interface et de la sceller solidement au centre du socle. Elle est entièrement démontée, ou bien on est en train de la remonter.

Ah !

XeAr plonge la main gauche dans son sac à flanc et sort un escargophone (hommage non dissimilé à One-Piece je le garde ?), une magifique muricidae dont il caresse le peigne de Vénus doucement avec sa main droite, dans des passes de magie. Au-dessus de la coquille apparait alors en hologramme-solide un cadran Glynx à huit trous. La projection discrète de signalisation affiche huit symboles différents dans chacun des trous disposés en cercle. C’est discret de petite taille et ça suffit pour signaler des chiffres. XeAr met son index dans le troisième trou, et au fur et à mesure que le bout du doigt s’enfonce les sept autres symboles du cadran changent. Satisfait XeAr fait pivoter le cadran et compose le premier symbole. Il relâche, les symboles reprennent leurs positions et il compose au premier trou le deuxième symbole. Lorsque les sept symboles correspondent à ce qu’il souhaite, il fait à nouveau pivoter le cadran. NaHo est au bout du fil. XeAr efface le Glynx et colle le pied de la coquille de la muricidae sur l’os de sa mâchoire, son ATM gauche. La muricidae couvre toute la joue avec son superbe peigne. Bien collé à son Articulation Temporo-Mandibulaire il va pouvoir discuter avec son ami par ostéophonie.

  • XeAr ? » Demande son ami.

  • NaHo, il n’y a pas d’interface. » Répond XeAr.

  • Ah !? »

  • Oui… elle est démontée ou ils sont en train de la remonter je ne sais pas… »

  • Ça ira, pas de soucis ! Je t’ai envoyé par-là exprès car il trois interfaces assez proches. »

  • Oookay » Répond XeAr ravi que son ami était aussi prévoyant.

  • Normalement il y en a une tout près et la troisième un peu plus loin. »

  • Dis-moi ? »

  • Tu fais demi-tour à la croisée des transepts au lieu de tourner à droite, tu continues au bout, jusqu’au dernier puis à gauche tout au fond. Pas à droite ni à gauche ; porte du fond. »

  • D’aaaccord. » Répond XeAr.

  • Au fait … »

  • Oui ? »

  • C’est vraiment génial ces escargophones j’aime beaucoup, pourquoi on a pas ça, la conduction osseuse c’est bien plus pratique que les contacteurs. »

  • Ne t’y habitues pas… »

  • Pourquoi ? »

  • Ils sont magiques… mon sort ne va pas durer. »

  • Qu’est-ce que ça veut dire ? »

  • Que tu vas oublier que ça existe, désolé… » Dit tristement XeAr.

  • Ah, bon… dommage mais grapave, allez fonce on a des trucs à faire. » Répond mi-déçu NaHo.

  • J’suis vraiment désolé… » Mais NaHO le coupe ;

  • T’inquiète, ça va durer assez longtemps pour ce qu’on a à faire ? »

  • Oui, mais… »

  • Fonce, à tout de suite » Le coupe NaHO.

  • Ok j’ai pas pu voir le bout du cinquième intertransept, c’est tout au bout okay ? »

NaHO a déjà raccroché, XeAr range son escargophone. D’un coup de rein il fait demi-tour dans un salto arrière et se dirige vers la sortie. Droite, droite, longe les collatéraux dorian et arrive au cinquième intertransept…devant lui de part et d’autre un sixième collatéral d’un noir profond, un noir Soulage. Bien moins profond que le noir Dudujin, profond comme la couleur du fond de l’océan, dense et lourd de pression, mais un joli noir quand même. Plus loin il distingue un sixième intertransept mais ne voit pas au-delà. Il a dit quoi NaHO ? « Tu continues jusqu’au dernier puis à gauche tout au fond. » bon…, « je continue » se dit XeAr et il s’enfonce dans le vaisseau, il pénètre dans le noir obscur de la nef. Ce noir que jette les bas-côtés si ténébreux le long de son chemin. Il nage et avance… sans fin, c’est l’impression que ça donne. Il arrive tout au bout ; il y a une abside bien ordonnée qui termine sur ce transept. Elle est arrondie, avec une forme bien régulière qui donne des ouvertures à l’extrémité du chevet. Le chevet de l’abside est composé de cinq vitraux en ogive de tailles différentes et répartis de manière inéquitable. Les dessins chamarrés des vitraux changent doucement et ils sont composés petites pièces de quelques centimètres qui ondulent et se déplacent avec grâce et patience. La couleur générale et la couleur de chaque pièce changent aussi discrètement que leur taille et leur place. Certaines disparaissent en rapetissant, d’autres apparaissent dans une lumière discrète. Les cinq vitraux projettent leur lumière envoutante au chœur de l’abside mais s’arrête par politesse au front du transept. On dirait que les vitraux respectent l’éclairage du noir Soulage qui provient des collatéraux, XeAr est vraiment envouté. On dirait une coloration de Gram fait d’une myriade de petits éléments qui bougent et change de formes dans tous les sens. Concentration !

NaHo lui a dit à gauche puis tout au fond. Il se sort de sa rêverie tourne à gauche et se dirige dans la direction que lui a indiqué son ami… Deux tentacules surgissent à droite, giifa s’accroche à l’angle de l’abside empêchant brutalement XeAr de pénétrer plus en avant dans le transept.

  • Que se passe-t-il ma douce ? C’est la bonne direction, NaHO m’a dit de tourner à gauche et on est bien tout au bout, que t’arrive-t-il ? » Dit XeAr tout en rassurant sa Goéthéurge.

giifa est vraiment perturbée. De sa voix et de caresses tout en soufflant lentement une bulle, il fait tout pour l’apaiser, il a sorti le grand jeu, le Nélumar est un sortilège utilisé pour calmer les tempêtes, les colères… Il regardait tout au fond, dans la direction de la porte que lui avait indiqué son ami et il était en train de remarquer un détail, ce que semblait vouloir lui dire giifa, tout en la rassurant.

… « ça va, tout va bien… » ajout-il quand…

Sa vue se trouble, se brouille il ne voit plus rien, mais pas exactement. En fait sa vue se « déplace », un peu comme si… il grandissait, il voit… mais d’un peu plus haut, comme s’il avait des yeux au-dessus de sa tête… giifa ?? Il voit à travers les yeux de sa Goéthéurge ? XeAr prend conscience de ce dont il est en train de prendre conscience… Il voit avec les yeux de giifa ??? En même temps que ces nouveaux sens, un souvenir l’envahi.

Il se rappelle quand il a eu giifa, au début de sa spécialisation il y a une dizaine d’années, elle était toute petite quelques centimètres à peine. Elle tenait dans le creux de sa main et s’amusait avec son pouce.

Puis le regard de giifa revient en direction de la porte, en effet il était en train de remarquer qu’il n’y avait rien ni à droite ni à gauche, au contraire de ce que lui avait dit son ami. Plus étrange encore sa vision est bizarre… il commence à comprendre et à s’habituer aux yeux de giifa. Il voit deux couleurs et demi en plus. Au-dessus du rouge il voit les infrarouges et les différences de températures le long du couloir. Il voit aussi au-dessous du bleu, de petits filets ultraviolets tout le long du couloir qui illumine la porte du fond… et une demi couleur en plus, qu’il ne comprend pas… des « ondes » concentriques ; excentriques qui bougent un peu dans tous les sens, un peu désordonnées… mais pas tant que ça, dans un chaos régulier qu’il n’arrive pas à comprendre, mais il sent que c’est « logique », une logique qui le dépasse…giifa guide son regard, les ondes changent, puis les yeux pivotent à 180° en passant par-dessus les épaules, le plafond et d’un coup il voit derrière lui…XeAr a été surpris par ce brusque mouvement… pas autant surpris quand il s’aperçoit que giifa voulait lui montrer les vitraux…

  • Méééé… ils sont magnifiques. » S’esclaffe XeAr « je l’ai dit à voix haute » Rajoute-il ?

Il commence à comprendre cette couleur et demi (1,5) en plus ; ce sont des « champs » électromagnétiques !? Elle partage avec lui ses Siphonoptères, apparemment ça lui permet de percevoir des couleurs en plus, ça il l’avait compris, mais « un petit truc en plus ». Des courants ? Des sorts ? Et giifa semble lui répondre, elle l’a compris et lui a compris ce qu’elle lui montrait.

Sept ans ! ça fait plus de sept ans et il découvre aujourd’hui quelque chose de fabuleux, il peut partager les organes sensoriels avec sa Goéthéurge, tous les deux peuvent le faire. Personne n’enseigne ça et probablement que personne n’est au courant de ce qu’il vient de découvrir, cette possibilité symbiotique qu’il a avec giifa.

Le regard se porte sur son flanc droit, dans un tentacule deux fioles.

  • Ok j’ai compris… » Tout en retirant un chargeur de son hapax. « …voyons ce que tu me donnes » en interchangeant les fioles vides pour les nouvelles.

Alors, il y a des protéines complexes et des nano-cristaux piézoélectriques, en catalysant ça accélère certaines réactions magiques unique sans les modifier. Chaque Enzymares différentes est la clé moléculaire d’une opération magique ciblée. Et l’autre, un cocktail nootropique alchimique visant à optimiser les fonctions cognitives de manière temporaire. Ça va accélérer la vitesse de pensée et améliorer la mémoire.

Ce Synapsis mélangé à l’Enzymare catalyse en Mnésique, ça forme et stabilise de nouvelles connexions synaptiques dédiées à l’encodage des souvenirs, magiques ou complexes.

Bien évidement ça ne restaure pas la mémoire perdue, mais ça prépare le « terrain » neuronal pour recevoir, intégrer et retenir durablement des trucs. Ce n’est pas du tout un ‘’enseignement accéléré’’ contrairement ça ce que certaines personnes peu scrupuleuses veulent laisser croire, mais plutôt ; « Labourer les champs de l’esprit pour la semence du savoir. »

  • Bonne initiative ma douce » dit XeAr en la caressant avec tendresse, il en profite pour s’injecter, à tous les deux un Homeyostase, il le dose léger, très léger.

  • Ça fait du bien hein ? » demande-t-il au fur et à mesure que le cocktail polyvalent envie leurs veines tout en continuant de la caresser affectueusement.

A dose normale ou plus élevée il est conçu pour aider à retrouver son équilibre après un traumatisme majeur, il contient un mélange d’agents apaisants, régénérants, énergisants et stabilisateurs. Mais là il vient seulement de prendre quelques gouttes pour tous les deux, ça va. Chantonne XeAr alors qu’il se rend compte qu’il se « voit » de dos, à travers ses yeux à elle… c’est vraiment déroutant. « …ça va dans les deux sens » confirme XeAr ; elle aussi apprend et découvre des choses. Un sentiment heureux et de fierté l’envahi, est-ce son sien ou sa sien ? Trop paisible il tranche pour un mélange des deux.

Doucement le regard commun de giifa et de XeAr se tourne de manière circulaire vers la droite, de nouveau en direction de la porte. giifa le guide doucement et cette fois-ci elle a fait attention d’aller doucement pour lui et de ne pas passer en trois dimensions, elle a respecté le plan horizontal de son regard à lui pour ne pas qu’ils soient trop désorientés tous les deux. XeAr lui rend cette gentillesse d’une pensée tendre, elle ronronne d’affection. Ils s’avancent en direction de la porte, lentement, prudemment.

XeAr commence à se rendre compte des filets de lumière… pas tout à fait c’est ‘comme’ de l’électricité qu’on pourrait voir. giifa désapprouve en déployant un tentacule à gauche et deux à droite pour toucher des points de lumière. Elle les repousse doucement et les mailles du filet tendu entre XeAr et la porte du fond s’élargissent un peu. Il y a des points brillants un peu partout et la lumière vole dans tous les sens, les grains de lumières forment des petits courants… comme un système lymphatique en rayon X devant ses yeux : ses nouveaux yeux. La lumière ruisselle de partout et forme de petits courants, qui se rassemblent, deviennent plus grands et cela forme ce magnifique filet que giifa repousse doucement de des tentacules au fur et à mesure qu’ils avancent. Tout ce fluide de lumière se concentre vers la porte,

XeAr se rend compte que ces ondes concentriques qui forment de petits ruisseaux, puis de plus gros… La lumière se rassemble en maille, puis en mailles plus grosses, mais… la lumière ne se ‘concentre’ pas. La lumière éthérée se rassemble en effet et devient plus lumineuse à chaque itération, à chaque fois que ces veines grossissent mais… le centre est d’un noir ; absolu. C’est comme si au milieu d’une rivière coulait une rivière. Chaque veine, chaque ruisseau est séparé en deux par un trait noir, impénétrable et la lumière coule vers lui. On dirait que ce trait boit la lumière, il l’absorbe en son centre, et sur le bord la lumière coule, fluide en direction de la porte. La lumière, chaque grain de lumière coule et se rassemble en tout petit ruisseau en artériole, l’ensemble coule vers la porte, pour autant… au centre, tout au centre il y a un trait, fin, uniforme ; qui absorbe cette lumière, elle tombe dedans comme dans un trou noir, sans gravité ni tristesse. XeAr s’approche doucement évitant les mailles, et giifa en repousse le moins possible pour rester la plus discrète possible. Derrière eux les mailles du filet se referment tendrement et avec gentillesse. Il est devant la porte, elle est sans couleur, elle n’est pas noire, elle n’est ni blanche ni lumineuse, elle est banale et sobre. Même la poignée à droite reste pudique.

Il se saisi de la poignée, il la tourne et ouvre la porte, la poignée est douce comme une berghia azurée, un nudibranche suave et mignon, il a du mal à lâcher. Alors que derrière lui le couloir est rempli de cette étrange lumière laiteuse au filament noir et qu’il beigne de chaleur et d’activité, devant lui :

Rien.

Il n’y a rien, pas du noir, pas du vide, rien.

Seulement lui, qui tient dans sa main gauche la poignée de la porte et derrière lui la lumière du couloir qui coule, le long de ses jambes, par-dessus ses épaules. Chaque grain de lumière, chaque parcelle de chaleur, toutes les mailles de ce filet magique aux ondes excentriques… tout est absorbé après la porte, même le coin de la porte disparait. Il sent la poignée dans sa main, voit le coin de la porte à son épaule gauche, mais il ne distingue plus la porte après la poignée et sa main se fond elle aussi dans ce rien. Sa vue change, giifa lui abandonne ses yeux.

Ses pieds heurtent le sol. Il flotte au-dessus de lui-même à travers les yeux de giifa. Il lance un regard par la droite en arrière, le couloir est banal, vide mais banal. Il voit juste l’alcôve de l’abside avec un bout de vitrail qui danse et ondule. giifa lui serre les épaules et parcours le buste, elle lui désigne l’hapax.

XeAr lache la poignée et regarde devant lui…

  • Hummppff » soupire-t-il en souriant, « en effet, allons-y. » Ajoute-t-il moqueur.

D’un claquement de doigts, annulaire et pouce de la main droite, il fait apparaitre un hologramme au creux de sa main. Il indexe l’inventaire des potions qu’il a consommé… ha, le dernier cocktail, celui de giifa le Mnésique, d’un geste de l’auriculaire, il le sauvegarde en local, le clone et l’archive dans le bastion de son Neurom chez lui. Il a baptisé le sien « Orviétan », c’est la bibliothèque de ses Mweles, ses potions de bases, cocktails ou filtres plus élaborés qu’il stocke et compose. Sa matrice nootropique contient une belle base de données en neuro-agents synthétiques et protocoles de mélange de ses propres algorithmes à philtres. Il met la main à son sac à flanc tout en repliant son hologramme, et il sort sept nouvelles potions de différentes couleurs, qu’il bourre dans un chargeur vide et il le remplace par le troisième chargeur de son hapax. Il retire les premier et deuxième chargeurs, range les trois vides dans le sac pour en saisir deux nouveaux d’un bel incarnat, avec des fioles pleines.

XeAr ce revoit tout à l’heure lorsqu’il expliquait ça à NaHO pendant il remplissait ses chargeurs et qu’ils se préparaient tous les deux. D’une voix calme tout en s’équipant il lui raconte :

  • En règle générale les chargeurs peuvent contenir dix fioles ; pour commencer. L’hapax ne possède qu’un seul chargeur. C’est largement suffisant pour les étudiants, même en dernière année. Ensuite, on les personnalise. Lorsqu’on commence à en faire son métier rapidement deux puis trois chargeurs sont nécessaire, il est rare de voir quatre ou plus. Par contre certains comme lui, des enseignants ou des spécialistes composent des demi-fioles voir trois tiers de fioles. Ses Mweles sont des mini-cocktails pré-composés qui ne nécessitent pas de grandes doses. Il y aussi des fioles doubles si on a besoin de plus par exemple. »

Tout en bavardant avec NaHO qui finissait de préparer les interfaces de piratages, lui remplissait deux chargeur rouge incarnat, il les avait rallongés et ils pouvaient contenir quinze fioles, mais il mettait surtout des demi-fioles cocktails dedans. Ce sont ces deux chargeurs qu’il vient de sortir de son sac à flanc, il les arme dans son hapax.

Fin du flash-back.

Il revient à la réalité et à la porte mystérieuse qui ouvre sur ‘rien’.

Il caresse giifa dans un murmure apaisant et encourageant. Avec les deux mains il compose une série de script-cocktail. La dernière ligne de son algorithme terminée, il croise ses mains tout en composant son prochain Fluctuscript ; la potion coule le long de la tubulure, pénètre le cathéter et commence à remplir ses veines, dans un grand sourire sardonien et persifleur ;

  • giifa, tu es prête, c’est parti. » Et il fait un pas en avant.

Schéma de situation

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****************************** ce n’est pas à l’échelle c’est pour indiquer les directions surtout

Chapitre 20

XeAr se fait éjecter.

La pièce est régulière avec deux portes ; une de chaque côté, en vis à vis. Elle est d’un blanc immaculé, pas vraiment blanche ; lumineuse ! L’éclairage provient de partout, des murs, du plafond, du sol, de chaque parcelle de la pièce. Le blanc lumineux s’étend au-delà de la pièce et porte une sorte de signature.

Elle produit elle-même cette propre lumière Vastalbe, spécifique aux systèmes de surveillance. La pièce est un grand cube vide, il n’y a rien à l’intérieur. Il n’y a même pas de poignées aux portes. Sans aucune impureté l’eau est translucide, il règne un silence de cristal, et pas l’once d’une ondulation. L’eau est tellement pure qu’on pourrait croire que la pièce est vide et qu’il n’y a pas d’eau à l’intérieur, ça c’est caractéristique de l’eau laminaire d’un Silentos. C’est un piège sensoriel, aucune communication ni l’Aquasonance n’est possible dans cette zone de silence magique absolu.

Soudain…

Un Eclaähtement, dans un coin de la pièce, littéralement un coin, en haut et au centre d’un des murs, entre le coin du mur et du plafond… L’eau se tord et de déforme, la ligne droite du coin, mur plafond, se courbe. Un peu, puis de plus en plus. Lentement le plafond se plie vers le haut et le mur ‘vers l’extérieur’, l’angle se cintre, de plus en plus, de plus en plus vite et commence à former une boule, comme si un géant avait donné un grand coup de poing à l’intérieur d’une caisse, et tordu son coin. La sphère se creuse de plus en plus, le mouvement s’accélère et devient un cône profond qui s’extirpe de la pièce. La ligne droite du coin, se courbe et se courbe dans ce cône et commence à disparaitre, vite, vite, de plus en plus vite ; il doit mesurer plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Il accélère les mètres deviennent des kilomètres. On ne voit plus à l’intérieur, la lumière disparait, le blanc de la pièce s’enfonce et s’obscurcit, tout s’accélère ; on ne voit plus au-delà. L’eau s’engouffre dans ce cône et la lumière suit par politesse, elle se courbe elle aussi et pénètre à l’intérieur, aspirée…

Après cette fraction de seconde où tout s’accélère, mais pourtant on dirait que le temps semble s’être arrêté ; le trou semble gauchir, puis bouger un peu, aller plus en profondeur encore mais pas que… comme si… il cherchait quelque chose tout au fond d’une poche. Plus rien ne bouge ! tout se fige ! Pour de bon cette fois-ci le temps s’arrête, c’est plus qu’une impression.

Le temps est vraiment figé.

Brusquement, le cône se retourne, comme dans un saut d’état. Il n’y a pas eu de mouvement, il n’y a pas de temps. Le cône pointe à présent à l’intérieur de la pièce. Le cône retroussé est plus grand que la pièce. C’est absurde. Retroussé comme une poche dans laquelle on cherche quelque chose ; apparait quelqu’un.

Suspendu, comme le temps.

Figé, comme la lumière.

Le cône disparaît, comme s’il n’avait jamais existé et la lumière recommence à envahir la pièce de manière uniforme. L’eau elle est toujours aussi translucide et le temps reprend son court. Dans une onde de choc, l’espace et le temps se rejoigne, la déflagration courbe les murs, le plafond. Abasourdi au milieu de cette bulle XeAr se demande ce qu’il fait. Puis le sol et XeAr reprennent leur place, les portes redeviennent rectangulaires et s’ouvrent. Un SHcT vient de se déclencher, depuis l’hapax de XeAr. Une explosion cantique parcours toute la pièce, il n’y a pas grand-chose à analyser ; le scan hydro transmet quand même le résultat. Le ping du Scan Hydro-Cantique et Transfert répond par un Glitch-Saut de la composition de NaHo. Il n’existe pas, ni dans la réalité ou un système, même magique, qui n’a pas de faille. mutatis mutandis, ce qui est là est maintenant ailleurs. La bulle d’Eclaähtement est crevée, NaHo vient de recevoir un paquet important.

Du coin des yeux de giifa, XeAr voit en même temps à chacune des deux portes des gardes. 7 Skirahs à gauche 6 à droite. Ils n’ont pas le temps de faire un mouvement que XeAr a déclenché son Fluctuscript d’évasion. Le cocktail a déjà envahi ses veines et sa magie avant que le première Esprit-Sentinelle n’approche de l’embrasure de la porte. La cavitation de l’eau, laissé derrière sa filamentation, éjecte les Skirah et les renvoient dans le couloir avant même qu’ils aient pu atteindre le pas de la porte…

Le plus rapide d’entre eux a pu lancer un sort d’amortissement. Malgré leur corps insaisissable éthéré qui leur confère cette capacité onirique de naviguer dans les paysages mentaux… l’onde de choc a des effets sur leur animal totem qui leur permet d’agir avec la matière. Là, c’est la matière qui vient d’agir sur eux. Trop tard, le sort d’amortissement est apparu plusieurs mètres après l’onde de choc. Tous les Skirahs les uns sur les autres sans avoir pu lancer de contremesures.

XeAr et déjà loin.

Il apparait… dans le hangar de contrebande.

D’accord ! un endroit pour se cache comme un autre. Les bas-fonds c’est Ok. Arrivé là, il regarde dans le hangar tout autour de lui pour se réorienter. Il reste quelques labeurs, peut-être en état de marche, beaucoup de caisses et pas mal de fatras. Il se dirige vers la sortie qu’il connait déjà, quand giifa lui envoie d’office sa vision ; derrière lui.

Un mouvement.

Il se retourne aussi vite que possible. Derrière lui, devant maintenant un labeur. Il est jaune et noir, un engin de levage pour la manutention. Modèle standard, il mesure un peu plus de trois mètres cinquante, apriori rien d’extraordinaire au premier coup d’œil. Il a été légèrement modifié pour faire des combats ; combats clandestins. Là non plus rien de flagrant, si on n’y connait rien et de loin ; ça passe. Il distingue à l’intérieur une Jobotahe, que fait elle là ? ici à cette heure ? Elle le voit, d’instinct crochet du droit, le poing est parti sans réfléchir. On dirait qu’elle était en train de s’entrainer seule. XeAr est plus petit, elle n’est pas habituée à un tel gabarit ce qui lui sauve la mise, elle n’a pas la bonne mire. Son coup n’a pas été ajusté. Elle le rate de peu, il esquive de peu ; il s’en sort de pas grand-chose. Dans un grand mouvement s’extirpe à une dizaine de mètres. Main droite, main gauche, il compose deux séries de scripts. Il tisse une structure, non rigide, un entrelacs de fils magiques et de mana condensé, la broderie reconfigurable enveloppe intégralement son corps. Par-dessus l’exosquelette de son Tisse-Sort, il dépose un Voile-Guerre avec son second script. La carapace protectrice lui donne une taille plus imposante, il mesure à son tour un peu plus de trois mètres. Les illusions et les écrans mystiques sont quand même un peu translucide et on voit son corps à travers ; en garde. Il est prêt au combat lui aussi.

Sans hésitation la main du labeur jaune s’abat en direction de XeAr, elle veut en découdre. Sans poids, XeAr est plus agile, il arrive à éviter le coup assez facilement. De la main gauche il attrape le poignet, glisse son avant bars sous l’aisselle, tout en agrippant l’épaule de droite du labeur avec sa main droite. La Jobotahe déséquilibrée par son inertie fait un pas en avant, il en profite pour appuyer son étreinte.

De sa main gauche il accentue le mouvement et tort à contre sens le coude du labeur, tandis que les doigts de sa main droite commencent à pénétrer dans la rotule de l’épaule. Le coude plie, l’épaule commence à se déformer, le métal commence à se tordre et à gémir. Il essaie de ne pas y aller trop fort, il ne veut pas blesser l’Hinakia qui génère la propulsion du labeur ni endommager ses pistons. Sous la contrainte les Exomusc, presque translucides, difficile à discerner, commencent à se foncer, les fibres entrelacées des nano-tubulaires commencent à souffrir. Quand c’est gris, c’est pas bon signe. La partie organique des muscles artificiel ultra-résistant ressentent la douleur. Dans le cockpit du labeur, la Jobotahe a devant ses yeux le tableau de bord qui clignote. Il n’y a pas besoin d’être un génie pour comprendre que « rouge qui clignote » en faisant un bruit strident ; c’est qu’il a un problème. La luxation des muscles, la déformation de la structure, trop d’alarmes. Elle a un labeur pour des combats clandestins, face à elle, une unité de guerre, elle ne fait pas le poids. Sans hésiter elle s’éjecte. Le capot s’explose sur l’épaule du Voile-Guerre de XeAr et va s’écraser à plusieurs mètres. La Jobotahe s’est faufilée et atterrit pas loin. De sa main gauche elle trace un petit aquaglyphe devant elle, avant qu’il ne disparaisse, paume en avant, elle l’imprime à l’intérieur de sa main. Elle saute et d’un geste fait claquer un fouet tranchant, le Niibi d’eau forme des filaments aiguisés qui se dirigent tout droit sur XeAr dans son armure. La substance magiquement corrosive lacère le Voile-Guerre comme des jets acides et dissolvent net son sort. Le Voile-Guerre se volatilise. « Nu » XeAr fait face, pendant que le labeur s’écroule de tout son poids puisqu’il ne le tient plus. giifa propulse quatre tentacules pour les éloigner du combat et mettre de la distance. Il pianote un nouveau Fluctuscript. De sa main une traînée d’énergie éthérée, superchauffée, une colonne de lumière chatoyante et brûlante, fonce sur la Jobotahe. Le regard plein d’assurance elle voit la Flambée de l’Esprit Brûlant du Dilo lui foncer dessus. A peine à 50 cm, elle fait un pas en avant et claque du pied. Le Feu mortel se sépare en deux devant elle et le sort bouillonnant va détruire de part et d’autre des caisses, en faisant fondre le sol et coupe en deux des labeurs vides inactifs.

Un son clair et pur se propage dans tout l’espace de manière enchantée, ça signale un événement important ou une présence magique. Là le Claryson annonce une distorsion illusoire de la réalité, XeAr est plutôt immunisé, mais il voit que la [Jobotahe](https://paoriiu.jiuuijh.fr/encyclopedie/#Jobotahe) y est sensible. Son esprit vacille, et elle perçoit l’environnement en une illusion troublante et tangible, elle a un vertige au sein du vrai et du faux.

La Jobotahe a reconnu une danse des Ombres Liquides ; ils arrivent !!

Un mage capable de sortir des algorithmes de guerre, des Pounawas pourchasseurs. C’est pas les autorités normales, il n’était pas là pour elle, en revanche eux sont là pour lui. Lucide la Jobotahe ancre ses pieds dans le sol, fait pivoter le buste de l’autre côté en direction d’une sortie. Les jambes ploient, elle disparait dans un fracas de débris et de poussière. Elle a déjà disparu quand l’onde de cavitation explose avec fracas à l’endroit où elle était, dispersant le nuage de poussière et laisse apparaitre le sol défoncé sur plusieurs mètres, la trace de ses pieds en martyr.

Il a fallu quelques dix secondes durant ce rapide combat pour voir arriver les renforts.

giifa offusque la vue normale, pour passer en Goéthéurge

XeAr voit apparaitre la première forme, quelques algues sur sa carapace aussi dure que le pounamu dont elle a le verte de Jade. Une créature crustacée à corps plat, segmenté, dotés de quatre paires de pattes recouvert de cette carapace magique. Le Pounawa possède également devant ses pièces buccales une paire de pédipalpes capable de canaliser et de projeter des sorts. Juste à côté, la silhouette d’une deuxième carapace de Pounawa. Cette carapace est une tannée, naturellement dure elle permet en plus de créer des barrières énergétiques. Il y a plus que deux Pounawas ; il y a en a un autre un peu en retrait et deux qui arrive depuis le fond. Ils sont vraiment nombreux, des modèles Pycnogonida. Ils ont une carapace très difficile à briser, même avec de puissants ne va pas être de la tarte.sorts, ils sont cinq, combattre cet Égrégore ça

Remplacer la magie d’une Jobotahe technicienne contre des Pycnogonida Meridionale harrisi ; cinq Pounawas… il se demande s’il y perd au change.

D’un autre côté autant il ne voulait blesser la Jobotahe, là, il n’a aucun scrupule à détruire ces gadgets.

XeAr se prépare à mettre la main dans le sac quand il sent le contact. giifa lui donne le chargeur qu’il voulait prendre, elle le lui glisse dans la main et il s’aperçoit que son hapax et déjà déchargé, prêt à revoir ce nouveau chargeur. giifa est on fire, prête au combat et elle n’a pas l’intention de se laisser faire. Elle va se battre et aider XeAr de toute ses forces, il le ressent dans le corps de sa compagne enroulé sur son buste.

De sa main droite, auriculaire pouce, pouce majeur, index majeur et annulaire auriculaire replié il envoie deux scripts d’annihilation. De la main gauche il trace en marmonnant les deux jettaturas de purges qui vont avec. Il va avoir besoin de nettoyer son organisme des produits chimiques que ses cocktails de sorts ont parasités. Il va lui falloir des veines propres pour les combats qui arrivent. Ça va taper et ça va taper fort. giifa utilise sa capacité mimesisquatique pour les camoufler tous les deux le plus possible, les gardes ont du mal à les répéter mais ça n’est quand même pas assez.

XeAr s’enfui, il acaude ses palmes pour aller se cacher parmi des caisses, les pigments des chromatophores de giifa ne sont pas suffisants. Mais il ne cherche qu’a gagner un peu de temps ; le temps que ça agisse. Les Pounawas les ont repérés, ceux qui étaient camouflés se divulguent et foncent vers lui. Ils sont pris en tenaille et les jettaturas qui ne font toujours pas effet. giifa tend à XeAr quelque chose, décidément elle prend beaucoup d’initiatives… « Il y a beaucoup a découvrir sur nos compagnons… » mais c’est peut-être pas le bon moment pour penser ça. Qu’est-ce qu’elle m’a donné, se dit XeAr tout en regardant sa main. Une grenade flash ? mais ? il n’en a pas pris, encore une idée de NaHO, c’est pas stupide, pas stupide du tout. Ça va lui permettre de gagner encore du temps, alors que la grenade atterrit entre les deux groupes d’assaillants. XeAr a baissé la visière de giifa pour qu’elle ne souffre pas d’aveuglement et lui a plongé sa tête dans son avant-bras.

wouch !

Les Pounawas ont relevé la protection de leur yeux un poil trop tard, maintenant ils sont aveuglés et en plus ils ont les yeux oblitérés. Ça ne suffira pas mais ça va lui permettre de s’enfuir un peu plus loin entre des labeurs et des caisses pour rendre la traque plus difficile. Bien que ce ne soit pas possible ils sont trop loin, mais XeAr à l’impression d’entendre la réinitialisation visuelle des Pounawas alors qu’ils avancent au sonar pour continuer leur poursuite. C’est beaucoup moins efficace en éco-localisation dans tout ce bazar, ça rebondit dans tous les sens. Entre les labeurs et leur revêtement anti-vibration, les pièces qui trainent un peu partout, le sonar ça doit être un calvaire pour eux. Tant mieux c’était le but recherché ; gagner du temps. Du temps il en a gagné, suffisamment pour être près, bien qu’ils soient encore assez loin de lui. Ce jeu de mot l’amuse, c’est pas le moment de se marrer. Il a déjà armé son hapax pendant que giifa range les deux chargeurs qu’il a laissé tomber pour quelle les rattrape. Ils font une chouette équipe. Ils l’ont rendu un peu euphorique ces deux scripts d’annihilation. Faudrait voir à pas trop prendre la confiance c’est cinq Pounawas en face quand même, des gardes et ils savent se battre.

De manière dissymétrique il compose ses scripts. De la main gauche il commence par le début et avec la main droite il l’exécute à rebours. Ça va chauffer. Il plonge les deux mains sous giifa, dans son dos et il en ressort deux armes à projectiles. Elles sont invoquées, elles brillent de couleurs safre et safran, et quand les projectiles sortent de la bouche du canon ça fait une jolie couleur bleue céleste. Et plus loin ça fait un gros boum. A sa gauche deux caisses explosent et derrière un Pounawa qui se cachait manqué.

De l’autre main il a touché à l’épaule d’un des trois Pounawas qui le flanquait à gauche. Le bras est complètement arraché, on voit toutes les structures organica-mécaniques. Ça doit faire mal : ha ben non ! ce sont pas des êtres animés, mais de simple automates. Les quatre autres se montrent plus prudents dans leur assaut. Le Pounawa blessé lâche son arme et attrape de son sac ventral sa capsule de retrait. Dans une distorsion Smaragdine il disparait. Des renforts vont arriver, il faut s’activer de se débarrasser des quatre autres.

  • XeAr s’il te plait… » Crie-t-on à droite.

Deux projectiles sur la source du bruit. Les deux Pounawas sont touchés de plein fouet, au moins trois membres inférieurs chacun arrachés dans une tornade de fracas Viride. Ça va vite. giifa bascule sur sa vision, les deux Pounawas à gauche se sont séparés. Deux projectiles Orpiment se fracassent sur sa barrière de protection dans une belle gerbe violette. Les déflagrations endommagent le bras du labeur derrière lequel il était caché. Un seul geste, deux tirs synchronisés, un seul bruit de détonation. Deux Pounawas à terre. Ça va trop vite. Les quatre capsules de retrait distordent simultanément. Ça a était trop vite. Tant pis pas le temps de se poser des questions, il faut en profiter. XeAr se précipite vers la sortie qu’il avait déjà repéré.

Sa vision change, que noir et que blanc.

ting !

giifa a fait activer une jettatura à la main de XeAr.

Vrom !

  • Mais put… » Commence-t-il avant de se reprendre et de compléter ; « …naise ; punaise, mais c’est pas possible. » En pestant et en râlant. Tout en se disant ; « Je viens de m’auto-censurer un gros mot ? Je suis tonton et je fais attention à pas trop en dire des gros mots, mais là c’est peut-être pas le bon moment pour penser à ça » D’une pensée d’autodérision ; un sourire aux lèvres. ( point d’ironie)

Ils se retrouve le crâne enfoncé dans le sol jusqu’aux épaules, la main d’un Pounawa sur la joue.
Avec la force du coup, le pied droit de l’assaillant a fracassé le sol sur trente bons centimètres. giifa est KO, ses tentacules ballants sont encore agrippés au corps de XeAr par les ventouses.

  • Hé bien  » Toujours son sourire aux lèvres. ( point d’ironie)

  • Si tu pouvais avoir l’amabilité de te rendre sans faire plus de dégât XeAr, ça arrangerait tout le monde. »

Wink !

XeAr se retrouve debout derrière son attaquant. A sa gauche deux autre Pounawas, encore un derrière, deux au-dessus de lui et trois autres en retrait à droite : ça fait neuf. Le Pounawa derrière lui se précipite pour lui asséner un coup derrière la nuque. Avant qu’il n’ait pu l’atteindre en traitre, un premier Pounawa tombe. Raide. C’était son assaillant celui qui lui a enfoncé le crâne dans le sol. Un script de la main droite. XeAr fait face aux deux Pounawas qui étaient au-dessus de lui. Il est monté en altitude ; ne pas laisser l’avantage tactique. Un mot, un geste, deux Aquaglyphes.

XeAr a activé leurs capsules de retrait. Trois distorsions Smaragdines.

Plus que six.

Zinn !

Les trois Pounawas restés en retrait ont lancé chacun un sort. La pièce se courbe les contours de la réalité se dérobent, créant des illusions statiques et des perceptions floues de l’environnement.

Les formes et les structures semblent bouger, disparaître, les points de repère deviennent incertains et les issues rétrécissent, elles sont minuscules. Personne ne pourra passer par là.

Profitant des effets du Reef-Shade qui rend la vision granulée et instable avec des ombres trompeuses, les bras d’un Pounawa coupe l’espace en direction de XeAr. Le Wakan libère une explosion d’énergie magique directif mais chaotique, infligeant des dégâts tranchants. Les deux labeurs qui se trouvaient sur le chemin tombent coupés, nets ainsi que quelques autres matériels plus loin. Un autre Pounawa s’est déjà précipité au corps à corps. Les attaquent coupent elles aussi ; XeAr en deux. Le Pounawa au contact frappe à la mâchoire… dans le vide, l’image de XeAr s’efface, le Pounawa aussi. XeAr fini de claquer des doigts, l’image n’est plus là. Cocktail ! giifa reprend conscience. Le combat va redevenir déséquilibré. Le Pounawa qui avait essayé, tout à l’heure, de l’attaquer par derrière lance sur lui un sort Héliotrope. Sa main irradie et un trait fin comme un atome tournoie vers XeAr. L’eau change de couleur, elle bouillonne, la chaleur fait onduler la lumière et la magie du projectile accentue le phénomène. De sa main gauche nouvel Aquaglyphe, et un Fluctuscript s’exécute, le cocktail a déjà pénétré jusqu’à son cœur. Il attrape le trait du Tayan de sa main droite, le fait tournailler pour les renvoyer à son expéditeur ; c’est fatal, distorsion Smaragdine. Dans le même mouvement il se précipite sur les deux Pounawas restés au sol qui n’avaient toujours pas bougé. Ils se retournent au ralentit. Trop tard, trop lents. Coupés en deux. Leurs deux moitiés se mettent à tourniller sur elle-même avant de disparaitre dans une seule distorsion Smaragdine. Et de six, plus que trois.

Ce sont les Pounawas qui ont lancé des sorts en évitant le contact. giifa force la vue de XeAr à nouveau en noir et en blanc. Uniquement du noir et du blanc. Les Pounawas sont visible comme un phare au milieu de la nuit, elles irradient… de magie ?

XeAr voit tout autour des fils qui dansent au ralentit, puis ils deviennent plus dru, le mouvement s’accélère, les fils forment comme une algue qui ondoie. Vite, plus vite, puis la vue se brise. L’algue est figée, elle a déchiré le temps. La vue est fissurée de milles failles. Puis la vue en noir et blanc éclate. XeAr voit à nouveau avec ses yeux. La jettatura de tachypsychie vient d’éclater en mille morceaux, l’accélération boostée du rythme de la pensée est passée. La bulle est crevée. Le temps reprend sa viscosité normale, les mouvements des Pounawas redeviennent normaux. Les sorts pleuvent sur lui, ils sont durs et pesants. giifa donne deux nouveaux chargeurs et range les vides dans le sac à flanc. XeAr compose un nouveau script ; puis il lance une série de onze sorts en simultanés. Il éjecte le troisième chargeur qu’il vient de siphonner en une seule fois que giifa attrape d’un tentacule, tout en parant trois attaques avec cinq autres tentacules. Entourés d’un joli goniochromisme triomphants les tentacules font rebondir les sorts qui vont s’écraser au fond du hangar dans des gerbes d’étincelles opaline, orange et rose. Tout ce qu’elles touchent fond et coule comme du miel. Un labeur commence à s’effondrer sur lui-même et à dégouliner au sol. Les Pounawas se sont regroupées pour mieux parer à leur tour les sorts. Mais cela ne suffit pas, deux arrivent à pénétrer leur défense commune. Un petit Serpent des Abysses, de quelques mètres, l’entoure d’Alexandrin poétique un des Pounawas, s’enroule et dans un mouvement constricteur l’étouffe dans une mélopée lyrique. Des filaments d’énergie sombre se matérialisent autour de la cible, se serrant avec une pression croissante jusqu’à l’implosion et suffocation sans parvenir à briser la carapace. Le sort d’Amaru provoque une nouvelle distorsion Smaragdine. Les deux derniers Pounawas sont surpris. Ils tentent un sort d’accélération. XeAr ralentit, ses mouvements deviennent comme une complainte. Ils en profitent pour s’approcher et lancer le sort qui finira par le capturer et l’arrêter. Trop prêt. De derrière elles surgissent deux tentacules de giifa qui active leurs capsules de retrait. Ils se regardent comme pour dire ‘’Comment il a fait ?’’. Trop tard. Distorsions Smaragdines et ils disparaissent à leur tour.

  • Ça y est, on en enfin fini… » S’esclame XeAr…

Woum !

  • Le mauvais œil… » Ajoute XeAr en voyant devant lui apparaitre trois mages. « … j’aurai dû me taire et m’enfuir, moi et ma grande bouche… »

A une trentaine de mètre de lui, l’eau ondule dans un belle couleur bleue irradiante, elle s’épure au fur et à mesure tout autour des trois mages. Il n’y a plus aucunes particules ou poussières en suspension. L’eau laminaire est translucide comme un cristal, on a l’impression que la pièce est vide, de vide, qu’il n’y a plus d’eau ni de gaz. C’est vraiment beau et hypnotisant.

  • Si tu te rendais XeAr et surtout si tu nous rendais ce que tu as dérobé, ça nous arrangerait tous et… il y a déjà eu pas mal de dégâts ici, sans compter les Pounawas. »

  • Merci, je passe  » Répond XeAr en lançant un premier sort. ( point d’ironie)

Il envoie un gros coup de poing, un direct long du bras arrière, épaule droite bien balancé, hanche bien ancrée dans le sol ! Les dalles sous ses pieds cèdent et se fracturent. Le bras tendu vers ses trois nouveaux adversaires. La pression est telle que ça forme des cercles concentriques entre son poing et en direction des trois mages. Les cercles s’agrandissent au fur et à mesure qu’ils s’éloignent de XeAr, les derniers au plus proches des mages font toute la hauteur du hangar.

Ça a pris 0,02 de seconde, 30 mètres. L’onde de choc concentrée de gaz super-comprimé et chauffé, crée une mini-explosion thermique sur les trois mages, et la Pyrnova se propage le long de la barrière d’énergie du cocon Némolemme qui les protège. Puis l’onde Pyrogène frappe le mur en arrière dans une impulsion invisible de pression et de chaleur qui rebondi un peu dans tous les sens, en soulevant de la poussière, des débris et du limon. L’eau si claire devient un immense bourbier boueux baveux, un bordel brouillis, une bauge, un véritable bousin bigarré.

On ne perçoit plus rien.

Les trois mages essaient de lancer des sorts de lumières, mais ça ne fonctionne que dans l’obscurité. Leurs sorts éclairent les sédiments en suspension, comme les phares dans un brouillard. Ils sont tous les trois le nez dans les broussailles d’un bocage fangeux, incapable de distinguer XeAr dans cette bétoire. Les Goéthéurges de ses assaillants n’ont pas le temps de réagir, sonnées. Il est déjà sur eux, giifa lance deux tentacules sur celui de droite pour le jeter à terre, XeAr fauche celui du milieu qu’il envoie sur le dernier à gauche. Le mage du milieu lance un sort planaire pour renverser l’horizon, malin. Maintenant c’est XeAr qui est par terre à l’envers et tous les trois debout au-dessus de lui.

  • Tu vas pas nous faciliter la tâche  » ( point exclarrogatif)

  • On dirait …» Répond XeAr « … si vous vous donnez tant de mal, c’est que ça doit le mériter… »

  • S’il te plaît… » Le mage de gauche n’a pas fini sa phrase que celui de droite a déjà lancé un sort.

La véralume touche le sol de sa lumière nacrée bleu méthane et elle commence à embrasser les poussières de l’eau dans des étincelles brillantes et chaudes. L’eau commence à bouillir. Cet imbécile vient de lancer une hydroflamme au milieu de sédiments et de planctons. Le mage du centre lance avec la main droite un premier sort et de la main gauche un second contre sort. Le premier sort fait tourbillonner l’eau dans l’étape de purification Nigressence, l’eau s’éclairci, lavée ; pour être plus précis précipitée par filtrations magique à l’aide d’éponges de verre, il y a ajouté un réactif cristallin, qui donne au sort une belle couleur pâle et lumineuse. Un très beau sort d’Albedine exécuté avec poésie, XeAr est admiratif. Le second sort une Déluvence suave et agréable. La pluie d’eau douce surgie soudain au-dessus de tous les quatre, les gouttes, avec leur beau vert menthe des fumeroles, les enveloppe de sa gentillesse, chargée de mémoire séculaire. Ce mage est vraiment un magicien, ses sorts sont oniriques et surréalistes. Des Haïku élégiaques mais étrangement pas si tristes que ça. Les Goéthéurges des trois mages sortent de leur torpeur, l’onde de choc les a sonnées mais pas assez longtemps. Giifa a déjà rechargé les chargeurs et plusieurs cocktails coulent déjà dans les veines de XeAr. Alors qu’il prend la parole, il enlace des Échosylles à ses paroles où chaque syllabe est porteuse d’une signification magique intrinsèque, les trois antagonistes n’aperçoivent pas les Moussements des sorts.

Il illustre de ses mains son propos dans l’écume de préparation du sort, et ses mains surjouent la dramaturgie de son propos ;

  • Ces feux que vous avez allumés contre moi n’étaient pas charitables,

  • À votre tour goûtez les feux de mon enfer que je vous destine ! Coupables ! »

Le dernier mot claque comme ses mains et ses doigts finissent l’Aquaglyphe.

Le sort multiple est lancé, le cube de Zonation entoure les trois mages pétrifiés, sur chacune des 4 faces verticales apparaissent les Hydroglyphes lumineux.

Entre XeAr et les mages ;

Véralume, flamme douce de la mer,

Derrière eux

Que ta lumière éclaire mes vers. *

à droite

Sous ton éclat, je trouve la clarté,

et à gauche

Que ton reflet me donne l’immensité.

Pendant ce temps giifa projette des cristaux jaunes éclatant de soufre octoatomique.

Le cube commence à se remplir de « La flamme froide qui danse sur le seuil des enfers marins. »
Les flammes, jaune souffre, commencent à envahir le cube, le sol s’ouvre sous leurs pieds…
Ils ont le regard terrifiés, d’immenses crevasses de lave brulante en contre bas, le cube se brise sous la chaleur, les hydroflammes bleues commencent à envahir le hangar et se propagent le long du sol.
giifa jette devant eux des ampoules de verre enchanté qui se brisent en touchant le sol dispersant le Catalyseur H2O-Éthérique. Le gaz liquéfié sous haute pression magique se libère dans l’eau et provoque une dissociation explosive qui libère l’énergie primordiale de l’élément liquide (Hydrolyse magique intense). La source d’énergie est considérable, même pour un sort majeur et dangereusement instable. « Le baiser qui éveille le feu dormant dans le cœur de l’eau.« , c’est le souffle d’Ondine.

Les labeurs les plus proches commencent à fondre et s’effondrer sur eux même, les caisses en métal et les éléments les plus fragiles coulent. Des flammes d’eau jaunes souffre et rouge infernal jaillissent des crevasses et commencent à créer un tourbillon de Vorticessence tout autour des trois mages immobiles, la chaleur envahie tout. Au plus près du cœur de cette fournaise, le métal devenu liquide, forme des flaques qui s’évaporent dans des volutes corrosives.

L’enfer se déchaine sur les trois mages qui ne bougent plus, les flammes d’eau enveloppent tout le hangar de jaune Soufre Abyssal et lèchent le plafond d’un rouge écarlate effrayant. Au-dessus se dresse la silhouette d’une main noire sans lumière, menaçante qui danse avec les éclats de flammes, comme si cette main était en train de tracer de nouveaux Aquaglyphes mortels. La peur, la terreur coulent de toute part des mages, comme coule le métal fondu dans le hangar, les labeurs les plus proches sont devenus de grosses flaques. La noirceur de la main commence à envahir le cœur des mages, elle étend son Osculuniscence de plus en plus à travers le hangar et commence à absorber la lumière des flammes. Tout commence à s’éteindre, seul au pied des mages coules la lave des enfers ouverts devant eux.

Puis…

Chapitre 22

Elle est apparue.

Dans le noir le plus pénétrant, de l’obscurité la plus sombre.

Au-dessus des mages une silhouette de lumière dézippe le voile de ténèbres au fur et à mesure qu’elle descend vers le sol. La lumière ; sa lumière fend en deux le sortilège, d’un blanc simple et éclatant.

La joie revient vers les mages, ils commencent à bouger et la voit : l’enchanteresse, les bras écartés, comme pour écarter la noirceur de cette eupraxie.

Le cœur vibrant d’une galaxie en floraison, se diffuse en parfums mystiques et scintillants, réalisant avec grâce et succès la dispersion du sort de XeAR.

L’enchanteresse se pose, le pied droit touche le sol, elle fait face à XeAr ; elle s’est interposée entre lui et les mages. Tout en ramenant ses bras sur sa poitrine elle lance une Rippléon chaleureuse et ces mots aux mages :

  • Ça va aller ? si vous en avez la force, partez. »

L’onde magique de ses paroles se propage dans l’eau avec un arrière-goût miellé et persistant, apportant joie et renouveau sur une note épicée.

Ils ne se font pas prier dans une Ondéclic leurs corps se sont déliés comme une algue caressée par le courant, les contours se sont estompés en un halo d’opalescence, avant de se fondre dans le silence abyssal, laissant derrière le souvenir d’un murmure d’eau et l’écho d’une mélodie oubliée.

Leurs peurs ont disparu avec eux.

  • A nous deux. » Lance l’enchanteresse en même temps que les tentacules de sa Goéthéurge.

Une méduse corail et feu vif, l’ombrelle éclos doucement et couvre entièrement l’enchanteresse, tandis que les bras oraux se déploient de part et d’autre, les tentacules venimeux s’étalent et envahissent l’espace du hangar. C’est une magnifique Nemopilema de presque deux mètres qui enlace sa partenaire de son corps bleuté translucide et ses tentacules sous-jacents jaunâtres bruns parcourent l’eau d’une saveur douce et légèrement citronnée à travers le hangar. Quelques bras oraux étreignent l’enchanteresse et une partie du corps est lovée dans le sac à flanc en kelpissage, tissé à partir de plusieurs Laminariales brunes et plus claires. Il y a au moins six espèces différentes, un travail magnifique qui projette des couleurs iridescentes ensorcelée avec pleins d’Écailles-Miroir un peu partout. Elle porte un très beau casque intégral, soutenue d’une magie poétique. Devant la bouche, dans l’excroissance translucide, se loge un filtre Siphonelle, ça va pas être possible d’empoisonner l’eau ou de provoquer des hallucinations de cette manière. Bien évidement ses oreilles sont protégées du bruit par un Quiétal, de part et d’autre avec la forme caractéristique de la spirale du nautilus, c’est très élégant.

Mais elle n’est pas là pour un défilé de mode, ça va saigner. XeAr se tient prêt.

Sans un Moussement les sorts ont jailli ; un son profond, si profond qu’il fait frissonner les coraux, giifa tremble de toute sa capacité Némochrome, elle est apeurée comme jamais ça ne lui été arrivé, elle scintille de milles couleurs, ne sachant choisir laquelle pour exprimer combien elle a peur.
Plusieurs doigts d’anges de la mort se précipitent vers XeAr le long de quelques tentacules de la méduse.

Les brinicles forment des figures de Lichtenberg hypnotisantes qui se dirigent toutes de glace vers XeAr, les yeux médusés et plein d’admiration. En un seul mouvement elle a eu le temps ; de booster son métabolisme avec un cocktail ATP-Mitochondrion Flamme, de séparer les différentes couches de salinité de l’eau en différentes strates haloclines. En même temps elle dirige cette glace superionique par Marinokinésie tout le long des tentacules de sa méduse autour desquels se crée la nucléation de glace.

Malin et poétique…

Vraiment impressionnant l’art de l’enchanteresse.

Elle exploite un état de la matière assez exotique, elle a fait grimper la température à plus 5000 K et localement elle est arrivée à augmenter la pression. À ce degré, la glace forme des cristaux cubique au sein duquel une étrange danse chimique se réalise, tout le long des tentacules. L’eau transitionne de phase, des ions saturés d’oxygène se cristallisent, et catalysent les ions d’hydrogène. Tout ça devient hautement conducteur en se transformant vers l’état solide ; glace superionique, une magie Cryohydrie très lyrique.

Elle a aussi déployé un champ d’énergie pour la protection du hangar et éviter plus de dégâts, XeAr n’avait jamais vu un Vorticium aussi limpide, d’habitude le sort est plus démonstratif et il tourbillonne. La protection du Vorticium transporte une symphonie gustative, où les notes de miel et de graine d’étoile dansent en une valse à travers ses branchies.

Quelle sérénité.

Littéralement pris sous le charme XeAr laisse les sorts s’exécuter sans broncher, les doigts d’anges de la mort sont proches de le toucher, il claque des doigts. La bulle magique d’eau surchauffée éclate en vapeur brulante pour lui offrir toute sa protection.

C’est un peu triste de contrer un si joli sort, tellement bien élaboré par un bête Souffléclat tellement basique ; mais qui offre une défense si rapide. C’est vrai que ce sort ne sert pas à ça, il est utilisé par les ouvriers Geyserions qui travaillent sur les évents hydrothermaux et des geysers sous-marins. Ces ouvriers travaillent sur la chaleur et la puissance brute mais aussi avec des minéraux. C’est un sort d’auto-défense, en cas d’accident, il doit être simple, rapide et efficace ; il l’est.

L’enchanteresse vacille, elle est surprise, ses sorts ont été nullifié sans aucun effort apparent… elle ne semble pas connaître le contre sort qu’il a utilisé, normal on ne l’enseigne pas en cours de magie mais de sidérurgie ou géo-thermie.

Quoi  XeAr ne s’en est pas aperçu mais il est cerné par les tentacules, il y en a tout autour de lui, c’est une nouvelle invocation qu’elle a lancée ou c’est son sortilège qui continue ? ( point exclarrogatif)

  • Il va falloir faire preuve d’imagination. » Se murmure XeAr

Elle triche, elle aussi utilise sa Goéthéurge c’est elle qui a pris l’initiative de déployer ses tentacules, ce n’est pas l’enchanteresse qui le lui a demandé : intéressant. Les bras oraux de la méduse manipulent comme giifa les chargeurs à cocktail de l’hapax de sa porteuse.

Ses tentacules s’étirent et s’entrelacent dans l’eau, générant des motifs lumineux complexes et des pulsations, ses filaments changent de couleur et le contact avec ses tentacules n’est pas brûlant, mais électrise de poison. La créature médusoïde a envahi tout l’espace autour de lui. Il va falloir déployer une théurgie innovante.

Pour faire front aux tentacules sous-jacents, XeAr déploie des rubans d’algues fluorescentes qu’il agite dans la danse du sort Velgondra. Des mouvements secs et subsoniques propulsent les tentacules de la méduse, comme tout à l’heure son coup de poing ; dans des cercles concentriques.

Une ouverture. Il vient de se dégager un chemin en ligne droite vers l’enchanteresse : fin de l’Hineka avec de ses longs filaments lumineux.

Il est en face d’elle, légèrement plus grand, il sent à travers la visière de son casque le regard de ses yeux perçants. L’enchanteresse dégage une odeur réconfortante et légèrement boisée : une empreinte olfactive d’un matin printanier, mêlant le miel et une touche herbale.

Il commence à grandir ou bien est-ce elle qui rapetisse ? Les environs ne changent pas de forme. Il grandit et se déploie au-dessus d’elle, il commence à la regarder de haut. Elle est obligée de lever la tête, ils sont proches et il est vraiment grand, il doit mesurer au moins huit mètres maintenant…
L’eau vacille et danse.

La lueur de l’enchanteresse, c’est l’autre nom des méduses, disperse ses tentacules et ouvre grand ses bras pour paraitre plus imposante, aussi impressionnante.

  • Ridicule. » Murmure l’enchanteresse, XeAr n’a pas dû l’entendre tellement elle l’a pensé.

On ressent les émotions dans ce mot, XeAr les ressent aussi tout le long de sa colonne vertébrale. L’enchanteresse ne cherche pas à dissimuler le Moussement de son enchantement Ondulatoire.

A chacun des mouvements de sa cage thoracique, inhalation, exhalation, elles grandissent toute les deux, la lueur et la porteuse. Ses épaules s’élargissent comme un mur infranchissable, inhalation, exhalation, XeAr arrive à peine à ses hanches, elle doit faire presque trente mètres de haut. Toutes les perspectives sont respectées, elle grandit dans le hangar, elle est bien plus grande que les labeurs, les rares qui n’ont pas fondus au loin. Inhalation, exhalation, elle dégage une sensation de puissance… non elle dégage la puissance elle-même. Son Aurancre diffuse tout autour dans l’eau environnante, le long des tentacules dispersés un peu partout. XeAr est entourés de six bras immenses, deux de l’enchanteresse qui l’enveloppent comme pour lui faire comprendre qu’il est enfin capturé. La puissance du sort l’écrase au sol, inhalation, exhalation, il plie des genoux et pose sa main droite à terre.

– Comment oses tu utiliser contre moi mon propre sort ! » Lance-t-elle dans un mouvement.

Pour faire face XeAr a levé son bras gauche, le genou droit à terre, appuyé sur son coude droit. Il tend sa main gauche en direction de l’abdomen de l’enchanteresse tout en la fixant. Avec ses doigts il tend l’auriculaire, le pouce et rassemble ses autres doigts dans sa paume. Il plonge son regard dans la direction de la visière, il sait qu’elle ne le quitte pas d’un cil. Appuyé sur son coude droit avec sa main droite il déclenche un Fluctuscript de sa composition.

C’est autre chose que l’ATP-Mitochondrion qu’elle a utilisé.

C’est vraiment pratique trois tiers de fiole ; il a pu stabiliser trois cocktails ensemble, le premier Glyco-Synthase Vitale, une sorte de sirop énergétique ultra-cheaté contenant un mélange de glucides marins complexes (polysaccharides d’algues) et une enzyme alchimique (la ‘Glyco-Synthase‘) qui optimise le métabolisation en pure énergie vitale et magique. Ce premier cocktail fournit une énergie rapide mais durable, idéale pour les efforts prolongés. Simple mais efficace, merci les ouvriers des profondeurs ; « Le nectar des algues solaires, l’énergie douce tissée en chaînes de sucre.« 

Dans la deuxième partie il a synthétisé un Phosphorus Anima Lumen, d’habitude c’est un Cocktail instable dans lequel du phosphore blanc (P4) magiquement isolé est maintenu en suspension colloïdale. Il est arrivé à lui trouver une forme stable et fiable. En micro-dose, il stimule l’activité synaptique (intellect) et charge normalement l’Aurancre d’une bioluminescence spectrale.

Mais sa formule modifiée a inversé cette propriété au profit de la stabilité. Sous sa forme canonique ça permet de laisser des traces lumineuses dans l’obscurité, là c’est exactement le contraire, ça crée plutôt de l’Osculuniscence. Cependant, la formule même modifiée reste hautement réactive à l’énergie vitale ; la première partie de son cocktail le GSV.

Et pour finir sur la troisième couche, un Filtre de Lorentz Contracté, ce philtre agit sur la perception subjective de l’espace-temps. Ça permet de manipuler les constantes éthériques locales via un champ magique interne. Le Lanceur peur créer une légère « contraction » des longueurs perçues et une « dilatation » du temps subjectif. Les distances semblent plus courtes, les mouvements plus rapides. Effet subtil mais potentiellement décisif pour l’esquive, la vitesse de réaction ou la fuite.

« Plier l’instant, comprimer l’horizon.« , il est fier de son slogan.

Au moment où XeAr ouvre la bouche pour répondre giifa libère un cocktail de Cytokine des Murmures.

Le cocktail de protéines diffuse dans l’eau, des signaux bio-alchimiques complexes qui agissent comme des modulateurs sur les récepteurs cellulaires ; ceux qui sont liés à la perception subtile. Si XeAr ne peut atteindre l’enchanteresse à cause du filtre de son casque… ce n’est pas le cas de sa lueur, la méduse va morfler. En libérant le cocktail giifa à « régler le volume » de l’Aquasonance pour son propre confort. Elle a filtré les bruits, amplifiés certains échos faibles et brouillé l’Hydrapathie, pour se protéger elle et XeAr du tumulte émotionnel qu’ils vont engendrer et au contraire amplifier ceux de leurs adversaires :

Ça va taper !

XeAr fixe la visière dans un sourire plein de complaisance.

  • J’ose  » S’esclame XeAr dans la profondeur caverneuse des branchiospines de sa gorge en faisant raisonner ses opposantes et résonner l’eau ambiante. ( point d’ironie)

Et il grandit, il croît, il gonfle, sa taille augmente. Il a déjà dépassé l’enchanteresse et il la surplombe de presque cent mètres déjà. Et il continue de grandit. Encore. Sa taille augmente. Encore. Ça continue comme ça encore de longues secondes.

*** NOTE je n’ai pas encore fait de règle de trois pour les proportions mais en gros il fait 500m 700m de haut – j’ai pas les proportions mains, jambes etc… pour l’instant je m’en fiche, je veux garder la notion de gigantisme ***

  • C’est ridicule. » S’esclaffe la magicienne quand même ébahie.

Les perspectives font n’importe quoi : il est bien plus grand que le plafond du hangar et pourtant sa tête en est encore tellement loin. L’enchanteresse n’a pas changé de taille et elle est bien plus grande que les labeurs tout proches, elle lève la tête du haut de ses quarante ou cinquante mètres, elle arrive à peine à apercevoir le regard de XeAr. La tête est au moins à un demi kilomètre de là, elle ne voit plus ses yeux. Aucune perspective, aucune proportion n’est mise à mal et pourtant il est bien plus grand que la taille du hangar, elle ne lui arrive pas à la cheville. Littéralement.

L’enchanteresse reste figée et pourtant elle vacille devant son propre sort ainsi transformé. XeAr a fini de grandir, du haut de ses sept ou huit cents mètres, peut-être plus, il projette son coude droit au-dessus de son épaule pour lancer un grand coup de poing en direction du sol. Dans sa direction à elle. Il tend tous ses muscles, et tout en se baissant il projette son poing entre ses jambes pour venir l’écraser.

  • On va me ficher la paix maintenant. » Réclame XeAr passablement énervé.

Le poing se projette vers le sol, entre les deux se trouve l’enchanteresse. La pression augmente au fur et à mesure que le poing arrive à la hauteur des hanches du gigantesque géant. L’eau commence à chasser tout à l’entour mais la pression augmente quand même. Pas loin de la magicienne, quelques débris fondus et tordus commencent à ployer vers le sol. Plus loin encore la pression, provoquée par l’effet de piston, est telle quelle renverse comme des fétus les labeurs difformes encore debout. Tout en se baissant le poing arrive à peut-être au genou du colosse. Les tentacules de la méduse sont cloués au sol sans aucun frémissement de mouvement. Il y a tellement de pression que le sol commence à rompre tout autour de l’enchanteresse dessinant la forme du poing qui se dirige vers elle. Son casque commence à se fendre, la visière se lézarde. Le poing est à un peu moins de cent mètre d’elle et il accélère encore.

Il est gigantesque, il envahit son champ de vision, elle ne voit plus que ça au-dessus d’elle. Le sol se déforme, et cède par plaques entières de plusieurs vingtaines de mètres. L’enchanteresse sent sous ses pieds le sol se dérober sans aucune métaphore. Elle commence à voir le cratère se former tout autour d’elle, elle s’enfonce, elle se situe plusieurs mètres en-dessous du niveau initial maintenant. Peut-être même une dizaine ou plus elle n’arrive plus à se rendre compte. Les bras le long du corps, le regard creux, ses mains contre ses cuisses bougent fébrilement, elle est tétanisée.

Le poing va la fracasser, elle a peur, vraiment peur.

La pression la fige qu’elle n’arrive plus à lancer un seul sort. Le casque implose et libère les boucles de ses cheveux sur les épaules, qui rejoignent les tentacules de sa lueur et le mélange est d’un bel Auburn lumineux. Le poing n’est plus qu’à quelques mètres, la pression est insoutenable, toujours debout, droite et fière. Figée. Plantée dans le sol. Elle sent la chaleur de l’eau sur son visage, tellement la pression est immense, plus loin il y a même des bulles de vapeurs qui créent de la cavitation et qui entraine les débris de son casque. Les bras, les dix bras le long de son corps, elle voit arriver le poing irréfragable.

Il n’est plus qu’à quelques centimètres… Faisant face, digne et altière, le visage tourné vers le haut.

  • Ça suffit ! »

L’index de la Jobotahe pointé au-dessus de la tête de l’enchanteresse, bras tendu, le sort éclate en des millions de flocons. Le hangar est envahi de pétales Glamourie. Le sort de XeAr précipite en une neige Noctiluint, dont la couleur change selon qu’elle tombe près de l’enchanteresse, de XeArr ou de la Jobotahe … ou loin de tous les trois.

La lumière retrouvée du hangar recouvre la bioluminescence du précipité, qui commence à couvrir le sol d’une fine pellicule. La couleur change autour de l’enchanteresse au fur et à mesure qu’elle reprend ses esprits dans les bras de son sauveur.

  • T’es pas drôle. » Lance XeAr en direction de son ami xxsioo.

Les jambes de l’enchanteresse se dérobent, la Jobotahe la rattrape doucement en l’accompagnant au sol.

  • XeAr, ça suffit ! » Lance-t-il à son ami au loin. « …vient voir les dégâts s’il te plaît. »

XeAr s’approche, au passage il ramasse un gros débris du casque, il le regarde tout en le soupesant. Il dévale la pente du cratère qu’il vient de façonner et se dirige vers le centre. En arrivant près d’eux une étincelle anisée l’envahi, une odeur agréable et douce mais caractéristique le saisi, à la fois légère et riche, du miel floral avec une pointe citronnée.

  • Je suis désol… » Mais il ne finit pas le mot.

XeAr voit dans les bras de xxsioo allongée ; AgI.

Elle lui lance un regard plein d’excuses,

  • Je ne voulais pas… » La gorge serrée.

  • Désolée, c’est moi ! c’est ma mauvaise idée, je vous présente mes excuses. A tous les trois. » Dit Fetyw. +++ desription fetyW *** lexique

XeAr était tellement absorbée par AgI, il aurait pu tellement lui faire mal et c’est elle qui s’excuse…
Et que fait elle là d’ailleurs ? Quoi  AgI est enchanteresse… ( point exclarrogatif)

  • Ce n’était pas une illusion ? » Demande AgI.

  • Si… encore heureux. » Répond fetyW vu l’ampleur des dégâts provoqués par le sort modifié.

Mais et elle, que fait la nord’I ici ? Xear ne l’a pas senti arriver. Il était abasourdi de voir AgI, et elle est enchanteresse ! LA grande enchanteresse, comment il ne l’a pas reconnue ?

Elle est AgI zyNsq : ‘’LA’’ grande enchanteresse ? C’est elle… elle  (prononcer zihinnsécou avec le N majuscule au milieu du nom). ( point exclarrogatif) Maintenant qu’il sait et qu’il la regarde attentivement, oui c’est évident. Cette chevelure rousse avec de longues boucles. Encore au sol, Agi dans ses bras, xxsioo lance un regard à son ami ‘tu vas te décider à l’aider à se relever’.

XeAr s’approche penaud et conscient qu’il a vraiment fait du grabuge et que ça aurait pu être pire. En même temps il se sent un peu trahi par AgI… Pour l’instant il culpabilise plus qu’il ne lui en veut.

Il se baisse vers elle et il lui tend la main pleine d’excuses, de remords et de flocons de sorts. Elle le regarde dans un sourire complice en répondant à sa main tendue, littéralement.

  • Désolée… vraiment, je voulais pas… » Répète-elle sincère en se relevant, un senteur sucrée et florale, avec une pointe citronnée envahie les branchies de XeAr.

Bien qui se sente trahi il comprend qu’il ne comprend pas tout…

Ses yeux héliotrope dans ceux d’AgI et sa main dans la sienne,

  • Il va falloir qu’on parle. » Lance XeAr, sans détourner la tête, son ‘’regard intérieur’’ en direction de fetyW, il s’adresse à elle.

  • En effet ! Oui. Il va falloir qu’on parle répond fetyW mais avant tu as un truc à me rendre. »

  • Euh ? je l’ai pas, c’est NaHO qui l’a. »

  • Pardon ? » Dit interloquée fetyW.

  • Quand j’ai été éjecté : la salle blanche… TranDislution. » Répond XeAr en forme d’onomatopée.

  • Putain mais j’ai rien vu, c’est pas possible !! » Lâche comme ça fetyW.

XeAr, AgI et xxsioo se regardent tous les trois, mais fetyW qu’est-ce qu’il lui arrive de jurer comme un manutos des Docks ? Elle n’a pas l’air dans son assiette, son Eidolon oscille et vacille, elle est vraiment contrariée. Son éther d’habitude si net et perceptible s’est diffusé un long moment, on ne voyait plus les bords de sa forme. Tous les trois la regardent, inquiet, elle leur sourit et a déjà reprit consistance, dans un même geste, elle lance une série de Faëribots pour réparer les dégâts. Rapidement le hangar commence à fourmiller de Corallia (sans S) pour s’occuper des poteaux endommagés, de Souflons qui vont ressouder les structures légèrement déchirées. Il y a quelques Noétibots qui aident les Onde Tisseurs à s’occuper des sortilèges de mur et des Haijilings pour déblayer les gravats. Une flottille Omiràs s’occupe de ramasser les flocons dispersés dans tout le hangar, tandis que de puissants Ruwarais tronçonnent les flaques métalliques pour mieux les évacuer.

  • Vous deux, vous rentrez vous changer, toi interdiction de rien lui dire sauf que tu es désolée en direction d’AgI et toi interdiction de rien lui demander sauf pardon en direction de XeAr. Rendez-vous dans un heure, vous avez déjà le lieu sur vos contacteurs. XeAr sur le chemin tu prends NaHO au passage avec ce que tu me dois, ramène les deux. » Ordonne fetyW.

  • Il va falloir un nouvel hangar pour la contrebande et les combats clandestins. » Lance xxsioo.

  • Oui tu as bousillé tous les sorts de dissimulations. » Acquiesce la nord’I.

  • T’exagères, c’est pas comme si tu étais pas au courant fetyW… » Essaie de se justifier XeAr…

  • …on va parler tous ensemble… et quand tu lui auras expliqué fetyW, il ne pourra pas refuser la proposition que tu vas lui faire. » L’interrompt AgI avec un regard doux et complice.

Elle a fait exprès de lui couper la parole ;

Okayyy… il laisse tomber.

Mais il continue de lui en vouloir, elle l’a vraiment trahi et c’est pas cool du tout. Mais d’un autre côté, il n’a pas envie de lui en vouloir. Il culpabilise tellement. Il a vraiment failli lui faire du mal. Vraiment très mal, lui briser les os en mille morceaux et l’envoyer longtemps à l’hôpital et avec la ferme intention de tuer sa lueur. Il n’a pas du tout envie de se disputer avec elle… ou contre elle ? Si elle venait à apprendre ou à comprendre… ce n’est pas certain que, elle, elle lui pardonnerait pense-t-il honteux en baissant les yeux. Il se rend compte que son avis compte, il tient à elle ? « Mais je serais pas un peu amoureux moi s’interroge-t-il » en se marrent intérieurement.

En relevant son regard, il croise le regard d’AgI, elle lui sourit, elle a compris ou elle a lu dans ses pensées ? Elle a lu quoi ? Qu’il est amoureux d’elle ou qu’il voulait faire du mal à l’enchanteresse. « Zut elle sait, elle va m’en vouloir, jamais elle me pardonnera. » Pense-t-il frénétiquement.

Sous le flux de ses pensées giifa Siphon-Verbe les émotions, les cellules de ses chromatophores ondulent et ondoient d’une de myriade de couleurs pour se stabiliser sur un pigment rose tendre. Il rougit, l’eau l’envahi ses branchies d’un parfum de sucre roux et anisé, légèrement citronné tandis qu’AgI lui sourit. Sa chevelure rouge feu ondoie tout autour d’eux. Un sourire sincère et réconfortant, elle a sûrement des côtes fêlées ou autre chose, sa méduse est dans un piteux état… pourtant elle semble vouloir garder un lien affectueux avec lui.

XeAr est perdu, tout en surjouant un gamin capricieux, il trépigne des pieds et agite ses poings ;

  • Mais xferz grrt fgtr bégaie-t-il comme pour censurer des gros dans un dessin animé pour enfants… zut de flute vous allez arrêter de parler à chaque fois que vous dites un truc c’est une dinguerie, je comprends que je comprends pas tout. Assez ! » Et il continue de rajouter des caisses.

  • Toi, je m’excuserai plus tard, dit-il en direction d’AgI, toi, rien du tout lance-t-il à son ami. »

Il se tourne vers l’Eidolon et sans une geste il disparait dans une filamentation démonstrative et tapageuse laissant une bulle de cavitation bruyante.

<** je sais pas si je laisse ces 2 dernières répliques **

  • On lui pas dit qu’il devait pas utiliser la magie. » Demande xxsioo ?

  • On est pas à une connerie près. » Lance fetYW dans un regard circulaire du foutoir ambiant

** je sais pas si je laisse ces 2 dernières répliques **>

Chapitre 24

XeAr apparait, il se tient debout devant la grande baie vitrée, face à lui la cité. A droite de « l’hydro-port », à l’entrée de la grotte, dans la banlieue de la cité, on peut y voir des champs d’algues. Tout en restant discrète et perdue dans les profondeurs, la douce lumière éclaire le paysage. Les algues ont pu pousser ici grâce à cet éclairage artificiel. On peut distinguer en longeant cette ganse quelques étranges lumières scintillantes. Si le regard remonte le long de la frange, près de la paroi, on devine les courants. Dansants à leurs gré quelques poissons, en bancs. Ils dessinent des formes étranges et changeantes… ( c’est un copier/coller du début c’est fait exprès )

Il se tient, debout dans son souvenir.

  • giifa, tu es prête, c’est parti » et il fait un pas en avant.

Il franchit le seuil de la porte qui ne donne sur ‘rien’.

Son souvenir fait un bond en arrière : juste avant de découvrir la porte et de la franchir. Même dans son souvenir il se souvient du doux Nélumar réconfortant qu’il avait lancé pour giifa, elle avait été envahie d’une terreur sans nom. Elle avait accroché ses tentacules de toutes ses forces à la paroi pour l’empêcher d’avancer plus loin. Ça lui avait glacé le sang à lui aussi, mais il avait essayé de faire bonne figure en la réconfortant. Elle a partagé ce qu’on appelle maintenant la Vision Nélumar, grace à la liaison il a pu partager ses Siphonoptères et voir, littéralement, les mailles des sortilèges de protections et les éviter. Rassuré, son souvenir reprend où il en était ; rien.

La poignée dans la main et face à lui l’absence. D’un coup de rein il nage vers cette Évanescence Profonde, il ne voit plus la – porte derrière, il distingue le bout de ses propres palmes. A tout hasard il tente une Invocation deSalkéon, surprise ; ça ne fonctionne pas. giifa le serre et lui fait un câlin, tout va bien, il ne sait pas pourquoi, mais il est bien. Il n’a pas peur, calme et sincèrement apaisé, alors que tout autour de lui rien n’existe. La porte a disparu depuis au moins cinquante centimètres, il ne la voyait presque plus alors qu’il était sur le palier, maintenant qu’il a donné plusieurs coups de palmes. Il ne saurait plus la retrouver, et pourtant ; ça ne l’affole pas. Il profite. Etrange sensation. Mais après tout est-ce que ce sort est normal ? Il ne sait pas où il est, mais il est heureux. Et si, il fermait les yeux ? Pour mieux profiter du goût de cette eau, elle a plein d’arômes parfumées, il ne l’avait pas remarqué, ils étaient trop occupés avec giifa. Un arôme balsamique, évoquant le bois précieux et la résine, à la fois suave et pénétrant. Il ferme les yeux ; et il voit ! La lumière s’illumine. Il vient de passer la corniche de la Clisombre… dans l’autre sens. La bibliothèque devant ses yeux grands fermés est magnifique.

Immense et magnifique. Elle est au moins aussi grande que l’obscurité dans laquelle elle baigne, une sensation d’infini. Comment elle fait fetyW ? Ses branchies se « vident », l’eau a un goût doux réconfortant, riche, chaude et intense, avec un caractère sucré-boisé s’épanouissant en une chaleur veloutée et épicée. Il se trouve dans un espace à N dimension ce qui permet d’avoir des hyper-perspective de « voir » à travers les murs. Il a les pieds qui ‘touchent’ le sol, il a bien cette sensation, pour autant il n’y a pas de plancher à proprement parler. Ni de plafond d’ailleurs, quand il regarde au-dessus de lui, c’est « comme si » avec tout pleins de guillemets et de précautions ; c’est comme si… il regardait à côté, à droite ou à gauche, sauf que son cou fait bien le mouvement vers le haut. Le paysage, la bibliothèque, elle se déplace dans une sorte de mouvement brownien latéral à trois dimensions. La manière la moins déroutante de le décrire ce serait de dire qu’il regarde en diagonale vers le côté, alors que le mouvement de tête est vraiment, et, uniquement vers le haut. C’est aussi déroutant qu’amusant.

Alors si on combine le haut bas avec les côtés ça provoque des mouvements et des sensations…. déroutantes. L’équilibrioception et la proprioception s’entremêlent ; alors ça serait comme ça que voient les sons, ou entendent les couleurs les Synesthésiens ? Si, il devait l’expliquer à ses amis il dirait qu’il a faim et plus faim en même temps… c’est tellement déroutant que ça reste difficile décrire, même pour lui, il ne sait pas trop ce qu’il ressent…

En revanche giifa elle l’air de kiffer grave. Elle vraiment à son aise, elle ronronne de bonheur. Doucement il la caresse et il essaie de refaire ce qu’ils ont fait tout à l’heure avant de rentrer, de partager leur vision. Il se concentre et il tente de partager sa pensée ? giifa approuve et doucement, tout doucement elle partage son point de vue avec lui, il s’élève lentement au-dessus de ses propres yeux et délicatement les couleurs changent. Du violet très « noir » s’ajoute par-dessus ses couleurs à lui et une sorte de rouge éclatant ‘blanc’ un peu laiteux, pleins de filament, parcourent l’espace. Ce ’‘Kurominai’‘, cette espèce de noir-violet-invisible, souligne les contours, un peu comme les traits dans une bande-dessinée. Alors que ce blanc-garance’‘Vitaluce’’ rajoute du mouvement, les objets immobiles donnent la sensation de bouger, s’approcher, s’éloigner… enfin non pas tout à fait. Ça ressemble plus à la sensation qu’on peut avoir quand on regarde un objet et qu’on s’approche très vite, à travers la vitre un peu déformante d’un véhicule, ou à l’inverse quand on regarde en arrière, s’éloigner. Il se rend compte que l’eau bruit, c’est léger, bien plus léger qu’un fredonnement, mais entendre l’eau bruire c’est super agréable. Elle est très olfactive, des goûts et des senteurs tellement différentes, ni lui, ni giifa apparemment n’en connaissent de pareils. Il y a une senteur chaude, sucrée, et profondément boisée, avec une pointe épicée, un arrière-goût persistant et gourmand, teinté de douceur miellée et de notes de fruits. Vraiment envoutant et agréable. En tendant sa pensée vers sa Goéthéurge, il sort de cet état de découvert et récupère de son sac a flanc le kit qu’il avait préparé avec NaHo. Maintenant il faut trouver cette fameuse interface ; facile dans une bibliothèque infinie, ça va être une simple formalité.

  • Bon plus sérieusement ? comment je m’y prends. » Demande à haute voix XeAr ?

Avec ces nouveaux sens c’est pas du tout facile de s’orienter, les perspectives changent à chaque mouvement et il y cet effet de transparence perturbant, qui lui permet de voir au-delà de l’horizon. Il décide de s’approcher de l’étagère qui lui semble la plus proche… qu’il « ressent » qu’elle est la plus proche, bien que sa ‘vue’ lui disent le contraire. Ok ça marche il a bien l’air de s’avancer dans la direction qu’il souhaite. Il tend le bras : contact, super ! Il touche l’étagère, il prend un livre ! Erreur grave. Le livre lui aussi est en N dimensions. Il vient de recevoir une quantité d’informations… il est au bord de la nausée. Doucement, giifa reprend le contrôle de leur vision commune, et elle impose la couleur Kurominai, oui comme ça c’est un peu plus facile. Facile… facile… Le livre est quand même écrit en cinq dimensions, disons qu’il a moins la nausée. Tout en le refermant il se rend compte que les symboles bougeaient, le livre est refermé et rangé à sa place. Au loin, peut-être à cinq cent mètres il voit le bout de la rangé la plus proche, elle semble être en dessous de lui. Il se concentre, l’extrémité se rapproche. Il n’a pas bougé, le livre qu’il vient de reposer est toujours à la hauteur de son épaule. Du coup il peut voir l’étagère d’en face, avec ses références. Le kit de NaHo à la main, il se rapproche de cette étagère, légèrement à sa droite, dans une sorte de courbure bizarre. Un peu comme si l’étagère provenait de très loin en haut à gauche mais que cette extrémité faisait exprès de se tordre pour venir face à lui. Peu importe, il arrive à s’approcher. Là c’est lui qui a bougé. Il est au milieu d’un couloir à N dimension, au-dessus de lui l’étagère dans laquelle il a reposé le livre et en face de lui son objectif. Il a aperçu la console qui l’intéresse juste en face. Super c’est écrit en ’Ztleck, ils sont pénibles ces lec avec leur écriture liturgique, plus ancienne que les nord’Iës (prononcer hslec). Et bien sûr il y a des enluminures partout ! Dans cet espace à N dimension les écritures Cantiques… elles ondulent et excitent sa chimioréception de paroles olfactives d’une chaleur épicée qui se diffuse agréablement dans ses branchies, sans brûler mais soutenues pas une note sucrée et réconfortante. A l’écrit normalement, il ne trouve pas ça agréable, mais ici, il reconnait que le mélange des saveurs est vraiment très bon, il aime beaucoup. Les enluminures Vitaluce en relief mettent bien en valeur les différents points et surtout le paragraphe qui l’intéresse. Il arrive à se repérer. giifa l’aide pour mieux stabiliser ses sens et ses idées, mais elle, elle a l’air d’apprécier, elle serait pas un peu shootée ? En manipulant des cantiques, il arrive à les arranger ; avec le pouce, l’index et l’annulaire de la main droite, tandis que se main gauche avec l’auriculaire et l’index en fait pivoter certains. La console lui renvoie les instructions qu’il voulait, juste devant lui elle dresse un plan en 3 Dimensions olfactif. Là c’est le cerveau de giifa qui a pris le contrôle, leurs regards se sont tournés sans aucun mouvement ; elle regarde droit dans la direction indiquée par le plan. XeAr ne s’habitue toujours pas il vient d’avoir une grosse nausée ; disons-le, il a failli vomir. Sa Goéthéurge a agi par instinct, comme s’il s’agissait d’une proie. Bon au moins il sait où il doit se rendre sans trop interpréter ce plan… qu’il ne comprenait pas vraiment : ça valait bien une petite nausée se dit-il en riant.

Avec des mouvements graciles, c’est giifa qui déploie ses tentacules pour aller directement à l’endroit désiré, XeAr se rend compte qu’il ne fait rien. La manière dont elle bouge est poétique, quand on voit les pieuvres nager c’est super beau, mais là ; vue de l’intérieur. Il n’a jamais ressenti une telle sensation même dans les courants ou en utilisant la magie. La voilà, l’interface qu’il voulait atteindre, giifa s’y agrippe avec plusieurs tentacules, elle l’enlace pour bien faire comprendre qu’elle est contente d’elle.

XeAr sort de son sac à flanc quelques friandises qu’il donne au tentacule le plus proche, elle caresse sa main et du bout elle les prend, elle les portes à sa bouche dans un friselis ravis. XeAr peut s’agenouiller dans l’espace tout près de l’interface qui se situe en l’air. Il est au croisement de plusieurs étagères, qui s’enroulent dans des volutes hypervolumes. XeAr ouvre le kit, et le déploie devant l’interface. Avec quatre doigts de la main gauche il trace plusieurs aquaglyphes et un Vispa vert se déploie à sa droite, les instructions de NaHo pour effectuer le piratage dont ils ont besoin. Il y a plusieurs pages, super ! Il repère les points et les vis pour ouvrir l’interface de type A, A°fet (prononcer Afè). Il sort les instruments et commence à démonter les caches et autres visseries du boîtier. Il ne va pas pouvoir compter sur l’aide de son ami et inutile d’essayer de le contacter. C’est certainement impossible de le joindre et ce serait dangereux de se faire repérer. Il fait évanouir la première page du Vispa, instructions suivantes. Il a vraiment très bien détaillé, ce qu’il voit devant lui dans le cœur de l’interface ressemble à ce qu’il y a de dessiné. XeAr ne sait pas trop ce qu’il fait, mais il branche le truc que lui a indiqué NaHo sur le machin dans l’interface, ça ici, ce bidule ; là. Dans le kit NaHo lui a préparé une série de seringues, dedans il y a des liquides avec de jolies couleurs. Il sent un peu de magie à l’intérieur, en tout cas il voit des mouvements Vitaluce. Il repère les veines au sein de l’interface et il fait bien attention lorsqu’il fait la piqure. La première, ok, il sort la console que lui a préparé NaHo. Il la donne à giifa qui la tient à la hauteur de ses yeux à elle. Il attrape les câbles indiqués de la console et va les brancher dans l’interface, voilà, ici, ici là et là. Il n’a rien compris mais rien ne semble endommagé… Il continue, une seringue, une piqure et d’autres câbles, il contourne un peu l’interface pour aller de l’autre côté. Encore quelques seringues, dans le kit il y a des ampoules, il doit les bancher à la console de NaHo. Il y aussi plusieurs tubulures et des cathéters, il doit planter les aiguilles. Il arrive à la fin du Vispa il voit qu’il ne lui reste plus beaucoup de pages. Une page de check, il vérifie tous les points que lui a noté son ami, il ne semble avoir rien raté. Il revérifie par précaution, non c’est bon. Il allume la console. Outch elle balance un datax comme ça. Pour NaHo ça doit être clair mais XeAr ne pige que dalle à ce qu’il voit. Bon ; vert, vert, vert, il n’y pas de rouge, ça semble plutôt bon signe. L’écran optijel s’est déployé vers le bas, à la vitesse d’une stomatopoda qui frappe sa proie, pour afficher dans le gel bleuté le datax. L’optijel mesure une cinquantaine de centimètre, rectangulaire en mode portrait, avec une bonne affordance. Tout est simple, pratique et facilement compréhensible. XeAr voit et comprend ce qu’il doit faire, il vérifie sur les notes de son ami, ok il a pigé les grandes lignes. Les doigts sur l’optijel il commence à pianoter, tandis que les symboles changent et s’adaptent à ses requêtes. Ça avance assez bien, mais l’optijel commence à saturer d’informations, il va plus vite que lui. Il lit les notes de son ami… il a raté ça ? pourtant il l’avait noté bien en évidence. XeAr attrape l’optijel de part et d’autre des angles et l’étire en écartant les bras. Ha ! oui en effet, comme ça c’est plus grand, ça va aller mieux. Les tâches qui étaient à l’étroit se sont déployées dans le nouvel espace qu’il vient de leur donner. Elles lancent les routines et le sous routines qu’elles avaient en attente, ça recommence à se remplir. D’un mouvement de l’index et du pouce il zoom out. Les tâches rétrécirent pour ne devenir que des points. Certaines tâches commencent à s’étaler, plus, à se rependre à entrer en contact avec d’autres et à fusionner ou bien à s’absorber l’une au profit de l’autre. XeAr continue avec les notes de son ami et avec les doigts continue à faire interagir c’est nouvelles tâches. A cause du mélange de Kurominai et de Vitaluce il ne peut pas se rendre compte de la beauté des tâches Miragea dans les couleurs visibles. On ne se rend pas bien compte mais l’optijel n’est pas plat ; plat. Il est légèrement bombé ou creux en fonctions de pleins de paramètres compliqués ; mais en gros il est un peu petit peu en 3d léger. Et cette mini 3d change avec le temps et en fonction des paramètres, c’est un peu comme une fausse Cinquième dimension dans le genre de la perspective cavalière avec une photo. Le piratage est en train de prendre fin, c’est la dernière page de note. Ha cette fois ci ! C’est écrit en très gros, en très très gros avec trois fois ATTENTION… ça à l’air important donc ( point d’ironie) Il ne reste plus que quelques instructions à fournir, exécuter une série de routines et faire étaler plusieurs tâches. Il doit profiter de ce répit pour s’approcher du document qu’il recherche. Ça va se passer en plusieurs étapes, une tâche va colorer l’endroit où se trouve le document pour que XeAr puisse le voir. Il devrait émettre un écholumin qui va permettre de le repérer.

Une fois fait il va devoir lancer une série de scripts pour déloger le document et pouvoir le récupérer. De la main droite il remplace les chargeurs de son hapax et de la main gauche il compose un cocktail dès que c’est enclenché. Il vient de composer un Enzymare de son propre cru. C’est un catalyseurs bio-alchimiques d’une spécificité extrême, composé de protéines complexes et des nano-cristaux piézoélectriques, qui accélèrent des milliers de fois les interactions magiques sans les modifier. Chaque Enzymares est la clé moléculaire d’une opération magique ciblée ; là il va falloir être surboosté, avoir beaucoup de puissance. Le liquide pénètre ses veines et son organisme. Puis reload du chargeur à moitié vide. OK : on y va, il compose les dernières séquences que son ami a écrit en très gros avec ATTENTION devant.

C’est parti.

La première tâche s’étale. Là encore l’Orrélume l’empêche de voir toutes les couleurs et les subtilités dans les nuances. Les lueurs de l’œil fermé lui confèrent cette vision intérieure, et un peu de vertiges ; mais il ne peut pas voir les ‘vraies’ couleurs qu’il a devant ses yeux toujours grands fermés. En contrepartie le Vitaluce et le Kurominai offrent d’autres nuances. La première tâche est en train de phagocyter les tâches les plus proches, elles se déforment et se redivisent. Le Dryth est train de se déployer, il effectuer la division cellulaire des tâches. Ça y est… il entend-voit l’écholumin quelques kilomètres plus loin. giifa l’a repéré aussi. Elle déploie ses tentacules, arrivés à mi-chemin… ses tentacules font plus de quatre cent mètres ; pourquoi pas ? L’allée pivote et se tord, giifa tire, et dans un sillage d’ombres et de lumières ils sont catapultés dans une valse onirique. La tête en haut, la tête en bas, l’allée tournoie, mais l’écholumin se rapproche. Puis, il bondit ! En un instant la distance restante s’est effacée. La console est restée près de l’interface mais il a gardé avec lui l’optijel. Il ne reste plus beaucoup de temps. Pas besoin de regarder l’optijel, il sent sous ses doigts, les bosses, les creux, les points et les saillants des messages.

Ça y est ! Le Dryth est accomplis.

L’écholumin se focalise en un rai de lumière sur le document ; il est là, c’est celui-ci. Le cocktail est à son plein potentiel. Intérieurement il se sent plus grand que lui-même. Il a l’impression que ses bras, ses muscles sont trois fois plus imposants. Grâce à la Vision Nélumar, il peut voir son Aurancre clairement avec toutes les Vitaluces qui ondulent et enlacent son corps. Sa silhouette renforcée par les contours Kurominai est vraiment trois fois plus grande que lui. Bon, ça va pas durer longtemps il va s’agir d’être rapide. giifa l’aide à se rapprocher dans cet espace à N dimensions le plus près possible du document qu’ils veulent voler. XeAr approche doucement sa main, les muscles bandés près à subir toute la résistance des contre-sorts. Dans ses branchies l’eau tendre et savoureuse ondule et rempli d’oxygène son sang ; ça va catalyser encore plus avec l’Enzymare. Il attrape le livre à pleine main.

C’est tout.

Il tient le livre dans la main. Et c’est tout, il l’a pris et s’en est saisi, tout simplement. Il regarde tout penaud le livre dans la main. Aucune difficulté. Aucune force, il l’a pris comme un livre ordinaire.

C’est au moment où XeAr a pensé « c’est trop beau pour être vrai »… que c’est devenu trop beau pour être vrai ; pour de vrai. Au-dessus de lui face à lui en N dimension les deux yeux en colère de fetyW.

Pas un mot, pas une ondulation d’irritation, pas un reproche, pas un mouvement. L’espace c’est replié sans instant. La singularité a tout absorbé, même l’obscurité quand il a réouvert les yeux par reflexe.

Il s’est fait éjecter avant d’avoir pu penser à quoi que ce soit ; il s’est retrouvé dans une pièce d’un blanc immaculé, pas vraiment blanche ; lumineuse ! L’éclairage qui provient de partout, des murs, du plafond, du sol, de chaque parcelle de la pièce. Elle produit elle-même sa propre lumière Vastalbe. C’est un grand cube vide, il n’y a rien au dedans. La pièce est vide d’impureté l’eau est translucide, ça c’est caractéristique de l’eau laminaire.

XeAr sort de ses pensées en même temps que fetyW s’approche de lui à l’intérieur de son souvenir, doucement. Son Eidolon gracieux et longiligne l’enlace tendrement par la taille dans l’évanescence du souvenir. Ils aiment bien regarder la cité par cette baie vitrée. XeAr se tourne plein d’amour vers elle ;

  • J’ai eu très peur ce jour-là, tu aurais pu y rester en tentant d’entrer. » dit fetyW en lui caressant la joue.

  • Je sais, je n’avais pas réalisé la puissance destructrice des sorts que tu avais déployés, giifa m’a sauvé la vie en s’accrochant aux murs. Je suis désolé. » Répond-il en mettant sa main sur la sienne.

Son Eidolon est vraiment très poétique. Il a beaucoup évolué ces dernières années, XeAr se rapproche de son bureau au centre de la pièce en quelques coups de nage. Il se laisse choir sur un grand fauteuil Xylosponge d’une seule pièce. fetyW ondule et danse devant la baie vitrée, et se tourne vers lui.

XeAr a le regard sombre, il est triste et ne veut pas penser à ce qui le rend triste, pas maintenant, pas tout de suite. Il fait semblant. Il perd du temps avant d’en parler avec fetyW. Il triche. Son regard parcourt le bazar sur le plateau en laminaires. Une photo simple, en deux dimensions ; tous les trois, AgI, toujours aussi belle, IlA qui lui ressemble tant, et lui, les tempes déjà grisonnantes. Mais les filles, fetyW inclue, lui disent que ça lui va bien, alors si ça leur plaît à elle pourquoi se plaindre d’être un beau gosse auprès de celles qu’il aime. Son regard croise le calendrier avec écrit en Ogham des notes accompagnées de la date du jour traduite en chiffres arabes : 16 août 1977 ( !! je vais/dois modifier l’année). A côte de la photo, un autre cadre avec ses trois amis e’Crgbuè, ils sont devant une tour en métal, effilée, élancée, fine, une sorte de flèche en fer. (prononcer écr+gbué) Elle fait environ trois cents mètres bien loin des Pilia’Watas de la cité, le métal tressé est fin comme de la dentelle, ils sourient d’un sourire sincère. C’était une belle journée lorsqu’ils ont saisi cet instant. Il sourit alors que ses yeux croisent une statue de giifa, ses yeux ne la regardent pas, mais son cœur pense à elle. L’eau prend des senteur épicée et chaleureuse, mais la lumière augmente un peu, pour rendre l’ambiance un peu plus joyeuse ; fetyW toujours aussi attentive, elle lui demande.

  • Tu as été chez tes grand parents ces jours-ci à Gremje, comment elle va ? »

  • Depuis que je l’ai libérée il y a 5 ans (*** à préciser) elle se porte comme une ancêtre.

Avec les différents cocktails quelles subissent, les Goéthéurge, la plupart peuvent avoir des problèmes de stérilités, mais giifa a choisi de rester seule. Elle vit bien, plus longtemps et bien. Elle n’a pas eu de progéniture et elle a atteinte l’honorable âge de 21 ans (*** pareil à préciser) !!

A chaque fois que j’y vais, elle essaie de me coller une de ses protégées pour que je la prenne en Goéthéurge, mais depuis elle, c’est plus pareil. »

  • Tu sais que tu devrais y réfléchir, si elle te le propose c’est qu’elle te connait ; ça collerait bien vous deux et la petite en a sûrement envie. »

Un peu avant de libérer giifa il s’est tourné vers les méduses, AgI lui en parle tellement et IlA les a choisis aussi, alors… pourquoi pas lui. Mais depuis il n’a pas repris de Goéthéurge par mélancolie.

Comme pour préparer le terrain fetyW pose la question ;

  • Et xxsioo comment va-t-il ? Je ne l’ai pas revu depuis un moment, il gère comment son deuil ? »

  • Tu es la nord’I de la cité, tu sais toujours tout, sur tout… » Lâche XeAr, voyant où elle veut en venir et plus peiné qu’agacé…

  • Je ne te demande pas ce que je sais, je te demande ton avis à toi, en tant qu’ami. » Pose fetyW.

  • Il va bien… » Répond XeAr conscient qu’il a répondu plus tristement que sèchement.

« … comme quelqu’un qui a perdu son compagnon. Il a ses fils, mais depuis deux ans il se remet petit à petit, il est triste, mais il reprend vie, c’est là que ses fils l’aident… »

fetYW ne répond pas, elle laisse les pensées de XeAR faire leur chemin toutes seules, à un moment donné, il va falloir en parler.

Il laisse exprès vagabonder son esprit pour ne pas aborder le sujet qui le rend triste et un peu inquiet.

La mornaissance d’eldmI ! Hier.

Ça été si soudain, un vrai drame, c’est rare mais parfois des nord’Iës mornaissent prématurément… enfin… comme dire ; d’une manière non planifiée. Sa disparition a résonné comme un écho, l’effondrement de sa mornaissance a provoqué une absence, un vide qui a retentit si fort que tout le monde l’a entendu ; même le système solaire. XeAr dans ses pensées, regarde fetyW ;

  • Tout le monde a entendu le silence de sa disparition… Eux aussi tu crois ? » Demande-t-il dans un mouvement de tête.

  • J’espère pas. » répond la nord’I.

Il laisse passer un moment de chagrin, et quand il est arrivé au bout de sa course il ajoute ;

  • Il va falloir renégocier le moratoire sur les zones oubliées. »

  • Tu sais qu’eldmI travaillait dessus, tu le sais mieux que n’importe quel mlrao’eao. Toutes la nord’Iës y est mobilisée. »

XeAr entend la tristesse dans la réponse, elle sait bien que ce n’est pas de cela dont il parle. Il va falloir accélérer la diffusion et permettre l’accès à la connaissance de la manière la plus populaire et transitoire possible. Ils savent tous les deux, ils savent tous que cette mornaissance à raccourcit le temps qu’ils avaient devant eux d’au moins cent ans, peut-être deux cents. La mornaissance d’eldmI a provoqué le rappel des ciel-danse(*), sa sœur jumelle sera la première à revenir, puis sa compagne et les autres. (* invariant sans S pas de pluriel)

  • Comment il s’appelle son fils ? » Demande XeAr.

  • Il n’a pas de nom. Il nous le donnera à sa naissance. »

  • Je n’ai pas tout compris, mais IlA et Dergfe ( prononcer dèrgue fée ), nous ont expliquée et nous on a essayé de comprendre, comment ça se passe les gestations, la transition ; bref comment ça se passe d’habitude. » Dit XeAr qui s’intéresse au sujet.

Là il a compris qu’il y aurait un « prématuré » et en attendant il fallait gérer le cocon-cité, les lecs allaient maintenir en état les parties fonctionnelles du cerveau pour accueillir le petit. De leur côté, ça c’est plus facile à comprendre pour lui ; les nord’Iës vont gérer le maintien de la conscience mémorielle pour permettre le transfert. Avec l’aide des Jobotaa, la nord’Iës va administrer l’eupraxie qui maintient la thaumaturgie de la cité, sa poésie et le lyrisme de sa magie : bref sa structure.

fetyW, avec deux autres nord’I sont les plus proches du cocon-cité, et vont se partager la gérance, avec l’aide des autres un peu plus éloignées et de l’ensemble de la planète en attendant le retour des nefs.

  • En parlant d’IlA, comment ça se passe sa grossesse ? » Demande fetyW.

  • 17 ans c’est top jeune, tu le sais, on le lui a dit et répété, elle est têtue ; telle mère telle fille. »

  • Tu veux pas dire tel père plutôt ? » Rétorque fetyW amusée.

A un âge si jeune, le corps n’est pas entièrement formé, la maturité arrive vers les 21 ans, 23 en général. En particulier le bassin des jeunes adultes n’est pas encore assez développé et ça peut compliquer la parturition, il a des risques non négligeables. Il est papa, il s’inquiète, c’est son rôle.

  • Tu crois qu’elle verra l’arrivée des ciel-danse ? » Demande XeAr.

  • Tu parles d’IlA ou de ta petite fille ? »

  • Les deux j’imagine ? » Répond-il mélancolique.

  • IlA peut-être pas, même en vivant longtemps et même si la jumelle d’eldmI peut replier sa nef pour précipiter son retour… même elle, j’en doute, mais vos petits-enfants oui. » Rajoute fetyW.

  • Comment est-ce que tu fais pour m’aimer, malgré nos vies courtes ? » Demande XeAr.

  • C’est justement parce qu’elle est courte qu’il faut aimer. » Répond-elle.

  • J’aurai bien voulu les voir. » Dit XeAr et il ajoute « d’ailleurs en parlant de ciel-danse, tout à l’heure tu m’as rejointe dans mon souvenir… » Laisse-t-il en suspension.

fetyW le sait, elle sait de quoi il parle, de ce qu’il y avait dans le livre qu’il a extrait de sa bibliothèque, il pensait trouver la ‘zone oubliée’… Il ne s’attendait pas à découvrir «la guerre de l’oubli des étoiles» et les conséquences que ça a causé sur lui et ses aprioris. fetyW ondule et dissipe un peu sa silhouette, elle essaie d’englober un peu plus la pièce avec son Eidolon, avant de reprendre la parole :

  • Elles en parleront quand elles seront rentrées, il sera tant d’en parler à ce moment ; après le deuil d’eldmI. Ce n’est pas à nous de nous en charger, c’est notre histoire commune, mais elles sont plus concernées dans le ciel, que nous ici. »
  • En attendant il va falloir aller renégocier le moratoire sur la ‘zone oubliée’, comme c’est eldmI qui en était en charge. Autant on peut gérer le transfert de responsabilité que sa mornaissance implique, une autre nord’I peut s’en occuper. Autant on ne peut pas ignorer le retour prématuré des ciel-danse, qui réduit d’au-temps notre marge de manœuvre. » Ajoute XeAr.

  • Oui au moins cent ans au bas mot, deux cents en étant plus pessimiste. » Confirme la nord’I.

Le temps que les ciel-danse rapatrient leurs missions, puis il faut encore ferler les pétales de la nef avant de pouvoir lancer les préparatifs de retour. Entrer en biostase ça va prendre des décennies avant de pouvoir atteindre la diapause de tous les mlrao’eao. A ce moment seulement la nord’I peut entamer La Danse des Ombres Cantiques. Ça aussi, la danse est très longue avant d’arriver à catir Le Voile des Abysses. Il y a énormément de pas de danse à accomplir avec d’effectuer son Saut Cantique ; plusieurs lustres avant de l’exécuter et de terminer par le Passage Direct au point d’arrivée.

En effet il y a peu de chance qu’il puisse voir leur retour.

  • Et Uzeanu comment ça se passe, ses combats clandestins ? » Demande fetyW, autant curieuse que pour rappeler son cher et tendre à la réalité.

  • Ma mère parie toujours sur lui, même quand il n’a aucune chance, ça l’amuse et elle l’encourage. Elle trouve que mes sorts de dissimulations sont plus élégants que ceux de l’ancien hangar. »

  • Celui que tu as détruit ? » Rajouter fetyW en le taquinant.

  • Celui où nous avons compris que nous étions faits l’un pour l’autre AgI et moi. » Corrige malicieusement XeAr, dans un regard tendre vers l’Eidolon de la nord’I.

  • D’ailleurs ils sont magnifiques, si tu ne me les avais pas montrés, pour les tester, avant que tu les déploies définitivement ; jamais je ne pourrais les trouver. Depuis toute ces années ils se tiennent très bien et je ne peux toujours savoir ce qu’il s’y passe sans les déchirer. »

  • N’empêche, que tu nous as bien manipulés quand même… » Lâche XeAr d’un brin de nostalgie.

  • Manipulés, manipulés tu y vas fort… » Répond-elle en riant.

  • T’appelle ça comment ? »

  • Disons que je t’ai un peu aidé, et d’ailleurs j’étais pas seule, c’était collégial. » Pleine de malice.

  • Tu veux vraiment pousser tes copains dans le volcan ? » Demande dépité XeAr.

Mais elle n’a pas tort, c’était une décision prise par la nord’Iës ; par la Ruche-Égrégore elle-même. Et de tout manière maintenant avec le recul, la tête de mule qu’il était… Jamais il n’aurait accepté une transition ‘douce’, il lui fallait un électrochoc qui le confronte à la réalité, sans cela il n’aurait jamais accepté la proposition de la ruche nord’Iës. L’état de sidération que ça a provoqué, paradoxalement, ça l’a beaucoup aidé à accepter l’état de situation et comprendre les problèmes auxquels ils étaient confrontés dans l’urgence du stress.

… Et si son neveu savait que c’est lui qui dirige le hangar de combats clandestins… mais surtout que ses génimères sont au courant et que sa grand-mère parie sur lui.

  • On va le lui dire, dit-il à haute voix, plus pour lui-même que par spleen ; mais il a encore un peu de temps, on va le laisser s’amuser et profiter quelques années, mais il va falloir le mettre au courant à un moment donné. »

  • Il lui reste quelques années avant de terminer sa formation, d’ici là il aura l’expérience et muri. Mais surtout, toi tu auras pu faire avancer la cause. » Répond comme une approbation fetyW.

  • xxssioo et NaHO sont des leakeurs fous, ils n’arrêtent pas de faire fuiter les théories, les rumeurs, les faits historiques… ça les amusent et ils ont bien conscience du travail d’eldmI. »

De son côté AgI en tant que grande enchanteresse, elle fait semblant de redécouvrir des artéfacts, des sorts anciens et petit à petit avec toutes les différentes organisations à la marge… Tout le monde fait en sorte que cette marge devienne la norme ; la population fait sa mue. Les secrets se dissipent, l’histoire reprend son cours, les vérités avec elle.

« Le monde change et le monde c’est nous », se dit XeAr.

Songeur à voix haute il dit :

  • Il nous reste encore beaucoup de temps avant que les ciel-danse ne reviennent. »

  • Les gens seront préparés d’ici là. » Confirme tendrement fetyW.

  • Non… je parle pas d’eux… » Répond XeAr en relevant les yeux dans un hochement de tête.

  • … ah … les autres ? Nous verrons bien. »

FIN

Les deux silhouettes se rapprochent et s’enlacent, tout en plongeant leur regard dans la cité. La vue reste toujours aussi impressionnante et magnifique. Il y a quelques bancs de poissons qui viennent danser dans les environs. Ils sont hypnotisant avec leur mouvement en essaim. Les lymantas, Balainnes de marchandises décollent des tarmacs et sont dirigée par la majestueuse lingua-spire qui descend vers le sol. Tous les véhicules sont guidés par lumphar, chacun vogue à ses tâches dans un balai qui ressemble lui aussi à un banc de poissons épars. La lumière se fait changeante, c’est le soir et il faut bien marquer les heures, les nuits et le jour. C’est ainsi que ce fini sur ce paysage cette aventure. »

FIN

La musique continue doucement, c’est la fin du morceau également. L’iris se referme.

Remi repose l’œil oblong de son lecteur de musique, sur le grand bâtiment sur lequel il l’avait trouvé. D’un mouvement la souris, il vérifie la sauvegarde et quitte le traitement de texte ; la fenêtre en transparence s’efface pour laisser place à la cité dans toute sa beauté. La lumière a baissé un peu, le temps s’est écoulé. D’un geste de la main, il dessine avec ses préempteurs la phase d’arrêt. L’image s’estompe de son champ de vision et face à lui la tablette du siège de devant. Il retire de ses doigts les bagues à la chaînette d’argent et range le tout dans sa pochette en velours violet. Avec la main gauche il pince son clavier bleu et rose pour le dégonfler et le plier ; il rejoint la mallette avec la pochette. Il retire ses oreillettes avant de déchausser ses lunettes. Il les dépose délicatement à droite, à côté de la boîte en acajou rouge et ciré. Il caresse les veines du bois, penseur. Le gamin à l’air de s’être endormi derrière lui, il jette un regard curieux ; en effet il dort la tête sur les genoux de sa mère, il serre ses hommes poissons et une peluche rigolote, un gamin avec un chapeau jaune, un gilet rouge et des sandales. Ils sont mignons tous les deux. La mère aussi s’est endormie, l’épaule contre la fenêtre. Il remet son ordi, et ses lunettes dans la mallette, bien rangés avec le reste. Il n’a pas encore regardé dehors le paysage, ni sa montre pour savoir où il en était à peu près…

  • Mesdames et messieurs notre train va bientôt arriver en gare de Nîmes, Nîmes prochain arrêt… »

Et le discours continue en disant de faire attention aux bagages, aux gens… d’un coup d’œil il reconnait, en effet il sera à quai dans quelques minutes. Il vérifie tout, il a déjà tout rangé machinalement. Bon il n’y a plus qu’à attendre. Les gens se lèvent, il reste assis, la gare arrive, le train ralentit, ralentit et ralentit. Il s’arrête. Les gens descendent, il laisse passer ceux qui sont pressés, il attend, il a le temps. Bon dernier il se lève et sort sur le quai. La lumière l’aveugle, la chaleur tombe sur ses épaules tandis que les cigales arrivent à ses oreilles. Il y a foule, mais il l’aperçoit un peu plus loin, ses cheveux bouclés roux, elle ne l’a pas encore repérée. Il a à peine fini de penser ça qu’elle se tourne dans un seul mouvement pour planter son regard dans le sien, un sourire amoureux. Elle se baisse tout en faisant signe dans sa direction, et il voit une petite tête blonde qui saute pour essayer de l’apercevoir. La foule se disperse un peu et il s’approche d’elles, tout d’un coup dans ses jambes :

  • Papaaaa ! » Avec 4 ‘a’ d’amour.

Il la soulève et la jette en l’air dans ses rires de joie. La femme aux cheveux roux est déjà là dans ses bras également, elle a une superbe robe rouge, qui mette en valeur ses yeux verts et son sourire radieux. Ils s’embrassent et s’enlacent.

  • Tu as fait bon voyage ? » Lui demande la petite fille.

Elle c’est tout l’inverse, elle a un ensemble vert tendre, un pantalon fendu avec la chemisette assortie, de beaux yeux bruns, presque roux. Il l’embrasse en la serrant fort contre lui, il la dépose et récupère sa mallette et dans l’autre main la petite fille. Une main enlace sa taille, la robe rouge caresse ses jambes quand il marche. Tous les trois rejoignent l’escalier pour descendre en gare. La petite fille lui fait signe dans la direction, ils arrivent à la voiture, tout le monde rentre. Le véhicule se dirige dans le silence de ses moteurs électriques vers les arènes pour remonter l’avenue. Comme à son habitude la petite fille regarde sur l’esplanade devant les grilles, la statue sur un piédestal en marbre rose. Comme à son habitude la petite fille interpelle son papa.

  • Elle est jolie Hypatie, quand je serais grande, se serait comme elle, une mathématicienne. »

  • Tu ne préfères pas être astronaute et aller sur Mars ou grimper des montagnes et te jeter d’en haut avec un parapente ? Ou faire chasseuse de tornade ou pompier, c’est bien pompier non ? »

Avec sa voix douce tout en regardant Rémi tendrement.

  • Papa ! » Lance la petite fille, sur un ton de reproche.

C’est vrai qu’elle est belle Hypatie, tout du moins sa statue. La toge en marbre donne vraiment l’impression qu’il y a du vent, elle n’a pas de bijou superflu, ses yeux, son regard mais surtout son sourire se suffisent à eux même. Elle a le pied gauche posé sur la terre, une représentation de la terre. Et autour de son épaule droite, un cerceau, pas tout à fait un cerceau rond, une ellipse, une très belle ellipse, qu’elle tient entre son pouce et son index. Le sculpteur, taquin a gravé sous son pied droit différents rouleaux manuscrits pour montrer qu’elle les foules « au pied » : pour bien signifier qu’ils ne valent rien. Bien entendu le sculpteur a poussé l’humour à y faire apparaitre des œuvres de Ptolémée et Aristote pour les plus reconnaissables. Tandis qu’au bas de la toge il a ciselé des motifs dans la broderie du vêtement, des coniques, des triangles, rectangles… bref beaucoup de symboles géométriques. A chaque fois que c’est possible elle demande à faire un détour pour la regarder de plus près et demande à son père de lui raconter et de lui décrire les différents symboles. Il rigole et dit à haute voix :

  • Ça devait être une sacrée bonne femme, de son vivant, je pense que vous auriez été amies. »

La voiture continue dans le silence électrique à remonter l’avenue, on entend les cigales comme si elles étaient posées à l’arrière en train de gazouiller avec sa fille. Il commence à se faire est tard et on voit les martinets, on les entend surtout, chasser, reconnaissable quand ils virent brusquement à leur ventre blanc. Ils quittent la ville et le ronron des pneus et l’heure tardive, la petite fille commence à s’endormir à l’arrière. Un regard dans le rétroviseur pour vérifier que tout va bien, un regard vers Rémi, doucement elle lui caresse la joue, il lui rend la tendresse du geste, en prenant sa main dans la sienne, il dépose un baiser sur la main tout en la regardant conduire.

La nuit commence à arriver et les phares éclairent l’entrée de la maison, Rémi ouvre la porte et soulève la boule verte posée sur la banquette arrière. Il galère pour détacher la ceinture mais fini par y arriver, il la prend dans le bras.

  • On est arrivés ? » demande-t-elle ensommeillée ?

Rémi hoche la tête dans un regard paternel, elle fourre sa tête dans son épaule serre fort son papa.

  • Tu me raconteras une histoire avant de dormir ? »

Il la serre très fort contre lui comme pour lui dire oui, elle se détend contente et replonge dans son sommeil.

A suivre…

—- ET je vais m’arrêter comme ça c’est pas mal !

Lexique : p’Aoriiu jiuuijh

mlrao’eao : peut se traduire par « être raisonnés », il n’y a pas de singulier, il s’agit « du » genre. Le mot n’a pas plus de majuscule.

(mlrao’ Çì a été aussi rencontré. Si leur sens sont les même il y a, pour l’instant, une subtilité non saisie.)

Se prononce : mi là haut ya

jiuuijh : peut se traduire par « engeance » ou de « peuple », il n’y a pas de pluriel ni de majuscule là non plus, il s’agit d’une racine éthymologique.

Se prononce : dji ü ir , le « jh » étant une sorte de rota .

p’Aoriiu : peut se traduire par « hydroponique » en particulier mais plus génériquement « aquatique ». Etrangement le « p’ » représenterait à lui seul (presque) toute la signification du mot. Ceci est encore inexpliqué. Le mot est toujours accompagné de jiuuijh. Ainsi p’Aoriiu jiuuijh pourrait signifier  « peuple sous l’eau » ou « hydro-agriculteur » s’agit il d’un genre, est il au pluriel ? Aucune interprétation quant à la notion de la majuscule au milieu du mot et en son absence au début.

Se prononce : pao + riou , il s’agit d’un « U » à la Japonaise, comme ‘Ryu’.

nord’I : peut se traduire par « ordinateur » tout naturellement, mais encore une fois la position de la majuscule reléguée à la fin du mot et la présence d’une apostrophe donne un sens un peu plus étendu que « simple » ordinateur, elles font parties des mlrao’eao. Attention nord’I donne au pluriel « nord’Iës » changement de genre. Il s’agit de « IL » pour un nord’I et « ELLE » pour des nord’Iës. « un » nord’I mais « une » nord’Iës qui est une entité de tous les individus …

En fait le singulier serait ‘il’ et le pluriel « elle » ‘une unité’ = elle tous / le concept le plus proche serait Ruche-Égrégore  vs UN individu.

Se prononce : nordi , au ‘pseudo-pluriel’ aussi sans accentuer le « s ».

Jobotahe : peut se traduire par « robot ». Le genre est féminin au singulier et masculin au pluriel avec l’orthographe : Jobotaa. Comme les nord’Iës ils font partis des mlrao’eao. Le changement de genre vers le pluriel s’explique par le fait d’un comportement unique dû à l’effet de groupe.

Se prononce : robota dans les deux cas.

La présence de majuscule influe beaucoup par leur position sur le sens de mot. Les apostrophes aussi apportent une dimension étymologique et historique au mot, mais lui donne surtout une consistance philosophique.

Le point exclarrogatif ‽ (interrobang) — ( point exclarrogatif ) https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_exclarrogatif

Le point d’ironie (⸮ ou ؟) — ( point d’ironie ) https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_d%27ironie